SENAT : Une lettre ouverte au prĂ©sident du Faso 28 juillet ZOODOACTU.Avant toutes choses, je voudrais vous rassurer et surtout votre entourage, quâil ne sera pas nĂ©cessaire de chercher Ă savoir qui je suis, ni de vous demander pour qui je me prends, car ce nâest que moi. Il est vrai que je ne compte pas parmi vos supporters, mais je ne suis pas non plus un opposant. Je ne suis quâun citoyen lambda. Un acteur dâune sĂ©rie africaine bien connue chez nous, alors quâon lui prĂȘtait lâintention de se prendre pour ce quâil nâest pas, se dĂ©fendait en ces termes « est-ce que moi jâai dit que jâĂ©tais quelquâun ? ». Donc, je ne suis pas « quelquâun », mais il se pourrait que mon message soit « quelque chose » et câest ce qui compte le plus. Mon message a pour but essentiel, de solliciter de votre haute bienveillance, dâuser de votre poids, en tant que garant de la paix sociale dans notre pays, en tant quâartisan de paix de renommĂ©e africaine, de veiller Ă prĂ©venir la paix chez nous, au Burkina Faso. Ailleurs, vous avez contribuĂ© Ă ramener une paix dĂ©jĂ perdue, parce que les protagonistes nâont pas voulu ou nâont pas su anticiper sur des actions Ă mener ou Ă Ă©viter pour bannir les germes du chaos. 1. Abandonnez ou faites abandonner le projet de mise en place du sĂ©nat Câest connu, la question divise profondĂ©ment la sociĂ©tĂ© burkinabĂš. De part et dâautre, les arguments ne manquent pas. Mais en ce qui me concerne, le sĂ©nat ne devrait pas voir le jour au Burkina Faso et ce, pour les raisons suivantes : Il y a des prioritĂ©s Ceux qui dĂ©fendent le sĂ©nat estiment que la dĂ©mocratie nâa pas de prix, et quâil vaut mieux un sĂ©nat budgĂ©tivore plutĂŽt quâun Etat dâexception. Je ne mâaventurerai pas dans les chiffres du budget y relatif. Je constate simplement que tous sâaccordent sur le fait que le sĂ©nat exigera du contribuable, quâil mette la main dans la poche. Je reconnais que la question du sĂ©nat relĂšve des points consensuels issus du cadre de concertation sur les rĂ©formes politiques â CCRP, qui a regroupĂ© « toutes les composantes » de la sociĂ©tĂ© burkinabĂš. Mais dans un pays que la nature nâa pas particuliĂšrement nanti et oĂč tout est prioritaire, il serait indĂ©cent, de mon point de vue, de se lancer dans une telle aventure, sous le prĂ©texte de vouloir renforcer la dĂ©mocratie. La vie chĂšre, le manque dâinfrastructures ne sont pas, il est vrai, votre marque de fabrique, comme certains commentaires et certaines analyses le laissent supposer. De mĂȘme, sâabstenir de mettre en place le sĂ©nat ne sortira certainement pas notre pays de la pauvretĂ©. Cependant, une telle dĂ©cision aura le mĂ©rite, face aux dĂ©fis quotidiens de notre pays, de ne pas donner des raisons Ă ceux qui revendiquent de meilleures conditions de vie, souvent Ă juste titre, dâavoir une frustration plus grande. Il y a donc un choix Ă faire entre ce que peut apporter fondamentalement un sĂ©nat en termes positifs, et ce que le budget y consacrĂ© peut aider Ă accomplir : des routes, des maternitĂ©s, des Ă©coles, des amphithĂ©Ăątres pour nos Ă©tudiants, des bourses dâĂ©tudes, des ambulances, des gĂ©nĂ©rateurs pour la SONABEL. Sans sĂ©nat, le Burkina Faso nâira pas Ă sa perte Si lâobjectif est de regrouper les sages, afin de les consulter souvent sur les questions qui intĂ©ressent la vie de la nation, le Conseil Economique et Social ne peut-il pas jouer ce rĂŽle ? (des amendements pourraient ĂȘtre opĂ©rĂ©s afin dâadapter ses missions dans ce sens). Le collĂšge des sages qui avait Ă©tĂ© mis en place en 1999 ne peut-il pas ĂȘtre repensĂ© Ă cet effet ? Ces sages pourraient ĂȘtre regroupĂ©s, strictement en cas de nĂ©cessitĂ©, dans une des nombreuses salles de rĂ©unions de notre pays. Un secrĂ©tariat permanent de deux ou trois personnes pourrait assurer lâadministration et aider Ă la rĂ©daction des PV et recommandations. Justement, Ă propos du collĂšge des sages, quâavons-nous fait de leurs recommandations qui Ă©taient pourtant contraignantes ? Je ne pense pas quâil soit absolument indispensable, pour la survie du Burkina Faso, de mettre en place un sĂ©nat, en tout cas dans la forme annoncĂ©e. Si nous avons pu vivre, depuis 1991, sans sĂ©nat, nous survivrons encore, croyez-moi sans cette institution. Ne « grillons » pas nos sages. Aujourdâhui, les efforts de la sociĂ©tĂ© burkinabĂš, le gouvernement en tĂȘte, devraient sâorienter vers la lutte contre lâincivisme. Nous sommes tous et chacun en danger, face Ă ce phĂ©nomĂšne qui sâamplifie de jour en jour. Je ne prendrai pas le risque de faire un commentaire sur ses causes. Seulement, je demeure convaincu que le maintien du sĂ©nat dans ces conditions risque dâalimenter ce flĂ©au. Comme vous le savez, les autoritĂ©s religieuses et coutumiĂšres de notre pays, ainsi que les anciens ont toujours Ă©tĂ© les arbitres qui ont permis non seulement de marquer des trĂȘves, mais aussi de nĂ©gocier en cas crises majeures. En les regroupant dans un organe aussi controversĂ© que le sĂ©nat, nous prenons le risque de les dĂ©crĂ©dibiliser aux yeux dâune partie de lâopinion. Vos proches peuvent organiser des meetings et des marches de soutien pour tenter de vous dĂ©montrer que ceux qui nây sont pas favorables ne sont que minoritaires, des opposants et des personnes qui veulent mettre Ă mal la cohĂ©sion et la paix dans notre pays. Mais en cas de crise (comme nous en avons parfois connu malheureusement), je ne suis pas sĂ»r quâils soient en premiĂšre ligne. Ceux qui sont contre le sĂ©nat ne sont pas forcĂ©ment contre votre personne, encore moins des ennemis du Burkina Faso. En rappel, dans le courant du 1er trimestre 2011, alors que la crise postĂ©lectorale Ă©tait Ă son paroxysme en CĂŽte dâIvoire, une partie de notre armĂ©e avait cru devoir prendre des armes dans le cadre de la sĂ©rie de minuteries qui allaient secouer le Burkina Faso. Au mĂȘme moment, le rĂ©gime en place en CĂŽte dâIvoire affichait son hostilitĂ© vis-Ă -vis du prĂ©sident burkinabĂš que vous ĂȘtes. Vous Ă©tiez vilipendĂ© par ceux quâon appelait les jeunes patriotes. Le sentiment quasi unanime qui en a dĂ©coulĂ© est quâaucun burkinabĂš digne de ce nom ne pouvait concevoir quâil vous arrivĂąt un quelconque malheur, surtout dans ce contexte lĂ . A lâĂ©poque, il y eĂ»t une sorte dâunion sacrĂ© autour de votre personne, parce que notre peuple avait liĂ© les deux Ă©vĂšnements. Du moins, il avait estimĂ© que mĂȘme si les auteurs de cette grogne avaient des raisons de revendiquer, la pĂ©riode et la mĂ©thode Ă©taient loin dâĂȘtre appropriĂ©es. Pourtant, certains de nos compatriotes qui ont vos faveurs aujourdâhui et qui vous le rendent bien nâavaient pas cachĂ© leur sympathie et leurs accointances avec lâennemi mĂȘme moment ! Que la constitution soit modifiĂ©e Quoiquâon dise, le CCRP nâĂ©tait quâune assemblĂ©e de sensibilitĂ©s, censĂ©es reprĂ©senter le peuple du Burkina Faso, suite Ă la crise de 2011. Le mode opĂ©ratoire, nâa pas permis Ă ces mandataires, de consulter leurs mandants (le peuple), avant de sâengager dans ce « consensus ». Au demeurant, le fait est quâaujourdâhui, une partie non nĂ©gligeable des BurkinabĂšs est contre le sĂ©nat. Lâargument souvent utilisĂ© par les dĂ©fenseurs de ce projet, câest notre constitution qui le prĂ©voit, suite Ă la modification introduite rĂ©cemment. A mon humble avis, si la constitution a pu subir au moins cinq (5) modifications depuis 1991, date de son adoption, ce nâest pas une modification supplĂ©mentaire (de retrait du sĂ©nat) qui lui enlĂšvera son caractĂšre sacrĂ©. Pour terminer sur ce point, et puisquâil est question de modification de la constitution, je dois prĂ©ciser que je ne suis pas de ceux qui pensent que le sĂ©nat a Ă©tĂ© adoptĂ© pour modifier lâarticle 37 de la constitution. En 1997, lâAssemblĂ©e des DĂ©putĂ©s du Peuple - ADP de lâĂ©poque avait sautĂ© les verrous de la limitation sans avoir besoin dâun sĂ©nat. Il en est de-mĂȘme pour la multitude de modifications qui sâen sont suivis. Il sâagit de deux questions distinctes, Ă traiter distinctement. Pour autant, je serai le premier Ă mâopposer Ă cette modification, si tant est quâelle soit en projet. Et jâimagine quâils sont nombreux, nos compatriotes qui ont la mĂȘme position. 2. Stoppez les vellĂ©itĂ©s de rĂ©vision de lâarticle 37 de notre constitution Excellence Monsieur le PrĂ©sident du Faso, Il serait tout de mĂȘme dommage, voire ironique (pour nous tous), que notre pays se retrouve demandeur dâun mĂ©diateur ou dâun facilitateur pour nous aider Ă ramener la paix chez nous ! Hier câĂ©tait au Niger, puis au SĂ©nĂ©gal que la mĂȘme question (pratiquement) Ă©tait posĂ©e. Aujourdâhui, selon toute vraisemblance, câest autour du Burkina Faso de se lancer dans une querelle de prorogation de bail Ă la prĂ©sidence. Il est vrai que dans les deux exemples citĂ©s, les dĂ©nouements ont Ă©tĂ© diffĂ©rents. Mais la leçon Ă tirer est la mĂȘme. Câest pourquoi jâen appelle Ă votre sagesse, pour mettre fin au dĂ©bat. A plusieurs reprises, vous avez eu lâoccasion de vous prononcer sur la question. Autant de fois, vous avez esquivĂ©, estimant que 2015 nâĂ©tait pas votre prĂ©occupation. Permettez-moi, de vous dire, Excellence Monsieur le PrĂ©sident du Faso, quâune question aussi importante devrait vous prĂ©occuper, car lâavenir de notre nation en dĂ©pend. En agissant comme vous le faites, vous ouvrez la porte Ă toute possibilitĂ© de faire modifier la constitution sur ce plan, mĂȘme si rien ne sâoppose juridiquement Ă une telle modification. Par ailleurs, pour emprunter le raisonnement de vos partisans qui dĂ©fendent le sĂ©nat en se basant sur son caractĂšre consensuel au niveau du CCRP, le point sur lâarticle 37 a Ă©tĂ© jugĂ© non consensuel. Toujours selon les conclusions du CCRP, les points non consensuels ne devaient pas ĂȘtre appliquĂ©s. En affirmant vous-mĂȘme que le dĂ©bat allait se poursuivre sur ce point, vous avez crĂ©Ă© la confusion en maintenant sur la table, une question qui Ă©tait sensĂ©e ĂȘtre rĂ©glĂ©e. Autrement dit, comment un point qui nâest pas applicable parce que non consensuel peut-il ĂȘtre perpĂ©tuellement en examen ? Quel est le dĂ©lai raisonnable pour revenir sur un point jugĂ© non consensuel par le CCRP ? Dans quel cadre, le dĂ©bat va-t-il se poursuivre ? Dans un autre CCRP ? Allons-nous assister Ă un « contournement » du CCRP ? Nâoublions pas que le rĂ©tablissement en 2002 de la limitation des mandats consacrĂ© par lâarticle 37 de notre constitution fait suite Ă une des recommandations du collĂšge des sages qui considĂ©rait dĂ©jĂ ce point comme fondamental. Votre dĂ©part en 2015, câest 100% de bĂ©nĂ©fice Au risque de me rĂ©pĂ©ter, je rappelle que je ne fais pas partie de vos partisans. Mais en tant que BurkinabĂš, je rĂȘve de vous voir « sortir par la grande porte », poursuivre vos missions de mĂ©diations Ă travers le monde, demeurer une personne ressource pour notre nation, que vos successeurs et bien dâautres personnes pourront consulter sur telle ou telle question, afin de bĂ©nĂ©ficier de votre expĂ©rience. Je rĂȘve dâentendre dire que contre toute attente, le PrĂ©sident Blaise COMPAORE, aprĂšs avoir instaurĂ© la dĂ©mocratie au Burkina Faso, a contribuĂ© Ă sa consolidation, en respectant la constitution, et en assurant une succession apaisĂ©e. Cette option, Ă coup sĂ»r, Ă 100%, vous conduira vers plus de gloire, plus dâhonneurs, plus de fiertĂ© pour vous-mĂȘme, pour votre famille biologique et politique, pour tous les BurkinabĂšs (Ă commencer par moi-mĂȘme), pour tous les africains. Les exemples dâanciens chefs dâEtats sollicitĂ©s Ă travers le monde, tantĂŽt pour une confĂ©rence, tantĂŽt pour une mission de bons offices, quelques fois pour prendre la tĂȘte dâune institution prestigieuse foisonnent : Olusegun OBSANJO, Pierre BOUYOYA, Tabo MBEKI, Alpha Omar KONARE, Abdou DIOUF (et jâen passe) sont autant dâexemples en la matiĂšre. Pour y parvenir, je vous suggĂšre de faire une dĂ©claration solennelle par laquelle vous annoncerez que vous achĂšverez bien bientĂŽt votre dernier mandat, et quâen 2015, vous souhaitez que le meilleur gagne. Ce faisant, vous prendrez Ă dĂ©faut tous ceux qui, dans votre entourage, entreprennent de se lancer dans cette modification. De-mĂȘme, vous serez soulagĂ© et aurez une plus grande libertĂ© pour poursuivre sereinement votre mandant. La modification de lâarticle 37 constitue un exercice pĂ©rilleux A environ deux ans de la fin de votre mandant, et au regard des ambitions affichĂ©es par votre parti et les associations qui vous soutiennent, dans le contexte dĂ©jĂ dĂ©crit, marquĂ© par un climat loin dâĂȘtre rassurant, doublĂ© de lâincivisme ambiant dĂ©crit plus haut, une rĂ©vision de la constitution conduira certainement Ă une crise Ă lâissue incertaine. Il serait vraiment regrettable que vous preniez le risque de gĂącher le capital de sympathie et la stature diplomatique que vous avez mis tant de temps Ă bĂątir. Pour vous paraphraser suite Ă votre dĂ©claration consĂ©cutive aux Ă©vĂ©nements qui ont emportĂ© lâancien prĂ©sident du Niger, je dirai que CE SERAIT UNE VOIE INCERTAINE, TRUFFEE DE TOUS LES DANGERS (que Dieu nous en garde). Pourtant, les partisans de ce prĂ©sident lui avaient prouvĂ©, Ă travers des manifestations organisĂ©es sur toute lâĂ©tendue du territoire, que « le peuple Ă©taient en parfaite harmonie avec son prĂ©sident ». Pourtant, par un « oui » massif exprimĂ© Ă lâoccasion dâun rĂ©fĂ©rendum, il avait prouvĂ© que ceux qui sâopposaient Ă sa volontĂ© de terminer ses chantiers nâĂ©taient quâune petite minoritĂ©. La suite, on la connait : tous ses partisans inconditionnels sont devenus aphones, et personne ne le regrette aujourdâhui. Au contraire, le Niger affiche une grande prospĂ©ritĂ©. Quâil sâagisse du sĂ©nat ou de lâarticle 37, certaines voix sâĂ©lĂšvent pour demander lâarbitrage des urnes par un rĂ©fĂ©rendum. En que tant rĂ©publicain, je pense que cette solution est effectivement conforme Ă la dĂ©mocratie, en ce sens quâelle permet au peuple souverain de trancher. Mais je pense Ă©galement que nous devront faire lâĂ©conomie dâun tel exercice, car il nây a pas de doute ni de suspens Ă ce niveau : le « OUI » serait massif et Ă©crasant. Dâabord parce que votre parti est le mieux implantĂ© : dans chaque rĂ©gion, dans chaque province, dans chaque village, dans chaque quartier, dans toutes les administrations, Ă tous les niveaux (du DG Ă lâagent de liaison). Ensuite, câest celui qui a le plus de moyens : la quasi-totalitĂ© du monde Ă©conomique, regroupĂ© au sein de la FEDAP-BC nâhĂ©sitera pas Ă dĂ©lier les cordons de la bourse, afin de « convaincre » le paysan du Burkina profond qui ne sais ni lire, ni Ă©crire, afin quâil dise « OUI » au sĂ©nat pour « RENFORCER LA DEMOCRATIE » et Ă©galement « OUI » Ă la modification de lâarticle 37 « CAR IL EST ANTI-DEMOCRATIQUE ». Dâaucuns diront, Ă juste titre dâailleurs, que « câest ça aussi la dĂ©mocratie » et je le concĂšde. Mais, majoritĂ© nâest pas toujours synonyme de raison. Pour terminer, jâaimerai rappeler : Que la date du 3 janvier est devenue historique pour notre pays, parce que le peuple, sans ĂȘtre contre la paix, a voulu exprimer son dĂ©saccord avec ses dirigeants de lâĂ©poque. En consĂ©quence, je comprends difficilement vos partisans lorsquâils considĂšrent les auteurs de voix discordantes par rapport Ă la leur comme des ennemis de la paix, au point dâorganiser des manifestations « POUR LA PAIX ». Que du temps de lâapartheid, Nelson MANDELA a organisĂ© des attentats contre des installations stratĂ©giques de lâEtat Sud-Africain. Non seulement, ces actes nâont pas Ă©tĂ© condamnĂ©s par les dĂ©mocrates du monde entier, mais cela ne lâa pas empĂȘchĂ© dâobtenir le prix Nobel de la paix. Cet exemple illustre bien le fait que celui qui « trouble la tranquillitĂ© » (ce qui est diffĂ©rent de la paix) nâen porte pas forcĂ©ment la responsabilitĂ©. (Câest le seul but de lâexemple ; il nâa pas Ă©tĂ© pris pour comparer votre rĂ©gime avec celui de lâapartheid, loin sâen faut). Que suite aux attentats du 11 septembre 2001 Ă New York, dans un discours que vous avez prononcĂ© Ă lâoccasion de la cĂ©rĂ©monie dâouverture dâune rĂ©union de lâOCI, tout en condamnant ces attentats, vous avez estimĂ© en substance quâils pouvaient tout de mĂȘme sâexpliquer par lâattitude arrogante des Etats-Unis dâAmĂ©rique qui ne laissait pas dâautres choix Ă certains peuples qui se considĂ©raient comme opprimĂ©s. Que rĂ©cemment en CĂŽte dâIvoire, une certaine opinion Ă©tait persuadĂ©e que lâancien prĂ©sident Ă©tait « pris en otage » par son entourage, au point de lâempĂȘcher de reconnaĂźtre quâil a perdu les Ă©lections de 2010. Pour ma part, et pour reprendre lâexpression du Premier Ministre ivoirien de lâĂ©poque, je dirai quâ « A CE NIVEAU, LA RESPONSABILITE NâEST JAMAIS PARTAGEE ». Quâen Tunisie, la « popularitĂ© » de lâancien prĂ©sident reflĂ©tĂ©e par ses scores aux Ă©lections successives (plus de 90 % des voix) ne lâa pas Ă©pargnĂ© de ce que lâon sait, Ă©tant rappelĂ© que tout est parti dâun banal fait divers. Quâen 1982, puis en 1983, vous avez pris les armes contre les rĂ©gimes en place Ă lâĂ©poque pour dĂ©fendre des idĂ©aux qui Ă©taient nobles et qui demeurent dâactualitĂ©. Le contexte Ă©tait diffĂ©rent, car vous aviez affaire Ă des Etats dâexceptions, avec ce que cela constituait comme risques pour vous. Mais grĂące Ă la justesse de la cause que vous dĂ©fendiez, vous nâavez pas mĂ©nagĂ© votre sĂ©curitĂ©. (Tous ces exemples sont Ă considĂ©rer dans leur contexte et uniquement dans leur contexte. Autrement dit il ne faut retenir que le cĂŽtĂ© anecdotique de ces exemples, car je nâai pas la prĂ©tention de comparer lâincomparable). Aujourdâhui, non seulement nous sommes dans une dĂ©mocratie, mais ceux qui disent NON au sĂ©nat et Ă la modification de lâarticle 37 de la constitution nâont pas dâarmes et ne comptent pas en avoir pour mener leur combat. Ils ne comptent et ne souhaitent pas Ă©prouver la paix tant chĂšre Ă nous tous. Ils redoutent seulement quâau contraire, vos partisans qui manquent souvent dâhumilitĂ© nâentrainent, sans mĂȘme le vouloir, notre pays tant aimĂ© dans le chaos. Câest pourquoi, sachant que vous ne pouvez rien contre la roue de lâhistoire mais que vous pouvez en modifier le cours, je vous demande dâagir. Maintenant, Excellence ! Que Dieu Tout-Puissant vous inspire et quâil protĂšge le Burkina Faso. Amen. Ouagadougou, le 24 juillet 2013 Augustin BAMBARA +226 78834545 augustinbambara@gmail
Posted on: Sun, 28 Jul 2013 09:17:24 +0000
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