SYMPOSIUM SUR LA MODERNISATION DU SECTEUR PORTUAIRE - TopicsExpress



          

SYMPOSIUM SUR LA MODERNISATION DU SECTEUR PORTUAIRE HAÏTIEN Intervention de M. Wilson LALEAU Ministre de l’Economie et des Finances 12 août 2013, Hôtel Royal Oasis, Pétion-ville, Haïti Monsieur le Président de la République, Mesdames, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs les Représentants du Parlement, Mesdames, Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique, Mesdames, Messieurs les Hauts cadres de l’Administration Publique, Monsieur le Directeur Général de l’Autorité Portuaire Nationale, Monsieur le Président de l’Association des Agences Maritimes, Mesdames, Messieurs les Représentants du secteur privé des Affaires, Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions financières Internationales, Mesdames, Messieurs les intervenants, Distingués Membres de la presse, Chers invités, Mesdames, Messieurs, Je ne tomberai pas dans le cliché et le piège du discours convenu en vous disant combien je me réjouis de la thématique qui nous réunit ce matin. Je ne céderai pas non plus à la tentation et au besoin irrépressible de répéter que le dysfonctionnement de nos ports fait payer un lourd tribut à la société avec de charges portuaires par container et par bateau les plus élevées de l’hémisphère ce qui constitue l’un des éléments inhibiteurs les plus puissants qui découragent l’investissement productif dans le pays. Je ne voudrais pas non plus jouer les professeurs, mais peut-être, est-il utile de rappeler pour chacun ici présent le caractère insulaire d’Haïti. C’est un avantage énorme que beaucoup de pays nous envient. En ayant conscience du positionnement d’Haïti sur les grandes routes maritimes du monde, chacun peut comprendre le rôle de locomotive qu’un secteur portuaire développé peut jouer pour l’ensemble de l’économie nationale. Nous n’existons, nous ne nous rattachons au monde économique que par le biais de nos ports, même si les autres infrastructures ont tout leur sens. Qu’ils soient ouverts au commerce international ou affectés au cabotage intérieur ! J’y vois un des leviers les plus puissants pour permettre à notre pays de bien exploiter son plein potentiel par la revalorisation des territoires et des actifs qui s’y trouvent, par la diversification des activités et par la réduction de sa dépendance économique. Il est navrant cependant de constater le déséquilibre ancien entre nos efforts pour construire et entretenir nos routes, régulièrement dévastées par des cyclones, alors que nous avons si peu consacré à nos ports. Et pourtant ! La morphologie même du pays, la découpe de ses deux péninsules au nord et au sud, son caractère essentiellement montagneux militent bien pour un recours prioritaire aux installations portuaires et aux liaisons maritimes internationales mais aussi intérieures. Enfin le positionnement d’Haïti, à la fois au débouché du canal de Panama en cours d’élargissement et au carrefour des Amériques, est un atout considérable…., je me répète un atout considérable, qu’il convient d’exploiter rapidement, sauf à l’abandonner au bénéfice de nos voisins de la Caraïbe. Cependant ce développement souhaité de nos ports passe nécessairement par la modernisation du cadre légal et institutionnel, à commencer par l’Autorité Portuaire Nationale, dont nous devons interroger le rôle et les missions, relevant à la fois de l’ordre de la régulation et de l’ordre de la gestion. Il apparaît aujourd’hui qu’il est sans doute préférable de les disjoindre, la régulation relevant de la puissance publique alors que la gestion peut revêtir toutes sortes de formules, du public au privé en passant par les partenariats. Mieux, la communauté portuaire tout entière doit engager sa mue pour optimiser les liens entre les différents métiers, en allégeant autant que faire se peut les contraintes bureaucratiques, notamment par le recours aux systèmes d’information dématérialisés et à leur interconnexion. Port-au-Prince est aujourd’hui un port très coûteux, trop couteux. On doit penser que des marges importantes existent pour en améliorer la compétitivité et le professionnalisme et j’espère que vos réflexions et vos travaux sauront en explorer toutes les pistes et nous proposer des solutions rapides et efficaces, dans l’intérêt bien compris des opérateurs portuaires mais au delà de toute l’économie nationale. A ce titre, je relève en particulier la notion de guichet unique portuaire qui me semble être particulièrement pertinent. Autre sujet d’importance qui agite cette communauté, l’Etat haïtien n’a pas vocation à supporter et financer l’ensemble des investissements dans le secteur portuaire. Il n’en a pas les moyens et il n’en a sans doute pas la vocation. Je pense ici aux grandes infrastructures portuaires orientées vers le commerce international, qu’il s’agisse des flux à destination et depuis Haïti. Je pense également à cette idée de port de transbordement, destiné à participer aux flux générés par le Canal de Panama dans sa nouvelle conformation. A cet égard, des partenariats public-privé pourraient être noués, avec de grands opérateurs internationaux ou, sur un plan plus ponctuel, avec des investisseurs intéressés par des opérations de moindre envergure. Par contre, l’Etat a bien l’intention de contribuer directement à la réhabilitation du réseau de ports secondaires, non ouverts au commerce international mais dédiés au cabotage intérieur. Des potentiels existent dans toutes nos régions aujourd’hui isolées, dans l’agriculture, dans la pêche, dans l’artisanat ou la petite industrie, qui se trouvent entravés par manque de communication alors que des voies maritimes pourraient être ouvertes et exploitées par des opérateurs privés pour peu que des infrastructures portuaires modestes mais efficaces soient mises en place. Je suis convaincu de la rentabilité de ce système qui contribuera au développement économique et à l’emploi des régions, d’autant que le coût des marchandises en provenance de Port-au-Prince pourra être d’autant réduit. Il faut en effet considérer les ports et les lignes maritimes comme des outils d’aménagement du territoire essentiels au développement harmonieux de tous nos territoires. S’agissant des nouvelles implantations, que ce soit au nord et au sud, mais aussi à proximité de la région métropolitaine, leur emplacement doit être soigneusement pesé pour assurer une interconnexion optimale avec les autres systèmes de communication mais aussi avec les grands bassins d’activité, existants ou à créer. S’agissant du réseau des ports de cabotage, les aménagements ne sont pas moins importants, tant en termes d’infrastructures connexes que des liaisons avec les communautés de l’arrière pays. Pour être une porte ouverte sur l’extérieur, le port ne peut être isolé de son hinterland. Mesdames, Messieurs, Je vais m’arrêter ici même si j’aurais encore beaucoup à dire. Je voudrais toutefois souligner combien cette problématique portuaire est une des clés majeures des refondations économique et territoriale, absolument indispensable à l’atteinte du point d’émergence de l’économie haïtienne qui demeure notre cap à long terme. Je veux exprimer ici toutes mes félicitations au Directeur Général de l’APN qui a pris l’heureuse initiative de convoquer ces assises, à tout son staff pour la qualité du travail préparatoire. Ce symposium a aussi vocation à aider à trouver une manière de faire et d’agir qui renforce la visibilité et l’efficacité de l’institution portuaire, tant en tant que régulateur du secteur et de ses activités que comme opérateur d’une entreprise stratégique d’Etat. Je sais que le Directeur Général a bien pris la mesure des enjeux et au nom du Gouvernement et en tant que Président du Conseil d’administration, je lui garantis tout mon soutien. Je remercie par avance tous les participants à ce symposium dont je relève la diversité et la qualité et leur souhaite des travaux sérieux et approfondis pour nous proposer les meilleures solutions. Car, trouver des solutions immédiates et courageuses au problème du secteur portuaire est une manière de bien préparer l’avenir. Et pour reprendre cet aphorisme d’un comédien français bien connu: nous devons prendre l’avenir au sérieux, nous allons y passer le restant de notre vie. Et pour dire peut-être la chose autrement, nous avons le devoir de laisser pour les générations futures un pays meilleur que celui que nous avons trouvé. C’est le sens de la vie. Je vous remercie de votre écoute et vous souhaite à tous bon séminaire.
Posted on: Tue, 13 Aug 2013 19:08:59 +0000

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