REVISION DE LA CONSTITUTION: de quoi a ton peur? Depuis que le - TopicsExpress



          

REVISION DE LA CONSTITUTION: de quoi a ton peur? Depuis que le chef de l’Etat a introduit pour une 2ème fois le décret portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990, le débat est relancé sur le sujet. Une campagne fortement médiatisée est aussi organisée, de sorte qu’on se retrouve face à deux camps : les révisionnistes et les antirévisionnistes. Opportunité ou non de la démarche ? Il y a bien des non-dits qui éloignent de la réalité. Le concert assourdissant et le vacarme déconcertant des déclarations pour ou contre la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 met une fois encore le pays en ébullition. Ça chauffe partout et dans tous les camps. Le débat est mené par médias interposés. Le cadre de concertation n’est encore défini pour conduire un débat constructif, sérieux, hautement intellectuel libéré de toutes contraintes, vers une issue consensuelle. Même ceux qui devraient attendre qu’on vienne leur expliquer les tenants et aboutissants s’improvisent comme précurseurs d’une démarche initiatique. Aujourd’hui, ce qui semble être le nœud gordien est dénudé et exposé au grand jour ; il y a ceux qui craignent un retour habile de l’actuel chef d’Etat dans l’arène de la magistrature suprême, à l’effet d’une révision précipitée et sans mesure, et ceux qui poussent frénétiquement à la révision et qui n’arrivent pas à convaincre fondamentalement sur le sujet, objet de la crainte suscitée par la démarche et son auteur qui, aux dires des autres, « ne tiendrait jamais parole ». Ce qui étonne et renforce la crainte des antirévisionnistes, c’est l’invitation improvisée de la classe moyenne où évolue la large masse des « ignorants » de la chose, au débat. Un autre élément qui augmente la côte de la crainte, c’est cette trouvaille de faire porter aux opposants, la charge d’une révision de la loi fondamentale. Lorsqu’on démontre que le souhait pour ceux-ci est de ‘’sauter le verrou des 70 ans’’ pour se donner la chance de briguer une fois encore la magistrature suprême, ce qu’on oublie très vite, c’est que si cela s’avérait, cela mettrait aussi en compétition celui qu’on craint aujourd’hui. Le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi à la fin de son second mandat devra logiquement, du moins selon les dispositions constitutionnelles, rejoindre le camp des ‘’dinosaures’’ ou ‘’démons’’. Cette communication focalisée sur cet aspect de la question est de bon aloi de mauvais goût. Il y a donc mieux à convaincre sur l’opportunité de cette révision ou relecture pour obtenir l’adhésion de tous. Ce qui est heureux dans ce débat, c’est la reconnaissance par tous de l’opportunité de cette révision. Le hic porte certainement sur le contenu et seuls les plus avertis sont conviés à apporter des éclairages. Lorsque cette étape n’est pas encore franchie et que des « ignorants » s’invitent précipitamment au débat et étouffent l’opinion de propos dangereux séditieux et à la limite obséquieux, il y a de quoi s’indigner et craindre non pour quelqu’un, mais pour le pays. C’est plutôt de propos délibérés qu’il faille conduire le processus vers un dénouement heureux où personne n’est perdant mais seul le peuple est gagnant. Une Constitution qui s’adapte, c’est bon. Et il faut y travailler de façon disciplinée ; il faut éviter la cacophonie dilatoire des zélés. Félix MAHOUGNON
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 17:04:51 +0000

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