Un printemps Algérien Il y a quatre ans quand - TopicsExpress



          

Un printemps Algérien Il y a quatre ans quand l’Algérie s’est qualifiée pour la troisième fois au mondial, j’étais très content et j‘ai fais sortir cette joie que je ressentais. même si je savais pertinemment que quelque chose manquait. beaucoup de choses même. Mais cette nuit, quatre ans plus tard -quatre ans, ça passe vite mais il s’est passé beaucoup de choses en quatre ans- l’Algérie s’est qualifiée pour la quatrième fois pour le mondial. Mais cette fois, même si tout au long des 90 minutes de la rencontre mon cœur battait la chamade, et je réagissais à chaque action d’un joueur algérien, à chaque tir, à chaque balle arrêtée par le gardien algérien…, au coup de sifflet final j’étais là, debout devant l’écran géant, figé, sans voix, je regardais ces images qui montraient des supporters chanter, danser, sauter, pendant que moi je restais là juste content pour la qualification. Un moment après je me suis penché vers mon ami Ali et je lui ai murmurait à l’oreille : « félicitation pour la qualification…mais c’est injuste qu’un pays comme le notre subisse ce sort…c’est injuste ». Car je suis persuadé que cette qualification ouvrira grandes les portes d’un quatrième mandat à bouteflika. Parce qu’elle constituera l’arbre qui va cacher la forêt de nos échecs, non seulement dans le domaine du sport mais dans tous les domaines, pendant cinquante et une années d’indépendance. J’étais là au beau milieu d’une foule qui chantait et dansait.qui manifestait sa joie. Mais pour moi cette joie n’en était pas une ou du moins n’était pas complète, car elle le serait si ce n’était pas pour une rencontre de football.si elle n’était pas pour un but inscrit par un joueur qui ne connait de l’Algérie que le nom, Un pays dont il ne connait ni la langue ni la culture, encore moins l’histoire. Si elle n’intervenait pas à la veille d’une élection présidentielle totalement verrouillée et dont le sort est, dit-on, déjà scellé, si, si,… À la sortie du stade du premier novembre de Tizi-Ouzou où nous avions suivi le match, nous avons décidé d’aller faire un tour dans la ville. Quelques mètres plus loin, en passant devant l’hôpital j’ai vu cette plaque accrochée au mur, à la mémoire du Chahid Nedir Mohammed tombé au champ d’honneur, dont ledit hôpital porte le nom. Là, au milieu d’algériennes et d’algériens de tout âge, sortis dans la rue manifester leur joie pour une qualification au mondial alors que le pays va droit dans le mur, j’ai eu à mesurer à quel point nous avons trahi nos valeureux martyrs, trahi les principes de novembre et de la Soummam…trahi l’Algérie. Un instant après, je vis cette image assez remarquable d’un petit garçon vêtu aux couleurs nationales et qui tenait dans sa main un drapeau. Un petit garçon qui ignore que son avenir est, malheureusement, hypothéqué, incertain, estompé… En arrivant à la place du musée de la ville, pendant que nos amis dansaient Ali se retourna vers moi et me dit : « je ne ressens rien de cette joie et de cette envie de danser. Est-ce normal ? » Je lui ai répondu : « oui », pour les raisons que j’ai citées plus haut. Nous avons fait demi-tour et nous sommes rentrés sous une pluie qui annonce l’hiver rude, mais qui sera, j’espère, suivi d’un printemps pas arabe, mais Algérien…
Posted on: Wed, 20 Nov 2013 02:01:02 +0000

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