Un cheval de Troie nommé M 23 Il y a quelques semaines le - TopicsExpress



          

Un cheval de Troie nommé M 23 Il y a quelques semaines le Sénégal a vécu un évènement politique exceptionnel diversement apprécié mais unanimement salué comme la manifestation tangible du dynamisme et de la vigueur de notre démocratie. Riche en mobilisations de tous bords, en échanges parfois, malheureusement et il faut le stigmatiser, musclés et agressifs, cette journée du 23 juin 2011 aura surtout été riche en enseignements. Il faut, cependant et d’abord, dire le soulagement partagé par chaque sénégalais conscient et jaloux de l’exception que représente notre pays dans sa capacité à préserver la paix et le respect de l’autre, soubassements et moteurs de l’Etat de droit. De même et ensuite, il est important de déplorer en le soulignant, les violences et brutalités, de quelque bord quelles soient, en appelant vivement à l’apaisement ceux qui en sont les auteurs et ceux qui, sous la dictée de la vindicte, seraient tentés de les imiter. Enfin, il faut se réjouir de la diversité et de l’efficacité de nos soupapes religieuses et sociales, promptes à agir, en bien, sur nos émotions et nos poussées fiévreuses, pour appeler les belligérants d’un jour à la raison et à la concorde nationale. Le Sénégal qui a existé et existera bien après nos clivages politiques et nos querelles de chapelle mais aussi et surtout le sénégalais, homme de dialogue et de consensus donc démocrate par essence, méritent d’être pris en compte dans chacun de nos projets, dans chacune de nos entreprises politiques. En Afrique, une opposition d’idées entre le peuple et l’exécutif vire très souvent à l’affrontement sanglant; or, nous avons vu un exécutif et un peuple sénégalais responsables éviter l’irréparable à notre pays ce 23 juin 2011. Depuis lors, le M23, attelage hétéroclite de politiciens sans courage, est né espérant faire de son évènement éponyme la cause et la conséquence de son existence et croyant naïvement tirer le plus grand profit de ce cheval de Troie. Depuis lors, la spontanéité et la ferveur populaire qui avaient surpris et portées victorieusement le combat du 23 juin se sont diluées entre les mains d’experts de la récupération qui pensent dorer la pilule en enrobant leurs ambitions personnelles de pseudo combats en faveur du peuple. Le peuple, contrairement aux souhaits et analyses des experts en récupération, n’a marché, revendiqué et obtenu gain de cause, sous la houlette ou pour le compte d’aucun parti ni coalition. Il a choisi de se ranger derrière la République et sa Constitution. C’est clair. Comment, dès lors, comprendre et accepter le revirement de cette nouvelle instance qui exige, envers et contre tout principe constitutionnel et même le bon sens, que le Président de la République renonce à sa candidature. Plus grave encore, le M23 fixe au Président de la République un ultimatum au-delà duquel toute attitude contraire à ses vœux et, plus loin, à ses intérêts plongerait le pays dans l’instabilité. Si l’impopularité et l’échec du Président Abdoulaye WADE sont si patents que prétendus pourquoi a-t-on si peur de l’affronter devant le seul tribunal capable de l’éconduire ou de le reconduire à savoir le peuple ? Qui connait la ténacité et l’âpreté de celui-ci au combat sait que le seul moyen de s’assurer qu’il sera candidat c’est de mesurer son courage à l’aune d’un ultimatum. S’y ajoute que les divergences de points de vue et d’arguments entre les différents constitutionnalistes à s’être exprimer sur la question de la candidature rendent nécessaire et incontournable le recours à l’avis du Conseil Constitutionnel. En effet, si la saisine du juge suffit à rendre légitime son intervention, la controverse qui a opposé et qui oppose encore les avis juridiques de plusieurs experts réputés et respectés sur une seule question de droit, rend cette intervention salutaire. Mais il faut accepter que la mission du juge consiste justement à choisir, entre plusieurs arguments structurés par leurs auteurs pour dire valablement le droit, celui qui tout en emportant sa conviction permet de traduire le sens véritable du point de droit disputé. Telle est le rôle et la responsabilité du juge, qui renferment aussi le pouvoir qui lui est reconnu de dire le droit avec seule la loi comme guide et limite. Le Conseil Constitutionnel, malgré le rang que lui confère la noblesse de sa mission, n’a ni les moyens ni le pouvoir de rendre une décision sans la motiver ou encore de motiver une décision en violant la Loi. Par conséquent, désavouer le Conseil Constitutionnel et interdire l’accès à son recours s’inscrivent en marge de la légalité et justifieront toutes les mesures dont l’Etat se donnera les moyens pour que force reste à la légalité. Il en va de même pour tous ceux qui s’agitent et prétendent défendre la démocratie vertueuse alors qu’ils cherchent à intimider quiconque aura la prétention ou l’outrecuidance de rendre une décision contraire à la sentence qu’ils semblent avoir déjà rendu sur une question qui brille par la discordance qu’elle suscite auprès des spécialistes. La récente incursion-invasion faite par la coalition Benno Siggil Sénégal au domicile du Président du Conseil Constitutionnel dont les responsabilités professionnelles n’altèrent en rien ses droits de citoyen, traduisent à suffisance la logique de la terreur choisie par ces envahisseurs qui méprisent les règles élémentaires de civilité et de responsabilité. Laisser faire et minimiser ces dérives seront le plus mauvais service qui pourrait être rendu à notre pays. Toutes les candidatures seront appréciées et sanctionnées par le Conseil Constitutionnel et ceux qui voudront enlever à cette juridiction ce droit s’attaqueront à la République et à ses Institutions. En effet, l’absence d’envergure ou la carrure rachitique des adversaires du candidat Abdoulaye WADE ne sauraient fermer les portes du Conseil Constitutionnel et lui interdire sa mission. Notre démocratie, reconnue à travers le monde et vécue quotidiennement par les sénégalais ne sera ni mutilée ni amputée pour des raisons politiciennes. Au contraire, elle sera défendue et préservée de toute pollution politicienne puisque les hommes font et dirigent les institutions dans le respect de leur légitimité et des pouvoirs qui leur sont conférés. Affrontez votre adversaire, si sa candidature est reçue, et battez-le par les urnes ou mettez vous hors les frontières de la loi. Il faut espérer que la raison l’emporte sur l’émotion de ces marchands de terreur qui n’ont, il est vrai, pas beaucoup brillé par leur clairvoyance à chaque fois que leur analyse et choix politiques ont été requis. D’abord sur la question ivoirienne, l’on a vu la position du leader du Parti Socialiste entérinant les dérives d’un Conseil Constitutionnel (encore cette juridiction) et félicitant un candidat aux bans de l’opinion international et de l’ONU. On sait ce qu’il est advenu depuis lors de son soutien. Ensuite sur la question libyenne, ils ont voué aux gémonies la prise de position du Président Abdoulaye WADE alors que les affrontements entre ce peuple frère et son armée se soldaient par des pertes en vies humaines. On sait ce qu’il est advenu depuis lors de leurs critiques et récriminations. Enfin, chez nous, ils ont vu le Président Abdoulaye WADE suivre la volonté du peuple le 23 juin évitant à notre pays de figurer dans la rubrique africaine déjà bien fournie des bavures et excès de violences pour réprimer les divergences politiques. On sait ce qu’il est advenu du mouvement crée sur les cendres de cette manifestation du 23 juin. En face de ces hommes politiques sans courage qui se repaissent du combat et du discours des jeunes faute d’idées, il y a le candidat Abdoulaye WADE dont la perspicacité et la lucidité placent notre pays dans le sens de la marche inexorable du monde vers la démocratie et la paix. Les rideaux viennent de retomber sur l’Assemblée Générale des Nations-Unis rendez-vous exceptionnel de tous les Etats du monde et marquée par la question israélo-palestinienne. Il est quand même remarquable de constater que le Président de la République a reçu le Chef de l’Autorité Palestinienne M. Mahmoud ABBAS et a également été invité par le Congrès Américain Juif dans ce contexte difficile et malgré les calendriers surchargés de ces deux parties. Est-il un seul critère de puissance économique, militaire ou stratégique qui puisse, au-delà de la respectabilité du Sénégal incarnée par le Président Abdoulaye WADE, justifier cette place privilégiée que les grandes nations occidentales ou orientales peinent à obtenir ? Assurément non ! Après, il est de bonne guerre de contrebalancer ces succès éclatants par des tentatives de sabotage laissant croire que le rayonnement international du Sénégal est usurpé. Nous ne courrons jamais le risque de laisser le pays entre les mains d’hommes politiques sans génie, sans courage et sans envergure car notre première matière première reste la ressource humaine et la qualité exceptionnelle de nos leaders. La sagesse dont ils ont su faire montre, à chaque foi que de besoin, n’a d’égale que la fermeté dont ils sont capables lorsque la stabilité et le fonctionnement de nos Institutions sont menacés. Aucune entité portée ou escortée par une société civile ou une instance des droits de l’homme marquée par son appartenance politique et son appétence pour l’exercice du pouvoir ne kidnappera le jeu démocratique au Sénégal. Ce sera ouvrir la porte et souhaiter la bienvenue à chaque groupuscule, quelle que soit sa motivation réelle, désireux de se substituer aux Institutions ou de bloquer leur fonctionnement, de sévir. J’ai encore la faiblesse de penser que les leaders de l’opposition ont quand même perçu que la démocratie cesse d’être républicaine à partir du moment où ils croient avoir le droit, à la fois, d’interdire la candidature d’un adversaire politique et de dicter au juge constitutionnel la conduite à tenir, sinon… Il est encore temps de recouvrer la raison afin de préserver ce que nous avons construit de haute lutte au lieu de jouer à se faire peur. Nous, comme nos ainés, n’avons jamais ouvert la boite de Pandore, perspective est effrayante à plus d’un titre et dont chaque sénégalais conscient devrait avoir peur. Ne nous y attelons pas car toute démarche qui tenterait de faire bon marché de ce précepte chevauchera et franchira inexorablement l’invisible ligne continue qui sert de lisière à la Démocratie et qui fonde la République. . Samuel A. SARR Wadiste éternel Dakar le 12 oct. 2011
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 07:21:52 +0000

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