V — DISCUSSION DE TROIS ARGUMENTS DES CHRETIENS (2) Connaissant - TopicsExpress



          

V — DISCUSSION DE TROIS ARGUMENTS DES CHRETIENS (2) Connaissant s’en dégage nécessairement. A supposer toujours que le mot “Parole” désigne l’essence douée d’un attribut, en tant qu’elle est essence. Si l’on objecte que cette appellation (la Parole) est réservée à l’Essence divine, on répond alors que l’application qui en est faite à Hadrat Î’sa est par manière de métaphore. En effet, dans le cas, il y a participation certaine à la signification du terme et cela constitue l’un des principaux titres pour justifier l’emploi métaphorique. On ne peut, non plus, repousser cette interprétation sous prétexte qu’elle s’oppose au sens littéral, car une métaphore n’a précisément d’autre but que de détourner le discours de son sens apparent, en raison d’une indication qui ne permet pas de le maintenir dans son acception propre. Si l’on disait: cette interprétation ne serait acceptable que si vraiment le discours restait cohérent surtout quand il s’agit des paroles de Dieu. Nous répondons: ce qui est raisonnable lorsqu’on juge qu’une expression ne peut être maintenue dans son sens propre, c’est de recourir à l’interprétation métaphorique. Or, si l’interprétation, en détournant le mot de son sens littéral, comme nous l’avons dit, réussit à lui donner un sens plausible, il ne reste alors au partisan du sens littéral aucune excuse pour refuser ce qui est raisonnable et pour repousser une possibilité d’interprétation métaphorique. Nous allons montrer maintenant qu’aucune incohérence n’est introduite dans le discours par les expressions de ce passage et comment on peut les entendre dans un sens admissible, suivant l’interprétation que nous en avons déjà donnée. Nous disons donc: Il est établi que la Vérité est ce qui éclaire de sa lumière tout homme qui vient et fait tomber pour lui le voile de toute chose cachée. C’est ce qu’indique le passage suivant: “Afin de porter témoignage à la Lumière qui est la Lumière de Vérité, qui éclaire tout homme”. Quant à ses paroles: “Et il était dans le monde”; cela peut qualifier la Lumière, aussi bien que la Vérité, car qu’Allah soit guide de Vérité, qu’IL manifeste toute chose cachée, qu’IL écarte le voile de toute obscurité, voilà qui est manifeste et constant dans le - 53 - monde. Les paroles: “Le monde a été fait par Lui”, indiquent un attribut de la Vérité et cela avait déjà été signifié au début du chapitre par ces paroles: “Tout était en Lui (a été fait par Lui)”. Je me demande quel prétexte on peut avoir d’appliquer ces paroles à Î’sa, en dépit de ce qui est exprimé en tête du même chapitre, parlant de Dieu: “Et sans elle, rien n’a été fait de ce qui a été fait”! Ses paroles: “Elle vint parmi les siens” désignent les familiers de la Vérité. Cette Vérité dont la lumière a lui, la lumière de sa direction et de ses conseils, car c’est par sa lumière que se dirige tout homme qui suit la voie droite. Ce que l’on entend ici par la venue de la Lumière, c’est son apparition, car pour les choses spirituelles, on dit “venir” dans le sens de se manifester. Et ses paroles: “Et les siens ne le reçurent pas”. Par “les Siens”, on entend “ceux qui ont été appelés pour être dirigés (dans la vérité). Ce qui veut dire donc: Et les siens, ceux qui ont été conviés à se mettre sous sa direction, ne l’ont pas accepté comme guide. Et ses paroles: “Quant à ceux qui le reçurent”, c’est-à-dire ceux qui acceptèrent sa direction, et ils ne sont pas les mêmes que ceux qui la rejetèrent, comme l’indique “quant à”, particule de disjonction qui introduit le début du passage: “il leur donna le pouvoir de devenir fils de Dieu”. L’expression la plus naturelle aurait été de dire “ses fils”, mais il l’a évitée pour faire mention formelle du Nom vénéré d’Allahu ta’âlâ, voulant par la dignité de cette relation, produire une plus grande impression sur les âmes. Il dit ensuite: A ceux qui croient en son Nom et qui ne sont ni du sang, ni du désir de la chair, ni du vouloir d’un homme, mais sont nés d’Allah”, voulant signifier que cette filiation par laquelle ils ont acquis l’honneur de la parenté avec Dieu, n’est pas du genre des filiations dont c’est le propre de survenir par la volonté des hommes et l’union avec les femmes et par la formation de chair et de sang, mais on entend par là l’extrême souci de Dieu à se rapprocher d’eux et à leur témoigner sa sollicitude, comme il a été dit. - 54 - Après quoi il a poursuivi, montrant qu’il appartient à la Parole, d’où est extraite la notion du Connaissant de s’appliquer à ce Connaissant, qu’il soit dépourvu d’humanité, comme c’est le cas pour l’essence divine, ou qu’il y soit uni, comme c’est le cas pour l’envoyé d’Allahu ta’âlâ. En outre les chrétiens ont interprété la doctrine des hypostases d’une manière qui les a amenés à reconnaître, aussi bien dans la réalité que dans le simple concept, trois dieux distincts en nature et en substance, —ou alors à nier l’essence de Dieu. En effet, ils font consister le Père dans l’essence sous le rapport de la Paternité, le Fils dans l’essence sous le rapport de la Filiation et l’Esprit Saint dans l’essence sous le rapport de la Procession. Puis ils disent “Un seul Dieu”! Si on les presse un peu là-dessus en leur montrant que l’essence du Père, spécifiée par la Paternité, ne peut admettre l’attribut de Filiation et qu’il en va de même pour le Fils et l’Esprit Saint, et que l’essence divine n’étant pas de la catégorie des essences relatives, elle ne peut être considérée sous l’aspect de la paternité pour l’un et sous celui de la filiation pour l’autre, ils répondent que l’essence reste une, et qu’il est impossible de lui rapporter tous ces attributs; toutefois, ajoutent-ils, quand nous lui rapportons un attribut, nous sousentendons la négation de ce qui n’est pas lui. Ici éclatent l’ignorance, l’aveuglement et la stupidité! Ils affirment l’éternité de ces essences ainsi que de leurs attributs. Elles sont donc dans le rapport de cause nécessaire et d’effets inséparables. Or quand une pareille cause est donnée, son effet est donné aussi nécessairement, et inversement si l‘effet est absent, la cause l’est aussi. Donc supposer la négation d’un attribut inséparable de l’essence, c’est supposer la négation de cette essence elle-même. C’est à quoi fait allusion le Coran (Kur’ân-ı karîm): “Ils sont impies ceux qui disent que Dieu entre en tiers dans une Trinité”. 2 — Antériorité de Jésus à Abraham. Jo.8.56 Le deuxième argument est tiré de Jean au chapitre 25: “Abraham votre Père a désiré voir mon jour, il l’a vu - 55 - et s’en est réjoui. Les Juifs lui dirent: Tu n’as pas encore atteint cinquante ans et tu as vu Abraham! Jésus leur dit: En verité, En vérité, je vous le dis, avant qu’ Abraham ne soit, je suis”. I. Cor2.7 Nous répondons: La métaphore éclate dans ce langage, car Abraham [Salut de l’Eternel soit sur lui] n’a pas vu le jour de sa naissance ni le jour où ‘Îsâ aleihisselâm envoyé d’Allahu ta’âlâ, ni le jour où il acquit la troisième substance, ainsi qu’ils le prétendent du moins, car tout cela a eu lieu après Abraham. On entend simplement par là que le désir des Prophètes est que Dieu ne cesse d’être obéi, et que sa Loi, qui sauvegarde les intérêts de ses serviteurs, ne cesse d’être manifestée au monde. Quand donc Ibrahîm aleihissalâm fut avisé de la mission confiée à Î’sa de guider le monde et de tout ce qu’il devait accomplir pour le bien des fidèles, suivant les dispositions de la Loi qu’il apportait, il s’en réjouit. “Voir” ici, est mis pour cette perception intellectuelle qui constitue la connaissance de quelqe chose en non pour la vision oculaire. Paul dans son épître aux Corinthiens, a déclaré plus que cela encore, et c’est ce qui montre que l’Evangéliste a voulu dire exactement ce que nous disons: Paul écrit en effet: “Quant à nous, nous parlons par la Sagesse cachée de Dieu, du mystère qui ne cesse d’être voilé au monde et que Dieu, prenant les devants, avait décrété avant les siècles”. Il veut dire que ces événements étaient décrété de toute éternité dans la Science divine et qu’ils n’étaient donc pas hypothèse gratuite et pure invention. C’est le sens même de notre interprétation. Act. 2 22-23 Dans les Actes des Apôtres, le plus grand des disciples de Hadrat ‘Îsâ, Pierre fils de Jona, connu sous le nom de Simon Céphas, fait une déclaration semblable, quand il dit: “O fils d’Israël, écoutez ces paroles: Jésus de Nazareth, un homme qui apparut parmi vous de la part d’Allah, avec des prodiges et des signes que Dieu a accomplis par ses mains au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes”. Voilà ce - 56 -
Posted on: Wed, 11 Sep 2013 09:25:06 +0000

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