lamour lenfer, définitivement - 2 Peut-être nest-ce quune - TopicsExpress



          

lamour lenfer, définitivement - 2 Peut-être nest-ce quune idée, ou ce sentiment existe vraiment, simplement caché par les autres passagers. Cette excitation particulière qui vous envahit immanquablement quand le TGV arrive à une demi-heure de Paris. Une fois le pied posé sur le quai, le soulagement arrive, cest vrai, mais il baisse un peu dintensité pour laisser de la place à la déception, une déception angoissée. Les foules savent, les foules bougent en mouvement. Synchrones, trainant derrière elles un bagage et une histoire, chacun sait quoi faire, et où aller. La plupart ont quelquun qui les attend quelque part. Jai acheté un carnet de tickets à la machine, puis je suis resté un moment les bras ballants à observer les foules danser, dans leurs étranges ballets. Les gens se suivent et se dépassent, ils se séparent aux embranchements comme des poissons ou des oiseaux, ils se croisent. Impossible de me souvenir de la ligne, où aller. Je connaissais pourtant cette ville, comme ladresse de mon nouveau domicile et le trajet, mais … Jai demandé un plan minuscule au guichet, jai remercié lemployé, et je me suis écarté sur le côté pour étudier le petit bout de papier carré déplié mais … Rien dautres quun dessin étrange, géométrique, coloré et incompréhensible. En ce moment ce phénomène marrive souvent, quand je ne sais plus quoi penser. Et puis litinéraire mest revenu, et puis je me suis senti idiot. Jai posé mon sac sur le sol, étalé mes vêtements sur le lit, replié, je les ai rangé dans larmoire. Jai rempli deau la bouilloire électrique, branchée à la prise et posée à même le sol, je me suis assis sur la chaise unique juste à côté. Le « clac » arriva plus tôt que prévu. Il me fallait faire une liste des affaires dont javais besoin urgemment. Dans la salle de bains, je me passai de leau froide sur le front et les yeux. Une main sur la barbe rêche qui avait envahi mon visage en douce. Les traits de celui qui mobservait à travers le miroir métaient vaguement familier. Derrière-lui, dans cette autre pièce identique et à lenvers, lhorloge à ventouse que lancien locataire avait abandonné indiquait vingt trois heures, nous étions mardi. Il y a un mois de ça, je dormais paisiblement dans un appartement beaucoup plus grand, ailleurs. Dans cinq heures je me serais levé, rasé une barbe dune seule journée, douché, café, puis à six heures jaurais pris ma moto pour le bureau. Il y a un mois de ça … Le mercredi dil y a un mois … Jaurais bu plus de café, car le mercredi était toujours une grosse journée. Près de dix heures dans lopen-space une oreillette vissée, au milieu de mes collègues presque tous amis, jaurais parlé prix au kilos à travers le micro, surveillé les courbes électroniques du prix du merlus, acheté, acheté, et apostrophé une collègue à moitié en riant, à moitié énervé, sur ce putain de nouveau transporteur qui vraiment déconnait. Je me suis demandé sils avaient changé de transporteur. Et puis je me suis souvenu navoir jamais souhaité me trouver dans cette salle de bains face à ce miroir. A lorigine, je voulais verser de leau chaude dans une tasse sur du café. En plus des difficultés à réfléchir ou à morienter, me retrouver dans un lieu sans savoir pourquoi marrivait régulièrement. Le café ne me disait plus trop rien. Jai pensé à me coucher, et à remettre la liste de choses à acheter pour demain, mais je navais pas lhabitude de me retrouver plein dune sombre énergie à vingt trois heures. Jespérai que mon organisme ne se réveillerait pas par habitude dans cinq heures, mais je ny croyais pas. Plutôt que de me résigner à fixer le plafond et leurs ténèbres toute une nuit, je me suis forcé à faire quelque chose dutile. Jai déballé le nouveau modem et entrepris dy connecter mon ordinateur portable. Au bout dune demi-heure, une page de moteur de recherche safficha, et les adresses enregistrées dans le navigateur, plus les dossiers contenant toutes nos musiques, tous nos films … Je suis passé en mode télé. Les premiers liens proposaient une course de motos, alors jai regardé les pilotes se coucher dans les virages, comment leurs genoux touchaient presque le bitume, il y avait quelque chose dapaisant dans les trajectoires identiques des grosses cylindrées qui se suivaient doucement comme de gros scarabées colorés. Jai pensé à lhorloge ventouse que le dernier locataire avait abandonné. Je me suis levé, et je lai rapatrié sur le sol, à côté du lit. Jaurais pu lire lheure sur lordinateur, ou si je ne voulais pas interrompre le programme, sur le modem, sur mon téléphone, mais je me suis fait la réflexion que des hommes avaient fabriqué cette horloge en plastique précisément pour cette chose. Lenvie un peu folle de lui donner cette joie, cétait triste de ne plus servir à rien. Et puis quelque chose me disait que je ne serais pas pressé, demain matin, et quelle ne me manquerait dans la salle de bains. Cétait fou ce quelle pouvait me manquer. Comme je le craignais, à cinq heures du matin je ne dormais toujours pas. De lathlétisme avait remplacé le catch, qui avait remplacé le foot, qui avait lui-même remplacé le judo et la course de motos. Javais assisté aux grands jours dun tas de sportifs. A cinq heures du matin je me suis vu bouger comme un fantôme, dans un autre décors, un autre appartement, une autre vie qui était la mienne, il y a à peine un mois. « Faut que tu nous trouves un autre transporteur pour la zone sud, merde, je ne peux plus continuer à travailler comme ça … » Assis sur le lit du studio sans savoir ni comment, ni pourquoi, je me suis entendu en train de parler à Rose, la fille du service transport, et ... Et je chialais putain. Quelques jours sont passés, jai acheté un certain nombre de choses. Peut-être pas au rythme effréné que jespérais, mais il me fallait un peu de temps. Quand le minimum vital fut installé, je me décidai à contacter lune de mes connaissances, un type qui avait travaillé avec moi quelques temps, à Nantes. Nous nous sommes retrouvés dans un bar pour un afterwork, il sourit poliment lorsque je lui demandai si cétait grave, le fait que je ne travaille pas et que je me trouve ici. - Ils recherchent tout le temps du monde dans ma boite, au commercial, tu sais, import-export. Cest moins nerveux que la criée, mais cest mieux payé. Avec ton expérience, il te suffirait de menvoyer ton CV et … - Je te remercie Eric, mais je vais me laisser un peu de temps. - Jai appris par … comme tu le sais je suis resté en contact avec quelques types de la boite, enfin … je voulais te dire … Y a rien à dire ... - Non, rien. - Je suis désolé pour toi … - Je te remercie mais ça va. Je tenverrais ce CV alors … - Quand tu le veux... - Merci. - Y a vraiment pas de quoi. Ce soir là nous avons parlé à des habitués du bar et quelques uns de sa boite, quil connaissait. Paris avait ses bons côtés. Ici plus quailleurs, lalcool dans les verres semblait plus … Coloré, ambré. Jessayais de suivre les conversations joyeuses en regardant les liquides disparaître dans les bouches maquillées ou pas, jessayais de sourire, de hocher la tête lorsquil le fallait, mais le flottement revenait parfois, cette impression étrange dêtre ici et ailleurs à la fois. Et puis nous nous sommes serrés la main avec Eric devant une file de maudits taxis rutilants. Cest fou le nombre de taxis qui pouvaient circuler dans cette ville, derrière la vitre je les observais, on se serait presque cru à Manhattan il y en avait tellement. Les chauffeurs de taxis étaient noirs, indiens, blancs, parfois il sagissait de femmes. Les lumières de la ville se reflétaient sur les carrosseries, aux feux je dévisageai leurs clients. Ils semblaient tous beaux. Des hommes et des femmes qui rentraient chez eux après avoir passé pour la plupart une soirée agréable, ou une soirée ennuyeuse, dans le pire des cas. Certains couples nouveaux feraient lamour ce soir, dautres rentreraient seuls, mais tous seraient lâchés devant la porte de leurs domicile, à moins quun sens interdit fasse demander au chauffeur « je peux vous arrêter là ? ». Ils taperaient une série de chiffre devant une entrée dimmeuble, monteraient un escalier ou prendraient un ascenseur, se déshabilleraient, certaines femmes se démaquilleraient dautres pas, et puis tous sendormiraient paisiblement, pour se réveiller le lendemain matin et continuer ainsi leurs vies. Aucune sonnerie de téléphone ne se mettrait à hurler à trois heures vingt sept du matin. Aucun téléphone ne se permettrait de les déchirer avant de les éparpiller dans le vent. Cette nuit-là comme toutes les autres, je ne dormis pas. Une série de publicités interrompit la retransmission de rugby. Un voilier en noir et blanc, quelques notes de piano, un couple et deux petites filles, des îles en méditerranée, tout le monde souriait. La voix off féminine assura que « largent décidait toujours des prochaines vacances », un sombre pressentiment me fit jeter un regard vers le faux parquet, à côté du lit, pour savoir lheure quil était. « Monsieur ? Ici le service traumatologie du CHU de Nantes, écoutez ... » « Quoi ? » « Je suis désolé Monsieur, cest la mère de mademoiselle ... » « Il est arrivé quelque chose à sa mère ? » « Non, cest sa mère, elle nous a demandé de vous appeler ... » « Quoi ? Pourquoi elle ... ? » « Il y a eu un accident de voiture, sa mère est ici et nous a demandé de vous appeler, je suis désolé Monsieur, nous avons tout essayé mais votre amie est ... » « Quoi ? Une voiture mais quelle voiture ? » « Monsieur, est-ce que vous comprenez ? Je suis désolé, mais votre amie est ... » Je jetais le réveil-poulpe à travers la pièce du studio et le piétinais en hurlant. Encore quatre jours, puis un soir je revis Eric. Il me conduisit au pied dun immeuble. - Cest ici, attends un peu, je veux te parler avant. Cest à propos de ces postes au service commercial... - Il y a un problème ? - Non, justement ... Je lobservai, ma bouteille à la main, - Après notre conversation lautre soir, je me suis renseigné au service RH, et figure toi quils cherchent quelquun à un poste de supervision des achats. Cest une opportunité ... - Et toi ? - Non moi je reste au commercial, je suis mon plan. Mais si tu es intéressé, il faut postuler maintenant. Avec ton expérience ... - Je tenvoie tout ça demain, cest génial. - Vraiment ? - Vraiment. Il suffit de peu de choses pour être quelquun de complètement différent. Une autre ville, un autre appartement, dautres gens … Je me fraye un passage dans la cuisine surpeuplée et pose ma bouteille sur le comptoir. Je balaie lendroit à la recherche dun ouvre-bouteille, je salue chaleureusement notre hôte, quEric me présente, un quarantaine en chemise à col blanc, les deux sen vont dans le salon. Ma bouteille à la main je me demande ce que jétais en train de chercher. Le salon est aussi de forme carré, comme la disposition de lensemble des canapés. Lappartement est vaste, peut-être même un peu plus que mon ancien quatre vingt dix mètres à Nantes, pourtant je me sens à létroit. Ce nest pas dû aux nombreuses personnes présentent, mais à quelque chose dautre, dindéfinissable. Rien à voir avec mon minuscule studio. Pourtant en cet instant je my sentirais mieux. Un cendrier un paquet de cigarette, et puis le sport sur lordinateur portable. Je me laisse porter par les gens présents, par leurs conversations, je souris, je hoche la tête lorsque quelquun semble sadresser à moi, jécoute poliment. Jévite Eric. Tant quil nest pas dans les parages je peux me laisser flotter. Le temps se fige, je bois. Le temps s’accélère soudainement, minuit quarante, il y a un peu plus de place. Mon regard croise celui de deux filles, lune des deux est un accident. La première fille habillée dune robe rouge soutient mon regard. Elle est jolie, selon les critères de la plupart des hommes. La seconde qui évite mes yeux possède une certaine beauté, selon mes critères à moi. Ses vêtements son simples. Un jean et une chemise à carreaux boutonnée. Des chaussures bon marché bizarrement vernies et noires, aucun accessoire pour rehausser. Cette fille mintrigue vraiment, ses cheveux longs me paraissent un peu gras, je me demande quel accident lemmena ici, ce soir, au milieu de ces cadres. La fille-accident - je ne dois pas lappeler comme ça - feuillette un grand livre de photos alors quun homme lui parle. Je discute avec celle portant une robe rouge et de hauts escarpins, je limagine intelligente. Les filles intelligentes ne pouvant sattacher veulent des hommes qui les désirent. Les filles pas intelligentes aimeraient sattacher et rêvent dhommes romantiques qui les rassure et leur fasse la cour. Quand aux femmes extraordinaires, elles ne veulent rien parce quelles sont tout, alors elles feuillettent de grands livres de photos parfois, ou meurent dans des accidents de la route. Ça faisait pourtant quelques minutes que je ny pensais plus ... Et le physique de la fille-accident ne me la rappelle pas du tout, si ce nest par ce surnom idiot. - Tu tennuies ici ? Cest la fille-acci... Cest la fille aux long cheveux, que je nai pas vu arriver dans mon dos. - Non. Je suis seulement … Bien. Marc. Nous nous serrons la main. - Tu ne veux pas me donner ton prénom ? - Oh … Je ne sais pas. - Cest parce que je tai trouvé un surnom atroce alors que tu regardais ce livre de photos. Tu vois, moi aussi je tai observé en douce. - Quel surnom ? - Ton prénom ? - Lilly. - Cest joli. - Quel surnom ? - Cest atroce, tu vas men vouloir beaucoup. - Quel surnom – me demande t-elle encore. Je regarde ses yeux bleus. Rien à voir. Vraiment rien. - La fille-accident, parce que je me suis demandé quel accident tavait emmené ici. Tu ne ressembles pas à tous les autres. Son visage sassombrit à mes mots. - Et je ressemble à quoi ? - Oh … Tu sais, je ne me sens pas non plus à ma place … Enfin ... Cest la raison pour laquelle je tai trouvé ce surnom. Son visage reste fermé, Lilly jette un coup d’œil vers un endroit dans le salon où séchapper. - Je te prie de mexcuser, je nai plus trop lhabitude je dois paraître bizarre. - Lhabitude de quoi ? - Lhabitude de parler à quelquun … Qui mintéresse un peu. On ne donne des surnoms quaux gens quon aime bien. Son visage se détend enfin, elle me sourit enfin. - Cest inexact. Je me suis trimballé un tas de surnoms au collège, et ceux qui les inventaient ne maimaient pas beaucoup, crois-moi ! - Cest peut-être ce quils essayaient de te faire croire ? Lilly sourit, je lui souris également, jusquà ce quelle me demande : - Et alors toi, cest quel accident qui ta emmené ici ? Le temps sest remis à filer tout aussi vite. En compagnie de Lilly je ny pensais plus du tout, jusquà ce que Eric vienne me saluer, avant de partir. Il dit aussi au-revoir à Lilly. Je naimais pas la chaleur excessive du sourire et du regard quil me lança en me tapant sur lépaule. Il ajouta avant de disparaître « pense à menvoyer ton CV demain ! » Je le remerciai en détournant le regard. « Tu vas travailler avec lui ? » me demanda Lilly, « oui, peut-être, surement. » Nous avons discuté un peu, puis Lilly regarda sa montre, le nombre dinvité sétait réduit à deux couples. Je me préparais à lui demander si, par hasard, elle navait pas envie de boire un dernier verre, histoire de me faire découvrir un peu Paris, quand mon téléphone vibra. Je ne me souvenais pas de lavoir emporté avec moi, je ne me souvenais pas non plus lavoir jamais rechargé depuis mon arrivée, surement une suite de réflexes conditionnés. Quand je louvris la lecture du prénom arrêta net mon cœur. Je tendis un index vers Lilly puis méloignait vers la cuisine désertée. Au téléphone, une voix de femme, et un débit ultra-rapide, des expressions familière que pourtant je ne reconnaissais pas. - Je suis tellement contente que tu répondes, je suis en galère grave là ! - Quoi ?! Ça va ? Quest-ce quil se passe, tu vas bien ? … - Ouiouioui, ne tinquiètes pas, moi ça va … - Bon dieu tu mappelles à … Il est une heure trente du matin ! - Oui excuse-moi mais cest important. Merde jentends du bruit t es en soirée, tes pas chez toi ? - Non. Écoutes, je suis parti de Nantes, je suis à Paris, depuis dix jours maintenant … - Mais je sais BANANE ! Tu mas envoyé ta nouvelle adresse et … - Quest-ce que tu as dit ? - Tu mas envoyé un mail et je suis devant chez toi … - Pourquoi tu mas appelé banane ? - mais parce que tes CONCON ! Mes jambes se mirent à trembler, je failli en glisser sur le carrelage. - Je suis devant chez toi là, je suis en galère grave, je sais pas où crécher, vraiment désolée de ne pas tavoir prévenu mais je suis venue sur un coup de tête et dans le TGV le téléphone ne passait pas, mais si tu ça te pose un problème... Tu es loin ? Non parce que si vraiment tu ne peux pas mhéberger lapin, je … - Arrête. Arrête tout de suite ton cinéma … - Quoi ?! - Jarrive, je monte dans un taxi, je serais là dans une dizaine de minutes. - Tes vraiment sûr lapin ? Non parce que … Je lui raccrochai au nez. Dans le couloir je pris ma veste et lenfilai précipitamment. Du salon, Lilly me jeta un regard étonné auquel je ne pus ni sourire, ni répondre. Son regard sassombrit, je tournai les talons et ouvrait la porte. La dizaine de minutes dans le taxi ne me laissèrent pas le temps de comprendre. Je la vis du haut de la rue, assise sur le la marche dos à la porte de mon immeuble. Je sortis du taxi et marrêtai à cinq mètres delle. Son sourire exagéré nétait pas le sien. Comme ce geste décarter légèrement les bras en tendant ses paumes vers moi. Je ne bougeai pas en la regardant durement. Sa physionomie changea enfin. Comme un nuage qui passa. Ses bras retournèrent le long de son corps, elle ne riait plus elle était grave, alors je consenti à aller à sa rencontre. « On fait quoi – me demanda t-elle le regard sombre – On se serre la main ? On se serre dans nos bras ? » Je lai prise contre moi. Jai posé une main entre ses omoplates, par pure politesse, puis nous nous sommes séparés, je pris son sac de voyage et pianotai sur le digicode. La première chose quelle dit en entrant fut « ça change de lappartement à Nantes, hein ! » Dos tourné, je fis semblant de ne pas relever son phrasé, elle recommençait. Mâchoire serrée je lui répondis : - Cest le standard parisien. - Toutes mes confuses lapin ! - Arrête ça immédiatement. - Non, cest vrai je tassure ! Jaurais pu mal tomber, taurais pu te retrouver ici à fricoter avec une femme ... - « fricoter ?» Va te faire foutre ! - … mais comme je te lai dit, dans le train le téléphone ne captait pas ! Ce voyage purée ! A ses derniers mots je me retournai fou de rage, - Pauvre folle ! Mais elle continua ... - Deux heures dun gamin braillard dune précision atroce ! Je me jetai sur elle et la trainai par les cheveux dans la salle de bains. Hormis son corps qui se tordait un peu par réflexe pour minimiser la douleur de ma poigne, elle ne cria ni ne se défendit pas. Présentée échevelée face au miroir, rouge de rage je lui hurlai « TU NES PAS ELLE ! TA PEAU EST BLANCHE ELLE NEST PAS NOIRE ! TU NES PAS FATOU TU ES LISE, ALORS ARRETE DE PARLER COMME ELLE ! ARRETE DE BOUGER COMME ELLE, ARRETE DE ... » Du miroir son sourire sauvage et son regard mauvais me glacèrent. «Fatou est morte », ajoutai-je dune voix blême en relâchant ma poignée de cheveux. Elle porta une main à son crâne, fit une grimace douloureuse, puis toujours armée de son sale sourire, Lise me cracha en me fixant à travers le miroir : - Je le sais quelle est morte, je le sais TRES bien ! Crois moi ! Mais ça na pas lair de te déranger plus que ça, toi ! - Tu dis nimporte quoi. - Ah ouais ? Tas fui tétais pas là ! Tu nous a laissé, tout ça pour ce trou à rat ! - Ce nest pas vrai Lise, cest dur, jessaye comme je peux. - ET TESSAYES QUOI ?! Me hurla t-elle en se retournant violemment. Je fuis vers le salon mais elle my suivi. - Je MEXCUSE de tavoir dérangé à cette fête ! Les filles y étaient sympas ?! - Tu dis nimporte quoi tu es devenue folle. Jai pas de compte à te rendre. Toi et moi, on ne se connait pas tant que ça. Je veux que tu partes Lise, va dormir où tu veux, je nai pas besoin de ça maintenant. Lise se jeta sur moi. Trop surpris je ne pus éviter son poing fermé qui percuta ma mâchoire. Sous le choc et son poids je tombai. Une fois au sol je me protégeai tant bien que mal de ses coups de pieds qui pleuvaient. « SALAUD ! PETITE BITE ! CONNARD DE FILS DE PUTE ! » Jacceptai un coup dans le ventre pour pouvoir armer ma jambe et la frapper dans le creux du genou de sa jambe dappui. Lise tomba en arrière, sa tête heurta le matelas. Je me suis redressé en position assise mais je ne me suis pas relevé. La tête appuyée contre le mur, je lai observé, prostrée au bas du lit, pleurer et hurler. Je finis par me relever, je me suis avancé mais je nai pas osé la toucher. Lise ne hurlait plus, ses épaule montaient et descendaient. Ses épaules montaient et descendaient. Jai ramené un verre deau de la cuisine que jai posé à ses côtés. Elle essaya de me dire quelque chose, je ne compris pas, elle réessaya au bout dun moment. Lise répétait son visage entre les mains : « Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Dis-moi pourquoi moi je suis ici. »
Posted on: Tue, 29 Oct 2013 07:16:36 +0000

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