René Vautier est né le 15 janvier 1928 dans le Finistère, - TopicsExpress



          

René Vautier est né le 15 janvier 1928 dans le Finistère, d’un père ouvrier d’usine et d’une mère institutrice. En 1943, alors qu’il est âgé de 15 ans, il s’engage dans la Résistance en Bretagne et est décoré de la Croix de Guerre un an plus tard. Responsable du groupe « jeunes » du clan René Madec, il est cité à l’ordre de la Nation par le général de Gaulle pour « faits de résistance » en 1944. René Vautier aime à raconter que ce sont des camarades de maquis qui l’ont chargé de devenir cinéaste et l’un d’eux lui aurait dit « Tâche plus tard de te contenter de montrer de vraies images, plutôt que de colporter de fausses histoires ». Il exaucera les vœux de ses anciens camarades en entrant à l’Institut des Hautes Études Cinématographiques en 1946. En 1949, la Ligue française de l’enseignement lui commande un reportage sur les conditions de vie dans les villages de Côte d’Ivoire, de Haute Volta, du Sénégal et du Soudan français destiné à montrer aux élèves des lycées et des collèges « comment vivent les villageois d’Afrique occidentale française ». Vautier est indigné par ce qu’il voit là bas et décide de filmer la réalité de l’Afrique colonisée. Mais la police saisira les négatifs du film en s’appuyant sur un décret de Pierre Laval, ex-ministre des colonies. René Vautier est cité à comparaître pour se voir juger « d’avoir, en Haute Volta, dans le courant de l’année mil neuf cent quarante neuf, en tous cas depuis moins de trois ans, procédé à des prises de vues cinématographiques sans l’autorisation du gouverneur.» Le cinéaste réussit à sauver quelques bobines et réalise en 1950, un film de 15 minutes, « Afrique 50 » qui sera diffusé dans la clandestinité. Cela lui vaudra 13 inculpations et une condamnation à un an de prison. René Vautier a 21 ans. Dès lors, il ne cessera de faire des films engagés contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation et contre la censure qu’ils engendrent. 150 films dits « d’intervention sociale » ayant pour thème la guerre d’Algérie avec « Algérie en flamme », « Avoir 20 ans dans les Aurès », « À propos de l’autre détail » ; le racisme en France avec « Les ajoncs » ; l’Apartheid en Afrique avec « Frontline » ; la pollution avec « Marée noire, colère rouge » en 1978), l’extrême-droite française, le combat des femmes, etc…. « Le but du cinéma d’intervention sociale est pour nous de filmer ce qui est, pour agir sur le développement de cette réalité. Tous les groupes du documentaire se développent à partir de ces questions : à quoi sert de faire des images ? Qui sont les ennemis de nos images ? Le résultat de la censure est, qu’aujourd’hui, si l’on veut décrire l’histoire à retardement, il reste à notre disposition quelques pointes émergées, mais surtout des trous. Toutes les images qui n’ont pu être filmées, celles qui ont été interdites, celles qui ont été détruites. À partir de ces trous apparaît l’histoire réelle d’une société. » (René Vautier dans « Pas de vie sociale sans caméra ou c’est la fin du cinéma »). Pratiquement tous les films de René Vautier ont été censurés à leur sortie si bien que beaucoup d’entre eux sont inconnus du grand public. En janvier 1973, René Vautier commence une grève de la faim, exigeant «(…) la suppression de la possibilité, pour la commission de censure cinématographique, de censurer des films sans fournir de raisons ; et l’interdiction, pour cette commission, de demander coupes ou refus de visa pour des critères politiques ». Vautier aura raison de la commission ; la loi est modifiée.
Posted on: Sat, 15 Jun 2013 23:54:56 +0000

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