compétitivité internationalisation des chaînes de valeur FAits - TopicsExpress



          

compétitivité internationalisation des chaînes de valeur FAits et cHiFFres Les chaînes de valeur internationales ou mondiales ne constituent pas un phénomène nouveau ; il en est déjà question depuis les années 60. Si cette thématique suscite un intérêt accru de nos jours, c’est en raison de la taille, de l’échelle et de la complexité sans précédent des chaînes de valeur mondiales. Pour fabriquer un produit fini, il n’est plus nécessaire aujourd’hui de rechercher des matières premières et des biens intermédiaires à l’intérieur des frontières nationales. Les biens et services intermédiaires représentent respectivement plus de 50% et 70% des importations au niveau mondial. Les économies fonctionnent donc de plus en plus comme les maillons d’une chaîne de valeur internationale au sein de laquelle elles se spécialisent davantage sur des activités spécifiques que sur des secteurs industriels. L’important n’est plus « ce que l’on exporte », mais « ce que l’on fait ». L’ampleur avec laquelle une économie profite de sa participation à des chaînes de valeur mondiales est par conséquent déterminée par le positionnement du pays dans la chaîne de valeur ou par sa spécialisation. Les activités ayant la plus haute valeur ajoutée se trouvent habituellement au début et à la fin de la chaîne de valeur. Citons par exemple la R&D, la conception de produits, le marketing, etc. Les petites économies ouvertes, comme la Belgique, affichent un degré de participation aux chaînes de valeur mondiales plus élevé que les grandes économies, comme le Japon ou les Etats-Unis. Dans les grands pays, la part de la valeur ajoutée intérieure dans les exportations totales est supérieure, ou bien ces pays sont d’importants exportateurs de matières premières. Ainsi, la part de la valeur ajoutée étrangère dans les exportations totales est d’environ 15 % seulement aux Etats-Unis, alors qu’elle s’élève à plus de 35 % en Belgique. En Belgique, la présence de valeur ajoutée étrangère dans les exportations, c’est-à-dire la participation en amont à la chaîne de valeur mondiale, se retrouve surtout dans les secteurs de la chimie, des métaux de base et des équipements de transport. Pour avoir une vue d’ensemble du degré de participation d’une économie aux chaînes de valeur mondiales, il convient toutefois d’examiner la participation dans les deux sens, à savoir tant la part des intrants étrangers dans les exportations nationales que la part des intrants intérieurs dans les exportations des pays tiers, ou ce qu’on appelle respectivement la participation en amont et en aval. Ainsi, la part des intrants étrangers dans les exportations des États-Unis s’élevait en 2009 à environ 15%, tandis que la participation totale (en aval et en amont) des États-Unis dans les chaînes de valeur mondiales se chiffre à près de 40 %. La part des exportations est un indicateur fréquemment utilisé pour mesurer la compétitivité d’un pays. Les informations susmentionnées montrent toutefois que la valeur brute des exportations doit être interprétée avec la prudence nécessaire. Cette valeur est en effet constituée à partir de la valeur ajoutée issue de différents pays. La valeur ajoutée du pays d’exportation donnera par conséquent une image plus correcte de la compétitivité d’une économie. Sachant qu’en 2008, environ 1/3 de la valeur ajoutée dans les exportations mondiales provenait de l’étranger, le choix de la première ou de la deuxième méthode de mesure modifie considérablement le résultat final. Le solde de la balance commerciale des échanges bilatéraux variera selon que l’on examine la valeur brute ou la valeur ajoutée des flux commerciaux. Cela apparaît clairement pour les Pays-Bas : le déficit en valeur ajoutée est inférieur au déficit commercial brut. Dans les échanges avec les Etats-Unis, l’excédent en valeur ajoutée est supérieur à l’excédent commercial brut. L’intégration d’entreprises dans des chaînes de valeur mondiales a un impact positif sur la productivité et la compétitivité. Premièrement, le recours à des intrants à bas coût ou à des fournisseurs plus efficients peut offrir des avantages importants en matière de coûts. Ensuite, l’offre croissante permet d’augmenter la concurrence entre les fournisseurs de biens et de services intermédiaires, ce qui a un effet modérateur sur les prix. L’accès à des biens intermédiaires technologiquement avancés et à des connaissances étrangères stimule l’innovation dans les activités intérieures. Les connaissances étrangères et la connaissance des marchés étrangers constituent dès lors des éléments importants, parallèlement aux considérations sur les coûts et sur l’efficacité, pour inciter les entreprises à s’intégrer à une chaîne de valeur internationale. Si ce sont surtout les entreprises multinationales qui jouent un rôle important dans les chaînes de valeur internationales, la présence de PME n’en est aucunement exclue. Les PME opèrent comme des fournisseurs importants de biens et services intermédiaires pour les entreprises exportatrices et jouent un rôle majeur dans les niches de chaînes de valeur internationales. Leurs principaux atouts sont leur vitesse et leur flexibilité. En revanche, leur taille souvent insuffisante ne leur permet pas, par exemple, d’investir dans la R&D et l’innovation ou de se conformer à des normes et exigences de qualité rigoureuses. L’intégration dans des chaînes de valeur mondiales offre de nombreux avantages, mais elle présente aussi quelques dangers. La fragmentation de la production a pour effet de renforcer l’interdépendance entre les entreprises et leur fragilité aux chocs de la demande. Il est préférable pour les entreprises de disperser les risques et de ne pas dépendre d’un seul fournisseur. De ce fait, on observe que la méthode « just in case » gagne du terrain sur la méthode « just in time ». Les entreprises sont plus prudentes et ne choisissent plus leur partenaire commercial uniquement en fonction du prix, mais aussi par exemple pour des raisons de proximité. Bien que ces aspects soient du ressort des entreprises, les pouvoirs publics ont un rôle à jouer dans le processus de sensibilisation aux dangers et aux risques liés à l’intégration dans des chaînes de valeur mondiales. Si un pays est sur le point de dépendre excessivement d’un seul ou de quelques fournisseurs étrangers, il peut s’avérer souhaitable, par souci de sécurité, de lui imposer par exemple des réserves minimales. impLicAtioNs poLitiques L’insertion d’entreprises dans des chaînes de valeur internationales exige la mise en place de mesures d’incitation publiques pour attirer les entreprises à l’étranger. Cela ne signifie pour autant pas qu’il n’y ait pas de place pour une politique nationale. Il importe cependant que l’on choisisse la bonne stratégie politique. À cet égard, les trois recommandations politiques suivantes peuvent servir de fil conducteur : L’importation et la libre circulation du capital comme facteurs clés du succès. Dans le contexte des chaînes de valeur mondiales, il est indispensable d’adopter une vision stratégique ouverte. L’importation est considérée comme une composante essentielle de le chaîne de valeur mondiale. L’accès à des importations peu coûteuses et de haute qualité renforce la compétitivité de l’économie intérieure et des exportations nationales. Une politique protectionniste soutenue par le mercantilisme est à écarter. L’introduction de droits d’importation induirait directement une taxe sur les propres exportations. En outre, puisque les biens intermédiaires d’une chaîne de valeur mondiale franchissent à plusieurs reprises les frontières nationales, cette taxe se multiplierait, avec pour unique effet de tirer vers le bas la compétitivité des économies exportatrices. Les droits d’importation forment du reste un obstacle pour les investisseurs potentiels. Les investissements tant intérieurs qu’extérieurs sont importants pour garantir une bonne intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Dans de nombreuses entreprises, les investissements étrangers sont cruciaux pour la survie des activités intérieures. Les pays qui disposent d’un climat d’investissement ouvert et prévisible sont considérés comme des pôles d’investissement attrayants et réussissent leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Toute stratégie politique favorable à la concurrence doit donc également viser l’abaissement ou la suppression des barrières à l’investissement. - Valoriser la position dans les chaînes de valeur internationales : le capital intellectuel Il est particulièrement important pour un pays de maintenir sa position dans la chaîne de valeur mondiale. Notre croissance économique et notre création d’emplois seront en effet largement déterminées par notre capacité à capter les segments de la chaîne de valeur qui ont une haute valeur ajoutée, souvent les segments à forte intensité de connaissances. Les politiques peuvent soutenir ce processus en investissant dans le capital intellectuel, les aptitudes, l’infrastructure et d’autres facteurs de production difficilement délocalisables au-delà des frontières nationales. La présence de capital intellectuel accroît également les possibilités de différenciation des produits finis et, partant, la valeur totale de la chaîne de valeur. Nécessité d’une politique intégrée entre les différents domaines politiques et niveaux de pouvoir Afin que les entreprises puissent participer à des chaînes de valeur mondiales et élargir leur part dans de nouveaux segments (moins élastiques par rapport au prix), il appartient aux décideurs politiques de créer les conditions-cadre adéquates. Cela exige des politiques qui investissent dans une infrastructure physique et immatérielle de qualité. Or, les leviers nécessaires à leur élaboration relèvent de différents domaines politiques (énergie, mobilité, R&D…) et niveaux de pouvoir (européen, national, régional et local). Il importe donc de définir une politique intégrée qui coordonne les instruments des différents domaines et niveaux de pouvoir. En la matière, l’importance du niveau européen/mondial est indéniable. Les normes en sont un bon exemple. Ainsi, l’hétérogénéité des normes de qualité pour les PME constituent souvent un obstacle à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Une solution harmonisée au niveau international pourrait atténuer ce problème. Globalement, l’Europe peut donc contribuer à instaurer des conditions de concurrence égales entre les différents pays. Enfin, les participants au workshop ont insisté sur la nécessité de réaliser des études complémentaires. Pour favoriser la compréhension des chaînes de valeur mondiales actuelles, il est important que le monde politique stimule la poursuite de recherches en la matière et qu’il les exploite activement à l’avenir. Tant les pouvoirs publics que les entreprises, les universitaires et d’autres groupes d’intérêt doivent collaborer par-delà les frontières pour permettre un fonctionnement optimal des chaînes de valeur mondiales.
Posted on: Tue, 01 Oct 2013 18:21:09 +0000

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