Une porte claque et une fenêtre s’ouvre, tel serait le dessein, - TopicsExpress



          

Une porte claque et une fenêtre s’ouvre, tel serait le dessein, mais lequel pour moi ? Telle la feuille détachée de l’arbre, je virevolte au gré de ces souffles qui ne sont pas les miens, mais sur lesquels, j’emprunte, quelques temps, un pleur qui glisse sur une joue ou un revers qui rougit la joue. Je me sépare de ces carcasses – autant d’empreintes qui me traversent, moi l’esprit sans âme et toujours, toujours enfermé. Pourtant, cette colère qui me servait de moteur finit par s’estomper et ce que je prenais pour vivant, n’était en fait que ces aires de repos où tout se trouve sauf ce temps nécessaire pour récupérer, à regarder le flot des voitures, s’isolant dans la multitude. Un jour, une main tendue et je mesurais l’importance de l’effort à fournir pour que ces mots deviennent ces phrases où uniques guides, toujours devant moi sans pour autant vouloir les dépasser, les vers du plus grand des poètes, la prose du plus grand des raconteurs de souvenirs, celle encore du plus vivant des écrivains, ou bien encore la froidure affichée des mots cachés sous la chaleur du soleil du sud, oui chère lectrice, ils sont mes lumières qui me guident dans cette pénombre qui ne m’a jamais vraiment quittée. Ne suis-je pas une ombre, moi-même ? Je voulais juste m’endormir et rêver quelques temps avant que ce sommeil si fuyant ne m’embarrasse de ma propre réalité. Si les rêves sont si banals, n’est-ce pas pour que la Réalité puisse se vivre telle qu’elle est et pas autrement ? On les croit pourvoyeurs d’idées d’avant la garde – cette éclaireur qui avertit la colonne que tout peut aller bien… ou alerter que tout va aller mal. Mon écriture – seul véritable bien – ne cesse de s’auto enfanter et les mots ne cessent d’aller au-devant de ce quelque chose qui n’existe pas encore. Croire en mon autofiction est une erreur et croire en mes histoires romancées, encore plus. Rien n’est vrai, tout n’est que l’apparat des reflets que cette colocataire veut bien laisser apparaitre. Tout n’est qu’une savante dose de mélange, une ligne mouvante entre Réalité et Rêve, tiens-le toi pour le lire, chère lectrice. Tel quel, tel tu lis ces mots, ces milliers de mots qui ne cessent de se dégueuler, engendrant d’autres mots et je ne suis que le prisonnier et jaloux, je t’ai prise au piège, à ton tour, te demandant où je veux en venir alors que je n’ai fait qu’emprunter des milliers de chemins de traverses, voulant à tous les prix quitter ces autoroutes formelles qui ne guident que le troupeau là où il lui est demandé de boire, manger et baiser à la bonne volonté du gardien. Et à force, tu le vois aussi, je me suis égaré sans me sentir perdu pour autant. Est-on perdu alors que c’est le vent qui mène notre direction ? Extrait Big Bang Renouveau
Posted on: Thu, 17 Oct 2013 17:39:55 +0000

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