Strasbourg, le 16 Octobre 1789 La réponse laconique que je - TopicsExpress



          

Strasbourg, le 16 Octobre 1789 La réponse laconique que je désirais, mon cher frère, aurait mieux rempli mes vues que celle détaillée que vous avez la bonté de me faire, et elle eut ménagé votre temps. Indépendamment de mes raisons de délicatesse qui sont vraies, jen ai dautres qui sont vraies aussi. Je ne vous en parlais point parce que vous devez les connaître, au moins en partie, et que je voulais éviter de revenir avec vous sur des objets que je ne pourrais traiter sans vous déplaire. Ce même motif dattention pour vous qui ma toujours animé, lors même que vous lui prêtiez des couleurs si différentes, me retiendra encore aujourd’hui ; et sans entrer dans dautres détails, je vous supplie de me faire savoir, par un oui ou par un non, si, sans tenir à la société maçonnique ni intérieure, ni extérieure, je serais néanmoins apte à participer aux instructions secrètes de linitiation, dans le cas où mes pas se dirigeraient vers votre bonne ville. Un article de votre lettre semblerait décider la question pour la négative, puisquil y est dit que je ne pouvais participer à linitiation annexée au régime rectifié, quautant que je serais préalablement membre dune loge symbolique du régime ; et je sens bien que la loi qui a prononcé ainsi au commencement, se désistera difficilement. Mais je désirerais avoir sur cela quelque-chose de plus positif que ma conjecture. En attendant le parti quelconque que je prendrai daprès votre réponse, je vous prie, de faire rayer le titre de gentilhomme quon a toujours joint à mon nom sur la liste des membres ; il y a longtemps que javais prié le frère Paganucci de me rendre ce service ; mais il ne la pas jugé à propos. Adieu, mon Tr. Ch. F. Je me recommande toujours à vos bonnes prières, et à celles de tous nos amis. Je fais les vœux les plus sincères pour votre bonheur, et pour le leur dans la nouvelle année qui nous arrive ./. A Monsieur / Monsieur J.-B. Willermoz / rue Buisson / à Lyon. __________ Strasbourg le 4 juillet 1790. Je vous remercie de votre attention, mon cher F. et je suis fâché de toutes les peines que vous avez prises. Ce ne sera ni sur vous, ni sur Mr Julien que je tirerai. Je vous renvoie votre mandat ; on prend difficilement ici du papier sur Lion, et sur Paris, à cause de la perte quil éprouve, Mais la maison Frank a tout arrangé ; vous pouvez faire porter la somme de 625# chez Mrs Braun, Bergasse et Cp. correspondants de cette maison. Ils sont prévenus par ce même courrier, et ils vous donneront sur cette maison Frank une lettre de change que vous menverrez et qui sera acquittée ici sans la moindre difficulté, Quant à lavenir nous verrons ici là ce quil y aura à faire. Je pense comme vous, mon cher F. que les intérêts humains ne devraient pas diviser les hommes. Je ne mêle peu de ces choses terrestres ; au moyen de quoi je garde la paix avec mes semblables autant que je peux. Vous faites bien de jouir tranquillement de votre bonheur domestique tant à la ville quà la campagne, et je regrette de tout mon cœur de ne pas être à portée de le partager avec vous. Vous ne me parlez pas dune seule personne de la famille. Dites, je vous prie, à Mr le marquis que malgré le décret contre les titres, je lui conserve le sien, et quil devient d’autant plus beau, quil sera le seul dans le royaume. Dites à la mère, et à mon confrère, que je les prie toujours de maimer un peu. Dites aussi sil vous plaît au Ch. F. ainé que jattendais de lui une réponse qui naurait pas été bien longue ; que ne la voyant pas venir je peux présumer davance de quelle nature elle serait, ce qui me déterminé à prendre mon parti. Quen conséquence je le prie de présenter et de faire admettre ma démission de ma place dans lordre intérieur, et de vouloir bien me faire rayer de tous les registres et listes maçonniques où jay pu être inscrit depuis 85. Mes occupations ne me permettant pas de suivre désormais cette carrière. Je ne le fatiguerai pas par un plus ample détail des raisons qui me déterminent. Il sait bien quen ôtant mon nom de dessus ses registres il ne se fera aucun tort, puisque je ne lui suis bon à rien ; il sait dailleurs que mon esprit ny a jamais été inscrit ; or ce nest pas être lié que de ne lêtre quen figure. Nous le serons toujours, je lespère, comme cohens, nous le serons même par linitiation si toutefois ma démission ny met pas dobstacle, car alors je ferai même le sacrifice de linitiation ; attendu que tout le régime maçonniques devient pour moi chaque jour plus incompatible avec ma manière dêtre, et la simplicité de ma marche. Je nen respecterai pas moins jusquau tombeau celle de ce cher frère, et il peut être sûr que je ne le troublerai de ma vie. Adieu, cher frère, présentez mes hommages à toute la famille ; et à tous nos frères spirituels et temporels ./. Ora pro nobis. Vous avez su quau printemps dernier jay été faire un voyage en Touraine où jay trouvé mon père et toute ma famille très bien portants, et préservés de tout trouble et de toute inquiétude au milieu des bagarres de la France. Jay vu à mon retour à Paris quelques-uns de nos amis. Tous ces objets remplis, je nay pu mempêcher de revenir à mon Strasbourg qui semble avoir été pour moi dans ce monde la terre promise par les consolations et le bonheur dont jay joui ; et cela dans ma solitude, avec un très petit nombre de connaissances, et sans aucune espèce de vestige de ces routes compliquées qui mont toujours gêné et dont je crois de¬voir me séparer pour jamais. Cependant je présume quà la fin de l[e]té je rentrerai dans mon Paris où quelques devoirs semblent mobliger de fixer ma demeure principale ; car ici je ny suis que par égoïsme, et pour mon propre compte. Ma sœur qui était en Dauphiné dans une maison de mécontents de tout ce qui se passe en France vient de se sauver avec eux à Chambéry ./. A Monsieur / Monsieur Antoine Willermoz / ngt rue Buisson/à Lion. __________ Lettres de Grainville à suivre
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 10:33:21 +0000

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