Un point qui échappe à la majorité d’entre nous qui ne - TopicsExpress



          

Un point qui échappe à la majorité d’entre nous qui ne manquons généralement pas de réduire notre compréhension de la spiritualité à son expression religieuse extérieure, est que chacun a la possibilité de cheminer, c’est-à-dire d’évoluer, de progresser à partir de sa situation, sur la voie de l’Eveil qui consiste à reconquérir notre liberté originelle mise à mal par le règne d’un ego lourd d’exigences au centre de notre esprit. Tous sommes porteurs de ce potentiel moyennant l’emploi des pratiques spirituelles adaptées à chacun en fonction de ses aptitudes envers l’une ou l’autre des quatre formes existantes – lire « les yogas pratiques » de Swami Vivekananda. Ceci indépendamment de la tradition religieuse à laquelle on s’en remettra pour cela, simple véhicule formel de cette spiritualité fondamentale, universelle et commune à toutes les grandes traditions – lire « Philosophia perennis » de Aldous Huxley. La tentation est grande quand on cherche à établir la dimension spirituelle reconnaissable à l’Expérience d’unité psychotique, de l’accentuer en se saisissant d’une qualité à son endroit au risque de conférer supériorité alors ou simple légitimité à ces cas de folie spécifiques ; ou à l’inverse, de les écarter d’une égalité d’avec tous en laquelle ils résultent pourtant bien par le fond, une fois dégagées les différences de surface entre ce potentiel issu de l’expérience, et celui dont on est tous naturellement dotés. L’Egalité entre tous prévaut en effet en réalité… Le problème posé par cette recherche semble donc exister sous 2 faces : - du côté de ces fous eux-mêmes bien sûr, dont on peut comprendre qu’ils soient tentés de suppléer au sentiment d’infériorité que leur renvoie la société (de façon tacite ou inconsciente mais qu’ils ne manquent cependant pas de ressentir) en y opposant la supériorité spirituelle de cette seule « dimension » de l’expérience - trompeuse il est vrai quand elle peut être prise pour une « qualité » n’étant qu’en devenir à ce stade et qu’elle résulte en un plus grand défaut en attendant - toute aussi illusoire en réalité ; - mais du côté de la société des bien-pensants et autres prétendus sains d’esprit aussi : soit de nous tous qui ne sommes pas davantage délivrés d’une conception dualiste de notre rapport aux autres, impliquant un besoin pas forcément reconnu (inconscient) d’affirmer sa valeur ou de conforter sa propre existence au détriment d’autrui. Car dans quelle mesure, réfléchissons-y, ne serait-il pas effectivement inconfortable pour cet ordre établi socialement d’envisager la possibilité d’une qualité de « sagesse » du côté des fous, au dépend desquels on tire implicitement notre légitimité ou seule valeur référentielle ?!... Les citations ne manquent pas pour illustrer le dysfonctionnement de tous ceux qu’on qualifie de « normaux » tout en les (tout en nous sachant tous) au moins névrosés… Cette névrose là n’est pas forcément reconnue « pathologique » quand elle ne semble pas causer de désordre dans la société. Je la crois pour ma part consister en la prétention en une « normalité » qui oblige à se cacher à soi-même tout ce qui y manque pour rejoindre (ou équivaloir à) la seule Normalité reconnaissable aux maîtres et aux saints, incarnant le seul digne exemple référentiel de leur absence de tout dysfonctionnement tant névrotique que psychotique.
Posted on: Mon, 21 Oct 2013 22:10:14 +0000

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