The Rime of the Ancient Mariner de Samuel Taylor Coleridge - TopicsExpress



          

The Rime of the Ancient Mariner de Samuel Taylor Coleridge illustré par Gustave Doré (1876) « Ni sombre ni rouge, mais comme le front même de Dieu, le glorieux soleil reparut à l’horizon. Alors tout le monde assura que j’avais tué l’oiseau qui amenait le brouillard et la brume. "C’est bien, disait-on, de tuer tous ces oiseaux qui amènent le brouillard et la brume." Le bon vent soufflait, la blanche écume volait, et le navire libre formait un long sillage derrière lui. Nous étions les premiers qui eussent navigué dans cette mer silencieuse. Soudain la brise tomba, les voiles tombèrent avec elle. Alors notre état fut aussi triste que possible. Nos paroles seules rompaient le silence de la mer. Dans un ciel chaud et tout d’airain, le soleil apparaissait comme ensanglanté, et planait, à l’heure de midi, juste au-dessus des mâts, pas plus large que la lune. Durant bien des jours nous demeurâmes là, sans brise ni mouvement, tels qu’un vaisseau peint sur une mer en peinture. L’eau, l’eau était partout, et toutes les planches du bord se rétrécissaient. L’eau, l’eau était partout, et nous n’avions pas une goutte d’eau à boire. La mer se putréfia, ô Christ ! qui jamais l’aurait cru ? des choses visqueuses serpentaient sur une mer visqueuse. Autour de nous, en cercle et en troupe, dansaient, à la nuit, des feux de mort. L’eau, comme l’huile d’une lampe de sorcière, était verte, bleue et blanche. (...) Adieu, adieu ! mais je te dis ceci, garçon de noce ! il prie bien, celui qui aime bien tout à la fois hommes, oiseaux et bêtes. Il prie le mieux, celui qui aime le mieux toutes choses, grandes et petites, car le cher Dieu, qui nous aime, les fit toutes et les aime toutes. Sur ce, le marin à l’œil brillant et à la barbe blanchie par l’âge s’éloigne. Le garçon de noce quitte à son tour la porte du marié. Il s’en alla comme un homme étourdi et qui a perdu le sens. Le lendemain matin, il se leva plus triste, mais plus sage. » La Complainte du Vieux Marin de Samuel Taylor Coleridge, 1798 Traduction de Auguste Barbier, 1877
Posted on: Thu, 01 Aug 2013 13:43:43 +0000

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