Si le ministère français des Affaires étrangères ne manque pas de culot, il manque encore moins d’à-propos et de parapluie. Des fois qu’un touriste dévalisé ou, pire, molesté à Madagascar s’en aille porter plainte, mieux vaut prendre les devants. Trois femmes ont été agressées à Nosy Be, l’une ayant même été très sérieusement blessée, c’est vrai et on est de tout cœur avec elles. De la même manière, des touristes se font voler leurs sacs banane ou leurs bijoux à Tana, Tuléar, Toamasina. On ne va pas le nier mais de là à déconseiller la destination malgache aux touristes de l’Hexagone, il y a une marge. Le conseil à leur donner est de prendre quelques élémentaires précautions. Comme de ne pas exhiber montres, gourmettes, colliers en or, etc. Les sacs banane sont à proscrire car dans tous les pays du monde, des professionnels savent comment les subtiliser sans que la victime s’en rende compte. Et quand elle s’en rend compte, le chapardeur cavale à deux cents mètres et le sac n’est même plus avec lui. Certains sont capables de taxer des boucles d’oreilles en douceur ; je le sais, je l’ai vu faire sur l’avenue de l’Indépendance ! Il faut se rendre compte que Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde. Il vaut donc mieux ne pas provoquer la misère. Si je n’avais pas de quoi manger, je volerais moi aussi. D’ailleurs… je l’ai fait il n’y a pas si longtemps encore. Est-ce une raison pour ne pas aller à Mada ? Dans ce cas, si le Fabius a du temps quand il aura fini de protéger son fiston, qu’il déconseille aussi aux vacanciers de venir à La Réunion : on y dépouille beaucoup plus de touristes qu’à Antananarivo. Le front de mer de Saint-Pierre, le soir (et même de jour), le Barachois, le gîte du Pas de Bellecombe, le départ du sentier du Piton à Cilaos, les parkings des night-clubs, les abords des gares routières, j’en passe et des plus saumâtres, sont tous lieux à proscrire. Même nos concitoyens font le détour. Un ami me conseillait gentiment de me méfier, récemment, alors que je préparais un voyage dans la Grande-Ile. Parce qu’on y tue des Français. C’est malheureusement vrai mais je lui fis remarquer qu’il y a 15 millions d’habitants là-bas et seulement 600 000 ici ; et que dans « nout’ ti paradis » si naïvement chanté par les rimailleurs en mal d’imagination, on volait, on molestait et on tuait beaucoup plus de Français qu’à Madagascar. Arrêtons de dire que c’est plus mal ailleurs. Arrêtons de faire croire que les pauvres sont plus dangereux que les mieux lotis. La simple honnêteté intellectuelle ne s’en portera pas plus mal. Rowan Orgonet
Posted on: Tue, 13 Aug 2013 12:12:01 +0000
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