Reportage Un après-midi avec les Pygmées de Doumassi Située - TopicsExpress



          

Reportage Un après-midi avec les Pygmées de Doumassi Située aux confins de Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem, dans la province du Woleu-Ntem (Nord du Gabon), cette bourgade, est habitée majoritairement par des Baka. Privés des bienfaits de la modernité, ils vivent toujours comme à l’âge de la pierre polie. Nous y avons passé un après-midi. Le temps d’un reportage. TOUT au des 10 kilomètres qui séparent Minvoul, le chef-lieu du département du Haut-Ntem, c’est un défilé incessant de véhicules bourrés de produits vivriers et de fagots de bois. Tous viennent de la forêt de Doumassi, l’une des plus fréquentées de la région. Aux portes de la bourgade, un panneau géant situé à côté de la route indique le nom de cet îlot habité majoritaire par des Pygmées (Baka). A côté de la pancarte implantée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), le corps de garde construit par la minorité fang pour accueillir les hôtes de marque. Quelques dizaines de mètres plus bas, des huttes des Pygmées construites à l’aide de la terre battue, des écorces et des branchages. « Ce sont les habitations des Pygmées. Ils y vivent entassés avec leurs familles. Ils n’ont pas des moyens pour se doter des cases décentes », explique Sandrine Nyangone, une jeune femme domiciliée à Minvoul, venue en villégiature. Un après-midi avec les Pygmées de Doumassi. Il bruine, le temps est sinistre. Des hommes arrivent à pied, seuls ou par petits groupes, et se rassemblent autour des visiteurs nouvellement débarqués. Les femmes et les enfants se mettent à l’écart, s’assoient au milieu de la cour. « Merci d’avoir pensé à nous. D’autres ne viennent ici que pour faire des fétiches ou régler les problèmes de santé », lance Nleme Minkoum, un Baka d’une cinquantaine d’années environ. INFRASTRUCTURES DE BASE. Avachie, le regard éteint, une femme frictionne de sa main le dos de sa fille. Elle s’efforce en vain d’apaiser les spasmes et la toux qui secouent le corps frêle. Quatre autres enfants partagent la natte crasseuse. L’un d’eux, gratte ses mollets grêlés de pustules noires. La misère et le sous-développement sévissent à Doumassi sans éveiller la compassion des autorités gouvernementales. « Nous ne sommes pas considérés comme des êtres humains à part entière. Nous sommes pris pour des primates », se désole Minkoun Akara, un autre Baka. Annoncé à grands coups de cymbale, le programme d’insertion des Pygmées de Doumassi, tout comme ceux des autres espaces du pays, s’apparente jusque-là à un véritable mythe de Sisyphe. Les infrastructures de base y sont inexistantes. Les enfants n’ont pour école que l’apprentissage de la chasse, de la pêche et de la cueillette. « Ici, ils vivent comme au Moyen-âge », commente Gervais Evelanou, un jeune homme vivant à Minvoul, venu en escapade. La radio, la télévision et le téléphone sont des choses dont ils entendent seulement parler avec des gens qui reviennent de la ville. En l’absence d’un dispensaire, les Baka, impuissants, s’en remettent aux remèdes ancestraux : poudres, herbes et fétiches. Pourtant, les choses ne sont plus si simples. Les yeux secs, ils pleurent deux sommités de la pharmacopée, Ngongo Minkoé et Emane Evina, morts récemment.( A lire dans Echos du Nord du lundi 12 Août 2013.)
Posted on: Sat, 10 Aug 2013 23:08:48 +0000

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