Verdun 15-09-2013 Après une assez bonne nuit sur un matelas dur - TopicsExpress



          

Verdun 15-09-2013 Après une assez bonne nuit sur un matelas dur comme en Thaïlande (On n’est plus habitué), c’est la douche qui nous donne du fil à retordre. Ces douches multijets équipées de plusieurs boutons sont très bien, à condition d’en connaître le fonctionnement. Il a fallu plusieurs minutes avant d’en venir à bout….Mais quand on maîtrise, c’est super, quel plaisir ces jets multiples qui viennent nous cingler la peau…. Le programme de la matinée : La butte de Vauquois. C’est la première fois que j’entends ce nom. Cette butte est à 25 km à l’Ouest de la maison. On emprunte des petites routes agréables, et une demi-heure plus tard on arrive à la butte. Elle est visitable le premier dimanche de chaque mois et les journées du patrimoine. De l’extérieur, c’est une butte de terre de 270 mètres de hauteur, sur laquelle était situé un village jusqu’en 1914. Il y a des guides qui font la visite. Dès qu’on est un groupe de 14 personnes, on nous équipe d’un casque et d’une lampe de poche. On suit le guide sur un sentier qui grimpe vers le sommet. Des tranchées en partie comblées sillonnent la butte. Arrivé à une entrées de tunnel empierré, le guide nous invite à le suivre dans ces tunnels creusés dans la pierre….Attention à la tête car c’est bas de plafond, et le sol est glissant, les marches inégales sont hautes. Les bonnes chaussures, le casque et la lampes de poche sont indispensables. Les galeries que nous empruntons sont construites par les Allemands, ce sont les plus accessibles, celles que les Français ont construit sont plus rustiques. A quoi servaient ces galeries ? Dès 1914, la stratégie globale de cette guerre de tranchées consistait à prendre possession des points culminants de façon à dominer la situation. La butte de Vauquois est haute de 270 mètres, elle domine la région à perte de vue sur 360°, c’est donc capital. Dès le début, les Allemands en prennent possession, mais rapidement ils doivent s’enterrer pour être à l’abris des tirs d’artillerie française. Ils creusent des galeries, des chambrées, avec le nécessaire pour la ventilation, les Français en font de même sur l’autre versant de la butte. Commence alors, une guerre souterraine à coup de mine explosive que chaque camp fait sauter sous les endroits où se trouve l’ennemi (ou à côté). Des explosifs d’une énorme puissance sont déployés. Les charges sont telles que le village qui était au sommet est complètement détruit…. Le sommet de la butte est constitué de gigantesques cratères de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, causés par les explosions souterraines !! Chaque camp a creusé des kilomètres de galerie, la butte est un gruyère. Pendant 4 ans, les 2 camps n’ont cessé de creuser, et de se faire mutuellement sauter à grand coup d’explosif. Ils pratiquaient des écoutes avec des stéthoscopes pour repérer où se trouvait l’ennemi, un peu comme dans les sous-marins. Dans notre groupe de 14 personnes, il y avait autant d’Allemands que de Français. On est tout retourné par cette visite, on a découvert un aspect inconnu (Pour nous) de cette guerre. On est loin de la guerre de tranchée à découvert. Les galeries allemandes sont de meilleure qualité que les françaises parce que ce sont des mineurs allemands qui ont creusé, du côté français, c’était les soldats qui creusaient. Cette butte n’est exploitée que depuis les années 80. Pendant 70 ans, elle est restée à l’abandon, et ce sont des bénévoles qui déblaient et qui entretiennent ce haut lieu de notre patrimoine….. L’état ne participe pas à cette sauvegarde ! Après ces 2 heures de visites où je me suis cogné la tête plus de 100 fois, on déjeune dans un petit restau juste à côté. Après manger, puisqu’on n’est pas très loin, on se dirige vers un cimetière militaire américain. Comme à Colleville en Normandie, ce cimetière américain est gigantesque, les croix sont alignées au cordeau, et l’entretien général est sans reproche. Les Américains ne sont venus qu’en 1918 prêter main forte et faire gagner la guerre au camp des alliés, ils ont perdu environ 30000 hommes. L’après-midi, on doit se rendre à Verdun pour une visite d’un pont-écluse…. C’est dimanche, il y a une foire à Verdun alors on galère pour trouver une place. La marche à pied ne nous fait pas peur. Ce pont-écluse, qui vient d’être restauré, est en fait un pont construit en 1680 par Vauban. L’objectif était de pouvoir inonder la plaine de Verdun en cas d’attaque ennemie (Nombreuses à cette époque). Pour se faire, il fallait construire des ouvrages sur les 3 bras de la Meuse qui passent à Verdun. Le principe consistait à faire coulisser des madriers de chêne, attachés solidement entre eux, dans l’eau pour faire un barrage sur la Meuse et inonder la plaine. Les trois ouvrages devaient être manœuvrer en même temps avec une grande précision, sinon il y avait le risque que la pression soit trop forte sur l’un des barrages et qu’il cède. Dans la pratique, ça n’a jamais été utilisé pour arrêter l’ennemi, mais seulement 6 fois pour arroser les terres environnantes lors des années de forte sécheresse. Puis un tailleur de pierre nous a fait une démonstration de taille…. Ce soir, on fait un plat thaï : Poulet aux noix de cajou, je m’en régale d’avance. Excellente journée bien épuisante mais riche ….. Pour demain, on n’a pas encore décidé, c’est lundi (journée morte en province), peut-être le saillant de Saint-Mihiel.
Posted on: Sun, 15 Sep 2013 17:49:43 +0000

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