Tizi Ouzou : le troc dans l’immobilier, ce nouveau - TopicsExpress



          

Tizi Ouzou : le troc dans l’immobilier, ce nouveau business Créé le dimanche 3 mars 2013 18:16 Le troc est, selon tous les dictionnaires de la langue de Voltaire, un échange de produits sans contrepartie d’argent. Ce mot est, aujourd’hui quotidiennement, employé à tort ou à raison dans les transactions immobilières juteuses dont recèle la côte de Kabylie. En effet, ce procédé nouveau s’est imposé dans un domaine où l’argent jadis coulait à flot. Le domaine immobilier à Tizi Ouzou est le plus rentable. Les Agences immobilières, et ce depuis les années 90, fleurissent comme des champignons. Des centaines essaiment la wilaya. Les terrains se vendent à prix d’or. La côte de la Kabylie longue de ses 85 km bordant une mer aux eaux cristallines. Un paysage sauvage sublime, qui au fil des années, se défigure car envahi par le ciment et les constructions anarchiques. Le littoral est resté totalement vierge jusqu’aux années 1980. Les villages se nichaient au sommet des collines environnantes, et ce pour des raisons évidentes de défense contre tout envahisseur et ce depuis des siècles. Les habitants donc, propriétaires de dizaines d’hectares sur la côte, se contentaient de les cultiver. Champs de pommes de terre, de légumes frais ou secs selon les saisons, arbres fruitiers, particulièrement les figuiers, étaient les seul habitants de ces immenses terrains qu’effleure la Méditerranée. A partir de 1980, certains riches Algérois, qui venaient passer leurs vacances sur les plages propres et vierges de la côte, flairèrent la bonne affaire. Ce sont eux les précurseurs du boum immobilier côtier qui verra quelques années plus tard des milliards de centimes changer de mains. Les premiers pionniers algérois achetèrent des lopins de terre pour presque rien aux pauvres villageois. Ces derniers, ne sachant rien de la question immobilière, se mordront les doigts quelques années plus tard. En effet, un terrain vendu à 15 millions de centimes en 1984 est revendu à 4 milliards, 12 années plus tard. Les villageois dans le dénuement le plus total, bradèrent pour ainsi dire leurs lopins côtiers qui verront surgirent de splendides villas avec piscines et caméras de surveillance. Des Agences immobilières pousseront comme par miracle dans la région. Les habitants harcelés quotidiennement à coups d’offres d’achat à qui mieux mieux. Le mètre carré se vendit à 5 million de centimes et plus. Le commerce immobilier prospéra ainsi jusqu’aux années 2000, et disparut presque achevé par un nouveau business…le troc. Ce seront les descendants des villageois « dépouillés » qui se chargèrent de sauver les meubles. Jeunes et instruits, ils interdisaient à leurs parents toute vente de terrain en installant un système nouveau qui consiste à dégager une parcelle et de faire appel à un riche homme d’affaires pour une construction en partenariat 50/50. Le riche financera alors à 100% une construction de 4 ou 5 étages sur le terrain offert par le villageois, et tous les deux se partagerons l’immeuble avec acte notarial à l’appui. La bonne affaire pour les deux partenaires. Le riche s’offrant une assiette constructible sans la payer, le villageois s’offrant la moitié d’un immeuble sans le construire ! Et vlan !...sur la tête des Agences immobilières. Celles-ci furent touchées dans leurs fondements. En effet, elles furent dans l’impossibilité de profiter de quoi que ce soit dans ce système de troc. Le propriétaire terrien n’a pas à passer par une agence pour faire son affaire puisqu’il discutera directement avec un riche constructeur. Seuls les notaires bénéficieront avec les services des impôts de ces transactions. Ce système est aujourd’hui si généralisé qu’il commence à s’installer même dans la Kabylie profonde, à l’intérieur des grandes villes notamment. Ferhat Tizguine
Posted on: Sun, 21 Jul 2013 12:10:35 +0000

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