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mer, 30 oct 2013, 02:51 Posté Par Guineenews Dossiers, La Une, News 0 1458 Dossier – La «malédiction» des fraudes électorales en Guinée : la période post-indépendance (2ème partie) Déni de l’expression démocratique durant la période post-indépendance Les expériences électorales amères de Sékou Touré auront un impact durable sur la culture politique du pays et feront le lit des irrégularités électorales récurrentes qui collent à la Guinée comme une malédiction et qui empêchent le pays de mûrir politiquement. Nous examinons ci-dessous comment les régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance ont manipulé le système électoral pour éviter la libre expression de la volonté populaire dans le but de s’éterniser au pouvoir. Parti-Etat unique et « dictature populaire » sous le régime du PDG-RDA Au lieu de renforcer le processus démocratique qui a permis son ascension à la magistrature suprême, Sékou Touré opte pour le pouvoir sans partage. Quand on lui demande de faire une ouverture politique, il répond : « le dynamisme révolutionnaire n’a pas besoin d’autres stimulants que nos aspirations, nos espoirs ». Il ordonne que la « fidélité au parti » devienne le premier critère de choix des responsables. Les cadres doivent faire la formation politique pour renforcer « leur conscience révolutionnaire ». La ligne politique du parti est « la dictature populaire ». Il ne reconnait pas la lutte de classe car pour lui, il n’y a que la classe des « dépossédés » et il ne veut pas que la Guinée connaisse une stratification sociale, allusion faite aux élites. Il veut niveler tout par le bas : la richesse matérielle, l’intelligence, la beauté, etc. Le parti est le pouvoir suprême et Sékou Touré se fait appeler le responsable suprême de la révolution. L’Etat est relégué au second plan et devient le serviteur du parti. Les décisions sont prises au niveau local (comité de base ou Pouvoir Révolutionnaire Local) et remontent en vertu du « centralisme démocratique ». Les élections sont plus ou moins démocratiques au niveau décentralisé (le comité de base qui deviendra plus tard le pouvoir révolutionnaire local), mais deviennent une parodie de démocratie au niveau national. Sékou Touré est toujours réélu avec des scores plus que soviétiques. Il n’a pas besoin de frauder pour y arriver, car son intimidation suffit pour éliminer toute intention de vote contre lui et son parti. D’ailleurs, il s’appliquera à éliminer physiquement son opposition potentielle représentée par la crème intellectuelle du pays. Dès 1960, il mettra en place des tribunaux populaires composés de membres du bureau politique du PDG pour juger et condamner à mort ceux qui s’opposent à lui. Il admet volontiers que le parti a besoin d’une « force de dictature » pour « diriger et impulser l’évolution du peuple ». Mais, il insiste qu’il s’agit d’une « dictature démocratique », puisque ses principes sont définis en Congrès et en Assemblées des instances du parti-Etat ; d’une dictature populaire puisque son contenu ne tend qu’à sauvegarder et à développer la liberté et les droits du peuple. C’est le début de « la dictature du peuple par le peuple » qui sera poursuivie par tous les successeurs de Sékou Touré sous une « démocrate » de façade. Tricheries à ciel ouvert sous le régime de Lansana Conté Conte Puisque les méthodes barbares de Sékou Touré ne s’accommodent plus des temps modernes, l’élimination de toute opposition se fait par intimidation et par le contrôle de tous les leviers du pouvoir par la fraude électorale. La mort du président offre la seule forme d’alternance du pouvoir. Lansana Conté s’empare du pouvoir à la mort de Sékou Touré en 1984 sur simple désignation de ses co-putschistes puisqu’il était le plus gradé du groupe. Il promet la démocratie mais tenait à rester au pouvoir jusquà l’alternance à la guinéenne, c’est-a-dire sa mort. Sous la pression issue de la conférence de Baule, il s’arrange à élaborer une Constitution taillée sur mesure qu’il fera adopter en 1990. Il met en place un conseil transitoire, le CTRN (conseil transitoire de redressement national) qu’il charge de préparer les lois organiques. En 1992, il agrée une quarantaine de partis politiques et ouvre l’ère du multipartisme en Guinée. Il ôte la tenue militaire pour se présenter aux élections présidentielles de décembre 1993 et triche abondamment. L’opposition conteste les résultats et procède à un recours à la Cour suprême inféodée au pouvoir. Au lieu de prendre en considération les doléances de l’opposition, la Cour suprême décide le 4 janvier 1994 d’annuler les résultats de Siguiri et de Kankan avant de déclarer Conté vainqueur avec 51,62% du scrutin. Sûr de sa mainmise sur le pays, il organise les élections législatives qu’il retardait depuis 1992 après avoir manipulé les listes électorales. Il s’attribue bien sûr la majorité à l’Assemblée nationale (76 députés du PUP sur 114). En 1998, il se porte candidat encore et triche de plus belle pour s’octroyer 56,12% du scrutin. Non content de faire deux mandats et sur proposition de certains caciques de son régime, il concocte un referendum pour éliminer la limite du nombre de mandats et se représente en 2003 malgré qu’il soit affaiblit par l’âge et la maladie. Il réédite son exploit grâce aux fraudes et se déclare vainqueur. Seule l’alternance à la guinéenne, la mort naturelle, mettra fin à son règne totalitaire. Il faut noter la plupart les chefs de proue de l’opposition tels que Cellou Dallen Diallo et Sidya Touré qui crient aujourd’hui à la fraude ne sont pas sans reproche. Ils ont tous péché par commission ou omission durant le régime Conté. Ils crient aujourd’hui à la fraude mais facilitaient ou acceptaient volontiers les tricheries de Conté quand ils battaient campagne pour lui. C’est pourquoi, leur lutte sous le régime Condé a été largement axée sur la CENI et Waymark, mais rarement sur les droits de l’homme, les questions économiques et la gouvernance. Il n’est pas exclu que si l’occasion leur était donnée de contrôler la machine à frauder, qu’ils ne vont pas s’en servir à cœur joie. D’ailleurs, Alpha Condé, qui est plus rusé et moins regardant sur le qu’en-dira-t-on, ne s‘est pas du tout gêné de récupérer à son profit tous les ingénieurs et operateurs de la machine à frauder sous le régime Conté. Double langage et fourberie sous la parenthèse de Dadis Camara et de Sekouba Konaté DadisKouléDans cette répétition continue de l’histoire, c’est Dadis Camara, un militaire qui s’accapare du pouvoir sur la base d’un tirage au sort avec ses co-putschistes. Il promet aussi la démocratie, parait sincère, mais est vite rattrapé par le virus de la fourberie et la fraude. Comme ses prédécesseurs, il se dit que la fin justifie les moyens. A l’instar de Conté, il penche pour ôter sa tenue militaire afin de s’accaparer du pouvoir à travers l’intimidation des militants de l’opposition et la manipulation du processus démocratique. Là aussi, c’est la mort (ou presque) qui l’arrachera du pouvoir. Son successeur, Sékouba Konaté promet d’achever la transition et d’organiser des élections crédibles dans les conditions très difficiles. Il fait semblant d’être au dessus de la mêlée, mais les pressions ethniques l’empêchent de garder la neutralité. Grâce à lui, la Guinée franchit un cap important de sa transition et obtient son « premier président démocratiquement élu » selon l’expression consacrée par les médias occidentaux. Mais trois ans plus tard, même Sékouba Konaté se pose des questions. KonateBotswana2 Son œuvre n’a pas abouti aux résultats escomptés. Comme la montagne qui accouche d’une souris, sa transition a enfanté un recul de la Guinée, au lieu de la Guinée pacifiée, réconciliée et résolument tournée vers l’avenir sous le règne dAlpha Condé. C’est pourquoi, les Guinéens commencent à réévaluer le rôle joué par Konaté qu’on avait promis un avenir rose et le poste de ministre de la Défense s’il facilitait la victoire d’un certain candidat. Mais, il déclina cette dernière offre. D’autre part, des allégations sérieuses de tractations sordides, de fraude et de truquage électoral qui ont fait surface récemment font douter certains Guinéens de la crédibilité des élections présidentielles de 2010. Changement dans la continuité de la gouvernance du passé sous le magistère du Professeur Alpha Condé Le temps passe, mais l’histoire se répète à chaque compétition électorale. Les stratégies d’intimidation par la complotite sous Sékou Touré et l’instrumentalisation de l’appareil de l’Etat aux fins de fraudes à grande échelle sous Conté sont recyclées et remises en service sous Alpha Condé avec les encouragements des radicaux de son parti. Il suffit de jeter un regard sur la tenue des élections législatives de septembre 2013 qui n’ont pas fini de livrer les secrets des fraudes électorales qui ont émaillé le déroulement du scrutin. Il y a des accusations mutuelles de fraude entre le pouvoir et l’opposition, mais il ne fait aucun doute que celui qui contrôle la machine à frauder de l’Etat ne s’est privé de l’utiliser pour améliorer ses chances de gagner. Le rapport préliminaire de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne dénonce avec une rare candeur l’usage de la machine à frauder par le pouvoir. La mission reproche à la CENI sa politisation et son manque de transparence à l’égard des acteurs politiques ; elle déplore l’irrégularité de l’organisation des bureaux votes, l’absence d’affichage public dune liste provisoire épurée et consolidée. L’observation la plus accablante et l’usage de méthodes décriées de fraude au temps colonial et sous le régime Conté qui consistent à instrumentaliser l’Etat au profit des candidats du parti au pouvoir dans une élection supposée être libre et démocratique. Alphabic Le temps passe, mais l’histoire se répète à chaque compétition électorale. Les stratégies d’intimidation par la complotite sous Sékou Touré et l’instrumentalisation de l’appareil de l’Etat aux fins de fraudes à grande échelle sous Conté sont recyclées et remises en service sous Alpha Condé avec les encouragements des radicaux de son parti. Il suffit de jeter un regard sur la tenue des élections législatives de septembre 2013 qui n’ont pas fini de livrer les secrets des fraudes électorales qui ont émaillé le déroulement du scrutin. Il y a des accusations mutuelles de fraude entre le pouvoir et l’opposition, mais il ne fait aucun doute que celui qui contrôle la machine à frauder de l’Etat ne s’est pas privé de l’utiliser pour améliorer ses chances de gagner. Le rapport préliminaire de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne dénonce avec une rare candeur l’usage de la machine à frauder par le pouvoir. La mission reproche à la CENI sa politisation et son manque de transparence à l’égard des acteurs politiques ; elle déplore, l’irrégularité de l’organisation des bureaux votes, l’absence d’affichage public dune liste provisoire épurée et consolidée. L’observation la plus accablante et l’usage de méthodes décriées de fraude au temps colonial et sous le régime Conté qui consistent à instrumentaliser l’Etat au profit des candidats du parti au pouvoir dans une élection supposée être libre et démocratique. La mission a noté par exemple l’utilisation massive de véhicules de l’administration, la mise à disposition de locaux administratifs dans toutes les régions et l’implication, sur le terrain, de huit ministres, de quatre gouverneurs, de maires, de chefs de quartier et de fonctionnaires. La mission a également recueilli des témoignages de citoyens et militants de l’opposition dénonçant « le recours à des pressions et des menaces pour imposer aux fonctionnaires, de voter en faveur du RPG-Arc-en-ciel, au risque de perdre leurs postes ». Et pourtant, quand Alpha Condé était dans l’opposition, il ne manquait pas une occasion de fustiger la culture de fraude électorale du régime Conté. Il déclarait à l’issue des élections communales largement trichées par Conté : « Un des dispositifs très significatifs de cette mascarade électorale est la quasi invalidation de la plupart des listes électorales. Pour preuve, des centaines de listes de candidature ont été invalidées par l’administration locale sur instruction spéciale du ministre de l’administration chargé d’organiser la fraude…Tout le monde est conscient, qu’aujourd’hui, les populations aspirent au changement démocratique et que le pouvoir connaît la désaffection populaire la plus importante de ses 20 ans de règne. Ce régime dictatorial ne peut plus faire illusions et tromper encore le peuple, car les yeux se sont dessillés et il n’est pas question d’accepter les fraudes massives qui se profilent à l’horizon ». Mais à peine devenu président, il déclare qu’il n’organisera pas d’élections pour les perdre et recrute dans son gouvernement les artisans de la fraude électorale sous le régime Conté. Il a déclaré récemment dans une interview qu’il accordée à votre quotidien Guinéenews© : « Si je n’étais pas démocrate, croyez-vous qu’ils pourraient avoir ce qu’ils ont eu ? Ils ne pourront même pas avoir les deux tiers ». C’est tout dire quand le président mesure son attachement à la démocratie par le fait qu’il laisse son opposition gagner quelques miettes de vote. Conclusion La fraude électorale est rentrée dans l’ADN politique de la Guinée. La culture de la fraude est partout, du côté du pouvoir comme celui de l’opposition, et gangrène l’évolution politique normale du pays. A défaut d’attirer des hommes d’Etat vertueux et intègres, soucieux de l’avenir du pays dans la course pour la magistrature suprême, chaque processus électoral en Guinée est devenu un cercle vicieux qui mène à un plus grand recul de la démocratie. Sékou Touré qui fut victime des fraudes de l’administration coloniale n’a pas remis en question l’essor de la culture de la fraude, mais s’est prémuni de tout risque d’alternance démocratique (avec ou sans fraude électorale) en instaurant une dictature cruelle. Il exigeait des scores soviétiques à chaque élection (où il est seul candidat) pour prouver sa popularité. Aussi, il éliminait physiquement tous ses adversaires politiques. CENIcentralisationLa stratégie de Conté, qui avait vécu misérable sous Sékou Touré, était de s’accaparer des moyens de l’Etat et les utiliser massivement pour financer des victoires électorales douteuses qui le maintiennent durablement au pouvoir. Dadis et son compère Konaté promettaient une rupture avec le passé, mais avaient aussitôt viré pour promouvoir le mouvement « Dadis doit Rester » dans l’espoir de rééditer l’exploit de Conté (ôter sa tenue militaire et passer du statut de président de transition à celui de président a vie). Le Professeur Alpha Condé, qui fut condamné à mort sous Sékou Touré, victime de fraudes sous Conté et finalement condamné, dit avoir tout pardonné à ses bourreaux, mais reprend à son compte les mêmes pratiques de pouvoir sans partage à travers l’intimidation et la manipulation de l’appareil étatique pour s’adjuger des victoires politiques. Au fil du temps, une machine à frauder s’est installée durablement au cœur de l’administration guinéenne. Tout le combat politique des opposants et du pouvoir est réduit au contrôle de cette machine. Au cours des deux dernières décennies, la machine n’a fait que changer de nom, passant de la CENA (Commission électorale nationale autonome) à la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Mais une chose est devenue constante : ni autonomie ni indépendance de l’organe d’administration des élections par rapport au pouvoir. Chaque régime pense que la clé de la victoire électorale n’est pas le vote du peuple mais le contrôle de la machine à fraude que constitue la CENI. Comme la drogue qui détruit l’être humain en lui donnant l’illusion addictive de la béatitude, la machine à frauder au cœur de l’administration est en train de saper les fondements moraux de la société guinéenne en développant une addiction au mensonge, à la corruption, à la médiocrité et au déficit de démocratie. L’opposant qui combattait naguère la fraude lorsqu’il en était victime, devient un fervent adepte de la fraude comme stratégie électorale aussitôt qu’il arrive aux commandes. Ceux qui s’accommodaient de la machine de fraude lorsque cela arrangeait leur parti au pouvoir deviennent de fervents dénonciateurs de la fraude aussitôt éloignés des commandes. Le plus inquiétant est la banalisation de la fraude en Guinée. Le pouvoir guinéen et ses alliés étrangers sont disposés à mettre à contribution les services de la CIA, du FBI, de la police suisse et la DGSE française pour épier le financement extérieur de l’opposition, mais personne ne s’intéresse aux sérieuses allégations de corruption du processus électoral par le pouvoir. Et pourtant, la corruption de l’appareil électoral menace l’existence même de la Guinée en tant que Nation, et en tant que République unie et indivisible. Le peuple de Guinée vote souvent dans la discipline et la sérénité, espérant que son choix sera respecté, mais c’est rarement le cas. Heureusement que la justice divine est lente mais implacable et irréversible. Ce qui fait que les partis qui font le recours à la fraude et à la manipulation du processus démocratique pour accéder et se maintenir au pouvoir subissent éventuellement une punition sévère de l’Histoire. Les partis qui se sont maintenus au pouvoir en Guinée pendant des décennies à force d’intimidation et de fraude ont fini par être jeter aux oubliettes de l’histoire. Alors que le PDCI en Côte d’Ivoire, le PDG au Gabon et d’autres partis contemporains du PDG-RDA continuent à siéger à l’Assemblée Nationale de leur pays et à jouer un rôle politique de premier plan, le peuple de Guinée refuse de donner même un député à ceux qui se réclament héritiers du PDG-RDA de Sékou Touré. Idem pour le PUP de Lansana Conté qui a régné en maitre absolu à force de fraudes électorales à grandes échelles. Il y a là une leçon pour ceux qui considèrent que l’Histoire ne va pas sanctionner leurs escapades électorales. L’équipe de rédaction de Guineenews.org
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 10:21:03 +0000

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