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linsurrection et la déportation des Brakna Par La Rédaction Publié le 30 oct 2013 Liste des déportés de la famille des Brakna Le pays de Marceau Malek Sahraoui -Tahar El Berkani est né à la zaouïa de Sidi M’hamed Aberkane en 1801, au pays de Marceau ; il est le fils de Ahmed Ben Sahraoui-Tahar El Berkani. On appelle d’une façon générale Massif des Beni Mennacer, le pâté montagneux entre Cherchell, Miliana et Hadjout ( ex- Marengo). La tribu des Beni Mennacer, qui forme l’élément principal de la population, était répartie en plusieurs unités administratives. En 1871, les noms officiels des fractions de cette tribu étaient les suivants : Appartenant au cercle de Cherchell La commune d’El Gourine, regroupait sous l’appellation de : Beni Menacer Cheraga, les fractions suivantes : les Beni Salah, les Tidaf, les Beni Abdellah, les Ouled Larbi et les Brakna. La commune de Sidi Semiane, regroupait sous l’appellation de : Beni Menacer Cheraga, les fractions suivantes : les Beni Habiba, les Aïouna, les Taourira, les Mazeur, et les Tazemmourt. Appartenant au cercle de miliana La commune du Zaccar, regroupait sous l’appellation de : Beni Mennacer Djebaïliya, les fractions suivantes : les Zouaoua et les Hlalchiya. La commune de Bou Maâd, regroupait sous l’appellation de Beni Mennacer Djebaïliya, les fractions suivantes : les Telalikh et les Ghraba Brakna est le pluriel de l’ethnique BRAKNI, et Berkani, qui lui-même est l’adjectif relatif de Aberkane (le Noir) nom de l’ancêtre éponyme. La zaouïa de Sidi Mhamed Aberkane Les Brakna seraient issus d’une famille originaire du Hédjaz (Péninsule arabique). Installés un temps au nord du fleuve Sénégal, ils émigrèrent en Andalousie, qu’ils durent quitter après la Reconquista en 1492, pour le Maghreb, en compagnie de milliers d’Andalous chassés par l’inquisition initiée par leurs Altesses Très Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Ils se fixèrent à Médéa, où mourut leur guide spirituel Mohamed El Berkani. Vers la fin du XVIème siècle, le fils de Mohamed, M’hamed, connu sous le nom de M’hamed Aberkane, s’installe dans le territoire de la tribu des Beni Mennacer, où il se fait accepter par cette grande tribu berbère. Celle-ci l’aida à élever, au pied du massif de Bou Maâd, au sud-ouest de l’actuelle ville de Mennacer, une grande Zaouïa. C’est à M’hamed Aberkane que revient le mérite d’avoir renforcé l’attachement des Beni Mennacer à l’Islam, et à préserver leur cohésion sociale. L’histoire de ses descendants sera ainsi liée à celle des Beni Mennacer. A la fin du XVIIIème siècle, dans la zaouïa de Sidi M’hamed Aberkane, que ses aïeux avaient fondée deux siècles plus tôt, en terre ménnacérienne, Mohamed Ben Aïssa El Berkani , son neveu Malek et toute la famille des Brakna allaient connaître un destin particulier :Diriger la résistance contre lenvahisseur français, résistance qui durera plus de 4 décennies et qui sera écrasée et réprimée par le sang la déportation et la captivité à Sainte Marguerite, qui durerent 16 ans pour les 95 membres de la tribu des Brakna. Participation de Malek et de son oncle Benaïssa à la première bataille de Sidi Ferruch le 14 juin 1830 Les Beni Mennacer, conduits par Benaïssa et Malek, la tribu des Hadjoute, et d’autres tribus de la province d’Alger, lancent une offensive contre les troupes françaises débarquées à Sidi Ferruch. Cette offensive prendra le nom de bataille de Staouéli ; on constate dès lors, que bien avant la proclamation de l’émir Abdelkader comme Emir, et chef de la Résistance à l’occupation, les Beni Mennacer, avec, à leurs côtés des contingents fournis par les Hadjoute, ont réagi face au danger qui menaçait le pays et ont combattu aux côtés des armées de la Régence d’Alger. 50 000 hommes furent engagés dans la bataille, malgré un armement restreint et inadéquat, composé de fusils traditionnels de type ottoman, de lances et de sabres, devant la supériorité en effectifs et en armes de guerre, tels les canons, débarqués par les troupes françaises. Cette supériorité n’a pas permis de refouler l’envahisseur. Ainsi, Malek, son oncle, la tribu des Brakna et les Beni Mennacer sont entrés en résistance dès que le sol algérien fut foulé par l’armée d’occupation française le 14 juin 1830, à la première bataille. Les Hadjoute en quelques mots C’est à l’époque ottomane qu’apparaissent des tribus dans le territoire de la Mitidja sous le nom de « Hadjoute ». Selon certaines sources, il existerait plus d’une vingtaine de tribus hadjoutes dans la Mitidja, subdivisées en 3 grands ensembles : - Les tribus Ahl El Makhzen, alliées à Dar essoltane : ce sont des tribus guerrières de la plaine, chargées de la collecte de l’impôt et qui jouissent de terres cultivables. - Les tribus Ahl Errayats, composées de petits fellahs indépendants ou khammas. - Et de nombreuses tribus montagnardes autonomes, arabo-berbères, telles, entres-autres, les Beni Mennad, les Beni Mennacer et les Chenouis. Le territoire des Hadjoute est limité selon certains historiens aux villes actuelles de Hadjout, El Affroun, La Chiffa, Attatba, et les alentours immédiats côté Sahel de Blida jusqu’à l’oued Mazafran. Dans un rapport du duc de Rovigo, celui-ci mentionne 23 tribus hadjoutes et 12000 cavaliers ( 18000 selon d’autres sources), sur un total de 40 000 à 60 000 habitants, en dehors des villes telles que Alger, Blida ou Koléa. Le départ de Hussein Dey 21 jours après la bataille de Staouéli, le dey Hussein remet les clés de la ville et embarque pour l’Italie (Naples) lui et sa suite. Mars 1835 : un émissaire de lémir au Beni Mennacer Mohamed Benaïssa et son neveu Malek accueillent, avec les membres de la tribu, un émissaire de l’émir à Bordj Lekhmiss, près de Marceau ( Mennacer aujourd’hui). L’émir sollicitait le soutien de cette tribu dans sa lutte contre l’envahisseur français. Benaïssa et Malek acceptent le principe de se battre sous l’étendart de l’émir, avant d’en faire part aux autres tribus. Dès la fin du mois de mars, Malek et son oncle se rendent à une réunion près de Djendel, chez un résistant du nom de Baghdadi ; ont assisté à cette réunion, les membres de la zaouïa de Sid Ali Mbarek, et à leur tête, leur chef spirituel, Mahieddine Ould Sid Ali Mbarek, appelé el hadj Mahieddine, de Koléa. Dés lors, les 2 chefs acceptent de lutter sous la bannière de l’émir, alors qu’auparavant, chaque chef spirituel avec ses hommes luttait et résistait chacun de son côté. Sous l’autorité de hadj Mahieddine, la tribu des Hadjoute s’est jointe à l’émir. Ainsi, en ce mois de mars 1835, l’émir vient de disposer du soutien de 2 puissantes tribus de l’Est algérois, auxquelles d’autres tribus de la province d’Alger se sont également ralliées. Arrestation de la famille des Brakna et première déportation Après la nomination de Mohamed Benaïssa au poste de khalifa du Titteri par lémir Abdelkader, il dut rejoindre Médéa et Malek assura la protection des Beni Mennacer ; il devint de facto chef de la tribu en l’absence de son oncle ; intérim qu’il assurera jusqu’en février 1842, date de l’arrestation de la totalité de la famille des Brakna. L’arrêté stipule que la famille est déportée dans un fort situé sur l’île de Sainte Marguerite , au large de Cannes (France), en Méditerranée, que les biens de la zaouïa doivent être mis sous séquestre, la zaouïa rasée et les archives brûlées. Quatre-vingt-quatre personnes composaient la famille des Sahraoui-Tahar de la tribu des Brakna. Un enfant mâle, fils de Abdellah et de Aïcha, né durant la traversée, arrondit le chiffre à quatre-vingt-quinze personnes (95) déportées. Le fort de Saint Marguerite D’une superficie de 2,1KM2, le fort de Sainte Marguerite a été bâti par Richelieu (1585-1642) puis renforcé par les Espagnols, puis après sa restitution à la France, par Vauban. Ce fort a servi de prison d’Etat, puis après la Révolution française de 1789, de prison militaire. Après la conquête de l’Algérie en 1830, les 95 personnes constituant la tribu des Brakna y furent détenues de 1842 à 1858, avec un retour sur Annaba pour une durée de deux ans, durant les années 1844 et 1845. Le fameux masque de fer, jumeau présumé de Louis XIV, y aurait séjourné avant d’être transféré à la Bastille en 1687. Aujourd’hui, le fort de Sainte Marguerite abrite un musée de la mer et est ouvert au public. Du début de 1844 à Décembre 1845, Malek et la tribu des Brakna sont transférés à Bône (Annaba) et incarcérés au camp de prisonniers de Bône ; l’appel de la résistance est le plus fort ! Malek parvient à s’évader et rejoint le combat au pays des Beni Mennacer. Malheureusement, il est de nouveau arrêté. La seconde déportation (5 janvier 1846) Pour l’armée d’occupation, Malek était l’ennemi public numéro un ; il représentait un danger. 2 ans de bagne à Ste Marguerite et 2 ans au camp de Bône n’ont pas affaibli ses velléités de résistance et de combat. Aussi, en prévision dune nouvelle dinternement, les autorités de l’époque se devaient de prendre une nouvelle décision de déportation, face à un rebelle aussi récalcitrant ! Par lettre datée du 30 janvier 1846, sous le numéro 232, le chef du bureau –Falmann- ainsi que le chef du bureau adjoint du directeur, et le maréchal de camp du directeur, transmettent un rapport au ministre de la Guerre sous le titre : « Analyse », et dont l’en-tête Propose au ministre d’autoriser l’incarcération au Fort de Ste Marguerite des 95 membres de la famille El Berkani. Lettre de Malek au roi de France Le 26 janvier 1846, soit 21 jours après leur seconde traversée, leur seconde déportation, et leur nouvelle incarcération, Malek, au nom de toute sa famille, adresse à Louis-Philippe, roi des Français, une lettre demandant leur libération. La lettre porte en tête, « Ministère de la Guerre, Direction des Affaires de l’Algérie, Bureau des Affaires politiques, civiles et du personnel. Le titre en est : Traduction d’une lettre arabe. Le 4 février 1846 le ministre de la Guerre répond négativement par écrit à la demande de libération des Brakna. 1851 : nouvelle lettre de Malek Malek écrit à nouveau au souverain français demandant la libération de la tribu des Brakna. Le 11 juin 1851, sous le numéro 432, le ministre de la Guerre transmet la demande à Monsieur le Gouverneur Général de l’Algérie, et au Général commandant la 7ème division militaire à Marseille.Le général Pélissier , consulté par le GG d’Alger et le général de Marseille, répondit par la négative le 22 juillet 1851 1858, après 16 ans d’incarcération au fort de Ste Marguerite, les Brakna sont libérés La famille reprend le bateau et rentre au pays de Marceau, au sein de la tribu des Beni Mennacer . L’appel à la mobilisation Seize ans de bagne n’ont pas altéré d’un iota les objectifs que s’est fixé Malek : chasser l’occupant français. Aussitôt rentré au pays, il songe à réorganiser la résistance et pour ce faire, envoie une lettre à tous les chefs de tribu de la région leur demandant de se joindre aux Beni Mennacer pour reprendre la lutte contre l’occupant. Le caïd Braham El Bouzidi, des Beni Zioui, serviteur de sa famille, lui servit d’intermédiaire pour entrer en relation avec le caïd Ahmed Ben Djelloul des Zatima et avec les tribus des Gouraya et des Larhat. Plusieurs entrevues eurent lieu entre les différents caïds du pays et dans chacune d’elles, Ahmed Ben Djelloul et Braham El Bouzidi recrutèrent des adhérents au Soff des Brakna. (Les Zatima, les Beni Bou Melleuk, les Beni Zioui, Les Zougara, les tacheta, les Aghbal, les Gouraya, les Larhat, les Beni Slimane, les Beni Marhaba.) Très vite, toutes les conditions furent requises pour créer un soulèvement. Le moindre prétexte pouvait servir d’étincelle et provoquer l’explosion. Les causes de linsurréction Selon l’historien consulté – Louis Rinn – et les rapports militaires de l’époque, ces causes ne furent que des prétextes au soulèvement, à l’insurrection ; la cause principale étant de chasser l’occupant ! Malek est devenu le chef acclamé d’un grand soulèvement populaire, qui allait servir d’exemple aux insurgés de la province de Constantine. Cette révolte, tout en encourageant la résistance des Ouled Mokrane et des Rahmania, privait les militaires français de leurs moyens d’action à l’Est ; aussi, la Colonne Ponsart fut rappelée de Bougie et la Colonne Saussier, dont l’effectif était déjà faible, fut diminuée d’un bataillon. L’intervention militaire prévue dans les régions de Djidjelli, Collo, El Milia, Batna et Biskra fut retardée de plusieurs mois. (L.Rinn) Le premier prétexte Il fut trouvé lorsque les Beni Mennacer Ghraba se plaignirent de leur caïd, Si Mouloud El Habouchi ; celui-ci démissionna le 8 mai 1871, alors qu’il était en poste depuis le 23 novembre 1856. Malek assura l’intérim de caïd des Beni Mennacer Ghraba et le 20 juin, l’amiral nomma Si Mohamed Ben Si Mohamed Saïd el Ghobrini, caïd des Beni Mennacer Ghraba. Cette tribu refusa par écrit cette nomination et réclama celle de Malek en tant que caïd des Beni Mennacer Chraga et Ghraba. Le 1er juillet, Saïd el Ghobrini démissionne, Malek assure l’intérim, et le 4 juillet, Abdi Ben Miloud Abdi est nommé. De nouveau, les Beni Mennacer Ghraba refusent la nomination par écrit du nouveau caïd, et réclament à nouveau celle de Malek. Le second prétexte Ce prétexte fut vite trouvé : Malek fit savoir à ses administrés que les tribus de l’Ouest ayant payé l’impôt, les autorités françaises lui réclamaient le versement de celui des Beni Mennacer ; ce prétexte suffira. Les deux tribus déclarèrent ne pas avoir à payer un impôt que les Français n’étaient plus en mesure d’exiger par la force. Puis, pour agir ensemble, on convoqua tous les notables des tribus voisines à une réunion générale le jeudi 13 juillet au marché de Souk el Had. Le 13 juillet 1871 à Souk El Had et linsurréction proprement dite Le jeudi 13 juillet, la guerre sainte est proclamée à 15 km au sud de Cherchell, au marché des Beni Mennacer. Là, on se sentit en nombre ; le djihad fut demandé à grands cris et voté par acclamation ; il fut décidé que le lendemain, on marcherait en 3 colonnes sur Novi, Cherchell et Zurich. Malek n’assistait pas à cette réunion mais il n’était pas loin ; la foule alla le chercher, il fut entouré et acclamé et mis en demeure de prendre le commandement du djihad ». ( L. Rinn) Le 14 juillet à 2heures du matin, le chef du bureau arabe était prévenu, alors que le maire de Cherchell, M. Laffite recevait à la même heure un avis identique ; il fut le premier à donner l’alerte ; toutes les mesures concernant les colons furent prises ; les habitants des fermes isolées, invitées à rentrer à Cherchell, Novi fut prévenue la nuit-même et des tirailleurs sous le commandement du lieutenant Boquet furent envoyés à Zurich. Le 14 juillet, les contingents qui avaient acclamé Malek comme agha des insurgés, s’étaient mis en marche avec lui ; arrivés à Tizi el Khemis, ils se divisèrent en 3 colonnes. - Les Ghraba, sous la conduite des chefs de douar : Si Mohamed el Djadouli, Abdallah Ougaïda, Belaïd Ouamar Ben Mouloud, et un des cavaliers de Malek, Ahmed Oudadi, marchèrent sur Novi. - Les Chraga, sous les ordres de leurs chefs de douar, Si Abdallah Ben Zerrouk, Abdelkader Ben Larbi, M’hamed Oubelkheir, et de Sid Ali Ben Ahmed Ou Akerdjoudj, homme de confiance des Brakna. - Malek El Berkani, son frère Si Braham et Mohamed Oudjelloul Ouzohra, avec le contingent le plus faible des 3 groupes continueraient leur route en direction de Cherchell. (L. Rinn) L’insurrection était en marche ; les combats, les incendies, les attaques, les escarmouches, les pillages allaient durer du 14 juillet au 21 août, soit 38 jours. Le 2 août 1871 Malek meurt au combat les armes à la main. Il a 70 ans. Lorsqu’il participe à la bataille de Staouéli, lors du débarquement français, il a 29 ans. Le combat de Malek et sa résistance à l’occupant auront duré 41 ans. Il aura subi 16 ans de réclusion dans des conditions de froid, de faim et d’isolement dans le fort de Ste Marguerite avec 95 membres de sa famille, chaque cellule étant occupée par une famille. Malek et la résistance des Brakna, des Sahraoui-Tahar et des Beni Mennacer ne figurent pas dans les manuels scolaires des enfants algériens. Une stèle à sa mémoire à été érigée il y a quelques années au centre du village de Mennacer, à l’instigation personnelle de deux personnalités politiques, originaires de Cherchell. (MM. B. Benhamouda et K. Bouchama) La tombe de Malek se trouve dans la zaouïa de Sidi M’hamed Aberkane, sur les hauteurs de Mennacer, dans le pays de Marceau. Recherches effectuées par : Nora Sari et Khelil Lacène Ce travail de recherche ainsi que la documentation fournie par le ministère de la Guerre à Paris, ont fait l’objet d’une communication donnée à l’APC de Hadjout par Mme Nora Sari, MM. Khelil Lacène et Nadir Bekkat-Berkani, descendants de déportés, réunis au sein de l’Association « El Berkaniya ». Cette conférence a eu lieu le 12 janvier 2013 en commémoration du 170ème anniversaire de la déportation des Brakna. Sources : LOUIS RINN : Histoire de l’insurrection de 1871 en Algérie. Jourdan. Alger. 1871, 672p. L’INSURRECTION DE 1871 Extraits de rapports militaires. H 375 ; P. 7-11. « Rapport sur l’insurrection qui a éclaté dans la subdivision de Miliana par le caporal-chef de la section des Affaires indigènes. Alger le 28/08/1871. » 25 pages manuscrites. Nora Sari
Posted on: Mon, 18 Nov 2013 15:03:11 +0000

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