Sous le thème « Climat d’affaires et opportunités - TopicsExpress



          

Sous le thème « Climat d’affaires et opportunités d’investissement en Tunisie », le ministre de l’Industrie, Mehdi Jomâa, a opté pour un discours plutôt rassurant quant à l’évolution de la situation défis qui se présentent au pays sont, selon lui, de l’ordre de trois : -offrir des emplois à des gens de plus en plus qualifiés, - rééquilibrer le développement entre les différentes régions, -savoir s’exporter… Lesquels défis nécessitent la révision du modèle économique en se basant sur la valorisation de l’existant et l’optimisation du recours à la technologie et à l’innovation. La question bien évidement est : comment ? « Nous sommes à un carrefour de l’Histoire, nous devons croire en l’avenir. Nos fondamentaux sont intacts, nos atouts sont toujours là, malgré toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Au-delà des préoccupations du moment qui sont d’ordre social et politique, nos partenaires nous font toujours confiance et c’est sur cette confiance qu’il faut construire », souligne le ministre qui va même plus loin : « Quand on regarde tout ce qu’on a pu éviter jusque-là, on ne peut que croire en notre capacité de surmonter les obstacles. La distance qui nous sépare de la réussite est tellement courte qu’elle nous frustre ! ». Voilà nos responsables de langue de bois… Le ministre a décrypté aussi les clés de la prochaine étape : - La visibilité politique « existe » - un calendrier clair et précis qu’il faut absolument respecter « disponible » Ces deux conditions sont les clés de la réussite de la prochaine étape. L’histoire n’est pas aussi rapide qu’un feuilleton télévisé, il faut savoir patienter, garder la tête froide. Seulement ceux qui prendront le risque d’investir maintenant en profiteront dès qu’un rebond de l’économie se fera sentir. » dit Monsieur le ministre..Quel délire !!!!! Mais quel optimisme Monsieur le ministre, mais à voir l’état de délabrement total de notre économie et de nos entreprises aussi bien publiques que privées, nous ne pouvons que nous demander de quels fondamentaux parlez-vous ? L’analyse des indicateurs financiers, et les enseignements que nous pouvons en tirer, peuvent être résumés dans les quatre constats suivants : 1.La baisse des ressources propres de 4% par rapport à leur montant au 30 avril 2012 et le décalage quant aux réalisations effectives par rapport à leur niveau théorique (qui doit correspondre au 1/3 du budget 2013 soit 33,33%) résultent principalement du faible montant des recettes non fiscales. Les recettes fiscales ont, dans l’ensemble, enregistré une augmentation de 9% avec toutefois une régression des recettes provenant de la TVA et des droits de consommation. Ceci pourrait constituer un signe révélateur de fléchissement de l’activité économique, dont la persistance induirait une croissance très maigre voire nulle. En effet, même si la corrélation entre la baisse des recettes provenant de la TVA et la chute du PIB n’est pas parfaite, il n’en demeure pas moins vrai qu’une régression de la TVA implique le plus souvent un essoufflement du PIB. 2.La régression des investissements directs étrangers ainsi que la baisse des recettes touristiques et des revenus du travail cumulés au 31 mai 2013 par rapport à la même période de l’année passée, expliquent en partie la décrue des réserves en devises ainsi que l’essoufflement de l’activité économique, qui risquent d’affecter la croissance attendue. 3.L’augmentation des dépenses courantes associée à la baisse des ressources propres a eu pour effet une insuffisance de couverture des dépenses hors remboursement du principal de l’ordre de 563 MDT correspondant à la totalité des intérêts de la dette (522 MDT) et à une fraction des dépenses de développement (41 MDT). Les dépenses de gestion incluant les intérêts de la dette dépassent les recettes fiscales aussi bien dans le budget que dans les réalisations au grand dam des investissements, faibles en prévisions et en réalisations induisant un endettement dangereusement progressif rendu nécessaire. Quels sont les objectifs de cet endettement pour financer des dépenses sans vision de retour sur investissement? 4. La persistance de la tendance inflationniste et l’augmentation du taux d’inflation par rapport à l’année précédente sont incontestablement nuisibles pour tous les agents économiques et particulièrement pour les entreprises dont la compétitivité serait affectée par une montée des tensions sociales, ce qui n’est pas sans altérer la croissance économique et l’emploi. Sans verser dans un pessimisme excessif, ni manifester un optimiste euphorique, il convient d’apprécier la véritable situation économique au vu des indicateurs financiers, de manière objective, prudente et surtout positive. Certes, la situation est très difficile et pourrait devenir alarmante. Si elle se poursuit pour le restant de l’année en cours, elle devient périlleuse et la croissance espérée et les paramètres et équilibres qui en découlent seraient vains et relèveront du domaine de l’impossible. Comment infléchir cette tendance? Quelles ressources humaines, matérielles et psychologiques devrions-nous mobiliser pour rétablir la confiance et relancer une reprise économique appelée à durer et à s’inscrire dans une spirale vertueuse ? Les solutions à cette problématique ne sont pas simples ni à identifier ni à trouver dans des délais courts et sous la pression. En revanche la mise en place d’un plan d’urgence comprenant des mesures pouvant être mises en œuvre est indispensable.
Posted on: Fri, 29 Nov 2013 17:26:48 +0000

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