Voilà the article!!!: Jacques Bigot ne s’attendait sans doute - TopicsExpress



          

Voilà the article!!!: Jacques Bigot ne s’attendait sans doute pas à une sérénade en entrant dans la salle du centre sportif et culturel de Fegersheim, où la moitié du public est restée debout, faute de place. « Je sais qu’à ce genre de réunion, il y a des opposants… » Le ton est donné dès la première minute. « Commencez par donner des chaises à tout le monde ! », s’indigne une dame. « On peut faire deux réunions », suggère, un brin nerveux, le président de la CUS, le verbe clair mais la jambe agitée. « Noooon ! », hurle la salle en chœur. « Je me plie à vos désirs, nous continuerons donc dans l’inconfort », poursuit Jacques Bigot, avant d’ajouter avec une feinte naïveté : « Je sais qu’à ce genre de réunion, il y a des opposants qui viennent… » « Y a que ça ! », hurle un homme, déclenchant les rires de l’assistance. Après une telle entrée en matière, la réunion publique sur le projet de zone d’aménagement concerté (ZAC) risquait de tourner à l’exécution publique. Première victime : Thierry Schultz, chargé de la promotion des zones d’activités de la CUS. Le technicien s’est évertué à démontrer, à un public convaincu du contraire, pourquoi l’agglomération strasbourgeoise avait absolument besoin d’une zone de 52 hectares à Fegersheim. « Une ZAC a deux objectifs : l’attractivité du territoire et le maintien et la création d’emplois. La CUS n’a que 10 hectares disponibles. Nos moyens sont limités, car les entreprises consomment 5 à 6 ha de foncier par an. On a donc moins de deux ans de marge. Certes, 44 ha de terrains seront disponibles à partir de 2016, à Holtzheim, Entzheim et Vendenheim… » « Il y a Reichstett ! Et Erstein ! », s’époumonent des auditeurs. Thierry Schultz croyait bien faire en sortant la carte de l’emploi, mot magique supposé amadouer l’assistance. « Chacun connaît autour de lui quelqu’un touché par le chômage… » Mauvaise pioche : il n’a récolté que des huées. Sa collègue Rachel Fontenit, chef de projet à la CUS, a eu droit à des applaudissements ironiques en parlant de la « bonne accessibilité » de Fegersheim : les habitants pestent depuis des lustres contre l’encombrement de la RD 1083. Fegersheim n’est pas Notre-Dame-des-Landes, et une zone d’activités économiques n’est pas un aéroport. Pourtant, ici aussi, les mêmes logiques s’affrontent : emploi contre développement durable, compétitivité contre cadre de vie. Catherine Trautmann, la plus huée en tant que présidente du port autonome – dont plusieurs entreprises sont pressenties à Fegersheim a pourtant été écoutée quand elle a martelé, sans langue de bois, son message en faveur de l’emploi, rappelant ses efforts pour Soprema et General Motors. Elle a peut-être aussi été entendue quand elle a affirmé avec force que, contrairement à certaines rumeurs, aucune entreprise Seveso ne serait délocalisée à Fegersheim. « En alsacien, « Zak » désigne un parasite dangereux » Mais les habitants, souvent très informés, ont livré leurs propres analyses. « On vous a compris : c’est plus facile de prendre des terres saines que des friches industrielles », a ironisé un Lipsheimois à propos de la difficulté de dépolluer les friches et de les racheter à des propriétaires privées. L’exemple de la première zone d’activités péréclitante de Fegersheim est revenu plusieurs fois, tout comme les hectares disponibles à d’Erstein, tout près de là… Mais hors CUS. Les agriculteurs, premiers concernés par le projet, ont été les plus virulents. « La ZAC va prendre des terres réservées au maraîchage. Ce n’est pas en contradiction avec les circuits courts ? Vous voulez que les habitants s’alimentent dans des supermarchés, approvisionnés par des camions ? » Le partenariat original signé entre la CUS et la Chambre d’agriculture, avancé par Françoise Buffet, adjointe strasbourgeoise au développement durable, n’a pas convaincu. « La Chambre a jeté Fegersheim en pâture pour récupérer 500 ha ! », s’est écrié un exploitant. L’accès à la ZAC, qui ne pourra se faire que par la départementale et pas par la rocade prévue, a été très débattu. « En alsacien, « Zak » désigne un parasite dangereux, a plaisanté Michel Woerth, membres du collectif contre la ZAC et à la tête de l’association Le Lien. Depuis presque 20 ans, nous nous battons pour que le trafic soit apaisé sur la RD 1083. On était arrivé enfin à un consensus avec le projet du conseil général, et voilà la ZAC, qui générera encore plus de trafic ! » Autre inquiétude : les 100 ha inscrits pour la zone au SCOTERS (Schéma de cohérence territoriale de la région de Strasbourg) sur le ban de Fegersheim et de Lipsheim, qui font craindre à certains que les 52 ha prévus aujourd’hui ne soient que la partie immergée de l’iceberg. Même si Jacques Bigot a promis dans nos colonnes qu’il « mangerait des pissenlits par la racine » avant que les 48 autres hectares soient réquisitionnés… Le plus gêné était sans doute René Lacogne, défenseur timide du projet, qui voit une grande part de ses administrés se tourner contre lui. Il s’est vu remettre par Jean-Philippe Meyer, agriculteur fegersheimois et porte-parole du collectif anti-ZAC, mille pétitions dans un emballage cadeau enrubanné. « Et c’est sans compter les pétitions électroniques », a-t-il ironisé. La concertation publique est bien lancée.
Posted on: Sat, 14 Sep 2013 21:09:53 +0000

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