le 19 Juillet 2013 Pierre Laurent: «Le renoncement à - TopicsExpress



          

le 19 Juillet 2013 Pierre Laurent: «Le renoncement à l’ambition culturelle a été immédiat» Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a dialogué avec des artistes, des spectateurs. Pour lui, "le renoncement culturel est un symptôme significatif d’une politique qui a renoncé au changement Vous êtes venu trois jours au Festival d’Avignon. Premières impressions... Pierre Laurent. J’ai tout d’abord visité la Fabrica, un lieu magnifique, un bel outil au service des artistes et du public. Ce lieu est le point d’orgue d’une décennie consacrée à la création contemporaine sous la direction d’Hortense Archambault et de Vincent Baudriller qui n’ont pas démérité aux commandes du plus grand Festival de théâtre au monde. Il flotte, depuis le début de cette édition, un fort climat d’inquiétude parmi les professionnels du spectacle vivant… Pierre Laurent. Un parfum d’inquiétude, de déception et de frustration devant une politique culturelle qui n’est pas au rendez-vous, devant les menaces sur le budget qui sont bien réelles. Comme pour le reste de la société, ils sont nombreux à chercher, à se demander comment agir sur cette situation face à un gouvernement qu’ils ont élu et dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Il faut se méfier d’une politique qui cherche à opposer, à diviser le monde de la culture car c’est le monde de la culture dans son ensemble qui est menacé. D’aucuns dénoncent l’absence de visée du gouvernement actuel… Pierre Laurent. Le renoncement du gouvernement à l’ambition culturelle a été immédiat. L’ambition d’une grande politique culturelle qui ose la création et l’éducation populaire et artistique devrait être le cœur d’une ambition politique. Le renoncement culturel est un symptôme significatif d’une politique qui a renoncé au changement. Les professionnels ne peuvent s’y résoudre car l’audace est l’essence même de leur travail. Vous étiez dans la Cour d’honneur mercredi soir. Comment avez-vous apprécié le spectacle de Jérôme Bel? Pierre Laurent. C’est un très bel hommage au théâtre, à la Cour d’honneur, à son histoire peuplée à la fois de fantômes, ceux de Vilar, de Gérard Philipe, d’Antoine Vitez et de vivants tels Warlikowski ou Anne Teresa De Keersmaeker. C’est aussi un hommage aux spectateurs. On sent, à travers ce spectacle, l’empreinte du théâtre comme un moment d’émancipation pour les spectateurs, on mesure comment une œuvre a constitué un tournant et transformé leur vie. Théâtre et politique ? Cela fait-il encore sens ? Pierre Laurent. Dans cette période, plus que jamais. On sent le rôle politique du théâtre. Plus que jamais, il y a nécessité de l’artiste. La gauche devrait porter cette ambition au plus haut pour contribuer à l’émancipation de chaque individu dans notre société. Le renoncement du gouvernement est politiquement désolant. Désolant et dangereux. Si on ne sait penser autrement qu’en gérant la crise, on fait le lit du désespoir et des solutions extrêmes. Entre l’ambition et le désespoir, il n’y a pas de chemin moyen. Le moins pire est un chemin illusoire. Vous avez été interpellé par Samuel Churin sur la question des intermittents. Une nouvelle bataille en perspective ? Pierre Laurent. Il m’a effectivement demandé d’intégrer le comité de suivi, ce que j’ai bien évidemment accepté. Il sera une plate-forme de résistance au Medef et force de propositions pour refonder les annexes 8 et 10. Nous allons aussi batailler sur le budget de la culture pour qu’il devienne aussi prioritaire que celui de l’éducation nationale, sur la réforme des collectivités territoriales qui, au nom de l’austérité, les asphyxie et constitue une réelle menace pour la création et la culture. Il est temps d’en finir avec les politiques du bouc émissaire, de la division: il faut penser un manifeste pour oser la culture.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 01:14:16 +0000

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