The BIG BANG NOW (Suite) Empruntant la passerelle - TopicsExpress



          

The BIG BANG NOW (Suite) Empruntant la passerelle d’embarquement, j’avais brièvement informé Agnès de la situation, et de l’obligation de m’absenter. Elle posa sur la jeune femme, un regard mi curieux, mi appréciateur. _ Jolie plante exotique, hein ? murmurât-elle alors que Monia, se tenait à distance. Je te connais, Don Juan… Tu as flashé sur ses grands yeux de biche ? _ J’ai surtout le sentiment profond, que tout ça, c’est une belle connerie. On nous fait jouer aux cons ? A ceux jeux, ils seront perdants, nous sommes payés pour. Je l’embarque ! Ce navire pourrait se voir déséquilibré, si un seul… « sélectionné », comme ils les nomment, manquait à l’appel. Je file, le Pacha nous attend. Venez, Monia, suivez le bœuf ! dis-je m’adressant à la jeune femme. Puis à Agnès… Il t’envoie une nouvelle proie. A déguster avec modération, hein ? _ Je suis affamée, après deux mois d’abstinence… S’il est aussi mignon que toi ? Je me demande si les toilettes de cette gare sont propres, dit-elle en riant… Je pris Monia par le coude, haussant les épaules, l’entraînant vers la porte de coupée du navire. _ Elle est… atypique, votre collègue de travail, dit Monia, essayant péniblement de suivre le rythme de mes pas. _ Et encore, elle n’est pas dans ses bons jours. Telle que vous la voyez, elle est instructeur dans un bataillon de plongeurs émérites. Les Marsouins ! Parachutiste, alpiniste, et tireur délite… C’est une femme à épouser quoi ! _ Pourquoi ne pas l’avoir épousée alors ? demanda la jeune femme, en riant. _ Parce qu’elle a tout compris des hommes depuis toute petite, et… qu’elle a par alternance des saisons, une nette préférence à effeuiller les Marguerites… Mais comme l’on dit ? Faute de Grives, on prend des Merles… _ Oh mon Dieu ! s’exclama ma compagne. _ Quoi mon Dieu ? S’il avait su doser les ingrédients, je doute qu’il existerait des êtres à voiles et à vapeur… S’il n’a rien modifié après coup ? Ce n’est autre qu’il trouva cela juste,et bon… _ Oh ! Vous avez de belles métaphores, pour rendre acceptable ce qui parait … anormal ? _ Ma chère amie, je suis militaire depuis 17 ans… Des choses anormales, j’en vis tellement que maintenant, je ne sais même plus, ce qui est normal. Et voulez-vous que je vous dise ? Je m’en fiche ! Je fais le job pour lequel je suis payé, et je ne me préoccupe pas, de la vie privée de ceux qui m’entourent. Je suis un grand démocrate. Vivre et laisser vivre, si toutefois, l’on ne cherche pas à me tuer… Nous venions de pénétrer dans l’ascenseur, et je me battais avec cette foutue clé. Je sentis la main douce et chaude de ma compagne se poser sur la mienne. Tournant la tête, nos yeux s’épousèrent un court instant. J’eus droit à ce merveilleux sourire, que je ne parvenais pas à définir. Naturellement empreint d’une incommensurable tendresse, ou bien, espiègle ? _ Vous permettez ? dit-elle d’une voix légèrement enrouée. Percevais-je une émotion, due au contact de nos mains ? Quel étage ? s’enquit-elle, ses yeux toujours rivés aux miens. _ C’est inscrit sur la plaquette là ? Passerelle… _ Etage 4… Foutue ascenseur ! Il démarra du premier coup sans rechigner. _ C’est un système très… sensible voyez-vous ? Si vous le brusquer, il ne comprend pas, et s’insurge ! Elle tourna ma main toujours emprisonnée dans la sienne, en regardant attentivement la paume. Comme si vous caressiez une plume, vous voyez ? ajoutât-elle, relevant lentement ses yeux souriants. Son index droit longea la paume de ma main. Vous avez… beaucoup de caractère, et une ligne de vie assez longue, bien que mouvementée. La porte de la cabine s’ouvrit. Nous étions face à face, ce qui nous priva de voir les trois officiers qui eux, par contre, nous observaient très attentivement. _ Capitaine Grandval, mapostropha le Commandant, lorsque votre manucure aura fini son travail, daignerez-vous sortir de cet ascenseur, avant qu’il ne vous transporte en fond de cale ? Je devins rouge pivoine ! Quant à Monia, son visage, de radieux, se transforma en bloc de glace, en train de fondre. _ A vos ordres Commandant ! dis-je, sortant rapidement, me mettant au garde à vous, et saluant les trois officiers supérieurs, se retenant visiblement de sourire, m’offrant une moue, assez dubitative. _ Je vois que vous avez entrepris d’amadouer le chat, dit le Commandant… Messieurs, voici le Capitaine Mickaël Grandval, officier de sécurité, très efficace à en juger par sa première prestation, à bord du Santa Maria. Là ? J’eus droit à des sourires francs. _ Commandant en second Didier Bonnivet, se présenta l’un ‘entre eux, qui à première vue n’avait pas franchi le seuil des trente-cinq ans. Il s’avança prestement me serrant la main. J’adorai la marine ! Pas bégueule pour deux sous… _ Contra Amiral Dan Olsen, se présenta l’officier américain, que je saluais respectueusement. _ Commandant Jean Lavigne, de la Frégate Patriote, se présenta le dernier. _ Mademoiselle ! Vous allez vous faire un devoir de nous expliquer, votre présence à bord, dit le Commandant, la prenant paternellement par les épaules, et l’entraînant près de notre petit groupe. Je la vis rougir plus encore. Je volais à son secours illico presto. _ Si vous me le permettez Commandant, je puis vous relater les faits ? _ Elle a donnée sa langue au chat, répondit-il, mi-figue mi-raisin. C’est bon ! Faites votre rapport ! En quelques mots, j’exposais la situation de la jeune femme, de façon, claire, nette et concise, comme l’indique le manuel d’instruction militaire. _ Eh bien ? Voilà ! s’exclama le Commandant, un large sourire éclairant son visage poupon. Une belle histoire d’amour, en pleine apocalypse. Vous êtes professeur de français, au même titre que la jeune femme que vous avez remplacé au pied levé ? _ Oui Commandant ! _ Bon ! Alors ? Où est le problème ? Lorsque nous en aurons fini ici Capitaine, vous escorterez cette jeune femme à l’accueil. Là, un officier du service de renseignements, prendra son identité. Sa carte d’embarquement se verra reconfigurée, ce qui mettra un terme à cet incident. D’autre part, Mademoiselle. Vous irez rejoindre votre cabine, dans le secteur où sont rassemblés les enseignants. Vous serez au nombre de douze. Durant la traversée, vous aurez pour mission d’animer des cours, pour les enfants embarqués sur le Santa Maria. La croisière que nous entreprenons, ce n’est pas encore les grandes vacances. _ Oui Commandant, répondit-elle, un faible sourire aux lèvres. Visiblement la jeune femme était très émue. Je poussais un ouf de soulagement silencieux. Brave homme, pensais-je. Il me fit signe de le suivre jusqu’aux consoles qui dévoilaient d‘un seul coup d’œil, toutes les technologies de pointe, permettant les diverses manœuvres, de cet immense navire. _ Vous avez remarqué les navires au large, Capitaine ? m’interrogea le Commandant, me sortant de ma contemplation admirative. Je levais les yeux, fronçant immédiatement les sourcils. _ Ils… Ils font mouvement ? _ Oui ! Ce qui implique que d’ici deux, au plus tard trois heures, cette passe va devenir un lieu de rassemblement de quelques-uns des plus grands porteurs du monde. Ils se mettent à l’abri … J’ai reçu l’ordre de vider les lieux. Nous allons devoir accélérer le mouvement. _ Mais… De nombreux cars ne sont pas arrivé, et d’autres, sont très certainement sur la route… _ Pas le moins du monde, Capitaine. Nos passagers sont dans la région, disséminés en diverses casernes, depuis plusieurs jours. Nous voulions éviter un plus grand embouteillage de ces quais, en y parquant les nombreux cars chargés de passagers, qui auraient dû attendre leur embarquement en fâcheuse position. Ils étaient tout de même mieux logés dans leurs casernes. Maintenant, nous allons devoir procéder au plus vite. Ils arrivent, et un maximum de ces cars se verront embarqués avec leurs passagers à bord. Ordre a également été donné, de cesser les contrôles en gare maritime. Ils s’effectueront à bord, au fur et à mesure, et bien évidemment, ils se poursuivront, lorsque nous aurons appareillé. Il va y avoir une panique indescriptible, pour l’attribution des cabines… Vous allez organiser un service d’ordre. Les passagers seront dirigés vers les trois grands restaurants, les terrasses des secondes classes, la poupe et, la proue du navire, où se situent les piscines. Il vous faudra du renfort, pour les contrôles qui seront effectués des trois points d’accueils. Des pistolets détecteurs de cartes, vous seront distribués en supplément, par le service de renseignements. Personne ne devra stationner dans les escaliers de service, ni dans les coursives. Mettez autant de vos hommes en faction, afin que les points de circulation demeurent libres. Et bien évidemment, personne dans les garages… Vous avez tout noté en mémoire ? _ Oui Commandant ! _ Vous avez bien évidemment … compris qui étaient en majeure partie, ces gens que nous allons conduire vers une destination lointaine ? _ Bien évidemment Commandant ! _ Bien ! Du tact et, du doigté… _ Et… Ces gens de… moindre importance, demandais-je, fixant mon regard sur la jeune femme esseulée dans un coin, les mains croisées sur son ventre, le regard perdu vers les toitures de la ville proche. Lentement comme interpellée par mon regard, ses yeux vinrent encore une fois épouser les miens. Je lui adressais un sourire que je voulus rassurant. Le siens illumina plus encore ce vaste espace pourtant bien éclairé d‘une lumière naturelle, tout en réchauffant mon cœur, je ne sus sur l’instant en comprendre la raison. _ Je viens de vous dire, du tact et du doigté, Capitaine. Le… conseil s’applique pour l’ensemble des passagers. Il est… 10 : 10. Le bal commence dans une heure. A 14 :00, nous devrons vider les lieux. Autrement dit ? Appareiller ! Les gars de la marine marchande, s’occuperont de l’embarquement des véhicules, ils ont l’habitude. Ce sera assez vite réglé… Bien ! Accompagnez donc cette jeune femme à l’accueil et… branle-bas de combat. Je reculais de trois pas réglementaires, saluant le Commandant, ainsi que les officiers présent, avant de prendre cette tendre Monia par son coude, et de la convier en silence de me suivre. _ Cela devient une habitude non, que vous me tiriez ainsi, comme si vous craigniez de m’oublier en route. Vous avez une sacrée poigne dans les doigts, je vais avoir vos empreintes en forme d’hématomes, sur les bras, feignit-elle de se plaindre. _ Hum ! Veuillez m’excuser, et demander poliment à cet ascenseur, s’il veut bien nous déposer au Desk 3A… Pour le moins, avais-je le don de la faire rire. Il est dit que faire rire une femme, c’est en grande partie gagner son cœur. Était-ce là mon intention ? J’en étais à me le demander, lorsque cette réplique d’hélicoptère, au décollage et à l’atterrissage sans souplesse, nous libéra enfin de sa cage capitonnée…
Posted on: Fri, 01 Nov 2013 03:33:25 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015