Souvenirs de madame Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (tome second : - TopicsExpress



          

Souvenirs de madame Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun (tome second : 1835) « Son style (Catherine II), m’a-t-on dit, était élégant et très concis, ce qui me rappelle un trait de laconisme que l’on m’a cité d’elle, que je trouve charmant. Quand le général Souwaroff eut gagné la bataille de Varsovie, Catherine fit partir aussitôt un courrier pour lui, et ce courrier ne portait à l’heureux vainqueur qu’une enveloppe de lettre, sur laquelle elle avait écrit de sa main : Au maréchal Souwaroff. » « Cette femme, dont la puissance était si grande, était dans son intérieur la plus simple et la moindre exigeante des femmes. Elle se levait à cinq heures du matin, allumait son feu, puis faisait son café elle-même. » « La comtesse de Bruce, qui avait ses entrées chez elle à toute heure, arrive un matin et la trouve seule, appuyée sur sa toilette. « Votre Majesté est bien isolée » lui dit la comtesse. « Que voulez-vous, répond l’impératrice, mes femmes de chambre m’ont toutes abandonnée. Je venais d’essayer une robe, qui m’allait si mal que j’en ai pris de l’humeur. Alors, elles m’ont plantée là. » « Sitôt après la mort de sa mère, Paul (Paul 1er, fils de Catherine II) avait fait déterrer Pierre III, son père, inhumé depuis trente-cinq ans dans le couvent d’Alexandre Newski. On n’avait trouvé dans le cercueil que des os et la manche de l’uniforme de Pierre. Paul voulut que l’on rendit à ces restes les mêmes honneurs qu’à ceux de Catherine. Il les fit exposer au milieu de l’église de Kazan et le service fut fait par de vieux officiers, amis de Pierre III. » « L’époque des funérailles arrivée, on transporta avec pompe le cercueil de Pierre III, sur lequel son fils avait fait placer une couronne, près de celui de Catherine et tous deux furent conduits ensemble à la citadelle, celui de Pierre marchant le premier, car Paul voulait au moins humilier les cendres de sa mère. » « Le cercueil de l’empereur défunt était précédé par un chevalier de la garde, armé de pied en cap d’une armure d’or. Celui qui marchait devant le cercueil de l’impératrice n’avait qu’une armure de fer. (Le chevalier qui portait l’armure d’or est mort de fatigue)»
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 08:36:57 +0000

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