REFLEXIONS L’Impératrice Marie-Claire Heureuse D’Haïti, 155 années après sa mort Combien d’haïtiens se souviennent de la Première Impératrice D’Haïti ? Quelle ingratitude ! Quel peuple sans mémoire !! Quel honte !!! Et, puisque les gens s’en foutent, la patrie nous commande de noircir cette page pour rappeler à tous qu’elle est dans l’affliction. Par un beau matin Marie-Sainte Lobelot, la femme de Guillaume Bonheur donna naissance dans la colonie de Saint-Domingue à une Léoganaise qui allait devenir plus tard l’une des plus grandes dames de l’histoire de ce pays. N’était-ce la sœur de sa mère, Elise Lobelot, on ignore ce que le sort lui aurait réservé. Mais grâce à cette tante, alors intendante au Monastère de l’Ordre de Saint-Domingue qui prendra en charge cette enfant, la petite recevra très tôt dans sa vie, la semence de l’instruction. Et comme elle se révéla puissamment intelligente aux yeux de ses maitres, son éducation ira au-delà d’une simple formation de base. La fillette apprendra en outre, la couture, la cuisine et la pâtisserie, etc… ce qui fera d’elle cette grande dame que l’on retrouve toujours derrière ou à coté d’un grand homme. Cette jeune d’une grande beauté élevée dans de grandes traditions ; en marge du gouffre de la colonie, s’épanouira comme la fleur d’or au soleil. Devenue une femme séduisante, le maitre-Charon, des Frères de Saint-Jean de Dieu ; Pierre Lunic fléchit sous ses charmes, sollicite sa main, et l’épouse. Ils n’eurent pas d’enfants. Le destin lui enlèvera son mari en 1795. Veuve à 37 ans elle s’en remettra difficilement. Mais c’est encore le destin qui au milieu d’une opération militaire à Jacmel, commandée par le général Dessalines que cette veuve se trouvera en face du général le plus cruel, qui pour une fois cédera ! Lui, de petite taille, en uniforme et l’épée en main ; et elle de grande taille, vêtue de blanc, venue jusqu’ici avec des mules chargées de provisions, pour secourir ceux qui avaient faim et soif… Bref ! Sa beauté et son grand cœur auraient semble-t-il terrassé le cœur de Jean-Jacques. Le coup de foudre fut tel, que peu de temps après, le 2 Avril 1800, le général Jean-Jacques Dessalines l’épouse en grande pompe. Sans trop rentrer dans les détails de leur vie commune, encore moins dans les grandes déconvenues de celle qui fut à la fois l’ange gardien de l’empereur et l’ange de pitié de ses sujets. S’il est vrai que Henry Premier, son compère d’ailleurs, fut correct envers la veuve de l’Empereur Jacques Premier ; ce ne fut pas toujours le cas sous d’autres régimes… Le Roi Christophe lui accorda une pension, et se tint à son service. A la mort de Christophe, la veuve Dessalines connut des moments très durs ! Elle devra tout vendre, pour ensuite trimer avec la couture afin de mettre quelque chose sous la dent... Ce n’est qu’à la faveur des démarches d’un général que la première Impératrice connaitra un regain d’existence acceptable, grâce à une pension 100 gourdes par mois. Pension qui passera ensuite à 300 gourdes par mois. Cette femme n’a fait, toute sa vie que le bien autour d’elle. Drapée dans son orgueil, après l’exécution le 12 janvier 1856 du général César Dessalines, fils de l’empereur ; et du Baron Beliard, fils du Roi Henry Premier, elle ôta le salut à Faustin Premier et cessa du même coup de réclamer sa pension de la caisse publique. Cet exemple de grandeur, d’abnégation, et de bonté qui a caractérisé notre première Impératrice ; Marie-Claire Heureuse D’Haïti, après tant d’ingratitude est belle et bien oubliée. Et, c’est pour remédier à cette grave situation que nous lui rendons cet hommage bien mérité en commémoration de son départ pour l’au-delà dans la nuit du 8 au 9 aout 1858 ; cela fait aujourd’hui 155 ans. Née en 1758, elle était centenaire. Nous profiterons de cette opportunité pour saluer la mémoire du général Paul Eugene Magloire, seul chef d’état qui se fit le devoir d’ériger un monument sur la tombe de notre Impératrice dans la cité de l’indépendance.
Posted on: Fri, 09 Aug 2013 14:50:18 +0000
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