Sans être ignorée, l’opinion nationale ne revêt qu’une importance secondaire, l’essentiel étant de menacer ou de culpabiliser les citoyens qui ont des surfaces de contact avec l’extérieur. Ordre est donné de déterrer les recettes des années du Boumedienisme en traitant d’agents de l’étranger les femmes et les hommes qui abordent avec les observateurs ou les partenaires de l’Algérie les abus, les atteintes aux libertés et au patrimoine national. L’argumentaire est simple : assimiler l’Algérie au pouvoir voire à Bouteflika et accuser de trahison nationale tout porteur d’une idée autonome ou critique. Vieux procédé des régimes autocratiques, les propagandistes ont mission d’inverser les rôles et les responsabilités. Boutefika et Chakib Khelil qui ont bradé la souveraineté économique et hypothéqué la diplomatie nationales sont la nation ; un opposant, un journaliste, un syndicaliste ou un intellectuel qui alerte, dénonce ou combat leurs prédations est un ennemi intérieur qui s’en prend à son pays confondu avec des responsables qui perpétuent leur règne par les fraudes, privatisent la nation et discréditent l’Etat par un fonctionnement occulte et violent. Les titres les plus opportunistes ont déjà aliéné leur ligne éditoriale à cette stratégie et réservent des « pages nobles » à cette nouvelle religion. Ali Graïchi
Posted on: Tue, 03 Sep 2013 22:27:55 +0000
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