Sammara Iraq nouvelle capital du Califat Abbasside de Al-Mutasim, - TopicsExpress



          

Sammara Iraq nouvelle capital du Califat Abbasside de Al-Mutasim, les ghilmân des esclaves turco arménien ont provoqué la colère des troupes arabes régulières. Les ghilmân Arméniens et Turcs ont même été la cause démeutes dans la population de Bagdad (836). Cest à la suite de ces événements que la capitale fut transférée à Samarra, une ville nouvelle conçue pour être une ville de garnison. Les califes ne sont revenus à Bagdad quen 892 sous le règne dAl-Mutamid. À lemplacement de Samarra, il y avait une ancienne ville fondée par les Sassanides qui était tombée en ruine. Al-Mu`tasim résolut de reconstruire cette ville. Hârûn ar-Rachîd avait déjà pensé quitter Bagdad dont lair ne lui convenait pas. Larmée menaçait de se révolter et réclamait sans cesse des augmentations de solde. Sous prétexte de chasses, Hârûn ar-Rachîd visitait la région pour trouver lemplacement de sa future capitale. Samarra lui sembla un bon emplacement et il y fit construire un palais. Hârûn ar-Rachîd abandonna ce palais et se rendit à Raqqa pour séloigner de la Syrie où se déroulaient des émeutes. Al-Mamûn pour ne pas risquer ce genre de problème, laissait les armées dispersées pour quelles ne soient pas trop nombreuses en même temps à Bagdad. Al-Mu`tasim a résidé à Bagdad deux mois et sest résolu à changer de résidence. Il aimait les Turcs et avait pris de nombreux Turcs à son service. Ces soldats parcouraient la ville en galopant pour aller sentrainer au tir en dehors des murs. Al-Mu`tasim eut loccasion dentendre les plaintes des habitants. Il décida de quitter Bagdad avec la cour et ses esclaves. Il laissa son fils comme gouverneur de Bagdad et résida sous une tente à Samarra jusquà la fin de la construction du palais8. Sāmarrā est une ville dIrak. Son nom est labréviation de larabe signifiant « celui qui laperçoit est heureux », nom que lui avait donné le calife abbasside Al-Mutasim . Sous le règne d’al-Mou’tassim, le grand général al-Afshin Khaydar Ibn Qaous qui était un de ses Mamalikes[2] réussi à vaincre l’athée Babak al-Khourrami surnommé « Shaytan al-Khorasan » (le diable du Khorasan) qui fut l’un des plus grands corrupteurs que la terre porta, au Khorasan et au-delà du Khorasan, ou il propagea sa doctrine athée depuis l’an 201 de l’Hégire (816) sous le règne d’al Mamoun. Voici son histoire intégrale rapportée par at-Tabari. En l’an 220 de l’Hégire, al-Mou’tassim nomma Afshin Khaydar Ibn Qaous gouverneur d’al-Jibal et l’envoya lui combattre Babak, le jeudi 02 Joumadah Thani. Il établit son camp dans la Moussallah[3] de Baghdad avant de partir à Barzand. La seconde rebellions de Babak La première rébellion de Babak eu lieu en l’an 201 (816) à al-Badh ou il mit en fuite les forces gouvernementales et tua un certain nombre de ses commandants. Quand le pouvoir suprême passa à al-Mou’tassim, ce dernier envoya Abou Sa’id Muhammad Ibn Youssouf à Ardabil et lui ordonna de reconstruire les forteresses entre Zanjan et Ardabil que Babak avait détruit, d’y mettre des garnisons d’hommes armés pour protéger les routes afin de garantir la sûreté du passage pour les provisions apportées à Ardabil. Abou Sa’id fit ce qu’on lui demandait et reconstruit les forteresses que Babak avait détruit. Lors d’une de ses incursions Babak envoya un détachement de troupes, sous le commandement d’un homme appelé Mou’awiyyah, contre Abou Sa’id. Mou’awiyyah attaqua alors certains des régions avoisinantes avant de se retirer dans sa base. Lorsque Abou Sa’id Muhammad Ibn Youssouf fut informé de ses exactions, il rassembla ses forces et marcha contre Mou’awiyyah, pour l’intercepter à un point donné le long de la route. Abou Sa’id attaqua Mou’awiyyah, tua un certain nombre de ses compagnons, prit certain d’entre eux captifs et récupéra ce que Mou’awiyyah avait amassé dans ses raids. Ce fut le premier revers que les partisans de Babak subirent. Abou Sa’id envoya les têtes de l’ennemi tombé et les prisonniers à al-Mou’tassim Billah. La seconde défaite de Babak eu lieu par l’intermédiaire de Muhammad Ibn al-Ba’ith qui était dans une forteresse particulièrement bien défendue appelée Shahi qu’il captura d’al-Wajna Ibn ar-Rawwad. Cette large forteresse était perchée sur une arête rocheuse et dépendait de l’Azerbaïdjan[4]. Il avait dans cette province une autre forteresse du nom de Tabriz, mais Shahi était la moins imprenable des deux. Ibn al-Ba’ith avait fait la paix avec Babak et lorsque Babak organisait des raids, lui et ses troupes avaient l’habitude de s’arrêter chez lui. Il leur offrait alors l’hospitalité et les traitait bien si bien qu’il ne les craignait pas du fait qu’il était habitué à leur visite. Lors d’une occasion, Babak envoya un de ses commandants du nom de ‘Ismah avec un détachement. Il s’arrêta près de chez Ibn al-Ba’ith qui le traita comme il était de coutume et lui envoya des moutons, des chèvres ainsi que d’autres denrées alimentaires. Ibn al-Ba’ith lui envoya un message pour le convier ainsi que sa garde personnelle et ses principaux commandants. Lorsqu’ils arrivèrent, ‘Ismah les nourrit généreusement et leur offrit de la boisson si bien qu’ils devinrent ivres. Alors il bondit sur ‘Ismah, l’attacha fermement et tua tous ses compagnons qui étaient avec lui. Puis il demanda à ‘Ismah d’énumérer le nom de tous ses hommes qui étaient restés dans le camp. Chacun d’entre eux fut donc appelé un par un et lorsqu’il pénétrait dans la forteresse il était aussitôt tué. Cela dura jusqu’à ce que le reste d’entre eux se rendirent compte de l’astuce et s’enfuirent. Ibn al-Ba’ith envoya ‘Ismah à al-Mou’tassim. Abou Muhammad al-Ba’ith, le père de Muhammad Ibn al-Ba’ith avait été l’un des bandits et coupeurs de route d’Ibn ar-Rawwad. Al-Mou’tassim interrogea ‘Ismah du territoire de Babak et ce dernier lui fournit des renseignements sur les routes d’accès ainsi que sur les modes possibles de combat dans ces régions. ‘Ismah resta en captivité jusqu’au règne d’al-Wathiq. Quand al-Afshin arriva à Barzand, il établit son camp et répara les forteresses entre Barzand et Ardabil. Il posta Muhammad Ibn Youssouf à un endroit appelé Khoush qui creusa aussitôt une tranchée protectrice. Il posta al-Haytham al-Ghanawi, un commandant originaire d’al-Jazirah, dans une région du nom d’Arshaq ou al-Haytham répara la forteresse et creusa tout autour une fosse protectrice. Al-Afshin posta ‘Alawayh al-A’war, un des commandants d’Abna’ une forteresse près d’Ardabil appelé Hisn an-Nahr[5]. Les voyageurs et les caravanes avaient l’habitude de partir d’Ardabil accompagné d’une escorte jusqu’à ce qu’ils atteignent Hisn an-Nahr et ensuite le commandant de Hisn an-Nahr les escorterait à al-Haytham al-Ghanawi. Al-Haytham, en retour, partait avec ceux qui étaient venus de son propre district jusqu’à ce qu’il les remet aux forces armées de la garnison de Hisn an-Nahr, qui escortait ces voyageurs venant d’Ardabil jusqu’à ce qu’ils arrivent chez al-Haytham. Selon cet arrangement le commandant de Hisn an-Nahr arrivait exactement à mi-chemin de la route ou il remettait ceux qui étaient sous sa protection à al-Haytham qui à son tour prenait ceux qui étaient sous la protection du commandant de Hisn an-Nahr et ainsi il y avait un commandant pour chaque groupe. Si un groupe arrivait au lieu de rencontre avant l’autre, il arrêtait et ne dépassait pas le point de rencontre jusqu’à ce que l’autre groupe soit arrivé. Alors chaque commandant confiait son propre groupe de voyageurs à l’autre. Ainsi Abou Sa’id et ses hommes escortaient la caravane à Khoush, pendant qu’al-Haytham et ses hommes retournaient à Arshaq avec les voyageurs qui lui avaient été confiés. Chaque fois qu’un espion venait chez Abou Sa’id ou dans n’importe laquelle des garnisons, il le dépêchait à al-Afshin qui avait l’habitude de ne pas les tuer ou les battre mais leur donnait au contraire des sommes d’argent et des cadeaux et les questionnait sur les sommes habituelles d’argent que Babak leur donnait. Alors il leur doublait la somme d’argent et leur disait : « Espionne maintenant pour nous ! » Cette même année, une grande bataille eut lieu à Arshaq entre Babak et Afshin lors de laquelle al-Afshin tua un grand nombre des soldats de Babak dont on a rapporté qu’ils furent plus de mille. Babak fuit à Mouqan et de là, il partit pour la ville d’al-Badh. La bataille entre al-Afshin et Babak Il a été rapporté que la cause de cette bataille est qu’al-Mou’tassim envoya avec Bougha al-Kabir une somme d’argent à al-Afshin pour que ce dernier puisse payer ses troupes et les entretenir. Bougha apporta cet argent à Ardabil ou il s’arrêta et Babak et ses hommes furent informés. Ils s’apprêtèrent donc à l’intercepter avant qu’il n’atteigne al-Afshin. L’espion Salih vint trouver al-Afshin et l’informa que Bougha al-Kabir était arrivé avec une somme d’argent et que Babak et ses hommes se préparaient à l’intercepter avant qu’il n’atteigne al-Afshin. On a aussi rapporté que Salih approcha Abou Sa’id qui l’envoya alors à al-Afshin. Babak prépara des embuscades à différents endroits. Al-Afshin écrivit à Abou Sa’id, et lui ordonna d’employer des stratagèmes pour vérifier l’authenticité des renseignements sur Babak. Abou Sa’id et un groupe de ses hommes sortirent déguisés jusqu’à ce qu’ils virent des lumières et des feux dans les endroits décrits par Salih. Pendant ce temps, al-Afshin écrivit à Bougha et lui donna l’ordre de rester dans Ardabil jusqu’à ordre du contraire. Abou Sa’id écrivit à al-Afshin, en lui disant que les renseignements de Salih étaient authentiques ; et al-Afshin promit des largesses à Salih et le couvrit de faveurs. Puis il écrivit à Bougha et lui ordonna d’attacher la somme d’argent sur le dos de chameaux, d’attacher les bêtes ensemble en file, de sortir d’Ardabil et de faire comme s’il se dirigeait vers Barzand. Et lorsqu’il approcherait de la forteresse d’an-Nahr, ou de ses environs, il devrait retenir le convoi d’animaux jusqu’à ce que les voyageurs qui accompagnaient d’argent atteignent Barzand et quand la caravane était passée, de revenir avec l’argent à Ardabil. Bougha fit cela et la caravane voyagea jusqu’à ce qu’elle arrive à an-Nahr. Les espions de Babak aux aguets retournèrent et l’informèrent que l’argent était arrivé à an-Nahr et qu’il l’avait vu du fait qu’il était passé sur leurs propres yeux. Mais la réalité était que Bougha revint à Ardabil avec l’argent. Al-Afshin quitta Barzand l’après-midi du jour qu’il convînt précédemment avec Bougha et au coucher du soleil atteignit Khoush, où il établit son camp avec ses forces à l’extérieur de la tranchée protectrice (khandaq) creusée par Abou Sa’id. Quand le matin arriva, il partit secrètement, sans faire battre les tambours, après avoir ordonné que la bannière devait être gardée ferlée et que les soldats devaient rester silencieux et voyager rapidement. La caravane sortie ce même jour d’an-Nahr en direction d’al-Haytham et al-Afshin pris la même direction pour pouvoir rencontrer al-Haytham le long de la route qui ignorait son déplacement. Al-Haytham et la caravane de voyageurs sortirent et partirent en direction d’an-Nahr. Babak déploya sa cavalerie et ses fantassins en formation de guerre et procéda vers an-Nahr, imaginant qu’il entrerait en possession de l’argent. Le commandant d’an-Nahr sortit pour escorter ceux qui était à sa charge quand la cavalerie de Babak, convaincu que sa caravane transportait l’argent, lança une attaque contre lui. Le commandant d’an-Nahr lutta contre eux mais les hommes de Babak le tuèrent ainsi que tous ceux qui l’accompagnaient y compris les voyageurs. Ils saisirent tous leurs bagages et leurs marchandises et se rendirent compte que l’argent réel leur avait échappé. Alors, ils prirent la bannière du commandant d’an-Nahr ainsi que les vêtements de la garnison d’an-Nahr dont-ils se vêtirent pour tromper al-Haytham al-Ghanawi et ses compagnons. Ils étaient à ce point, ignorant le départ d’al-Afshin et ils procédèrent comme s’ils étaient la garnison d’an-Nahr. Quand ils arrivèrent, ils ignoraient l’endroit où la bannière et les insignes du commandant d’an-Nahr se plaçaient habituellement et ils prirent des positions différentes. Lorsqu’al-Haytham arriva et prit sa position; il fut inquiété par ce qu’il vit et envoya donc en avant le fils de son oncle et lui dit : « Va trouver cet homme détestable et demande lui pourquoi il s’est arrêté là ? » Le cousin d’al-Haytham partit, s’approcha des gens qu’il ne reconnut pas avant de revenir à al-Haytham et de lui dire : « Effectivement, je ne reconnais pas ces gens! » Al-Haytham lui dit : « Puisse Allah Exalté te confondre ! Quel lâche tu es ! » Et il envoya cinq cavaliers qu’il détacha de son entourage. Quand ils approchèrent de Babak, deux hommes des khourramiyah sortirent en avant. Ils rencontrèrent les deux hommes mais ne les reconnurent pas tout en laissant croire aux hommes de Babak qu’ils les avaient reconnus comme étant apparemment des membres de la caravane musulmane. Ils galopèrent en arrière à Al-Haytham et lui dirent : « Le mécréant a tué ‘Alawayh et ses compagnons et il a pris leurs bannières et leurs vêtements ». Al-Haytham retourna dans son camp vers la caravane qu’il avait apportée sous son escorte et leur ordonna de repartir immédiatement aussi vite qu’il le pouvait pour ne pas être capturés. Quant à lui, il resta avec ses troupes, voyagea avec eux durant une certaine distance et s’arrêta ensuite avec eux pendant quelque temps, pour détourner l’attention des khourramiyah loin de la caravane et agissant comme une force protectrice pour eux, jusqu’à ce que la caravane ait atteint la base forteresse d’al-Haytham à Arshaq. Il dit alors à ses compagnons : « Qui parmi vous ira trouver l’émir (al-Afshin) et Abou Sa’id et les informa de ce qui est arrivé recevra 10.000 dirhams ainsi qu’un nouveau cheval pour remplacer le sien. Si son cheval revient épuisé, il en recevra immédiatement un autre, comparable à celui avec lequel il est parti ! » Deux de ses hommes se mirent aussitôt en route au galop sur des coursiers tandis qu’al-Haytham retourna à l’intérieur de la forteresse. Babak, accompagné par ses troupes, avança jusqu’à la forteresse ou un siège sur lequel il s’assit fut déposé pour lui sur une éminence en face de la forteresse. Il envoya un message à al-Haytham, disant : « Vide la forteresse et part car j’ai l’intention de la démolir ». Mais al-Haytham refusa et lui livra plutôt une bataille. Al-Haytham avait avec lui dans la forteresse 600 fantassins et 400 cavaliers et la forteresse avait une tranchée solidement fortifiée, donc il attaqua Babak. Ce dernier s’assit, au beau milieu de ses hommes ou du vin lui fut présenté comme de coutume pendant que la bataille faisait rage. Les deux cavaliers envoyés par al-Haytham rencontrèrent al-Afshin à moins d’un Farsakh[6] d’Arshaq et quand il les vit au loin il dit au commandant de son avant-garde : « J’aperçois deux cavaliers galopant à bride abattue ». Alors il ajouta : « Battez les tambours et déroulez les bannières, galopez vers les deux cavaliers et dites-leur : À votre service, à votre service ! ». Donc ses hommes firent ce qu’il ordonna et partirent à toute allure en avant. Les troupes galopèrent en avant, en rivalisant de vitesse avec leurs chevaux, se bousculant les uns les autres jusqu’à ce qu’ils arrivent à Babak, qui était encore assit. Il n’eut pas le temps de s’enfuir avant que les cavaliers et le corps de troupes ne soient sur eux et que s’ensuivit une close bataille. Pas un seul des fantassins de Babak ne réussit à s’enfuir et ils furent tous abattus. Quant à Babak, il réussit à s’enfuir avec un petit groupe de cavaliers et se retira à Mouqan, ou après un certain temps, ses compagnons se séparèrent de lui. Al-Afshin resta dans cet endroit où il passa la nuit avant de revenir dans son camp à Barzand. Babak resta dans Mouqan un certain nombre de jours d’où, il envoya un message à al-Badh et pendant la nuit une force de troupes, incluant des fantassins, vint le retrouver et il voyagea avec eux jusqu’à ce qu’ils atteignent al-Badh. Al-Afshin, pendant ce temps, resta à Barzand. Quelques jours plus tard, une caravane allant de Khoush à Barzand transportant de l’eau et des provisions pour al-Afshin, sous le commandement de Salih Abkash un homme désigné par Abou Sa’id, passa près de Babak. Le général de Babak l’attaqua, saisit la caravane et tua pratiquement tous les hommes y compris la force de Salih. Salih et quelques hommes réussirent à s’enfuir à pied mais la caravane fut perdue et leurs marchandises pillées. Ainsi l’armée d’al-Afshin manqua d’eau et de provisions à cause de la capture de la caravane. Al-Afshin écrivit au commandant d’al-Maraghah, et lui ordonna d’apporter des réserves et des provisions et les lui envoyer avec toute la vitesse possible parce que les troupes souffraient du manque d’eau et de nourriture. Le commandant d’Al-Maraghah lui envoya une énorme caravane, d’environ mille montures transportant des réserves et des provisions et accompagné par une escorte. Mais encore une fois, un détachement des forces de Babak, commandées par Tarkhan ou par Adin, les attaqua et traitèrent la caravane entière comme un pillage légal, laissant les hommes d’al-Afshin réduit aux extrêmes. Alors Al-Afshin écrivit au commandant d’as-Sirawan, et lui ordonna d’envoyer de la nourriture et le commandant de la garnison lui dépêcha en conséquence une grande quantité de nourriture et soulagea ainsi les gens cette année. Quant à Bougha, il rejoignit al-Afshin avec l’argent et des hommes. En l’année 221 de l’Hégire (835), il y eut une bataille dans les environs d’Hashtadsar, une région montagneuse d’Azerbaïdjan du Nord, entre Babak et Bougha al-Kabir, au cours de laquelle Bougha fut vaincu et son camp pillé. Durant cette même année, al-Afshin tomba sur Babak et le vaincu. Les batailles entre Bougha al-Kabir et al-Afshin contre Babak Il a été précédemment mentionné que Bougha al-Kabir rejoignit al-Afshin avec l’argent des troupes envoyé par al-Mou’tassim pour al-Afshin pour subvenir à ses besoins et ceux de ses troupes. Bougha arriva avec des renforts envoyés pour soutenir al-Afshin et ceux qui étaient avec lui. Al-Afshin pu ainsi payer ses troupes et après les célébrations du nouvel an musulman[7], il équipa hâtivement ses troupes et envoya Bougha avec une force pour encercler Hashtadsar et établir son camp à la Tranchée de Muhammad Ibn Houmayd, de l’approfondir, de la renforcer et de s’y établir avec ses hommes. Bougha marcha aussitôt de son camp à la Tranchée de Muhammad Ibn Houmayd. Al-Afshin quitta Barzand et Abou Sa’id quitta Khoush à la recherche de Babak. Ils se rencontrèrent près d’un lieu du nom de Darwad. Là, al-Afshin creusa une tranchée, construisit un rempart autour d’elle et ensemble avec Abou Sa’id et les volontaires qui l’avait rejoint ses forces, établirent le camp dans le périmètre de la tranchée, à 10 km à peu près d’al-Badh. Bougha fit ses préparations et prit avec lui des provisions de voyage différentes de ceux qu’al-Afshin lui avait conseillé de prendre. Il patrouilla tout autour d’Hashtadsar jusqu’à ce qu’il entra dans la région habitée d’al-Badh et s’arrêta dans son centre, ou il resta durant un jour. Alors il envoya mille hommes recueillir des fourrages mais un détachement de Babak sortit et tua tous ceux qui s’opposèrent à eux tandis que le reste furent capturés prisonniers. Babak choisit parmi les captifs deux hommes, qui étaient particulièrement proches d’al-Afshin, et les instruisit ainsi : « Allez trouver al-Afshin et informez-le de ce qui est arrivé à vos camarades ». Lorsque les deux hommes arrivèrent en vue du camp d’al-Afshin, les gardes placés sur les sommets les aperçurent. Ils agitèrent le drapeau de signal et les troupes dans le campement crièrent : « Aux armes, aux armes ! » et ils partirent en direction d’al-Badh. Les deux hommes, réduits à l’état de nudité, les rencontrèrent et le commandant de l’avant-garde les prit et les apporta à al-Afshin à qui, ils racontèrent la calamité qui leur était arrivée. Et al-Afshin dit : « Bougha a fait quelque chose sans notre autorisation ». Bougha revint à la Tranchée de Muhammad Ibn Houmayd et écrivit à al-Afshin, en lui demandant des renforts, en lui expliquant que son armée avait été pulvérisée. Al-Afshin lui envoya à son frère al-Fadl Ibn Kawous, Ahmad Ibn al-Khalil Ibn Hisham, Ibn Jawsham, Janah al-A’war as-Soukkari, le commandant de la garde de police d’al Hassan Ibn Sahl et un de deux frères de la famille d’al-Fadl Ibn Sahl. Ils patrouillèrent autour d’Hashtadsar et les troupes du camp de Bougha retrouvèrent le moral en les voyants. Alors al-Afshin écrivit à Bougha, et lui ordonna de conduire une expédition contre Babak un jour spécifique ou al-Afshin conduirait lui-même une autre expédition ce même jour pour attaquer Babak sur deux fronts. Al-Afshin partit en conséquence le jour indiqué de Darwad ayant l’intention d’attaquer Babak tandis que Bougha quitta la Tranchée de Muhammad Ibn Houmayd, pour Hashtadsar et établit son camp pas très loin de la tombe de Muhammad Ibn Houmayd. Mais un vent froid et une violente pluie firent rage et les troupes furent incapables de tenir leur position à cause du vent fort et glacé et Bougha revint dans son camp. Le matin suivant, alors que Bougha était déjà retourné dans son camp, al-Afshin tomba sur les troupes de Babak les poussant à s’enfuir et al-Afshin captura son camp, sa tente et aussi une femme qui était avec lui dans le camp et s’établit alors dans le camp de Babak. Le matin, ses forces de nouveau prêtes, Bougha retourna à Hashtadsar pour constater que la force qui s’était établie en face de lui à Hashtadsar était déjà partie rejoindre Babak. Bougha avança vers le camp vide ou il trouve seulement des ustensiles et des morceaux de vêtements. Il descendit d’Hashtadsar vers al-Badh et sur la route, il trouva un homme et un jeune dormant. Daoud Siyyah, le commandant de l’avant-garde de Bougha, les saisit et les interrogea. Ils lui racontèrent qu’un envoyé de Babak était venu chez eux la nuit dans laquelle Babak avait fui défait et leur avait ordonné d’aller le rencontrer à al-Badh. L’homme et le jeune étaient si ivres que le sommeil les avait terrassés et ils n’avaient aucun autre renseignement à lui donner. Cet incident survint avant la prière de l’après-midi. À ce point, Bougha envoya un message à Daoud Siyyah, lui disant : « Nous sommes maintenant au beau milieu de l’endroit avec lequel nous sommes déjà familier (l’endroit où ils s’étaient trouvés la première fois). C’est maintenant le soir et les fantassins sont épuisés ; cherche donc une un emplacement montagneux sécurisé qui logera notre armée, où nous pourrons établir le camp pour cette nuit ». Daoud Siyyah rechercha un tel site en grimpant au sommet de l’une des montagnes et lorsqu’il regarda vers le bas, il vit la bannière d’al-Afshin et son campement presque en face et dit « Ce sera notre endroit jusqu’au début du matin suivant et à ce moment-là nous fondrons sur les mécréants (c’est-à-dire, Babak et ses hommes), si Allah Exalté le permet ». Cependant, la nuit, les nuages descendirent sur eux accompagné par le froid, la pluie et une lourde neige, si bien que lorsque le matin arriva, personne ne fut capable de descendre la montagne pour aller chercher de l’eau ou pour abreuver les bêtes à cause de la neige et de l’intense froid. Le ciel était si lourdement chargé et le brouillard tellement intense que c’était comme s’ils étaient encore dans la nuit. Le troisième jour, les troupes dirent à Bougha : « Les provisions que nous avions avec nous sont maintenant épuisées et le froid nous a peiné. Descend donc, quoi que tu choisisses de faire, revenir ou marche sur les mécréants ». Les jours restèrent brumeux tandis que Babak harcela al-Afshin la nuit et martela son armée si bien que qu’al-Afshin désengagea ses forces et se retira dans son campement. Bougha fit battre alors ses tambours et descendit, cherchant encore à atteindre al-Badh, jusqu’à ce qu’il atteigne la plaine ou le ciel était clair et le terrain dégagé. Alors Bougha déploya ses troupes en formation de bataille, avec une aile droite, une aile gauche, une avant-garde et avança en direction d’al-Badh, sans savoir qu’al-Afshin était retourné dans son camp. Il procéda en avant jusqu’à ce qu’il arrive sur le flanc de la montagne d’al-Badh et il ne restait qu’une une ascension d’à peu près d’un kilomètre avant qu’il puisse voir la ville d’al-Badh à leurs pieds. Il y avait dans son avant-garde un certain nombre de soldats, dont un jeune, qui avait des parents dans al-Badh. Les éclaireurs de Babak les rencontrèrent et le jeune en reconnut un et lui dit : « Ainsi et ainsi ! » L’homme répondit « Qui est celui-ci ? » Donc le jeune leur nomma ceux de ses parents qui étaient avec lui. L’homme dit alors : « Approche et permet-moi de parler avec toi ». Donc le jeune monta et l’homme lui dit : « Retourne et dit à la personne responsable de se retirer, car nous avons attaqué al-Afshin la nuit et il est retourné vers sa tranchée défensive. Et contre vous, de plus, nous avons préparé deux armées. Repartez aussi vite que possible et peut-être vous pourrez vous échapper ». Le jeune retourna et informa Ibn al-Ba’ith de tout cela. Il lui donna le nom de l’homme et Ibn al-Ba’ith connaissait l’homme en question, alors il en informa Bougha. Bougha s’arrêta et consulta ses compagnons. L’un d’entre eux, leur fit des remontrances et dit : « C’est un mensonge, une ruse, cela ne peut être ! » À cela, un des gardiens de la montagne dit : « C’est un sommet avec lequel je suis familier ! Si quelqu’un monte à son sommet, il sera capable de voir le camp d’al-Afshin ». Bougha, al-Fadl Ibn Kawous et un groupe de leurs hommes qui étaient ingénieux et agiles grimpèrent et arrivèrent au sommaire pour constater l’absence du camp d’al-Afshin et là, ils furent convaincus qu’il était parti. Ils se concertèrent ensemble de nouveau et décidèrent à l’unanimité que les troupes devaient retourner avant que la nuit ne les enveloppe. Bougha ordonna à Daoud Siyyah de retourner et il se mit en route en voyageant rapidement et en évitant la route par laquelle ils s’étaient approchés d’Hashtadsar, craignant chaque piste de montagne et chaque défilé. Au lieu de cela il prit la route précédente qu’il emprunta la première fois lorsqu’il vint à Hashtadsar, du fait qu’il n’y avait aucun défilé le long de cette route excepté à un endroit. Il voyagea avec les troupes terrifiées et envoya des éclaireurs en avant. Le dernier d’entre eux jeta sa lance et ses armes le long de la route (pour voyager plus rapidement). Bougha, al-Fadl Ibn Kawous et un groupe de commandants voyagèrent dans l’arrière-garde. Les éclaireurs de Babak apparurent à chaque fois que les troupes de Bougha descendait une pente de montagne. Les éclaireurs de Babak montèrent la montagne pour les espionner. Quelquefois les éclaireurs apparaissaient et d’autrefois il restait hors de leur vue. Des éclaireurs, environ dix cavaliers, suivirent les pistes de l’armée jusqu’à la période entre les prières de midi et d’après-midi (le début de l’après-midi). Bougha descendit pour faire les ablutions mineures et exécuter la prière. Les éclaireurs de Babak les approchèrent et sortir de leur champ de vision. Bougha effectua la prière hors de leur vue quand il se leva, ils s’arrêtèrent. Bougha craignit pour son armée, que les éclaireurs les attaques d’un côté et que les forces de Babak les encerclent dans les montagnes et les défilés. Il demanda conseil à ceux qui étaient avec lui et dit : « Je ne suis pas sûr que ces gens n’ont pas planifié une attaque de diversion qui nous empêchera de continuer le long de la route et qu’ensuite ils envoient en avant leurs forces pour saisir les défilés contre nos propres troupes ». Mais al-Fadl Ibn Kawous lui dit : « Ces gens ne luttent pas de jour, mais seulement la nuit et si nous devons les craindre, c’est seulement pendant la nuit. Envoie un message à Daoud Siyyah en lui disant d’accélérer sa marche et de ne pas s’arrêter, même s’il fait nuit avant qu’il traverse le défilé. Pendant ce temps nous attendrons ici, car aussi longtemps que les forces ennemies nous voient, ils n’iront pas en avant. De cette manière, nous les retarderons et les éloignerons dans une certaine mesure jusqu’à l’arrivée de l’obscurité. Alors, quand il fera nuit, ils ne connaîtront pas notre position exacte et nos troupes avanceront et traverseront un par un. Si le défilé est fermé contre nous, nous atteindrons la sécurité au moyen de la route d’Hashtadsar ou d’une autre route ». Quelqu’un d’autre, cependant, conseilla Bougha et pointa le fait suivant : « L’armée s’est divisée en groupes séparés et le groupe de front ne sera pas capable de se rejoindre le groupe arrière. De plus, les troupes ont jeté leurs armes, bien que l’argent et des armes restent encore sur les mulets. Il n’y a personne avec cet argent et ces armes et nous ne sommes pas sûrs que quelqu’un se précipite pour saisir de l’argent et les captifs », il voulait dire Ibn Jawidan, qui était un prisonnier chez eux et un moyen d’obtenir une rançon du secrétaire de ‘AbderRahmane Ibn Habib qui avait été capturé par Babak. Quand le facteur supplémentaire de l’argent, des armes furent mentionnés à Bougha, il décida d’établir le camp avec ses troupes et il envoya un message à Daoud Siyyah disant : « Dès que tu trouves un emplacement sécurisé dans la montagne, établi ton camp ». Daoud se détourna et remonta le côté d’une montagne, mais il ne trouva aucun endroit où les troupes pourraient se reposer à cause des pentes excessivement raides. Néanmoins Daoud établi son camp et monta une tente pour Bougha sur le flanc de la montagne dans une poche ressemblant à un espace clôturé sans accès. Bougha arriva et ordonna aux troupes d’établir le camp, car ils étaient las, fatigués et leurs provisions épuisées. Ils passèrent la nuit déployés et prêt pour l’action et gardèrent en direction de la pente; mais l’ennemi tomba sur eux d’une autre direction et grimpèrent le flanc de la montagne jusqu’à ce qu’ils atteignent la tente de Bougha. Ils encerclèrent et attaquèrent la tente et l’armée la nuit. En fait, Bougha s’était enfuit du camp à pied et en toute tranquillité. Al-Fadl Ibn Kawous fut blessé ; Janah as-Soukkari, Ibn Jawsham et un des deux frères de la famille d’al-Fadl Ibn Sahl furent tués. Bougha avait fui le camp à pied, mais il trouva une monture et passa par Ibn al-Ba’ith qu’il fit monter avec lui à Hashtadsar jusqu’à ce qu’il le ramène au camp de Muhammad Ibn al-Houmayd qu’ils atteignirent au milieu de la nuit. Les khourramiyah saisirent l’argent, le campement, les armes et sauvèrent le prisonnier Ibn Jawidan mais ils ne poursuivirent pas les troupes musulmanes et ceux-ci avancèrent déroutés et dans la confusion, avant qu’ils ne rejoignent Bougha, qui était déjà dans le camp de la Tranchée de Muhammad Ibn Houmayd. Bougha resta dans la Tranchée de Muhammad Ibn Houmayd quinze jours. Alors il reçut une lettre d’al-Afshin lui ordonnant de revenir à al-Maraghah et de lui renvoyer les renforts qu’il avait envoyés pour le renforcer. Bougha procéda à al-Maraghah, pendant qu’al-Fadl Ibn Kawous, avec toutes les troupes d’al-Afshin qui étaient parties avec lui, rejoignirent al-Afshin. Ce dernier leur alloua pour se reposer, le quart d’hiver de cette année jusqu’au printemps de l’année suivante ou l’un des commandants de Babak du nom de Tarkhan fut tué. La mort de Tarkhan, commandant de Babak Il a été rapporté que ce Tarkhan occupait une position proéminente dans l’entourage de Babak, et qu’il était un de ses commandants. Quand l’hiver de cette année arriva, il demanda la permission à Babak pour passer l’hiver dans un village des environs d’al-Maraghah. Al-Afshin, pendant ce temps, l’attendait et espérait le capturer à cause de sa haute position chez Babak. Babak lui donna en conséquence la permission et Tarkhan partit dans son village près d’Hashtadsar pour passer l’hiver. Al-Afshin écrivit à Turk, le Mawlah d’Ishaq Ibn Ibrahim Ibn Mous’ab, qui était alors à al-Maraghah, et lui ordonna de faire un raid nocturne sur ce village, qu’il lui décrivit, et soit de tuer Tarkhan ou bien de le capturer et de le lui envoyer prisonnier. Turk mena donc un raid nocturne contre Tarkhan. Il alla chez lui au milieu de la nuit, le tua et envoya sa tête à al-Afshin. En l’an 222 de l’Hégire (836), al-Mou’tassim envoya en renfort Ja’far Ibn Dinar al-Khayyat à al-Afshin et le fit suivre par Aytakh avec la somme de 30 millions de dirhams comme solde des troupes et pour l’entretien de l’armée. Il y eut cette même année une bataille entre les forces d’al-Afshin et un des commandants de Babak appelé Adin. La bataille entre al-Afshin et Adin Lorsque l’hiver de l’année 221 (835) prit fin et que le printemps de l’année 222 de l’Hégire (836) arriva, al-Mou’tassim envoya des renforts et de l’argent à al-Afshin alors qu’il se trouvait à Barzand. Aytakh lui remit l’argent et les troupes avant de revenir chez lui. Quant à Ja’far al-Khayyat, il resta avec al-Afshin durant quelque temps. Alors quand la saison devint favorable pour le combat, al-Afshin marcha vers Kalan Roudh, où il creusa une tranchée défensive qu’il fortifia d’un rempart. Puis, il écrivit à Abou Sa’id, qui voyagea de Barzand jusqu’à une place faisant face dans la campagne de Kalan Roudh, séparés les uns des autres d’à peine quelques kilomètres. Abou Sa’id établi son camp dans une tranchée défensive et resta à Kalan Roudh durant cinq jours quand quelqu’un vint le trouver et l’informa qu’un commandant de Babak du nom d’Adin avait établi son camp en face d’al-Afshin et avait envoyé sa famille dans une montagne surplombant Roudh ar-Roudh, en disant : « Je ne me retrancherai pas dans la position défensive des Juifs, (sous-entendu les Musulmans) et je ne placerai pas ma famille dans une position fortifiée ! » Parce que Babak lui avait dit : « Place ta famille dans une position fortifiée ! » Mais Adin lui répondit : « Me protégez des Juifs ? Par Dieu, je ne placerai jamais ma famille dans aucune position fortifiée ! » Alors, il les déplaça dans cette montagne. Al-Afshin envoya Zafar Ibn al-‘Ala as-Sa’di et al-Houssayn Ibn Khalid al-Madaini, deux des commandants d’Abou Sa’id, avec une force de cavaliers et des gardes montagnards. Ils voyagèrent toute la nuit de Kalan Roudh jusqu’à ce qu’ils descendirent dans un défilé si étroit que même un simple cavalier ne pouvait le traverser qu’avec de grands efforts. La plupart des troupes conduisirent leur monture et se glissèrent dans le passage les uns après les autres car al-Afshin leur avait ordonné de voyager à Roudh ar-Roudh avant le lever de l’aube. Il ordonna aussi aux gardes montagnards de traverser à pied car il était impossible pour des cavaliers de manœuvrer dans les montagnes et d’y grimper. Ils atteignirent Roudh Ar-Roudh avant l’aube. À ce point, Zafar Ibn al-‘Ala ordonna aux cavaliers qui s’étaient approchés de descendre, d’enlever leurs vêtements et de marcher. Tous les cavaliers descendirent de leur monture et traversèrent le fleuve à pied, accompagné par les gardes montagnards et ensemble ils grimpèrent dans la montagne ou ils capturèrent la famille d’Adin et retraversèrent le fleuve. Plus tard, Adin fut informé de la capture de sa famille et al-Afshin fut effrayé de peur que son détachement ne puisse emprunter de nouveau le défilé et qu’il soit fermé devant eux. Il ordonna alors aux gardes montagnards de prendre des étendards et aller se placer aux cimes des montagnes, dans des endroits où ils pourraient apercevoir Zafar Ibn al-‘Ala et ses forces. Et leur ordonna que s’il voyait n’importe quel mouvement suspect d’agiter leur bannière pour le signaler. Suite à cela, les gardes montagnards passèrent la nuit à la cime des montagnes. Quand Ibn al-‘Ala et al-Houssayn Ibn Khalid revinrent avec les membres de la famille d’Adin qu’ils avaient capturés et avant qu’ils atteignent le défilé, Adin envoya des fantassins pour garder le défilé et quand le détachement d’al-Afshin entra dans le défilé, ils les empêchèrent d’avancer. Pratiquement tous les hommes des deux côtés furent massacrés et certaines femmes furent secourues. Les gardes montagnards qu’al-Afshin avait déployés les virent et Adin envoya deux corps de troupes, l’un pour combattre et l’autre pour tenir le défilé. Lorsque les gardes montagnards agitèrent leur drapeau en signal, al-Afshin envoya aussitôt Mouzaffar Ibn Khaydar avec un escadron qui partir au galop. Il envoya aussi Abou Sa’id à sa suite, suivit par le Boukhara-Khoudah[8] et tous se rencontrèrent. Quand les fantassins d’Adin qui étaient au-dessus du défilé les virent, ils descendirent et rejoignirent leurs camarades. Zafar Ibn Al ‘Ala et al-Houssayn Ibn Khalid, ainsi que les troupes qui étaient avec eux, s’enfuirent et aucun d’entre eux ne fut tué excepté ceux qui étaient tombés dans le premier engagement. Tous revinrent saufs au camp d’al-Afshin accompagnés par certains membres de la famille d’Adin qu’ils avaient capturés. La capture d’al-Badh Il a été rapporté que lorsqu’al-Afshin se résolut de marcher vers al-Badh, il partit de Kalan Roudh et avança peu à peu, contrairement à ses habitudes. Il avançait quelques kilomètres et établissait son camp dans une poche sur la route menant au défilé qui descend à Roudh ar-Roudh, sans creuser de tranchée défensive, mais en prenant les montagnes comme protection naturelle. Al-Mou’tassim lui écrivit et lui ordonna de poster des escadrons qui prendraient à tour de rôle la garde pendant le jour, monté sur leurs chevaux, comme l’armée patrouillait habituellement le campement la nuit. Un certain nombre de troupes devait rester dans le camp et les autres devaient rester montés sur leurs destriers et patrouiller à une certaine distance du camp comme il le faisait la nuit, sauf que dans les circonstances présentes, il y avait des patrouilles nuit et jour de peur d’être attaqué par surprise. De cette manière, si un soudain désastre devait les assaillir, la cavalerie serait déployée aussitôt en formation de bataille et l’infanterie serait dans le camp. Cependant, les troupes se plaignirent à cause de leur épuisement et dirent : « Combien de temps allons-nous rester coincés ici dans le défilé quand nous pourrions être sortis dans la plaine ? Entre nous et l’ennemi, il y a plus de dix kilomètres et nous nous comportons comme si l’ennemi nous faisait face ! Nous sommes devenus un objet de honte aux yeux des gens et des espions qui passent entre nous et l’ennemi dans la zone intermédiaire de la distance qui nous sépare et nous nous comportons comme si nous étions presque morts d’effroi. Que le résultat soit bon ou mauvais, permet-nous d’avancer ! » Al-Afshin répondit : « Par Allah, je sais fort bien que ce que vous dites est juste. Mais le commandant des croyants m’a ordonné de le faire et je n’ai d’autre choix que de lui obéir ». Peu après cela, une autre lettre d’al-Mou’tassim arriva qui lui ordonnait de procéder comme il le faisait déjà. Il continua donc ainsi durant plusieurs jours et descendit ensuite avec ses deux hommes jusqu’à ce qu’il arrive à Roudh ar-Roudh. Il procéda en avant jusqu’à ce qu’il se retrouve exactement dans la région rocheuse ou Babak l’avait attaqué l’année précédente. Il examina l’endroit et y trouva un escadron des khourramiyah qui ne l’attaquèrent pas et lui non plus. Certains indigènes non arabes lui dirent : « Que t’arrive-t-il donc ? Tu avances et tu t’arrêtes ! N’as-tu pas honte de toi-même ? » Néanmoins, al-Afshin ordonna de ne pas les attaquer (les khourramiyah), de ne pas avancer et de ne pas leur livrer bataille. Il resta ainsi à observer l’ennemi jusqu’au début de l’après-midi avant de revenir vers son campement. Il y resta deux jours et ensuite il redescendit de nouveau la pente avec une force plus grande que la précédente. Il ordonna à Abou Sa’id d’avancer et d’observer l’ennemi de la même manière que la précédente fois, sans les provoquer ni même les assaillir. Al-Afshin resta à Roudh ar-Roudh ou il ordonna aux gardes montagnards de grimper au sommet des montagnes qu’ils jugèrent être naturellement imprenables et de revenir l’informer sur les meilleures places où l’infanterie pourrait se fortifier. Ils choisirent pour lui trois montagnes qui avaient déjà servies de fortifications dans le passé et qui étaient en ruine. Al-Afshin fit venir ensuite Abou Sa’id qui revint de son observation le même jour. Quand deux jours s’écoulèrent, al-Afshin descendit de son camp à Roudh ar-Roudh, en prenant avec lui les kilghariyah, un corps spécial de génie civil chargé de la main-d’œuvre, qui apportèrent avec eux des outres remplies d’eau ainsi que des gâteaux secs. Quand ils atteignirent Roudh ar-Roudh, il envoya en avant Abou Sa’id, et lui ordonna d’observer l’ennemi encore une fois de la même manière que les fois précédentes. Il ordonna aux ouvriers de transporter des roches et de fortifier les routes qui menaient à ces trois montagnes jusqu’à ce qu’elles ressemblent à des forteresses. Il donna d’autres ordres pour creuser des tranchées derrière chacune de ces routes jusqu’en haut de la montagne, laissant ainsi une seule voie d’accès menant à chaque sommet. Alors il donna l’ordre à Abou Sa’id de revenir ; et lorsqu’il revint, al-Afshin retourna aussi dans son camp. Il a été rapporté : Lorsque le huitième jour du mois arriva, la place forte avait été parfaitement rétablie et bien fortifiée. Al-Afshin donna des biscuits et du Sawiq[1] comme provisions aux fantassins et des provisions et de l’orge pour la cavalerie. Il désigna des hommes pour garder son campement tandis que le reste de la troupe descendit. Il ordonna aux fantassins de monter aux hauts de ces montagnes et d’emporter avec eux toute l’eau nécessaire qu’ils auraient besoin, ce qu’ils firent. Il établit le camp dans le voisinage et envoya Abou Sa’id pour observer l’ennemi comme auparavant, en ordonna en même temps aux troupes de descendre avec leurs armes prêtes et aux cavaliers de ne pas emporter les selles de leur monture. Alors il délimita une tranchée et ordonna au corps de génie civil de se mettre au travail immédiatement qu’il fit superviser par des responsables qui les encourageaient tandis que lui-même descendit de sa monture ainsi que les cavaliers. Ils s’arrêtèrent sous l’ombre des arbres, et laissèrent leur pâturage dans les monts. Après avoir accompli la prière de l’après-midi, il ordonna aux ouvriers et aux fantassins de grimper les sommets et de se réfugier dans les places qu’il avait fait fortifier. Il ordonna aux fantassins de rester sur leur garde, de ne pas aller s’endormir sur les sommets, mais plutôt de laisser les ouvriers dormir aux sommets. À la lueur de l’aube naissante, il ordonna à la cavalerie de monter leurs destriers, qu’il divisa en escadron qu’il sépara les uns des autres d’une distance d’un lancer de flèche. Puis il ordonna à chaque escadron : « Assurez-vous que chacun d’entre vous ne porte pas d’attention aux autres mais qu’il fasse attention à celui qui est près de lui. Même si vous entendez des grands bruits, ne permettez à aucun d’entre vous de porter son attention sur un autre groupe. Chaque escadron doit être responsable seulement de ce qui est près de lui, sans porter aucune à n’importe quel bruit ». Les escadrons de cavalerie restèrent montés jusqu’à l’aube, pendant que les fantassins assuraient la garde sur les sommets. Al-Afshin ordonna aux fantassins que s’ils se rendaient compte de quelque chose au cours de la nuit de ne pas s’en inquiéter mais que chacun d’entre eux devait rester dans la position qui lui avait été assignée, de garder sa montagne particulière et sa tranchée ; et que personne ne devait faire attention à n’importe qui d’autre. Ils continuèrent ainsi jusqu’à l’aube. Alors il ordonna à quelqu’un de convenir d’un arrangement entre les cavaliers et les fantassins pour les diviser en périodes de garde et de sommeil et qu’il considérerait plus tard leur situation. Ils passèrent les dix jours suivants à creuser la tranchée et le dixième jour il y prit position. Alors il l’a divisa parmi les troupes et ordonna aux commandants de faire venir leurs bagages et leurs hommes afin qu’ils combattent sans soucis (pour leur fournir le confort et le soutien). À ce point, un envoyé de Babak arriva avec différentes sortes de cucurbitacées, des melons et des concombres expliquant à al-Afshin qu’il était connu qu’il subissait les difficultés ces jours-ci et que lui et ses troupes devaient subsister sur les biscuits et le Sawiq seuls et que Babak avait voulu lui montrer de la gentillesse au moyen de ces cadeaux. Al-Afshin répondit à l’envoyé : « Je sais certainement de ce que mon frère intente avec cela! Il veut seulement jeter un regard sur l’armée, mais je suis effectivement le plus méritant de recevoir sa bienveillance et satisfaire son désir, car il a remarqué avec justesse que j’avais des difficultés ». Puis il continua et dit à l’envoyé : « Quant à toi, tu dois sans aucun doute monter pour voir notre campement puisque tu as déjà vu ce qu’il y a sous tes yeux ; ainsi tu verras aussi ce qui est derrière nous ». Il ordonna de fournir une monture à l’envoyé et l’emmena en haut de la montagne jusqu’à ce qu’il puisse voir toutes les tranchées y compris celles de Kalan Roudh et de Barzand ; qu’il devait les observer attentivement et que rien de l’activité militaire lui soit dissimulée afin qu’il puisse bien informer son maître. Lorsque cela fut fait, et qu’il revint, al-Afshin le libéra et lui dit : « Part et transmet mes salutations à Babak ! » Certains des khourramiyah avaient l’habitude d’interférer avec ceux qui apportaient des provisions à l’armée d’al-Afshin. Cela fut fait une ou deux fois, mais après que trois escadrons des khourramiyah vinrent jusqu’aux pieds des remparts de la tranchée d’al-Afshin, en criant tout le temps. Al-Afshin ordonna à ses troupes de ne pas leur adresser la parole et ils firent cela durant deux ou trois nuits. Alors, derrière les remparts, les troupes musulmanes commencèrent à faire galoper leurs destriers à plusieurs occasions jusqu’à ce que les khourramiyah deviennent familiers avec ce bruit. Puis, al-Afshin prépara contre eux quatre escadrons de cavaliers et de fantassins dont le dernier était des archers, et les établit en embuscades contre les khourramiyah dans les vallées, en plaçant des guets au-dessus d’eux. Quand les khourramiyah descendirent en criant comme ils en avaient précédemment l’habitude, al-Afshin lâcha contre eux la cavalerie et les fantassins, qui avaient été auparavant déployés, coupant la voie de retraite des khourramiyah. Et durant la nuit, al-Afshin leur envoya deux escadrons supplémentaires de fantassins. Les khourramiyah se rendirent compte que le passage de la montagne avait été bloqué et ils se dispersèrent le long d’un certain nombre de pistes et durent grimper les montagnes. Ils disparurent et ne revinrent jamais plus comme ils avaient l’habitude de le faire auparavant. Les troupes d’al-Afshin revinrent de la poursuite à la tranchée de Roudh ar-Roudh à l’heure de la prière matinale sans avoir eu besoin de combattre un seul khourrami. Une fois par semaine al-Afshin avait l’habitude de faire battre les tambours à minuit et sortait avec des bougies et des flambeaux de naphte à la porte de la tranchée. Pendant ce temps, chacune de ses troupes connaissait son propre escadron, s’il était dans l’aile droite ou gauche et s’il avançait, il se mettait en position dans leurs places respectives. Al-Afshin avait aussi l’habitude de porter de grandes bannières noires dont douze d’entre elles, était transportées sur des mulets, plutôt qu’à cheval, de peur que les bannières ne s’agitent. Il avait aussi cinq cent autres petites bannières et vingt et un grands tambours. Ses troupes attendaient, chaque section rangée dans sa position particulière, du premier quart de la nuit jusqu’à l’apparition de l’aube ou al-Afshin allait dans sa tente. Le muezzin lançait alors l’appel à la prière en sa présence et al-Afshin exécutait la prière suivie par les troupes. Al-Afshin ordonnait de battre les tambours avant d’avancer lentement. Les signaux de marché et d’arrêt étaient le battement des tambours à cause du grand nombre de troupes qui voyageaient en formation militaire dans les montagnes et les sentiers étroits. Chaque fois qu’il voulait monter une montagne ou qu’il descendait dans une vallée, il procédait ainsi, à moins qu’il n’arrive devant une montagne inaccessible, impossible à monter, alors il revenait et rejoignait les unités militaires, leurs formations et leurs positions. Le signal de marche en avant était le battement des tambours, mais si al-Afshin voulait que l’armée s’arrête, il faisait taire les tambours et les troupes s’arrêtaient dans n’importe quelle partie de la montagne ou de la vallée où elles pouvaient être. Al-Afshin avança par courtes étapes, et à chaque fois qu’un garde montagnard lui amenait une information, il s’arrêtait pour un bref moment. Il traversa la distance entre Roudh ar-Roudh et al-Badh entre le début de d’aube et midi. Quand il voulut grimper vers l’emplacement rocheux où la bataille survint l’année précédente, il quitta Boukhara-Khoudah au sommet de la pente de la montagne avec mille cavaliers et six-cents fantassins pour garder la route pour lui et la tenir contre n’importe lesquels des khourramiyah qui pourrait surgir. Quand Babak prit conscience que l’armée musulmane se rapprochait de lui, il envoya un détachement de troupes composé de fantassins, dans une vallée en bas de la pente de la montagne sur laquelle le Boukhara-Khoudah se trouvait à son sommet, et ils attendirent en embuscade quiconque tenteraient de bloquer la route contre lui (Babak). Al-Afshin avait posté le Boukhara-Khoudah pour tenir cette piste de montagne vers laquelle Babak avait envoyé sa force militaire pour la tenir contre al-Afshin. Le Boukhara-Khoudah devait s’y tenir rapidement et aussi longtemps qu’al-Afshin se trouverait à al-Badh à travers l’étendue de terre rocheuse. Al-Afshin avait ordonné au Boukhara-Khoudah de se poster dans une vallée ressemblant à une tranchée défensive, qui se trouvait entre lui et al-Badh. Il ordonna aussi à Abou Sa’id Muhammad Ibn Youssouf de traverser cette vallée avec un escadron de ses troupes. Il ordonna aussi à Ja’far al-Khayyat, de se poster avec un escadron de ses troupes et à Ahmad Ibn al-Khalil de prendre sa position avec un autre escadron. Ainsi dans cette partie de la vallée il y avait trois escadrons à la périphérie des maisons des gens de Babak à al-Badh. Babak avait envoyé une force militaire commandée par Adin, qui s’était posté sur une colline en face de ces trois escadrons des troupes d’al-Afshin qui se trouvait à l’extérieur d’al-Badh, pour empêcher n’importe quelle force d’al-Afshin d’approcher des portes de la ville. Al-Afshin avait l’intention de marcher vers les portes d’al-Badh et ordonna à ses troupes de traverser, mais ils s’arrêtèrent ils n’engagèrent pas les forces de Babak dans la bataille. Quand Babak se rendit compte que les troupes d’al-Afshin avaient bougé de la tranchée et se dirigeait vers lui, il divisa ses hommes et les plaça en embuscade ne retenant avec lui qu’un petit nombre d’hommes. Al-Afshin en fut informé mais il ignorait les emplacements des embuscades. Puis d’autres renseignements informèrent que les khourramiyah était parti en masse et que seulement une poignée des hommes de Babak étaient restés avec lui. Quand al-Afshin monta à cette position, un tapis de cuir fut étendu pour lui et un siège monté pour lui. Il s’assit sur une petite colline qui donnait sur la porte de la forteresse de Babak, avec les troupes placées dans leurs escadrons de cavalerie. Il ordonna à ceux qui étaient avec lui de ce côté de la vallée de descendre de leurs destriers et aussi à ceux de l’autre côté avec Abou Sa’id, Ja’far al-Khayyat et ses hommes. Ahmad Ibn al-Khalil, ne descendit pas à cause de sa proximité de l’ennemi et ses troupes restèrent à leur endroit défensif. Al-Afshin divisa les gardes montagnards pour fouiller les vallées, parce qu’il voulait trouver les endroits où l’ennemi se cachait en embuscade et ainsi être conscient d’eux. Al-Afshin procéda ainsi chaque jour jusqu’à l’après-midi pour trouver les emplacements des troupes ennemies tandis que les khourramiyah étaient avec Babak, buvant du vin, soufflant dans des pipes de roseau et battant des tambours. Quand al-Afshin avait exécuté la prière de midi, il partait et descendait ensuite dans sa tranchée à Roudh ar-Roudh. Abou Sa’id était le premier à descendre, suivi par Ahmad Ibn al-Khalil, puis par Ja’far Ibn Dinar et enfin al-Afshin. Ces arrivées et ces départs d’al-Afshin avaient l’habitude d’exaspérer Babak, et lorsqu’il était sur le point de revenir, les khourramiyah frappaient leurs cymbales (sounouj) et soufflait dans leurs trompettes (bouqat) d’une manière ironique. Pendant ce temps, le Boukhara-Khoudah restait sur le sommet de la pente de la montagne où il avait été posté jusqu’à ce que toutes les troupes soient passés et alors seulement il quittait sa position et marchaient à leur suite. Un jour les khourramiyah se fatiguèrent de la position d’impasse dans laquelle ils se trouvaient et du processus réalisé contre eux. Donc quand al-Afshin revint selon sa coutume, que les escadrons revinrent l’un après l’autre, qu’Abou Sa’id traversa la vallée ainsi qu’Ahmad Ibn Al Khalil et certaines des troupes de Ja’far al-Khayyat, les khourramiyah ouvrirent la porte de leur tranchée défensive et dix de leurs cavaliers sortirent attaquer les hommes de Ja’far al-Khayyat qui étaient restés dans cet endroit. Une clameur éclata parmi l’armée musulmane et Ja’far, sur sa propre initiative, revint avec un escadron de ses troupes et chargea ces cavaliers khourrami jusqu’à ce qu’il les ait repoussés à la porte d’al-Badh. La clameur se propagea néanmoins dans l’armée au point qu’al-Afshin revint aussitôt tandis que Ja’far fut rejoint par ses troupes. Babak partit aussitôt avec un certain nombre de ses cavaliers tandis que ni lui et ni al-Afshin ne disposait de leur infanterie. Chaque côté menait tour à tour de rôle des assauts et des deux côtés les hommes furent blessés. Al-Afshin revint et le tapis de cuir et le siège furent montés pour lui et il s’assit comme il en avait l’habitude brûlant de colère contre Ja’far en répétant : « Il a ruiné mon déploiement des troupes et mes plans ». La clameur augmenta. Abou Doulaf commandait un escadron, un groupe de volontaires d’al-Basra et d’autres régions. Quand ces volontaires virent que Ja’far était retenu dans la bataille, ils descendirent sans les ordres d’al-Afshin et passèrent de ce côté de la vallée jusqu’à ce qu’ils atteignent le flanc d’al-Badh. Ils restèrent sur le flanc de la vallée, traversèrent les pistes, grimpèrent jusqu’en haut ou ils entrèrent dans la ville. Ja’far envoya un message à al-Afshin lui disant : « Envoie-moi cinq-cents fantassins et archers en renfort. J’espère rentrer dans al-Badh, avec la permission d’Allah car je ne vois lui faisant face que cet escadron de troupes que tu peux toi-même voir (l’escadron d’Adin) ». Mais al-Afshin lui répondit : « Tu as déjà ruiné mon projet, dégage-toi petit à petit, sauve tes troupes et revient ». Une grande clameur s’éleva parmi les volontaires quand ils entrèrent dans al-Badh. Les troupes khourrami que Babak avait envoyé pour tenir les embuscades qui croyaient que la bataille était devenue ferme sortir de leur cachette et se dépêchèrent en avant pour tomber nez à nez sur les forces de Boukhara-Khoudah, tandis qu’un autre groupe embusqué sortit de l’autre côté de l’étendue rocheuse où al-Afshin s’était assis. Les khourramiyah se précipitèrent tandis que les troupes stationnées au-dessus d’eux ne firent aucun mouvement, et al-Afshin dit : « Louanges à Allah Exalté Qui nous a révélé les emplacements de l’ennemi ! » Alors Ja’far et ses troupes ainsi que les volontaires revinrent et Ja’far alla voir al-Afshin et lui dit : « Mon maître, le commandant des croyants, m’a envoyé uniquement pour cette campagne militaire que tu vois et ne m’a pas envoyé pour m’asseoir ici. Tu m’as refusé mon besoin de cinq-cents fantassins qui auraient été suffisants pour moi pour entrer dans al-Badh (pénétrer dans la résidence de Babak), car j’ai vu les forces qui s’interposaient contre moi ». Al-Afshin lui répondit : « Ne regardent pas ce qui est devant toi mais plutôt ce qui est derrière toi et comment, ils ont assailli le Boukhara-Khoudah et ses hommes. ». Al-Fadl Ibn Kawous dit à Ja’far al-Khayyat : « Si la décision avait été la tienne, tu n’aurais pas pu te tenir à la place que tu occupes actuellement à cet endroit pour que tu puisses dire, « J’aurais fait ceci, j’aurais fait cela ». Ja’far lui répondit : « Tu appelles cela une guerre quand nous sommes ici attendant que quiconque vienne ! » Al-Fadl lui dit : « Si ce n’était pas le conseil de l’émir, je t’enseignerais sur place comment me comporter ! » mais al-Afshin les réprimanda et ils cessèrent. Al-Afshin ordonna à Abou Doulaf de rappeler les volontaires du mur d’al Badh ; et Abou Doulaf leur dit : « Revenez ! » Mais un des volontaires revint en portant une pierre et dit : « Veux-tu que nous revenons maintenant ? J’ai pris cette pierre du mur municipal! » Mais Abou Doulaf lui dit : « Revient immédiatement et sur la route tu réaliseras alors qui se tient sur votre voie de retraite (les khourramiyah qui avaient attaqué le Boukhara-Khoudah de derrière ses troupes ». Alors al-Afshin dit à Abou Sa’id en présence de Ja’far : « Puisse Allah t’accorder une grande récompense, tant de ta part que de celle du commandant des croyants ! Je ne savais pas que tu étais si bien informé des affaires concernant ces troupes et leur organisation! Et que chaque personne assez vieille pour raser sa tête dit que s’arrêter dans un endroit dont il a besoin est mieux que d’offrir une bataille dans un endroit dont il n’a pas besoin ? Si les ennemis qui étaient sous toi s’étaient levés », et il leur montra du doigt l’emplacement de l’embuscade au-dessous de la montagne, « Quel aurait été l’état de ces volontaires, qui ont ce qui bat sous leurs chemises (qui sont loin d’être audacieux) ? Quelle aurait été leurs conditions et qui les aurait rassemblés de nouveau ? Louanges à Allah, Qui les a délivrés en toute tranquillité ! Maintenant attendez ici et ne bougez pas avant que tous l’ait quitté ». Al-Afshin revint et c’était sa coutume lorsqu’il se préparait à retourner que les drapeaux des escadrons, de ses cavaliers et de ses fantassins soient baissés, et que le dernier escadron attende qu’il y ait entre eux la distance d’un lancer de flèche. Il n’avancerait pas vers la descente de la montagne ou du défilé avant d’avoir vu tous les hommes des escadrons devant lui traverser et que la route était claire alors pour lui. Et alors seulement, il avançait et descendait avec ses cavaliers et ses fantassins, ensemble avec le dernier escadron et continuait ainsi. Il avait instruit auparavant chaque escadron de ne laisser aucun homme de son escadron les devancer ou de traîner en arrière. Cela devait être la procédure jusqu’à ce que tous les escadrons aient traversé et que personne ne soit resté en arrière excepté le Boukhara-Khoudah. Alors seulement le Boukhara-Khoudah à son tour devait descendre la montagne. Ce jour-là, le Boukhara-Khoudah retourna de cette manière ; Abou Sa’id était le dernier à revenir et, chaque fois que les troupes passèrent près de l’endroit où le Boukhara-Khoudah était posté, ils virent l’emplacement où les assaillants s’étaient dissimulés, ils réalisèrent alors ceux qui les auraient attendus. Et les indigènes qui voulurent capturer l’endroit où se tenait le Boukhara-Khoudah se dispersèrent et retournèrent à leurs positions. Al-Afshin resta dans sa tranchée à Roudh ar-Roudh plusieurs jours. À ce point, les volontaires se plaignirent à lui de leurs manques de fourrage, de provisions et de subsistances. Il leur répondit : « Quiconque d’entre vous endure patiemment, laissez le endurer patiemment et quiconque ne peut pas endurer, et bien, la route est grande ouverte, permettez-lui de retourner en paix. J’ai avec moi le commandant de l’armée des croyants et ceux qui reçoivent des allocations régulières qui resteront avec moi dans la chaleur et le froid. Je ne quitterais pas cet endroit jusqu’aux chutes de neige ». Les volontaires retournèrent et s’entretinrent entre eux : « Si seulement al-Afshin nous avait laissé seul avec Ja’far, nous aurions capturé al-Badh. Cet homme veut seulement atermoyer ». Cette conversation ainsi que toutes les autres paroles des volontaires arrivèrent dans les oreilles d’al-Afshin. Ils propagèrent la rumeur qu’al-Afshin refusait de marcher contre l’ennemi, et qu’il voulait seulement prolonger l’affaire autant que possible, jusqu’à ce qu’un d’entre eux déclara qu’il vit dans un rêve le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui) qui lui dit : « Dites à al-Afshin : « Si tu fais la guerre contre ce type (Babak) et que tu le forces jusqu’à que tu l’abattes, alors c’est bien ! Dans le cas contraire, j’ordonnerai aux montagnes de pleuvoir des pierres sur toi ! » Par conséquent, les troupes en parlèrent ouvertement dans le camp, comme si l’homme qui avait vu le rêve avait été divinement inspiré. Quand al-Afshin fut informé, il envoya un message aux chefs des volontaires et les fit amener devant lui et leur demanda : « J’aimerais que vous me montriez cet homme, car les gens voient dans les rêves des remèdes et des solutions aux problèmes ». Donc ils ramenèrent l’homme avec un groupe de gens. Al-Afshin l’accueillit, le mit à l’aise, l’approcha de lui et lui dit : « Raconte-moi ton rêve sans être embarrassés ou honteux ». L’homme dit : « J’ai vu dans mon rêve ainsi-et-ainsi et ainsi-et-ainsi ». Al-Afshin répondit : « Allah Exalté connaît chaque chose avant tout le monde et sait ce qu’Il est demandé de ces gens. Si Allah Exalté et Bénis soit-Il, veut ordonner aux montagnes de bombarder quelqu’un avec les pierres se serait certainement le mécréant (Babak) et nous soulagerait de son problème. Comment pourrait-Il me bombarder et par la même Le soulager du problème du mécréant ? Au contraire, s’Il voulait lapider quelqu’un, Il lapiderait Babak et Il n’aurait pas besoin de moi pour faire la guerre contre lui ! Je sais que rien n’est dissimulé à Allah, Il est Puissant et Exalté et Il est Celui qui connaît les secrets de mon cœur et ce que j’ai l’intention de faire avec vous, O malheureux ! » Un des volontaires, qui était réputé pour sa piété dit : « O Amir, ne nous prive pas d’une chance de martyr, si une occasion se présente à toi ! Nous cherchons seulement la récompense d’Allah et Ses faveurs. Laissez-nous seuls jusqu’à ce que nous puissions avancer, après avoir reçu ta permission et peut être Allah Exalté nous accordera la victoire ». Al-Afshin répondit : « Effectivement, je perçois que l’objet de votre intention est proche et maintenant à portée de la main et je crois qu’Allah Exalté désire vraiment ce cours d’action et que ce sera un succès, s’Il le veut. Vous et le reste des t
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 00:00:38 +0000

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