nouvelles de Justine et Romane du 4 au 12 septembre Mercredi 4 - TopicsExpress



          

nouvelles de Justine et Romane du 4 au 12 septembre Mercredi 4 septembre « Amour, gloire et beauté » accompagne le petit-déjeuner, décidemment la télévision ne me manque pas. Nous abandonnons Nono à sa triste solitude… Les juments marchent trop vite pour que je puisse bavarder avec mes amies, elles suivent derrière tranquillement mais j’ai peur que mon mode de vie ne les fatigue trop. A la sortie d’Audressein, nous trouvons une clairière en bord de rivière, l’endroit n’est pas idéal puisque la route passe juste au-dessus mais je sens que si nous continuons ce sera de trop, notamment pour la cheville d’Adeline récemment opérée. Nous profitons de l’après-midi entre baignades et jeux de cartes. Pour la dernière soirée, Adeline et Béré proposent d’aller manger au restaurant à Castillon (2km), je n’ose pas les contredire mais à peine avons-nous parcouru une centaine de mètres que je regrette et désire faire demi-tour. Le bivouac et les chevaux sont trop visibles de la route, cela m’angoisse. Finalement, nous cuisinerons sur le feu du bivouac ! les choses simples ne sont pas moins savoureuses quand elles sont partagées dans la convivialité. Je suis néanmoins troublée de constater à quel point je suis déconnectée, à quel point grimper aux arbres me semble plus normal que de faire du shopping, à quel point trop se préoccuper du passé et des obligations avenir me gâche mon présent si précieux… comment expliquer ce qui bouillonne en moi tant je me suis échappée de ce monde-là ? Jeudi 5 septembre J’ai attaché les juments à la ligne d’attache tendue entre deux arbres pour la nuit, en effet je ne pouvais attacher les deux en longue corde puisque j’en ai perdu une à Mirepoix et je ne voulais pas prendre le risque que Djamila se balade sur la route quand nous ne pouvons par surveiller. Je me lève donc tôt pour les libérer puis me rends au plus vite à la boulangerie pour leur préparer un petit-déjeuner de roi. Je ne suis même pas de retour que les filles sont déjà en train de marcher pour rejoindre leur voiture en stop, croyant que je dormais encore… dommage. C’est Raph qui tiendra le rôle de roi quand je lui apporterais les croissants au lit ! Elles s’en vont visiter Toulouse puis repassent chercher Raph dans la soirée. Il profite de la voiture pour remonter en Alsace et répondre à ses impératifs là-bas. C’est notre dernière journée ensemble avant de longs mois. Cette fois-ci la solitude ne m’effraie pas : j’ai hâte de reprendre un rythme plus sportif et de me soumettre à nouveau à mon caractère hyper exigent, mais je sais aussi que la compagnie de Raph n’aurait en rien empêché cela… je ne peux pas pour autant le retenir ! Nous ne bougeons pas, histoire de ne pas augmenter le détour à mes amies, j’en profite pour laver mon linge, les sangles et les tapis dans la rivière. C’est important car la sueur peu devenir abrasive pour leur peau. Je m’occupe également de parer leurs pieds et de faire du ménage dans les caisses et les sacoches. Dernier repas puis je m’endors une dernière fois dans ses bras jusqu’à ce que mon téléphone sonne : Adeline et Bérénice nous attendent au croisement de la route. Drôles d’adieux à moitié endormie…je garde avec moi l’éclat de leurs rires et me glisse dans ma tente, étrangement seule. Vendredi 6 septembre Je me mets en action aux premières lueurs du jour et avale les kilomètres d’un bon pas. Uma ne semble plus du tout gênée par son pied (que je continue à soigner) mais je n’ose tout de même pas l’alourdir de mon poids. Les chemins sont sans difficultés malgré les forts dénivelés, je suis contente de sentir la montagne sous mes pieds autant qu’à l’horizon. Djamila suit librement avec toute ma confiance, vers 15h30 environ c’est le drame. Nous suivons un petit sentier de terre dans la forêt qui n’a pas l’allure d’un passage à risque, au moment où le sentier longe un vaste trou, la terre s’effondre sous le poids des juments qui glissent toutes deux dans le précipice. Djamila se laisse glisser sur le ventre jusqu’en-bas alors qu’Umaïna se débat dans la caillasse pour remonter sur le sentier, j’exige qu’elle arrête de paniquer et sans que je m’y attende vraiment, elle s’immobilise complètement. Elle est couchée, les antérieurs étalés sur le chemin et les postérieurs coincés dans la pente. Son regard semble m’interroger : « Et maintenant, on fait quoi ? » Djamila nous appelle affolée d’en bas, je lui demande de ne pas bouger, elle comprend, je me place derrière Umaïna pour pousser son arrière-train pour l’aider à se dégager. Un, deux, trois, on y va ! Nous mêlons nos énergies dans une parfaite synchronisation qui permet à la jument de se remettre d’aplomb. Cependant, la puissance du mouvement me propulse contre un arbre et m’ouvre l’arrière de la cheville. Ce fût la plus grande de mes erreurs : me mettre moi-même en position dangereuse, s’il m’arrive quelque chose, personne ne s’en sort. Je me mets à genoux pour constater les dégâts sur le corps de ma jeune jument : du sang coule sur mes bras, je l’attache à un arbre puis descend chercher Djamila. Je constate plusieurs égratignures plus ou moins importantes que je nettoie instantanément à l’eau puis désinfecte avec de la bétadine. La plaie qui perd beaucoup de sang sur Uma se situe juste au-dessous du plie de l’antérieur gauche. Je lui fais un bandage avec un strap bien serré pour arrêter l’hémorragie. Le matériel quant à lui est intact, je parle à voix haute pour rassembler mes esprits. J’agis vite mais calmement. Nous marchons plus d’un kilomètre puis arrivons à Saint Lary, la première personne à qui j’adresse la parole me propose un parc de plusieurs hectares. Je m’y installe, je décharge les juments et comprend qu’il faut suturer la plaie d’Uma. Avec le peu de réseau que je capte, j’explique la situation à mon père qui m’envoie des numéros de cabinets vétérinaires du coin. J’attends le vétérinaire plus d’une heure, pendant ce temps, je nettoie encore et désinfecte, je prépare de l’argile et monte mon camp. Finalement, le véto préfère mettre des agrafes, il lui injecte une dose d’anesthésiant local et m’explique comment utiliser l’agrafeuse. Pas besoin d’antibiotique la jument risque d’être un peu raide demain, il faudra peut-être un jour de pause…j’ai agis sans paniquer, mais au moment de remplir le chèque, j’ai tellement de mal à écrire que je réalise que je suis complètement déboussolée. Il commence à pleuvoir, je casse un arceau en montant la tente, j’ai envie de pleurer mais au lieu de me laisser aller je le répare. Je cuisine dans l’abside et bouscule maladroitement le réchaud, l’alcool se repend et les flammes avec. Celles-ci n’atteignent heureusement pas la toile de tente, j’avale mes pâtes sans légumes, sans assaisonnement, sans rien du tout, même pas du sel puis m’endors épuisée sur ce terrain en pente. Toute la nuit je glisse et me repose très mal. Samedi 7 septembre Il fait encore nuit lorsque je remballe mon intérieur, le parc est immense mais les juments ne se sont pas éloignées de moi pendant la nuit. Je fais marcher la petite pour aviser si nous restons une journée de plus ou pas. Elle pousse difficilement sur ses postérieurs, la pause s’impose, je lui donne des anti-inflammatoires et soigne les plaies avec bétadine et Dermaflon pour les grosses, T-tree pour les petites. J’applique de l’argile mélangée à de l’huile d’arnica sur les coups et les hématomes. Umaïna craint la douleur, il me faut du temps pour qu’elle accepte calmement de se laisser soigner. Je descends au village pour demander au propriétaire l’autorisation de rester une journée, il accepte. Il pleut à verse, je m’assois dans un arrêt de bus, quelques larmes ruissellent sur mes joues, Hari gémit en me regardant. La prochaine fois, ce sera quoi ? Cette chute-là était bien plus violente que la première, pourquoi Uma subit-elle toutes les misères du monde ? Je suis constamment en train de soigner quelque chose, je prends mille précautions dans tout ce que j’entreprends et pourtant il m’arrive toutes les merdes possibles et imaginables. Je vois ça comme l’équilibre du bien et du mal, il ne peut pas y avoir que des choses formidables dans ce voyage, ce serait trop facile et la vie ce n’est pas facile. Alors je dois surmonter les épreuves pour vivre ce rêve jusqu’au bout, je déprime à ce moment précis, mais je ne baisse pas les bras. D’accord je cumule les merdes…mais cela m’a terriblement permis d’évoluer. Au final les dégâts ne sont pas insurmontables, Hari veut jouer mais je préfère me réfugier au fond de la tente, je m’occupe avec quelques coutures et surtout j’écris, j’écris, j’écris pour exorciser ma peine et mes angoisses. Aujourd’hui j’ai peur, peur pour la suite, peur de faire une erreur impardonnable, peur de ne pas maîtriser les aléas de cette aventure. J’ai peur de les abimer, je les aime trop pour les faire souffrir, je les aime trop pour les perdre, j’aimerais juste pour une nuit être dans mon lit à la maison et ne plus penser à rien. Je n’ai rien avalé de la journée si ce n’est une tablette de chocolat, mais je sais que demain j’aurai accepté cet échec car il fait partie de la vie que j’ai choisie. Je sais que demain je continuerai. Dimanche 8 septembre Je me lève très tôt, en bas, les lampadaires du village font rougir la brume, je peux prendre mon temps et lever le camp au sec, le ciel me laisse un peu de répit. Umaïna marche très bien, si bien que nous avalons une vingtaine de kilomètres qui enchaînent les dénivelés positifs et négatifs. Djamila me toise durement et semble me juger du haut de son regard accusateur à peine ai-je commencé à la seller ce matin. Que veux-tu ? Qu’est-ce que je dois faire ? Dis-moi quand je me trompe ! Je suis perdue. Les sentiers sont difficiles et les roches humides terriblement glissantes, je laisse Djam mener la marche, elle est incroyablement douée ! Jamais elle ne trébuche, jamais ses pieds ne dérapent et jamais elle ne cogne ses caisses aux arbres pourtant bien resserrés. Lorsqu’elle décide de faire demi-tour je n’insiste pas ce qui nous oblige à emprunter des morceaux de routes, j’ai la chance d’avoir une équipe formidable : Djam sur qui on peut toujours compter, Umaïna prête à tout ce que je lui demande et Hari qui n’a pas besoin qu’on lui explique ce qu’il doit faire. En se rapprochant du hameau où j’ai décidé que nous nous arrêterons, je concentre tout mon esprit : « l’idéal ce serait que je me fasse accueillir sans attendre ». Première maison, une femme ouvre la porte pour me saluer, elle est cavalière et m’indique un parc où je peux passer la nuit. Malheureusement, elle n’habite pas ici donc pas de douche chaude et pas de soirée au sec…la pluie, le froid, la fatigue et le contre coup de l’accident me font pleurer jusqu’à ce que je remplisse mon ventre de mon bon petit plat. Je me lave de nuit, sous la pluie dans une fontaine bien fraiche et cela me redonne un élan de gaîté ! Me laver est essentiel pour mon hygiène, mais aussi et surtout pour mon moral. Umaïna s’endort tout contre ma tente, j’entends son souffle près de mon oreille, elle est si proche que je pourrais la caresser s’il n’y avait pas la toile entre nous. Hari se roule en boule contre mes pieds, maintenant nous sommes ensemble, ça va mieux. Lundi 9 septembre Je me lève une première fois : toujours noyée par cette mer de nuage mais quelque chose me dit que la pluie ne reviendra pas. Djamila est attachée en longue corde et Uma la fugueuse a disparu. A moitié nue et à peine réveillée je n’ai aucune envie de partir à recherche, j’appelle son nom et Hari comprend tout de suite la situation, il s’élance dans une direction et revient une minute plus tard avec la jument au galop droit sur moi ! Merci d’avoir fait tout le boulot super-chien ! Et toi, si tu t’amuses à vadrouiller et à galoper c’est plus la peine que je te donne des anti-inflammatoires. Je ne suis pas pressée ce matin, j’ai bien conscience qu’il faut que j’aille pêcher mon moral au fond des chaussettes avant de vouloir arpenter les montagnes. Du coup, longue et agréable séance gratouilles à trois ; je gratte Djam qui gratte Uma qui me gratte moi (même si je me passerais bien des « caresses » de ses dents), soudain le voile gris opaque se disperse et je découvre le splendide panorama qui surplombait notre bivouac. Sans plus attendre, je charge les chevaux et reprends la marche avec le cœur léger, le soleil et la montagne m’exaltent tant que toutes mes pensées négatives se sont volatilisées. Je ressens à nouveau l’euphorie du voyage, ce bonheur simple de pouvoir être partout, mais d’y être Ensemble. Pour la nuit, nous nous installons sur le terrain de foot abandonné d’un très joli village. Un passionné de littérature très bavard m’invite à boire un verre (et surtout me goinfrer de biscuits) chez lui. Je ne peux pas en placer une mais il m’en apprend beaucoup sur l’histoire de la région. Mardi 10 septembre J’ouvre les yeux et les oreilles : il pleut…je les referme instantanément. Je fais les soins et range le bivouac sous la pluie battante puis m’empresse de rejoindre la maison de Daniel où m’attendent des croissants et un café bien chaud. J’attache les juments dans la cour le temps de répondre à cette généreuse invitation. Après le deuxième bol de café, Daniel élabore un plan qui me convient parfaitement : « tu mets les chevaux dans le jardin, tu prends une douche chaude, et tu fais ton nid sur le canapé ». Nous apportons du foin aux juments et étendons mes affaires humides dans le garage. A midi, Jean-Marie nous dresse une table de roi et nous prépare un délicieux déjeuner. Ils sont au petit soin et me traite comme une vraie princesse, j’avais bien besoin de me retaper ainsi après toutes ces pertubations. Hari n’a pas la grande forme…le thermomètre indique 39,3° la boule d’angoisse qui me ronge constamment le ventre est sur le point d’exploser. J’étais pourtant satisfaite que le chien ne me pose jamais de soucis ! Ce coup-là c’est de trop, je serre les dents pour ne pas exhiber mon désarroi, je le laisse se reposer au chaud et lui donne ¼ de paracétamol. Daniel est très bavard mais sincèrement intéressant ! Il est cultivé, possède un esprit critique bien aiguisé et un grand sens du partage. Jean-Marie est hébergé chez lui, c’est un homme excessivement serviable et plein de tendresse, il prend soin de brosser Hari, de câliner les juments, de leur donner de l’eau… il décide même de dormir sur le sol inconfortable pour avoir Hari près de lui. Quant à moi, je me blotti dans le grand lit de la chambre digne d’une princesse… Mercredi 11 septembre Hari a retrouvé la forme, ouf !! Jean-Marie désire m’accompagner pour la journée et Daniel décide de me chercher des chaussures de marche à Emmaüs, mes sandales sont en haillons. Au loin se dessinent les sommets aux neiges éternelles pendant que nous longeons paisiblement la Garonne. Beaucoup de sourires, des regards remplis de rêves accompagnent notre passage. A Saint-Bertrand-de-Comminge, un monsieur admiratif m’indique un terrain communal où nous pouvons faire étape. Je passe beaucoup de temps à soigner mes compagnes et à parer leurs pieds. Daniel débarque pour récupérer son ami, nous partageons un bon goûter, mais il n’a pas trouvé de chaussures adaptées à mes besoins. Cette fois-ci les coutures ne tiennent plus du tout, je vais devoir recouvrir de scotch mes vieilles sandales ! Adieux très chaleureux à mes sauveurs de bonne humeur ; Daniel qui ne fait que rarement la bise me tend vigoureusement la joue. Les uns après les autres, les gens du village jouent les curieux et viennent me tenir compagnie, une femme accepte d’accueillir les juments dans son parc, ce qui évitera qu’elle ne s’attaque aux fleurs de la commune… A la fin de mon repas solitaire, un homme vient m’offrir une tisane, nous bavardons dans l’obscurité de la nuit. J’apprends qu’il est poète et vit de sa plume, lorsqu’il s’en retourne, je décide de gravir les marches qui mènent à la cathédrale. Le silence de la nuit mêlé au jeu d’ombres et lumières offre à l’édifice une dimension particulièrement envoûtante, enivrée par l’instant présent, je commence à grimper une des parois accidentée de la cathédrale. A plusieurs mètres au-dessus du sol mon corps se fige tandis qu’une pensée me traverse : il suffit que je dérape pour que le petit être fidèle qui m’attend au pied du mur se retrouve subitement abandonné. Je redescends donc consciencieusement le long de la roche. Hari me fait signe qu’il est déjà bien tard pour s’amuser à vagabonder et m’indique la direction du campement. Jeudi 12 septembre Une matinée toute en douceur, les gens du village me gâtent comme jamais : un café, des légumes, encore des légumes, du pain frais pour moi, du pain dur pour eux, beaucoup d’encouragements, des sourires et des poignées de main qui donnent envie de vivre l’aventure jusqu’au bout… Les chemins sont très souvent accidentés, sur un sentier boueux les juments sont obligées de poser les fesses contre terre pour se laisser glisser, les pattes en avant, sur une dizaine de mètres très raides. Le stress continuera de me mettre mal à l’aise jusqu’au soir. Nous nous installons sur un terrain fauché à l’abri des regards, comme je suis seule il n’y a pas de répartition des tâches : je n’ai pas une minute d’inactivité avant de m’endormir dans mon sac de couchage. Ces tâches à accomplir me plaisent toujours autant ; prendre soin des juments et du chien, installer mon petit « chez-soi » d’un soir, préparer les bons légumes du jardin de ces chaleureuses rencontres, me laver dans l’eau de la rivière bien fraiche… La plaie d’Umaïna commence à cicatriser mais les agrafes n’ont pas tenu, j’ai peur de l’infection puisque je ne peux pas bander la plaie pour la protéger. Je nettoie autant que possible en essayant d’extraire le jus. Vendredi 13 septembre J’attache les juments sur un sentier afin de vérifier que je n’ai pas loupé de balise à un croisement. J’effectue donc un rapide aller-retour et lorsque je m’approche de l’endroit où j’ai laissé mon équipe, j’aperçois une paire de fesses alezanes. Je croyais pourtant voyager avec deux juments grises… il s’agit de Rilke, randonneuse à cheval qui suivait mes traces depuis plusieurs jours ! Très amusante situation inattendue ! Nous bavardons rapidement et décidons de marcher cette étape-ci ensemble. Plus loin, un arbre rend le chemin dangereusement étroit, le cheval de Rilke passe sans problème mais une mauvaise intuition m’incite à faire demi-tour. Il est toujours plus prudent de s’écouter plutôt que d’essayer de raisonner ses pressentiments. Rilke accepte de m’accompagner bien qu’il faille longer quelques temps le goudron. A midi, je découvre que son cheval n’a pas été éduqué à la longue corde, il se fait une prise de longe à peine l’avions nous attaché à un buisson… cela ne nous empêche pas de partager un casse-croûte bien convivial et de faire plus ample connaissance. J’apprends que sa fille du même âge que le mien, a monté un projet de voyage quasiment similaire au mien ! Malheureusement elle n’a pas voulu continuer seule et s’est inscrite en fac… nous aurions dû nous rencontrer plus tôt…dommage. Nos montures n’ont pas le même rythme et Rilke doit être installée avant 17h pour répondre à des obligations personnelles… elle enfourche donc son cheval et s’en va alors que je reste un peu pour soigner les miens. Lorsque j’arrive à Lortet, je trouve rapidement une agricultrice qui accepte volontiers mes juments sur ses terres. Je file ensuite à Lanemezan en stop pour m’acheter une corde, quelques bricoles et surtout…des chaussures de marche. Dès les premiers pas j’ai la sensation de m’envoler ! Au retour, je croise mon hôte qui m’embarque pour participer au changement de parc des vaches. Elle m’annonce également qu’elle m’a préparé une chambre… je l’apprécie beaucoup, quelque chose dans son sourire, dans ses paroles anéantie toute distance entre nous et sa petite famille dégage beaucoup de gaieté. Une douche chaude et un bon lit, que rêver de mieux ? En revanche, j’ai l’étrange sensation d’abandonner les miens…Hari me manque. Romane
Posted on: Tue, 01 Oct 2013 00:57:18 +0000

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