REMANIEMENT DU 2è GOUVERNEMENT YAYI II: LE PRIX DE - TopicsExpress



          

REMANIEMENT DU 2è GOUVERNEMENT YAYI II: LE PRIX DE L’INCOMPETENCE POLITIQUE A peine ai-je accédé au site facebook tout à l’heure même que je découvre sur la page de mon ami et confrère Arimi Choubadé un article bien enlevé de Maurice Chabi sur l’actualité plutôt palpitante qui fait jaser les milieux politiques depuis dimanche dernier où le Chef de l’Etat a publié la liste de son nouveau gouvernement. Personnellement, j’ai épousé les idées développées par mon confrère et ainé Maurice Chabi tellement elles coïncident avec la réalité… J’en ai tiré la sève pour alimenter la présenter analyse que je voudrais proposer à mes fidèles lecteurs. Par devoir de conscience et de patriotisme, n’est-ce pas ? Je voudrais faire remarquer comme l’ont relevé à juste titre un certain nombre de personnes sur le sujet que le Chef de l’Etat s’est moqué éperdument du peuple qui lui a confié le pouvoir suprême depuis 2006. Ce manque de respect pour le peuple béninois s’est traduit par des actes indignes d’un chef d’Etat moderne. Car en décidant urbi et orbi de renvoyer tous les ministres de son gouvernement qu’il avait constitué deux ans plutôt après sa problématique victoire aux présidentielles de Mars 2011, Yayi n’a certainement pas pris la pleine mesure de ce qu’il venait de faire. Sur les sites des plus grands media internationaux comme BBC ou RFI, j’ai pu y voir l’allusion faite à la démission du premier ministre Pascal Iréné Koukpaki et le rapport très probable qu’on a établi entre cette démission et les soupçons que le Chef de l’Etat ferait peser sur ce dernier ainsi que certains poids lourds de son ancienne équipe (Rekya Madougou et Kogui N’Douro) sur leurs supposées connivences avec le richissime hommes d’affaires Patrice Talon. Il fait payer au peuple et à son gouvernement ses frasques personnelles avec celui qu’il l’avait aidé à gagner le pouvoir en 2006 et 2011. Le manque de respect au peuple béninois que je reproche au Chef de l’Etat est lié au fait qu’il pose un acte jamais posé dans toute l’histoire politique de notre pays : le renvoi in extremis de toute l’équipe gouvernementale en laissant le pays dans le vide quatre jours durant. Inédite bourde que celle-là et qui plus est de la part d’un chef d’Etat moderne. Puis, non content d’avoir osé humilier son pays et son gouvernement, Yayi va proposer comme alternative le remplacement de certains de ses anciens collaborateurs par des gens au profil douteux et aux capacités techniques inadaptées aux hautes charges à eux confiées. Et Houngbédji se venge de Yayi… L’on a rapporté abondamment dans les canards que des négociations avec Me Adrien Houngbédji du PRD que le président a démarché pour obtenir la participation de son parti au nouveau gouvernement auraient échoué faute de consensus entre les deux hommes sur les options touchant les grandes questions qui agitent l’opinion publique nationale depuis un certain temps. Rien de surprenant en cela quand on sait la différence de style qui caractérise les deux protagonistes. D’un côté, on a un président boulanger et fin manipulateur en perte de vitesse sur les réformes majeures qu’il a lancées à grands renforts de propagandes et qui recherche désespérément une caution morale pour s’affranchir d’une atmosphère devenue trop lourde aux double plan politique et social surtout à la suite des crises dans maints secteurs de la vie nationale. D’un autre côté, on a un homme politique à l’allure de prince plutôt très marqué sur les principes et soucieux de sa dignité politique que des avantages immédiats surtout après sa énième débâcle aux présidentielles de la pire des manières par un Yayi qu’il avait traité d’usurpateur de pouvoir en Mars 2011. Pour qui le connait, Houngbédji est peut-être le plus cynique des hommes politiques de notre pays depuis l’avènement du renouveau démocratique. On se souvient comment il avait dribblé Soglo en 1996 en optant pour Kérékou au second tour. Il en a payé l’amère facture tout récemment. Comment un Houngbédji blessé de guerre qui plus est par un Yayi triomphateur avec qui le reste de la classe politique béninoise ne prête pas forcément des vertus de sincérité peut accepter de saborder le peu de lustre politique qui lui reste encore pour sauver de la gadoue un pouvoir en pleine déroute ? Et ce sans requérir de lui des conditionnalités ? Certes, l’idée d’associer des cadres des formations politiques de l’opposition comme le PRD à son action à la tête du pays surtout à un moment aussi délicat est forcément un acte d’ouverture à saluer de la part de Yayi. Mais, ce qui a toujours manqué à la démarche de notre prégo est notamment cette tendance à se croire plus fort et plus malin que tous les autres qu’il cherche à emmener en bateau à tout prix. C’est mal compter sur Adrien Houngbédji qui voudrait saisir l’occasion inouïe pour assouvir sa vengeance sur Yayi sur la double confrontation qui a opposé les deux hommes en 2006 et 2011. Lui qui croyait et rêvait légitimement de prendre enfin possession du fauteuil présidentiel qu’il avait recherché toute sa carrière durant. Il voudra saisir l’occasion pour démontrer à la face du monde que son challenger n’avait ni la carrure ni l’étoffe de chef d’Etat et que les résultats qui furent proclamés lors de ces deux scrutins n’ont été que des pures tripatouillages, etc… Houngbédji a voulu savourer sa revanche sur un chef d’Etat dont il a toujours décrié les méthodes cavalières. Car en exigeant de son interlocuteur d’ouvrir un débat national inclusif sur les grandes questions qui agitent l’opinion avant toute participation de son parti à son gouvernement, Houngbédji a voulu démontrer qu’il maitrise la gestion d’un Etat mieux que Yayi. Et que pour une entreprise de ne genre, il faut forcément ouvrir le jeu politique en y invitant toutes les forces politiques du pays dans un gouvernement d’union nationale. Yayi ne pouvait pas accepter l’offre qui avait toute l’allure d’un camouflet de la part de ceux qu’il qualifiait de « vieille classe politique », lui qui se vantait d’avoir trente-six solutions dans sa valise pour les Béninois avant d’entrer en scène. Ce serait un suicide politique pour un chef d’Etat revenu tout récemment de sa pompeuse présidence de l’Union Africaine…Car pour qu’il y ait besoin de former un gouvernement d’union nationale, il faudrait bien constater l’incapacité du chef d’Etat en place à gouverner le pays. Auquel cas, il fait appel aux autres forces du pays pour l’y aider. Evidemment, les crises il y en eu. Du sulfureux projet de révision constitutionnelle en passant par les démêlés judiciaires du régime dans ce qu’il convient d’appeler les dossiers d’empoisonnement et d’assassinat du président sans oublier les difficultés économiques auxquelles sont confrontées les populations béninoises, tout est en place pour constater l’échec du pouvoir à satisfaire le peuple. Diviser pour régner… Mais pourquoi Yayi a-t-il choisi de composer avec le PRD plutôt qu’avec la RB ou l’UN ? En réalité, il a conscience que seule une fragilisation de l’opposition pourrait lui garantir un franc succès pour faire passer son projet de révision de la constitution. En plus, la RB du président Soglo ne présente plus tellement d’atouts au plan politique pour le régime. Sans oublier que tout récemment, un ministre pas des moindres de Yayi n’était pas allé par quatre chemins pour critiquer vertement la gestion du maire Soglo à la tête de la municipalité cotonoise. Pour un parti pourtant membre de la majorité présidentielle, la chose fut mal vécue. Mais, en réalité, le divorce entre les deux camps était déjà amorcé car Yayi avait toujours rêvé de déloger le président-maire de l’Hôtel de ville de Cotonou. Quant à l’UN, c’est peut-être la seule formation véritablement ancrée dans l’opposition dans le pays. Et malgré les clins d’œil faits au député Eric Houndété tout récemment lors de l’inauguration de l’usine de transformation de fruits dans sa localité, Yayi a conscience que ce bloc aura du mal à s’affaisser face à ses offres. Il ne restait donc pour le président que l’option du PRD. Réussir à enrôler des cadres de ca parti dans son gouvernement donnerait à Yayi un crédit certain pour avancer vers la réalisation de ses réformes au rang desquelles figure naturellement la révision de la constitution. Yayi qui en savait un peu sur les antagonismes ataviques qui opposent depuis les années quatre-vingt-dix Houngbédji à Soglo a voulu jouer sur cette discorde pour se tirer d’affaire. En somme il a voulu les diviser pour mieux régner sur eux, lui qui ne supporte point de résistance. Mais, en homme politique averti, Houngbédji qui a beaucoup appris sur ses propres errements politiques et soucieux d’entrer dans l’histoire de façon honorable n’a pas voulu servir de caution morale pour un régime en perte de vitesse. Où allons-nous ? Mais, de toute cette situation inédite, il convient de retenir que notre système mérite qu’on médite profondément sur ses forces et faiblesses. Et déjà, je veux que nous réfléchissions sur ces quelques questionnements importants : 1- Comment notre peuple s’est-il doté d’un président aussi élire aux charges suprême un homme aussi nul dans la gestion des hommes, matière principale de la science gouvernementale ? Le peuple béninois est-il aussi exigeant vis-à-vis de ses dirigeants qu’on le croit ? 2- Comment Yayi va-t-il s’y prendre pour gouverner le pays pour les trois dernières années qui lui restent de son deuxième mandat présidentiel dans les conditions qu’il vient de créer lui-même? 3- Quel horizon se dégage pour notre démocratie après 2016 ? Quel homme héritera de la gestion du pays en 2016 ? Pourra-il nous faire rêver ?
Posted on: Mon, 12 Aug 2013 23:31:30 +0000

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