extrait au hasard opus "Un jour mon prince (charmant) viendra - TopicsExpress



          

extrait au hasard opus "Un jour mon prince (charmant) viendra peut-être..." Editions Sokrys : Pas un mètre carré de mur disponible, il y avait des tableaux partout, pas un mètre carré au sol de disponible, jonché de sculptures en métal, carton et bois ou vêtements sales. Je fus éblouie, fascinée par toute cette création. Ils ne pouvaient venir de ce monde pour réaliser ces corps sans tête, ces dessins sans forme, pour révéler toutes ces couleurs vives. J’étais saisie, époustouflée et tombais immédiatement sous le charme de ces deux anges, mais j’étais surtout plus particulièrement attirée irrémédiablement par William qui m’avait conviée dans son univers. Irrémédiablement perdue. Magnifiquement perdue ! Stéphane, après m’avoir embrassée sur la bouche, nous laissa seuls William et moi. Un ange passe. William ne m’avait toujours pas adressé un mot, je ne pouvais moi-même m’exprimer. Il me fallait d’abord regarder, admirer ce nouveau monde. J’en ai oublié pendant trois jours et quatre nuits mes cours de droit qui ne me menaient nulle part si ce n’était sur un chemin de traverse et de travers très certainement. J’étais arrivée dans un monde magique, William m’avait pris la main et m’entraina tout contre lui. Nous étions couchés l’un contre l’autre sur son lit. Je me laissais totalement faire, mais en fait William n’en fit rien. J’avais tout oublié de moi avant lui. Il alluma une cigarette qu’il me donnait régulièrement. J’y collais mes lèvres, tirais une taffe et la lui redonnais. Sans un mot, ni de l’un, ni de l’autre. Je ferme les yeux maintenant que je décris cette scène et je m’y vois encore. Ces doux moments de la vie valent tous les jours de souffrance qui peuvent en découler. Et il y en a eu ! Je n’ai rien oublié de ces découvertes, et plus de vingt ans après je suis encore parcourue du frisson de cette rencontre. Car tout cela fait partie de mon « avant », avant la suite… Notre première soirée, nous l’avons donc passée ainsi, l’un contre l’autre sans se parler. Je sentais son souffle dans mes cheveux, je vibrais au mouvement de sa respiration. J’écris ces lignes et suis saisie par la musique de son corps tout contre le mien, de ce souffle partagé, la musique de la vie de cet ange. Tout dans le désir, tout dans la retenue. Stéphane nous avait rejoints au petit matin, il vint s’allonger contre moi. Nous nous étions endormis, sa présence m’éveilla si peu, ses lèvres sur ma bouche me génèrent si peu. William se réveilla également et déposa enfin ses lèvres sur les miennes. Je me laissais saisir par cet émoi splendide. Toujours sans mot, sans parole. Les anges n’ont pas besoin de parler pour être aimés. Oh oui, temps suspend ton envol, fais que le jour ne se lève point, fais que je puisse jouir infiniment de ce moment intense.
Posted on: Sun, 29 Sep 2013 07:04:53 +0000

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