de l’île Madame Les acteurs de l’espérance à l’honneur - TopicsExpress



          

de l’île Madame Les acteurs de l’espérance à l’honneur Encore une belle édition. A croire que le Saint Esprit a fait le nécessaire pour maintenir un gros anticyclone sur la Charente-Maritime. Pas un nuage n’est venu troubler le pèlerinage diocésain à l’île Madame de Port-des-Barques ce mercredi 28 août. Fidèles du département ou hôtes provisoires du département, ils ont été environ 1700 à profiter des animations proposées dans le cadre de ce « pélé » organisé chaque année par l’Eglise catholique de Charente-Maritime en hommage aux « prêtres déportés des pontons de Rochefort ». L’invité d’honneur de cette édition 2013 était Mgr Paul Abel Mamba. Jeune évêque (53 ans) de Ziguinchor au Sénégal (Casamance), il a présidé l’eucharistie qui s’est tenue dans la matinée après la célébration pénitentielle. « Notre diocèse entretient des liens étroits avec le diocèse de Ziguinchor depuis plusieurs années, précise Mgr Bernard Housset, évêque de La Rochelle et Saintes, qui a présidé ce pélé plus que centenaire. Ce diocèse nous a envoyé deux prêtres. L’un est curé de La Tremblade : le père Camille Coly. L’autre est curé de Burie-Saint-Hilaire Villefranche : le père Antoine-Bernard Sagna. C’est pourquoi j’ai souhaité inviter l’évêque de Ziguinchor à notre pèlerinage. Et je suis heureux qu’il ait accepté. » Le thème de cette édition « Acteurs d’espérance et de fraternité » n’a pas été choisi par hasard. « Il n’y a pas de vie ni d’avenir sans espérance, poursuit Mgr Housset. Il est donc important, quand on va en pèlerinage se ressourcer dans la foi au Christ, de développer une vision positive de l’avenir malgré les difficultés et les épreuves. » L’espérance renvoyait aussi à celle dont ont fait preuve les prêtres déportés sur les pontons de Rochefort il y a maintenant plus de 200 ans. Le thème de la fraternité faisait quant à lui allusion à la démarche Diaconia 2013, initiée par l’Eglise en France, qui a donné lieu à un grand rassemblement à Lourdes du 9 au 11 mai 2013 auquel ont participé 12.000 personnes dont 3.000 en situation de précarité. « Il est important que les chrétiens aient la volonté d’être frères avec tout le monde », souligne Mgr Bernard Housset. Avant la traditionnelle marche sur l’île Madame en début d’après-midi, Mgr Mamba a évoqué les réalités de son diocèse (taille, nombre de prêtres, place des laïcs, difficultés financières, soutien financier du Vatican, manière dont est vécue la foi...) et de la Casamance, région du Sud-Ouest du Sénégal située entre la Gambie et la Guinée-Bissau (immense potentiel économique encore sous exploité, etc. voir la vidéo de son intervention). Après avoir partagé un pique-nique sur le site du pélé devant l’auvent en béton de Port-des-Barques, les fidèles ont formé un cortège et se sont dirigés vers l’île Madame via la bande de terre et de pierres submersible - la Passe aux bœufs - qui permet de rejoindre la plus petite île de Charente-Maritime à pied ou en voiture à marée basse. Durant la procession, le père Yves Guiochet, curé et doyen de Rochefort, a conté aux pèlerins des épisodes choisis de la tragique histoire des prêtres déportés sur les pontons de Rochefort. Arrivés sur l’île Madame, plus de 1300 pèlerins ont déposé un galet sur la Croix des Galets en formulant une prière personnelle. Entre la bénédiction des pèlerins par Mgr Housset et divers témoignages, un temps de recueillement a été observé autour de la croix. Composée uniquement des galets que les pèlerins ont apporté au fil du temps, cette croix qui gagne chaque année en longueur et en volume marque l’emplacement où ont été retrouvées quatre dépouilles de prêtres disposées en forme de croix. Le pèlerinage de l’île Madame est organisé chaque année par l’Eglise catholique de Charente-Maritime en hommage aux « prêtres martyrs des pontons de Rochefort ». Durant la Terreur révolutionnaire (1794), 829 prêtres de toute la France ont été emprisonnés dans des bateaux négriers au large de l’île d’Aix puis à l’île Madame pour avoir refusé de se soumettre à la Constitution civile du clergé. Cette constitution faisait d’eux des sortes de fonctionnaires publics ecclésiastiques nommés par tous les citoyens. En mauvais état, ces voiliers à destination du bagne n’ont jamais pu partir en mer. Ils ont servi de prison flottante à ces prêtres qui y ont été torturés et humiliés. 547 d’entre eux n’ont pas survécu à leurs conditions de détention. 254 ont été enterrés sur l’île Madame, 226 sur l’île d’Aix, et 67 à Rochefort. Chaque année, le pèlerinage à l’île Madame est l’occasion pour les fidèles qui le souhaitent de rendre hommage aux prêtres déportés, de prier pour les vocations (de prêtres et de consacré(e)s), ainsi que pour les Eglises du monde affrontées à la persécution. O.S.
Posted on: Mon, 02 Sep 2013 11:21:07 +0000

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