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Selon certaines indiscrétions, par ailleurs relayées par La Lettre du Continent n°659 du 22 mai 2013, le Président Denis Sassou Nguesso aurait responsabilisé des politiques et juristes congolais pour trouver les moyens juridiques à la modification de la Constitution du 20 janvier 2002, afin de lui permettre de rempiler à la tête du Congo en 2016. Seule innovation dans cette nouvelle constitution moins « présidentialiste », à en croire notre consœur, les postes de vice-président de la République et de premier-ministre seraient envisagés. « Aucun signe ne transparaît de sa volonté de rempiler en 2016, ce qui n’empêche pas Denis Sassou Nguesso de peaufiner le scénario lui permettant de modifier l’actuelle constitution pour se présenter au scrutin. Le Chef d’Etat congolais envisage notamment de soumettre à un référendum une nouvelle mouture, début 2015. Comme principale nouveauté, ce texte moins « présidentialiste » verrait la création d’un poste de vice-président et celui d’un premier-ministre. Le secrétaire chargé de l’organisation au parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), Michel Ngakala, baron mbochi d’oyo, appuyé par le secrétaire général de ce parti, Pierre Ngollo, rencontre discrètement des experts et juristes pour réfléchir sur la question. Le régime devrait également consulter ses spécialistes en droit public, comme Benjamin Boumakani, secrétaire général du gouvernement, Antoine Evoundou, directeur des affaires électorales, Auguste Illoki, président de la cour constitutionnelle, ou encore Laurent Ntengo, conseiller juridique du Chef de l’Etat. Tout en faisant plancher ce comité officieux, le Chef de l’Etat laisse parallèlement ses affidés occuper les médias pour y faire des déclarations allant toutes dans le même sens : le Président doit se succéder à lui-même « pour le bien du Congo ». Au sein du gouvernement, le ministre des postes et telecoms, Thierry Moungalla, un proche des enfants Sassou (Claudia et Denis Christel), a déjà publiquement souhaité voir le Chef de l’Etat se représenter », lit-on in extenso dans LLC. Si du côté du pouvoir de Brazzaville, les dignitaires ne dissimulent plus leur désir de voir le Président congolais continuer à diriger le pays après 2016, il n’en demeure pas moins vrai qu’un grand nombre de congolais, et surtout l’opposition congolaise radicale, militent pour le respect stricto sensu de la constitution du 20 janvier 2002. Et pour cause, « plus de trente ans de pouvoir ça suffit ! », a martelé Mathias Dzon, le chef de file de l’opposition congolaise, au cours de la conférence de presse que le Front des partis de l’opposition a animée, le samedi 08 juin dernier au siège de l’A.R.D à Brazzaville. Denis Sassou-N’guesso prendra-t-il le risque d’emboîter le pas à l’ancien président nigérien Mamadou Tanja, lequel avait tenté vers la fin de son ultime mandat de modifier la Constitution de son pays avec les fortunes que l’on connaît ? S’interroge-t-on dans certains milieux diplomatiques de la capitale congolaise. De l’avis de certains observateurs du landernau politique congolais, et pas des moindres, le Chef d’Etat congolais, en bon stratège, ferait mieux de passer la main à son successeur que de tenter une opération de prestidigitation juridique qui s’apparente, aux dires des fins limiers du droit constitutionnel, à un « coup d’Etat constitutionnel ». Le parti au pouvoir ferait venir à Brazzaville des experts étrangers en droit constitutionnel D’après des informations qui se recoupent, les grands hôtels de Brazzaville accueillent ces derniers temps plusieurs experts étrangers en droit constitutionnel, venant d’Afrique et d’Europe, notamment du Gabon, pour venir en aide au pouvoir en place. Cette fois-ci, le ministre d’Etat, ministre de la justice, garde des sceaux, Maître Aimé Emmanuel Yoka, présenté comme l’éminence grise du pouvoir, encore moins le constitutionnaliste béninois, Maurice Glèlè, Charles Zacharie Bowao, pièces maîtresses de la Constitution verrouillée du 20 janvier 2002, sont knock out. Et pour cause, il leur serait reproché d’être les souffres douleurs du régime de Brazzaville. Pourquoi ont-ils rédigé une Constitution bornée dans l’espace et le temps ? S’interrogent, à brûle pourpoint, les faucons du pouvoir de Brazzaville. Ce qui a fait dire à certains d’entre eux que : « le comité qui s’était chargé de la rédaction de la Constitution actuelle a brillé par une incompétence notoire ». Selon nos sources, l’idée de faire modifier ou de changer la Constitution du 20 janvier 2002 serait également l’œuvre de quelques juristes et enseignants de l’université libre de Belgique. Ces derniers auraient en effet été contactés par Michel Ngakala et Benjamin Boumakani, le puissant secrétaire général du gouvernement - dont l’épouse « importe » les femmes de ménage des Philippines et d’Ethiopie sachant parler l’anglais américain -, pour une série de conférences portant sur les imperfections de l’actuelle Constitution. N’eût été la mobilisation des cadres de la diaspora congolaise mis au parfum de ce qui se tramait, ces constitutionnalistes belges seraient déjà à l’œuvre à Brazzaville. Certains brazzavillois sont surpris de constater par ailleurs que, le secrétaire général du PCT, Pierre Ngollo, ait été cité dans ce comité restreint alors qu’il était le premier à monter au créneau pour affirmer que le Congo n’est sujet à aucune crise. Au demeurant, vouloir tripatouiller ou changer la Constitution de tout un pays n’est-il pas synonyme de l’existence d’une crise, ne serait-ce qu’institutionnelle ? Quant à Antoine Evoundou, l’ancien directeur général de la surveillance du territoire et actuel directeur des affaires électorales, d’aucuns pensent que son implication dans l’élaboration de la nouvelle Constitution n’est pas saugrenue et lui permettra de mieux prendre conscience des enjeux actuels, lui qui est en tête de gondole de l’appareil « de Sassou » d’organisation des élections.
Posted on: Sun, 01 Sep 2013 12:19:35 +0000

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