Turquie : nouvelle vague de licenciements de journalistes - TopicsExpress



          

Turquie : nouvelle vague de licenciements de journalistes critiques Le 23 juillet 2013, le célèbre journaliste turc Yavuz Baydar est congédié par le quotidien conservateur Sabah, où il occupait depuis de nombreuses années la fonction de médiateur. Le journal a refusé de publier ses deux derniers billets. Le nom de Yavuz Baydar s’ajoute ainsi à la longue liste des journalistes de premier plan licenciés ou poussés à la démission, ces dernières années, dans les principaux médias turcs. Il n’est pas le dernier: le 1er août, le célèbre chroniqueur du quotidien libéral Milliyet, Can Dündar, est remercié à son tour, deux jours après son rédacteur en chef Derya Sazak. WeFightCensorship présente ici la première chronique de Yavuz Baydar censurée par Sabah, intitulée “Brasses dangereuses dans une eau tourbillonnante”. Le journaliste y dénonce la diabolisation des médias étrangers par une partie de la presse turque, consécutive à la répression du mouvement de protestation “Occupy Gezi”, et appelle à l’apaisement et à la solidarité entre journalistes. Envoyé à la rédaction de Sabah le 24 juin 2013, ce billet n’est jamais paru. En lieu et place, le rédacteur en chef du journal, Erdal Safak, publie un éditorial cinglant à l’égard de Yavuz Baydar. Affecté, le journaliste se met en congés quelques jours et publie dans le New York Times, le 19 juillet, une tribune dénonçant la responsabilité des patrons de presse dans l’autocensure répandue en Turquie. A son retour, quelques jours plus tard, il propose à la publication un autre billet sur les relations entre médiateur et rédacteur en chef. Billet qui, lui non plus, n’est jamais paru. Gezi, révélateur de l’autocensure à la turque Les manifestations du parc Gezi, apparues fin mai 2013 pour défendre l’existence de ce parc municipal d’Istanbul menacé de démolition, se sont rapidement transformées en un mouvement de protestation national contre les pratiques autoritaires du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. A ce mouvement inédit par son ampleur et sa capacité à transcender les profonds clivages de la société turque, les autorités ont répondu par la répression et la criminalisation. Les professionnels des médias, parfois pris à partie par les manifestants, ont fait l’objet de brutalisations et d’interpellations systématiques de la part des forces de l’ordre. Journalistes critiques et utilisateurs des réseaux sociaux ont été présentés comme les chevaux de Troie d’un complot international destiné à mettre à bas le gouvernement.
Posted on: Thu, 15 Aug 2013 07:19:06 +0000

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