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Veilleurs : le plan de bataille des idéalistes Strasbourg_25_avril_2013_les_Veilleurs_place_de_la_République_02 Le 10 août 2013 Marianne Durano Etudiante en philosophie Veilleuse On les trouve mignons, on les dit idéalistes, on les raille doucement. Quand ça castagne, on les protège. Pendant qu’ils ergotent, nous, on lutte. A eux la thérapie de groupe, à nous l’action, la vraie, la « couillue » ! Sauf que le 24 mars, nous y étions, en première ligne. On allait voir ce qu’on allait voir. Et on a vu. La rhétorique insurrectionnelle, les cris, les CRS, le gaz : on s’y croyait. Idéaliste, certes, qui se paie de mots, qui croit faire la révolution quand il ne joue qu’à se faire peur. Réaliste qui prend la mesure, qui trouve la formule juste de son engagement. Car à telle fin, tels moyens : à la prise de conscience, la réflexion ; à la révolution, les barricades. Comment reprocher aux Veilleurs de n’avoir que les moyens de leur fin, quand on n’a soi-même que la fin sans les moyens ? Intellectuel, le combat qu’ils mènent répond à une crise en elle-même idéologique. Contre la perte générale de sens, les pétards sont muets. Alors, non, la prise de conscience n’est pas qu’un moment dialectique dans la marche de l’Histoire. Les Veilleurs pensent avec Gramsci que le combat intellectuel prépare le combat électoral, qu’on ne saurait proposer une politique sans promouvoir une culture. Car il ne s’agit ni de « refaire le monde », ni de « restaurer des valeurs », mais bien de retrouver un juste rapport au monde. Les Veilleurs prennent sans bruit les places publiques. Aux coups médiatiques ils préfèrent le dialogue direct, qui peut toucher quelques-uns à défaut de vouloir s’imposer à tous. Sans prier ni crier, les Veilleurs résistent, ne serait-ce qu’en refusant de s’asseoir à la table des partis où les dés sont pipés. Sentinelles, ils prennent leur tour de garde, partout en France, et jusqu’à l’Élysée. Et cet été, de Rochefort à Paris. Chacun doit tenir son poste. La subversion propre des Veilleurs, c’est de refuser de se situer sur le terrain de l’adversaire. Accepter ses règles, c’est admettre qu’il a déjà gagné. C’est lâcher la proie pour l’ombre. Le pouvoir impose d’en haut des lois qui violent les consciences : si nous ne réformons pas d’abord les consciences, ce sont ses erreurs que nous reproduirons. Si nous ne nous libérons pas du pragmatisme étroit, c’est son cynisme que nous singerons. Oui, il est urgent de reconquérir l’espace public, trop longtemps délaissé. Mais les cris ne régleront rien, ni les bulletins, ni même toute notre liberté d’expression, si la parole n’est d’abord restaurée. LES VEILLEURS Les Veilleurs veulent préparer une génération au combat, plutôt que de l’y jeter désarmée. Les Veilleurs ne rêvent pas : ils fourbissent leurs armes.
Posted on: Sun, 11 Aug 2013 22:56:10 +0000

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