Syrie: Bel éditorial de Roderic Mounir dans le journal suisse, Le - TopicsExpress



          

Syrie: Bel éditorial de Roderic Mounir dans le journal suisse, Le courrier de ce lundi 09 septembre 2013. Le monde à l’envers En 2003, les Etats-Unis dupaient le monde en affirmant que l’Irak possédait des armes de destruction massive et qu’elle devait être attaquée. En face, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, s’élevait contre une logique belliqueuse aux conséquences imprévisibles. Aujourd’hui, voilà qu’une France au gouvernement socialiste – dopée par son succès au Mali? – embouche les trompettes militaristes et sonne la charge sur la Syrie à tout prix. Avant même la remise du rapport des experts de l’ONU sur l’attaque chimique du 21 août, et en dépit de la prudence, toute relative, affichée par Barack Obama qui en réfère au Congrès. Les services de renseignement français auraient établi avec certitude la responsabilité du régime syrien dans cette affaire. Bachar el-Assad pour sa part, dans Le Figaro la semaine dernière et ce dimanche lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CBS, a fermement réfuté être à l’origine de ces bombardements. Avis qui serait partagé par les services de l’armée allemande: el-Assad, selon leur analyse, a tout intérêt à laisser le conflit s’enliser. Bref, face à une situation aussi floue, difficile de se montrer catégorique. Ce qui est sûr, c’est que le terrain syrien est des plus minés. Chacun parie sur l’embrasement dans une région où brûle le torchon confessionnel entre chiites et sunnites, où superpuissances (Etats-Unis, Russie, Chine) et puissances régionales (Iran, Arabie saoudite, Qatar, Turquie, Israël), sans oublier le Hezbollah et les brigades djihadistes en Syrie, jouent une partition géopolitique qui n’a que peu de rapport avec l’impératif moral brandi par les Occidentaux – à savoir protéger les populations civiles contre les armes bannies par le droit international. Frapper la Syrie, même de manière «ciblée», équivaut donc à éteindre un incendie en l’arrosant d’essence. Et dans le sinistre – et un brin surréaliste – climat de veillée d’armes que vit le monde ces derniers jours, c’est l’appel du Pape qui, bien que d’une portée symbolique, aura sonné comme la voix de la raison: «La guerre est toujours une défaite de l’humanité», a-t-il déclaré samedi lors d’une prière pour la Syrie. Au-delà de cette profession de foi, il apparaît évident que la seule solution à même de sortir la nation syrienne de l’engrenage destructeur sera politique. Une démarche concertée, incluant une Russie méfiante, réticente à lâcher son protégé syrien, et un Iran en pleine recomposition politique depuis l’élection d’un «modéré» à la présidence de la République. Avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
Posted on: Mon, 09 Sep 2013 00:39:49 +0000

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