RESPECT ET SINCÉRITÉ. Je sais que ma tribune a pu peiner - TopicsExpress



          

RESPECT ET SINCÉRITÉ. Je sais que ma tribune a pu peiner beaucoup de mes amis, militants et sympathisants socialistes courageux dans la tempête et que leur responsabilité et, parfois où souvent, leur conviction poussent à défendre le Président, le gouvernement et leur action. Je les prie de pardonner la sincérité de mes analyses qui sont aussi pour moi une manière de devoir. Pendant six mois jai mené à temps plein, à Paris et en divers endroits sur le territoire national, une campagne acharnée en faveur de lalternance à Nicolas Sarkozy dont lhistoire, sinon la justice, établiront combien le quinquennat a été désastreux pour notre pays, sur le plan de léconomie aussi bien que sur celui des valeurs. Jai tenu un blog qui, sur une centaine de pages, reprenait les propositions de François Hollande, les justifiait et les défendait. Je ne suis pas membre du parti socialiste et nai jamais envisagé, depuis 1983, le devenir. Puisque je suis franc, je dois dire que le fait que le PS s’apprêtait à se ranger derrière un candidat à la Présidence de la République dont lincorrection envers les femmes était de notoriété publique, un président du FMI dont le rapport personnel à largent mapparaissait une forme dinsulte aux plus modestes, lui ôtait pour moi toute attractivité. Celle-ci ne sest pas accrue à mes yeux après les primaires de 2011. Il nempêche, jai fait campagne pour François Hollande avec les militants socialistes, mes amis, dans les rues, sur les marchés, au porte-à-porte, dans des réunions dappartement, lors de nombreux meetings. Je suis, et pour toujours, un homme de gauche dans le sens où, pour moi, la justice sociale et le progrès humain doivent être des objectifs explicites de laction des sociétés, en particulier dans le domaine économique. Dans ma position dhomme engagé mais parfaitement libre de toute attache partisane, la franchise est plus quune liberté, cest une nécessité. Je lexerce dans le respect absolu de ceux dont je déplore laction, et aussi de ceux qui regrettent mes positions. Il m’apparaît que mon droit à la parole découle de ma citoyenneté mais aussi de ma participation effective à la victoire de François Hollande. Je mamuse parfois des critiques de ceux qui reprochent au Président et à son gouvernement de mener une politique social-démocrate (cest à dire, historiquement, marxiste!) ou sociale libérale. Mais je ne serais nullement déçu sils le faisaient ! Pour moi, Roosevelt et le New deal, Keynes et lEtat-providence ont marqué des épisodes de lhistoire de nos sociétés parmi les moins insatisfaisantes qui soient. Ce nétait pas parfait mais je ne vois guère mieux. Jinvite les lecteurs à se reporter au second bill of rigths de Roosevelt en 1945. François Hollande aurait repris à son compte cette vision social-libérale, je len féliciterais sans nuance. Ma prise de parole aujourdhui est motivée par la conviction que le silence et lattentisme sont pires que tout. Je suis follement inquiet pour mon pays, sur le plan politique (victoire dune droite extrémisée) aussi bien quéconomique. Les choses ne peuvent pas rester en état, cela ne peut pas durer comme ça. Certains de mes amis ont pointé mon pessimisme; ils ont tort, si jétais pessimiste, je fermerais ma gueule et nen donnerais pas des coups puisque le pire serait certain. Il ne lest, je viens de le rappeler, que si on demeure sur la pente actuelle, doù, selon moi, lardente obligation den changer. Axel Kahn, le onze novembre 2013
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 07:22:12 +0000

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