Si la charte de la laïcité interdisait aux syndicats de mettre - TopicsExpress



          

Si la charte de la laïcité interdisait aux syndicats de mettre le Québec à genoux, je voterais pour ! Ce matin, 175 000 travailleurs de la construction entament une grève générale illlimitée qui va paralyser l’économie du Québec. Dont bon nombre, si on en croit Yves Ouellet de la FTQ-Construction, n’ont pas de fond de grève ! On la souhaite courte, trois ou quatre jours maximum, mais le danger d’une grève prolongée est bien réel. Car l’objectif des syndicats n’est pas seulement de bonifier les conditions de ses membres mais aussi d’assurer la pérénité du syndicalisme tout-puissant. Pour sauvegarder le fameux modèle québécois qui les nourrit si bien depuis 50 ans. Et de punir le gouvernement pour avoir soutenu, en paroles du moins, la fin du placement syndical dans la construction. Tous les jours, des travailleurs de la construction sont pris en otage par des manipulateurs dont le but premier est de consolider leur puissance et leur influence. Tant au niveau local, par le biais des Rambos de ce monde, qu’au niveau de l’État. Or, le syndicalisme de combat tel que pratiqué au Québec est remis en question comme jamais. Le pamphlet d’Eric Duhaime, Libérez-nous des syndicats, connaît un succès monstre en librairie pour un ouvrage de ce type. Ses lecteurs ne sont pas tous marqués au fer rouge ‘dretttistes’. Pensions faramineuses pour les fonctionnaires, rôle de soutien des syndicats dans les grèves étudiantes, scandales larvés, n’en jettez plus, la cour des citoyens est pleine. Personne ne croit que les travailleurs de la construction sont des malheureux sans-culottes, des Jean Valjean du 21e siècle, des victimes du capitalisme sauvage exploités de manière inhumaine par le Grand Capital, comme il exploitait les mineurs à l’époque victorienne. Oui, c’est grâce à la syndicalisation que les abus monstres contre les travailleurs ont cessé en Occident. Mais qui parle d’abus aujourd’hui ? Les abusés de nos jours, ce sont les contribuables. Les syndicats doivent compter sur l’écoeurement des Québécois suscité par les révélations de la Commission Charbonneau pour s’attirer le soutien de la population. Facile d’haïr les entrepreneurs par les temps qui courent. À vrai dire, Messieurs Arsenault de la FTQ et compagnie sont bien chanceux que la commission n’a pas encore commencé à examiner le rôle des syndicats dans l’attribution frauduleuse de contrats publics. Michel Arsenault qui, rappelons-le, faisait des beaux tours de bateau avec son ‘ami’, c’est lui qui l’a dit, Tony Accurso. Un chef syndical ami avec un empereur de la construction ? Les Québécois ne sont pas dupes: la grève de la construction ne va pas remporter des concours de popularité au sein de la population et même des syndiqués. Des travailleurs ont déjà dénoncé le manque de démocratie syndicale dans le dossier. Sans compter tous les gens qui seront mis à pied par des entreprises qui dépendent de la construction, de la cantine mobile aux cammionneurs en passant par les fabricants et revendeurs de matériaux, si la grève s’éternise. La note sera salée: des centaines de millions de dollars sont en jeu. Dont une grande partie devra être épongée par les contribuables. Et les travailleurs eux-mêmes. Il faut environ 20 jours de travail pour compenser les pertes de salaires dûes à une seule journée de grève. Du côté patronal, l’Association québécoise de la construction a décidé d’adopter un ton agressif et braquant. De négocier par le biais des médias. Très mauvaise stratégie. Manifestement, ses dirigeants n’ont pas regardé les audiences de la Commission Charbonneau. L’heure est à l’humilité dans leur univers. Et le gouvernement dans tout cela ? Quel gouvernement ? Vendredi il a entamé ses vacances d’été comme si de rien n’était alors que la pire grève possible pour la santé économique du Québec lui pendait au bout du nez. En souhaitant que tout le monde s’entende le plus rapidement possible. J’imagine mal madame Marois se dresser contre le milieu syndical mais si la grève s’éternise, on saura enfin de quoi est faite celle qu’on a un jour surnommée la Dame de béton.
Posted on: Mon, 17 Jun 2013 13:36:21 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015