Suite des aventures de Justine et Romane: Jeudi 11 juillet Sur - TopicsExpress



          

Suite des aventures de Justine et Romane: Jeudi 11 juillet Sur le chemin de Stevenson nous constatons à quel point les touristes manquent de maîtrise avec leurs ânes ; deux gamins se retrouvent presque éjectés lorsque nous les croisons et c’est toute la famille qui panique. Nous arrivons chez Solène, une cavalière au long court installée à Barre-les-Cévennes en pleine après-midi, nous avons juste le temps de décharger les chevaux avant que l’orage n’éclate. Solène nous reçoit généreusement dans son appartement et les juments sont libérées dans un vaste pré clôturé. Elle nous invite à passer la soirée à la crêperie où règne une atmosphère particulièrement conviviale. Lorsque l’on fait quelques pas dans l’unique rue de Barre-les-Cévennes, on a l’impression d’effectuer un voyage dans le temps ; de part et d’autre de la rue s’élèvent de grandes bâtisses décrépies aux odeurs de grand-mère, les gens sont détendus et sans prétention. Vendredi 12 juillet Nous accompagnons Solène à l’atelier où elle construit sa roulotte attelable avec l’aide d’un surprenant et talentueux serrurier-métallier à la retraite. Solène est équithérapeute, monitrice d’équitation et accompagnatrice de tourisme équestre. Elle auto-construit sa roulotte avec l’intention d’y vivre et de se déplacer dans les Cévennes, je vais faire un peu de pub : pour suivre son parcours : blog.equivogue.fr Non loin de l’atelier se trouve un super spot de baignade dans une rivière, Raphaël, Hari et moi passons des heures à sauter des rochers et à nager dans l’eau clair, ensuite Michel, l’homme aux milles vertus, nous forge un cure-pied pour remplacer celui que nous avons récemment égaré. Celui-ci unique est le symbole d’une belle rencontre, je ferai le nécessaire pour ne pas le perdre ! Puis Michel nous entraine jusqu’à son bureau où il répare des accordéons, il me propose de jouer mais lorsque je tiens l’accordéon entre mes mains, il me faut beaucoup de temps pour oser jouer après ces longs mois privée de musique ! Finalement, il accepte de nous jouer quelques morceaux, l’indifférence…les deux guitarres…la valse des monstres et autres compositions de Yann Tiersen…l’écouter me donne des frissons et une envie intenable de retrouver mon instrument. En rentrant chez Solène, nous effectuons un petit détour pour rendre visite aux habitants des cabanes de Trabassac ! Il s’agit de cabanes modestement auto-construites et parfaitement dissimulées dans la forêt, des gens y vivent à l’année. Lorsque certains quittent le lieu, d’autres prennent leurs places et ainsi de suite en essayant de maintenir l’état d’esprit véhiculé. Nous nous déplacons de cabanes en cabane sans y trouver âme qui vive jusqu’à ce que nous pénétrions dans la yourte commune et découvrons un panneau sur lequel il est inscrit un mot expliquant les raisons de leur absence momentanée. Il y est inscrit que tout le monde qui passe est convié à se servir en eau et nourriture, à s’installer dans un lit et à désherber le potager ! Une superbe dynamique de vie ! Samedi 13 juillet Je ne rends visite aux chevaux que pour leur apporter de l’eau et des soins, c’est étrange de ne pas les avoir constamment près de moi… Dès le début de l’après-midi, nous nous rendons à un festival des métiers d’art au Pont-de-Montuert en compagnie de Christian (ami de Solène). Nous rassasions notre plaisir visuel jusqu’à ce que la faim nous ramène dans la cuisine de Solène… Dimanche 14 juillet Je passe la matinée à jouer sur l’accordéon que Michel m’a prêté pendant que Raph aide Solène à préparer des salades composées pour nos invités de ce midi. Christian, Michel et sa compagne Marie partagent le déjeuner avec nous, le repas se termine entre airs d’accordéon et figures de jonglage… Nous passons ensuite le reste de la journée à gonfler une toile de parapente grâce aux conseils de Christian et son parapente ! Le vent est trop rare et nous apprenons surtout la patience, nous parvenons tout de même à décoller de quelques centimètres ; heureusement pas plus puisque ce n’est pas un biplace et nous n’avons pas suffisamment de formation pour voler ! Mon père nous rejoint en début de soirée, il a pris des vacances pour me voir et passera 4 jours en notre compagnie ; nous sommes 7 à dîner dans la petite cuisine de Solène… Lundi 15 juillet Re-départ avec l’angoisse d’oublier quelque chose quand on sait qu’on s’est trop étalé. Au moment d’arrimer les caisses sur le bât, nous remarquons qu’un des boulons qui tient le crocher a sauté…ce qui nous fait perdre une bonne demi-heure de notre matinée. Nous traversons des paysages grandioses, mon père a garé sa voiture à l’endroit de la pause de midi et nous rejoint à pied à mi-chemin. A la pause nous retrouvons également mon oncle, ma tante et mes deux cousins qui nous rendent visite en descendant à Carcassonne. Je suis vraiment très émue de retrouver mes proches après 4 mois passés loin de tous ceux qui comptent pour moi. Nous marchons tous ensemble le reste de la journée puis installons notre grand campement sur le terrain d’une colonie de vacances. Mon père et mon oncle explorent la région à la recherche d’une petite épicerie qui pourrait nous approvisionner en apéro ! Au milieu de tout ce monde, Hari ne peut s’empêcher de faire sa star et d’attirer tous les regards sur lui ; « garder » il ne connaît pas mais pour draguer il est plutôt doué ! Mardi 16 juillet Nous parvenons à emprunter assez souvent les pistes équestres mais il nous arrive parfois de devoir franchir des bouts de sentiers techniques indiqués comme impraticables à cheval. Le cœur s’emballe à vive allure tandis que les juments posent sereinement leurs pieds et franchissent les obstacles rocheux avec un regard qui dirait : « d’la rigolade ton truc, tu m’as pris pour une incapable ou quoi ? ». Nous avons rendez-vous avec mon père au sommet du Mont Aigual pour se faire inviter au restaurant à midi, nous dégustons notre repas pendant que Hari monte la garde à sa façon : il se couche à côté des affaires et des chevaux avec une tête de petite peluche adorable qui attire tous les passants à le câliner… Un détournement du GR nous oblige à faire plus de kilomètres que prévu l’après-midi ; comme nous avons déposé des affaires dans notre voiture suiveuse, Raph peut enfin monter à cheval ! il chevauche sur le dos d’Umaïna avec beaucoup de fierté et de classe (ahah !), je précise qu’il n’est absolument pas cavalier à l’origine. Mon père nous attend à un charmant coin de bivouac au bord d’une rivière. Mercredi 17 juillet Ayant remarqué qu’il nous manque une des hipposandales, je demande à mon père de nous reconduire au bivouac précédent, je confie à Raphaël la grande responsabilité de la surveillance des juments qui sont attachées en longue corde. Nous retrouvons effectivement la chaussure au bivouac précédent, nous décidons de coudre des chaussons à Hari pendant le reste de la matinée. Nous avons beau lui appliquer la crème presque tous les jours, les régions du sud sont si sèches que ses coussinets finissent par craqueler. Nous ne levons le camp qu’en début d’après-midi lorsque l’orage commence à menacer. Alors que nous longions une petite route goudronnée, un coup de tonnerre retentit terriblement fort et fit sursauter les juments autant que nous. Djamila dérape sur l’asphalte et chute, déséquilibrée par son chargement, elle se retrouve aussi invraisemblable que cela puisse paraître « étalée » sur le dos ! Elle se débat violement jusqu’à ce qu’une des deux caisses cède et qu’elle puisse se relever. La scène est si terrifiante que Raph et moi restons un instant étourdis, cela parait tellement improbable de voir une telle masse glisser sur le sol en se retrouvant sur le dos ! L’accident s’est déroulé à la sortie d’un virage et quelques secondes plus tôt des motards risquaient de la percuter… encore une fois nous avons eu de la chance dans notre malheur ! Nous récupérons sans tarder la caisse et ramenons la jument tremblante de peur sur le côté. De grandes traces ce sont dessinées sur le goudron et la jument est recouverte de traces noires qui ne partiront pas de sitôt ! Comme par miracle le matériel n’est absolument pas atteint et la jument s’en sort avec deux petites égratignures à l’antérieur droit. Nous avons à peine le temps de nous remettre de nos émotions que la pluie se met à tomber à verse. Ce n’est que vers 19h00 que nous dénichons de l’herbe pour le bivouac, la pluie suffira à abreuver les juments. Nous passons le reste de notre dernière soirée en compagnie de mon père sous ma tente « Hotel *** » Comme l’endroit est accessible en voiture, je prends la précaution de mettre les bandes réfléchissantes aux membres des juments. Pendant la nuit, une voiture braque les phares sur nous puis quelqu’un crie quelque chose d’incompréhensible, je suis trop épuisée pour me réveiller mais mon sommeil sera teinté d’angoisse tout le reste de la nuit tandis que mon père surveille les alentours pendant deux heures, incapable de dormir. Jeudi 18 juillet Le soleil est de retour ! Nous parcourons 17 km en 3 heures à travers de vastes paysages de causses. Une femme très dynamique nous accueille sur le terrain où elle prépare une petite fête du cheval conviviale. L’après-midi est consacrée à la réorganisation des affaires due au départ de mon père et aux coutures. Ces 4 jours furent bref, il s’en va déjà… nous laissant un tas de bonnes choses à manger, c’est agréable de se sentir entourée par les siens. Les juments sont tant dévorées par les taons qu’elles ne tiennent plus en place, on vacille entre coup de queue et coup de tête, de quoi faire perdre complètement patience ! Vendredi 19 juillet Deux charmants jeunes hommes musclés à souhait nous offrent de l’eau pour les chevaux et du jus de pamplemousse bien frais. Nous déambulons dans une forêt très dense, humide et si sauvage qu’elle en devient ravissante. Le sentier longe un lit de rivière asséchée, a plusieurs reprises il nous faut couper des arbres pour faire passer les chevaux sans endommager leur chargement. Raphaël est devenu un pro de la tronçonneuse manuelle ! Et un vrai cavalier randonneur d’ailleurs ! il ne se fait pas prier pour grimper sur le dos de ma petite et empoigner les deux rênes ! Nous avons réduit et mieux réparti la charge pour libérer Umaïna en tant que cheval de selle. En traversant la Couvertoirade, Raph prend plaisir à s’enfoncer dans les petites ruelles pavées du village fortifié, notre passage s’intègre parfaitement au cadre, si bien que nous décidons de nous installer en terrasse pour commander une délicieuse pression en attachant les juments à l’ombre d’un grand arbre. Depuis le départ on en rêvait…faire un peu les fiers voyageurs au repos bien mérité !! Hari en profite pour faire son show devant la foule qui s’esclaffe, nous pourrions faire fortune en faisant payer la photo des juments et en laissant Hari mendier… Nous continuons notre route jusqu’au prochain hameau où un couple de retraité nous indiquent leur champs. Nous venons d’apprendre que nous sommes en Aveyron, dans le Larzac ! Le vieil homme nous raconte autrefois et aujourd’hui. C’est notre dernière soirée tous les deux et nous en profitons autant que possible, demain Raph rentre en Alsace… Samedi 20 juillet Longue et déchirante séparation de deux équipiers chevronnés, je foule les kilomètres à travers le Larzac, confortablement installée sur ma selle et tenant Djamila en longe. Depuis longtemps je n’avais pas savouré cette parfaite formation de la caravane du cavalier voyageur. Justine et Raphaël ne me manquent pas moins pour autant. Contrairement aux fois précédentes j’aborde une solitude sereine, à la fin de mon casse-croûte un gosse curieux semble bien décidé à me tenir compagnie… Je le mets en selle et le promène jusqu’à chez sa mère qui m’offre une glace, le gosse refuse de me laisser partir et insiste pour me montrer tout ce qui lui tient à cœur. Lorsque je réussi enfin à m’éclipser, je ne fais pas 10 pas qu’un paysan souriant me propose de m’installer derrière sa maison, je ne refuse pas car l’après-midi ne sera pas de trop pour rattraper mon retard sur un tas de trucs à faire. Le gamin de tout à l’heure repère immédiatement que je n’ai pas quitté le village, il est si ravi de me voir que j’accepte de faire du vélo, de jouer au loup et à cache-cache…jusqu’à ce qu’il comprenne que j’ai des impératifs en retard. A la tombée de la nuit, une voiture s’arrête devant notre campement et reste un moment plein phares sur les juments, je suis intriguée mais n’ai aucun mauvais pressentiment. Il s’agit en effet d’un incroyable papi qui s’inquiétait pour mes chevaux qu’il croyait s’être sauvés. Il m’invite à boire le café et manger des petits gâteaux en discutant de choses fascinantes, Elie est très pratiquant et guérisseur, de plus, c’est un fervent passionné d’animaux. Il est fasciné par mon voyage tout comme je suis fascinée par ses talents et sa personnalité, Hari lui est terrorisé par les chats qui encombrent la pièce de toute part. Il se met même à gémir et se colle à mes jambes, quel chien téméraire ! Je termine d’écrire ces quelques lignes puis il me faudra ranger mon campement pour être plus rapide demain…bref la nuit sera très courte ! Romane.
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 08:42:49 +0000

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