Trop beau : A chacun son histoire : Mon mari dérange Paris. C’est donc après une heure de route que je retrouve Nawel dans son appartement. Un moment de calme propice à la confidence. A chacun sa vie, à chacun son bonheur, voici l’histoire d’une femme épanouie… Salam ‘alayki, tout d’abord merci de m’avoir accueillie. Raconte-moi ton histoire, qu’est-ce qui te perturbe aujourd’hui? Wa alayki salam, c’est avec un grand plaisir que je me confie à toi. Et si mon histoire peut aider ou contribuer à quelque chose, même minime je serais ravie. J’ai bientôt 24 ans, d’origine algérienne. Mariée et comblée. J’ai épousé un homme dans le dîne (pratiquant) qui tente de ressembler à notre prophète, sincère et attachant. Jusque là, tout va bien (rires). Sauf que je partage mon mari avec deux autres épouses, je suis mariée à un polygame et mon bonheur dérange donc. Qui aurait cru qu’un jour je m’unirai à un polygame ? J’ai toujours eu une grande estime pour ces femmes mariées au même homme mais je n’ai jamais envié leur place. Trop soucieuse et trop jalouse, je me suis toujours dit qu’il faudrait beaucoup de patience et une forte foi pour accepter et vivre ce genre d’union. Et moi-même j’avais des préjugés. Comment les choses se sont-elles déroulées? D’une simple lettre, ma vie a basculé. Un matin je me suis rendue à une librairie qui se situe à 10 min de chez moi, un frère d’une trentaine d’années me remet une lettre. Surprise et gênée, je baisse la tête pour l’ouvrir. En l’espace de quelques secondes je relève la tête et piouf plus personne (rires). Alors je me suis empressée de rentrer chez moi pour la lire paisiblement. A mon étonnement, je découvre une lettre remplie de belles invocations qui me sont destinées et puis à la fin le frère en question décrivait sa vie, et plus surprenant encore, ses deux épouses avaient laissé un petit mot. Et avant même de me fier au frère, j’ai tout de suite été conquise par ces deux soeurs, si complices et si unies. Et le lendemain j’ai été les voir, et de fil en aiguille me voilà aujourd’hui mariée à cet homme et ce depuis 5 mois. Le plus dur pour moi ce sont les regards malveillants. Quand des soeurs musulmanes me disent « tu as gâché ta vie », ou qu’elles me lancent « ça existe encore ça?! » Ça m’affecte beaucoup. Une chose qu’Allah a autorisé, il ne faut pas la critiquer. Mais quand on aime quelqu’un, c’est effrayant comme on pense peu aux autres, alors j’ai fait abstraction de tout. Je sais et je ressens que cet homme m’est profitable, ainsi que ses deux épouses. Evidemment que le quotidien n’est pas toujours simple; je pense à lui quand il me manque, quand on est au téléphone, quand il est au travail, en regardant la télé, quand il est avec l’une d’entre elles, et doublement en mangeant mes chocolats seule (rires). Tout ce qui vaut la peine demande un effort. Toute épreuve cache un bien. Chacune d’entre nous a sa propre maison, on se retrouve quand on veut. Et ça me convient parfaitement. Quand on épouse un homme, on épouse aussi sa famille, alors elles font partie de ma famille désormais et ne sont nullement mes rivales. Parfois, ce que l’on désire le plus au monde ne se produit pas, et parfois les choses auxquelles on ne se serait jamais attendu arrivent. Ainsi est le destin, ce qu’Allah décrète nul ne peut le changer. On rencontre des milliers de gens et aucun d’eux nous touche et tout à coup, on rencontre une personne et notre vie est changée, pour toujours. Les gens pensent qu’en tant que femme d’un barbu et en plus de ça polygame, mon quotidien est triste, que je suis enfermée à la maison, que mon mari est impulsif et autoritaire… Du tout ! On rit et on partage tout ensemble. Le semaine dernière, (mon mari est un sportif) il avait perdu une course, il était un peu triste sur le coup. Dimanche dernier, tôt le matin avec les deux soeurs on avait organisé une course juste entre nous avec lui, pour lui redonner confiance et plaisanter. Et tu sais quoi , il avait encore perdu, j’ai gagné (rires). Ce sont des petits moments comme ça qui nous unissent. Il faut aller au-delà des préjugés et des apparences. Et si c’était à refaire, je le referais. Qu’Allah vous préserve, qu’Il te donne la patience et te comble de Ses bienfaits. Qu’est-ce que je peux te souhaiter ? Qu’Allah te bénisse, ce que tu peux me souhaiter ? Avoir une belle et bonne descendance. Que l’enfant que je porte ait une vie paisible et heureuse, que son coeur soit toujours bercé par la foi. Et qu’Allah nous guide toi comme moi et nous accepte dans Son vaste paradis.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 01:24:48 +0000
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