Revenir alors à lhumour en général. Pour dire que le meilleur cest celui qui sait tirer dans les coins les plus secrets, lever dun mot les mystères et les angoisses, faire trébucher, par de minuscules crocs-en-jambe intellectuels, tous les chars dassaut des idéologies. David contre Goliath. Ladversaire de tous les ethnocentrismes, de tous les racismes, de toutes les inquisitions, de toutes les dictatures, de tous les unitarismes. Or notre expérience sur le terrain nous prouvait que la langue doc avait le pouvoir de surprendre (tiens, du patois!), de détendre et de faire rire en renversant les préjugés (un autre regard parce quune autre situation de la langue), douvrir les cœurs et de rendre la parole aux muets. Le blues doc ne pouvait être que là, dans le rire anti-unitariste. Et en revoyant notre folklore dun œil neuf on ne trouvait que lui, partout. Le rire dune communauté qui na jamais vécu collectivement de tragédie (le seul peuple dEurope qui na jamais émigré) (sauf à Paris). Dont la culture a toujours été raillé par les snobs mais qui sen foutait, car elle nétait pas malheureuse de son sort. De sa convivialité pauvre mais joyeuse. Claude Sicre dans son livre Vive lAmericke ! Quelques idées blues pour colorier la France... paru en 1982 aux Editions Publisud.
Posted on: Tue, 03 Dec 2013 22:02:23 +0000
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