Via Moïse Marcoux-Chabot : Lundi midi, rare sortie au - TopicsExpress



          

Via Moïse Marcoux-Chabot : Lundi midi, rare sortie au centre-ville de Montréal. Au retour, je décide darpenter la ville sur quelques blocs au lieu de me téléporter en métro. Je traverse des décors bien connus. Tiens, cest ici que la police a lancé des grenades assourdissantes au visage de manifestants. Un peu plus loin, je reconnais le renfoncement de murs où un poète sest fait défoncer le crâne par les gardiens de lordre. Oh, ici jétais resté coincé derrière une ligne pendant une arrestation de masse. Là-bas un policier à vélo était tombé, faisant bien rire la foule. Cest sur ce coin que mon ami a été arrêté et faussement accusé de voies de faits. Sur ce coin de rue, un escadron de policiers de la SQ était sorti au pas de course du garage de la Place-des-Arts, prenant tout le monde par surprise. Ma cartographie mentale du centre-villle de Montréal est celle dune guérilla urbaine. Lundi midi, tout le monde est costumé en clients propres dun centre-ville propre. Lordre règne. Jarrive à la hauteur dune voiture du SPVM. Une femme est en état darrestation, menottée aux poignets. Elle proteste sans trop se débattre. Deux agents en uniformes la poussent sur la banquette arrière et referment la portière. Un bref instant plus tard, pendant que le premier fouille un sac à mains sur le capot de la voiture, le second ouvre à nouveau la portière et rugit à la femme «Toé, tu vas pas péter la vitre de mon char avec tes pieds!!!» Elle proteste. «Jvoulais juste métendre!» Les deux la saisissent par les pieds, la tirent en-dehors de la voiture, létendent par terre. Elle proteste, répétant plusieurs fois «Police brutality! Police brutality!» Lagent rétorque «Tu veux de la brutalité policière? Tu vas en avoir!», en lui appuyant son genou dans le dos. Ils lui menottent les pieds, la soulèvent du sol comme un saucisson et la renvoient sur la banquette arrière, laissant tomber un délicat «Fais attention à ta tête» au passage. Le premier agent retourne au sac à mains. Il en sort quelques seringues, lair triomphant. «Tin, tu mettras ça suYoutube!», me lance-t-il, voyant que jai commencé à prendre des images. Il jette les seringues dans la poubelle publique sur le trottoir et rejoint son collègue dans la voiture. Celle-ci démarre et ils disparaissent au coin de la rue, amenant avec eux une prévenue dont je ne connais pas lhistoire. Cétait une intervention de routine. Rien à signaler. Rien qui mérite un scandale. Pas de vidéo viral à faire circuler. Juste la désagréable impression que les policiers de Montréal ont si bien intégré le concept de brutalité policière quils sen servent désormais comme menace. *** Photos liées: https://facebook/photo.php?fbid=4835083693894&set=a.4496010857285.1073741832.1800761480 https://facebook/photo.php?fbid=4836046517964&set=a.4496010857285.1073741832.1800761480
Posted on: Tue, 29 Oct 2013 21:43:48 +0000

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