que sest-il passé du 22 au 30 novembre (suite n°4) -1942 – - TopicsExpress



          

que sest-il passé du 22 au 30 novembre (suite n°4) -1942 – 27 novembre 1942 : : Armée – Guerre – International – Population - Risques majeurs - à 00 h, le bataillon SS du colonel Fick franchit la Durance à Ansouis-Pertuis (Vaucluse) et gagne la RN 7, suivant instructions opération de Lila. L’Obergruppenführer Hauser, assisté du CF Heydel, gagne Ollioules par RN8 (EM à hôel Carbonel). à 01 h, 1er corps blindé SS (7è et 10è PZ) de l’Obergruppenführer Hauser : Opération Lila mise en mouvement ; Objectifs : 7è se séparer à Ollioules (nord arsenal, ouest arsenal et Strasbourg) ; 10è (St-Mandrier) Comme les Toulonnais, les Mandréens sont réveillés en sursaut par le bruit de! explosions du sabordage de la flotte qui se déroule sous leurs yeux ébahis. Sabordage de la flotte à Toulon. 1h : 2 colonnes blindées allemandes partent d’Aix en Provence et de Gémenos pour se diriger sur Toulon, lançant lopération Lilas de capture de la flotte française. La 1ere colonne est chargée de pénétrer dans Toulon par l’est d’occuper le fort Lamalgue, de capturer l’amiral André Marquis, préfet maritime et commandant les bâtiments en gardiennage darmistice, désarmés ou en réparation, le central téléphonique et le centre de transmission. Des éléments blindés et des pièces d’artillerie doivent ensuite aller au Mourillon occuper l’arsenal et s’emparer des sous-marins. La seconde colonne est chargé de pénétrer dans Toulon par l’ouest, d’occuper la base aéronavale de Saint-Mandrier et d’y mettre immédiatement en batterie un élément d’artillerie, de s’emparer du PC à la Croix des Signaux et d’occuper toute la presqu’île de Saint Mandrier ainsi que les ouvrages de côte et les batteries. Opération Lila : A 01 h 45 : La 1ère colonne de la 7è PZ atteint le Camp. A 3 h, le poste de Gendarmerie française, à 500 m à l’Est du pont de la Reppe, sur RN8, comporte 2 à 3 gendarmes avec téléphone. A 3h 20 : Le Bataillon SS du colonel Fick rencontre à La Valette des Italiens non avertis de l’opération Lila. A 3h 30, lorsque les chars allemands se mettent en branle sur la nationale 8, le PC de brigade allemand, Général Hauser et son Etat-Major, se trouve à l’Hôtel Carbonel d’Ollioules d’où il dirige l’opération Lila. La Brigade de Gendarmerie française d’Ollioules voit les chars allemands mais ne peut alerter Toulon. 3h 45, la colonne Heilbronn atteint les faubourgs d’Ollioules et fonce sur Toulon par la D11 qui traverse Ollioules (et sur laquelle Marquis n’a pas mis de poste de garde), puis la D26 et la D63. La brigade envoie des cyclistes rattrapés par la seconde colonne (Heilbronn) qui file vers le Nord (forts du Faron et Saint-Antoine) avec les 7è rég. PZ, 78è RA, et 8è Batterie d’Artillerie. Le poste de Gendarmerie française, à 500 m à l’Est du pont de la Reppe, sur la RN8, envoie une estafette à Toulon (l’envoi de l’estaffette vers Toulon se fait avant que la colonne Weitzel (qui passe par la RN8) arrive).. A 4h, la 7ème PZ dépasse Ollioules et se divise en 2 groupes. Au même moment, l’estafette de la gendarmerie françaised’Ollioules arrive porte de Castigneau. L’officier de service la renvoie à Ollioules pour signaler si menace. A 4 h 10, l’estafette de gendarmerie tombe en panne au retour sur la RN 8, et ne peut rejoindre Ollioules pour informer de l’arrivée des Allemands. Au même moment, le poste de DCA de Saint-Mandrier voit passer des chars allemands et donne l’alerte par projecteur à Lamalgue qui ne reçoit le signal qu’à 4 h 30 ; c’est alors trop tard car les Allemands sont déjà devant le fort depuis 5 mn (cf infra).] A 4 h 25, les chars allemands du bataillon SS Fick atteignent le fort Lamalgue. 4h 30 : Tandis que les premiers avions allemands survolent Toulon où le Préfet maritime vient d’être arrêté par les Allemands, Laval et Pétain reçoivent la lettre d’Hitler annonçant l’attaque de Toulon. A 4h 30 : Toutefois, lordre de sabordage peut encore être transmis de Lamalgue à l’arsenal qui le retransmet à de Laborde sur le Strasbourg. A 4 h 50, porte nord de l’Arsenal (port marchand), les troupes allemandes tirent leurs premières rafales de mitrailleuses sur les sous-marins français. A partir de 4 h 50, le CV Fontaine, commandant la division métropolitaine de police à partir de l’Incomprise, avait réussi à alerter tous ses bâtiments dispersés dans l’arsenal et dans la rade – le Mars au Lazaret et la Bayonnaise à la grande jetée. A 4 h 55, La colonne du major Weitzel, de la 7ème PZ, arrive porte Castigneau avec 30 mn de retard sur l’horaire. Pointe du Mourillon, le bataillon SS Fick met en place une pièce de 77 dirigée vers la passe.Une colonne de la 7ème PZ venant d’Ollioules installe 8 pièces de 77 à la BAN de Saint-Mandrier. Le phare de la jetée de Saint-Mandrier est bombardé par les Allemands. Le logement et le phare ont été détruits, seule la tourelle est restée. A 5 h, au Mourillon, le commandant Barry (sous-marin Iris) alerte son équipage afin qu’il rallie et puisse appareiller. L’appui aérien allemand est alors massif : fusées éclairantes, mais pas de mines ou de bombes. Entre 5h et 5h 10, alors que des pièces de 77 mm allemandes amenées à Saint-Mandrier et au Mourillon sont en position de tir, la Luftwaffe commence à illuminer le port de Toulon pour surveiller les mouvements des navires. Le Casabianca s’échappe de Toulon avec un équipage incomplet. A 5 h 05, le Strasbourg est écarté du quai pour qu’on ne puisse monter à bord. A 5 h 05, la colonne du major Weitzel de la 7ème PZ atteint enfin la porte Castigneau (ou la franchit) : un groupe doit foncer vers les croiseurs Jean de Vienne et La Galissonnière, l’autre vers le croiseur Foch, la porte principale, la préfecture maritime et la majorité générale. Les unités des FHM ont déjà de Laborde l’ordre de branlebas. Au Mourillon, la Vénus appareille suivie du Casabianca et du Marsouin. « 5h05, alerte au Klaxon ; ennemi sur les quais ; mitraillage ; sans perdre de temps, jordonne : Larguez partout ! . 5h10, (Casabianca) dépasse la Vénus prise dans un élément de la panne. 5h 10 : A 5 h 10, la colonne de la 10e Panzer de la Wehrmacht, venue dOllioules, a installé à la base aéronavale de Saint-Mandrier huit pièces de 77, des mortiers, de puissants projecteurs, et que les chars de la même 10e Panzer battent la route côtière, jusquau fameux cap Cépet, que les sous-marins doivent doubler avant dêtre en sécurité dans la mer libre. En fait, alertés par les « lucioles » de la Luftwaffe, les canonniers allemands ont bien vu les sous-marins leur filer sous le nez. Ils ont tiré quelques coups, mais leur tir nest pas encore réglé. La 10e Panzer fonce sur Cépet. (…) Les Allemands ont fait irruption sur le quai du grand rang dès 5 h 15 (soit une demi-heure avant Milhaud et 1 h 45 avant les grands bassins). A 5 h 15, à Toulon, les FHM reçoivent de Laborde l’ordre de prise des dispositions finales de sabordage qui semble contredire celui d’allumage des feux qui l’a précédé alors que les chars allemands entrent dans l’arsenal. La compagnie du capitaine von Fürstenberg, avant-garde du bataillon Weitzel du 6 ème régiment blindé de la 7ème PZ, entre avec ses chars et chenillettes par l’ouest de Toulon (Malbousquet), le char de tête ayant fait sauter la porte ; mais cette unité a 30’ de retard sur l’horaire prévu (mal orientés par avant-garde). La colonne du major Heilbronn (7ème PZ) franchit également avec un retard de 30’ la porte de la Pyrotechnie. A Vichy, le gouvernement, réuni dans le bureau de Laval, lit des lettres d’Hitler ; sont présents : Laval, Amirall Le Luc, Amiral Abrial, Amiral Platon, Général Bridoux, Général Jannekeyn, Général Campet, M. Jardel, M. Rochat ; puis Amiral Marzin, Amiral Barnaud, Commandant Guibaud. 5h 25: 3 chars de la colonne du major Weitzel (7ème PZ) parviennent devant la porte Castigneau qu’ils enfoncent à 5 h 25 selon Smith. C’aurait été celle du Mourillon qui aurait été enfoncée à 5 h 20, ce qui est impossible (cf tir sur les sous-marins dès 4 h 50). Les blindés allemands enfoncent la porte principale de l’arsenal. 5h 25: (Casabianca) devant un filet anti-sous marin ; le patron du remorqueur Dardennes refuse douvrir (Nota : Effectivement, lentrée du port de Toulon est interdite par un filet actionné à partir dun remorqueur) ; bombe ; le remorqueur commence à ouvrir la porte. Le Dardennes est chargé de la manœuvre de la porte et du portillon, deux filets mobiles permettant le franchissement du 1er obstacle anti-sous-marins qui barre la passe entre le Mourillon et Saint-Mandrier, de lextrémité de la grande jetée à la pointe de la Vieille. Il est constitué par des estacades. A louest, le portillon reste ouvert, en principe, de 6 heures du matin à 18 heures et permet le passage des petits bâtiments de servitude, et à lest, la porte , doit être ouverte spécialement, chaque fois, pour les bâtiments de haute mer. Le deuxième barrage, anti-vedettes, part, lui aussi, de la grande jetée, mais aboutit à la jetée de la B.A.N. de Saint-Mandrier. Il est également constitué par des estacades, manœuvrées par un second remorqueur : le Gapeau. Louverture de ces deux barrages signifiera, pour le Casabianca et les sous-marins qui le suivent, sinon forcément la liberté, tout au moins la réussite du premier temps de la manœuvre entreprise. Par contre, tant que les barrages restent en place, portes closes, cest encore le piège, la nasse... et cest la perspective dune immobilisation forcée sous le feu de lennemi - car il faut bien penser que celui-ci finira par mettre des pièces dartillerie en batterie. Du Casabianca, tandis que lavion allemand amorce son piqué, un ordre est lancé à ladresse du Dardennes : «Remorqueur, ouvrez ! » Que cet ordre ait été donné, tous les témoins en conviennent. Mais la suite fait apparaître combien, dans la fièvre dune manœuvre aussi périlleuse, exécutée sous le feu et en hâte, les mêmes faits peuvent être rapportés de façon différente, voire contradictoire. « Le patron du remorqueur, note le commandant du Casabianca, réplique quil na pas dordres supérieurs. Bellet bondit, avec son revolver, sur lavant du Casabianca pendant que je manœuvre pour amener létrave au contact du plat-bord du remorqueur. Il va, en sautant à labordage, convaincre ce brave homme, qui ne connaît que la consigne, que les ordres rapprochés ont quelque valeur mais cest inutile. Lavion a fini son piqué et lance une bombe qui tombe entre notre arrière et le torpilleur Mars amarré, bas les feux, à la jetée du Lazaret. La gerbe éclate sous les yeux médusés du patron du remorqueur, qui comprend enfin que nous ne faisons pas de fantaisie en voulant sortir et manœuvre pour ouvrir le filet. » Le même épisode, vu du Dardennes par le patron Franceschi, noffre que dassez lointains rapports avec ce récit : « Après nous être rendus à louest de la passe pour ouvrir le portillon , nous sommes retournés à la bouée de la grande porte. Après avoir accosté, nous étions occupés à remettre la pantoire du filet au croc de remorque quand trois sous-marins se présentent en ligne de front pour franchir la passe, et nettement dans louest de la porte. Le sous-marin le plus près du remorqueur devait se trouver à environ vingt mètres sur son avant et perpendiculairement à lui. (Le remorqueur E.W., et le sous-marin N.S.). Jai bien entendu une voix crier : Remorqueur, ouvrez ! et jai répondu : On va ouvrir, mais faites en arrière, vous allez dans les estacades. Jaurais bien voulu faire vite, mais la petite brise de nord-ouest drossait le remorqueur sur la pantoire en fil dacier. Il a donc fallu mettre un bout, prendre la pantoire par larrière avec une gaffe et la capeler au croc, avant de pouvoir manœuvrer lhélice... au même moment, premières bombes sur le sous-marin qui se trouvait au centre. La mitrailleuse qui se trouvait sur la margelle du phare de la grande jetée, côté ouest, feu vert, ouvre le feu sur les avions qui, immédiatement, éteignent leurs feux de position. Nous commençons la manœuvre douverture. Je demande par signaux sonores (sifflet à vapeur) les ordres douvrir au poste de commandement qui se trouve sur la jetée de la Piastre. Celui-ci répond affirmativement par signaux lumineux conventionnels. Les trois sous-marins manœuvrent pour prendre la sortie, en ligne de file, dès que louverture sera assez large pour leur permettre de franchir le premier barrage. Quand nous eûmes ouvert le passage des filets denviron vingt mètres, le Dardennes se trouvait à une trentaine de mètres dans le 270 du feu vert. Le Gapeau, à son tour, amorce sa manœuvre douverture ! ... ». Le Marsouin passe maintenant devant le Dardennes, à trente mètres du musoir sud de la jetée, du seul point de tout le camp retranché de Toulon doù part une timide réaction de D.C.A. Cest une mitrailleuse de 13,2 qui sest mise à cracher, sans attendre un ordre douverture du feu que le commandant Orlandini ne donnera pas. « On voyait la passe comme en plein jour quand les sous-marins ont franchi les filets, raconte Franceschi. Jai donné lordre de déclencher la remorque et jai éteint les feux de position. Nous nous sommes éloignés le plus rapidement possible de la zone dangereuse. Les sous-marins ayant mis en plongée dès leur sortie étaient devenus invisibles pour les avions, mais à cette époque de lannée les eaux sont très phosphorescentes et les avions ont pris le sillage du Dardennes pour celui dun sous-marin... Jai cru bon, poursuit-il, de diriger toujours mon remorqueur sur le point de chute de la dernière bombe. Je suis convaincu quen manœuvrant ainsi jai sauvé mon remorqueur et mon équipage tout en attirant les avions sur nous, ce qui a permis aux submersibles de sen tirer au mieux de leurs intentions. Puis, le jour venu, le torpilleur embossé nord-sud à lintérieur de la grande jetée, abandonné par son équipage, sest enfoncé rapidement dans leau, ainsi quun autre torpilleur amarré à lextrémité est du quai du Lazaret. Nous nous sommes alors dirigés sur le phare de la grande jetée où nous étions certains de trouver des morts ou des blessés. La margelle du phare était écroulée, mais nous avons réussi à accoster lavant du remorqueur sur le mur démoli. Deux hommes ont sauté à terre : le matelot-mécanicien et le matelot-manœuvrier. Enfin, les deux matelots reviennent, transportant un blessé - lé gardien du phare - et me rendent compte quun autre blessé, un jeune marin, se trouve coincé entre deux blocs de la jetée. Jai laissé les deux matelots sur la jetée et, avec le premier blessé, jai fait route sur lÉcole des Mécaniciens et Chauffeurs. Les mines magnétiques mouillées par les avions allemands commençaient à exploser au fur et à mesure, au contact de la masse des filets. Cest seulement en arrivant à Saint-Mandrier et en débarquant leur blessé à linfirmerie de lE.M.C. que Franceschi et ses hommes ont appris que les Allemands avaient occupé Toulon ! Les pêcheurs de Saint-Mandrier, poursuit Franceschi (qui trouve cela tout naturel), sachant quaprès lexplosion des mines magnétiques ils trouveraient du poisson mort à la surface, se sont précipités avec leurs barques en direction du barrage, et lun deux a eu lamabilité de prendre à son bord les deux matelots ainsi que le jeune marin blessé et de les débarquer au creux Saint-Georges, port de Saint-Mandrier. Le soir venu, Franceschi et ses matelots ont pu, avec la complicité des pêcheurs de Saint-Mandrier qui leur ont prêté des vêtements civils, quitter le Dardennes. Mais non sans avoir ouvert une vanne et constaté que le remorqueur - dernier sabordé de la journée - coulait droit, sur place. 5h30 : barrage incomplètement ouvert ; franchi le barrage ; trois avions mouillent les mines par parachute à 100 mètres par babord avant ; plongée ». 5h 30 : à Vichy, le gouvernement décide de négocier. « Evitez tout incident. De la part amiral Abrial. Ceci modifie intégralement les instructions antérieurement reçues.» . Laval et l’Amiral Abrial envoient ce message à l’Amiral Marquis qui ne peut plus être joint – et pour cause - ; c’est Dornon qui reçoit le message. Mais c’est trop tard : à Toulon, l’amiral de Laborde à transmis à ses commandants d’unités des FHM l’ordre de sabordage. Ne restent plus à bord que les équipes de sabordage. « Ici amiral FHM. Sabordez la flotte. Sabordez la flotte. ». A bord du Marsouin, le commandant Mine donne l’ordre de plonger pour franchir la passe. 5h 40 : « route au 100 ; explosion de mines, diverses avaries intérieures ». Le gardien du phare, M. Joseph Calone, est blessé. A 5 h 40, A bord du Strasbourg, le commandant Seyeux, du bureau du mouvement, met en route le sabordage du bâtiment alors qu’un petit groupe d’Allemands s’est présenté très tôt, dès 5 h 40, à la coupée du Colbert, mais le cdt en second, CF Barrière, descendu sur le quai les avait dissuadé de monter à bord. Cette conversation était ponctué par les explosions du Strasbourg. S’entendant répondre que le Colbert allait également sauter, les Allemands se retirèrent sans insister. Au petit matin du 27 novembre 1942, les militaires français cantonnés à Cépet dynamitent les 4 canons de 340 constituant la batterie. Les Allemands investissant après coup les lieux ne peuvent que constater les dégâts. La tourelle Est semble la plus atteinte : les explosifs ont fendu les pièces sur plus de 1 ,50 m les rendant définitivement inutilisables. Par contre, la tourelle Ouest est, à priori réparable mais après de longs mois, les charges ayant été placées dans les chambres à poudre. Le personnel est fait prisonnier. Après quelques jours passés au fort de Six-Fours, ils seront tous libérés et un grand nombre rejoindra les maquis de la Résistance. 5 h 45 : le sabordage est effectivement commencé sur le Strasbourg. Mais on n’en est pas encore aux explosions. C’est à cet instant précis que les premiers éléments allemands franchirent le mur d’enceinte de Milhaud. Le poste de garde ne tire pas de fusée d’avertissement. Un homme est toutefois envoyé pour avertir le Strasbourg mais il ne peut accéder au bâtiment, celui-ci étant écarté du quai depuis 5 h 05. Un tank débouche sur la route menant au Strasbourg et tire en direction du cuirassé. Bilan : un officier grièvement blessé, le LV Georges Fay qui mourra le jour même et cinq blessés léger, tous dans la tourelle 5. Quelques rafales d’armes automatiques sont lâchées. Le Strasbourg riposte. Quatre ou cinq Allemands tombent et le tank bat en retraite. L’Amiral de Laborde fait immédiatement cessé le feu « sans avoir encore compris ce qui s’était passé ». A 5 h 45 : la colonne du Major Heilbronn franchit la porte du Chemin de Fer après 30 nouvelles minutes de recherches et de discussion. Un marin avertit le Strasbourg. De la Préfecture maritime, Dornon et Biseau diffusent le message d’Abrial de 5 h 30. Celui-ci parvient par le biais de la Majorité au Commandant Le Merdy sur le cuirassé Provence (Eviter tout incident, de la part de Laval). Un char allemand tire à partir de Cépet contre Le Glorieux parvenu en grande rade ; le sous-marin plonge, puis direction Alger. A 5 h 50 : Un char de la colonne du Major Heilbronn tire sur l’une des tourelles de 130 du Strasbourg (1 mort), voir supra. Le Capitaine de Vaisseau Orlandini donne l’ordre de saboter toutes les batteries de Toulon. 6 h : les chars de la colonne du Major Heilbronn arrivent aux appontements de Milhaud alors qu’un nouvel ordre donné par l’amiral de Laborde part du Strasbourg : « Hissez les couleurs et, si possible, le petit pavois. » En même temps l’ordre écrit de sabordage arrive aux officiers du Strasbourg. Le cdt Seyeux reprend les opérations interrompues par l’épisode du char allemand ; découpage au chalumeau des grandes roues des réducteurs de machines, sabordement des cloisons entre machines et chaufferie, ouverture des portes entre les compartiments, mise en place d’explosifs partout, des machines aux tourelles. 250 hommes ayant achevé leur mission se préparent à quitter le bord. (…) L’ordre écrit de sabordage parvient à 6 h également à la Marseillaise. Ces ordres écrits signés par l’amiral De Laborde seront les dernières liaisons de commandement des FHM : à 6 h, le central téléphonique du Strasbourg est isolé. A 6 h 05 : l’émetteur OTC du Strasbourg fait savoir à son tour qu’il se saborde et cesse tout trafic. Son exemple est suivi aussitôt presque partout : le personnel radio rend immédiatement son matériel inutilisable, soit à la masse, soit, comme sur l’Adroit, à l’acide des accumulateurs. L’ordre écrit de sabordage parvient à l’Algérie à 6 h 05. Une erreur d’acheminement conduit la vedette une vedette du Strasbourg à toucher les navires en gardiennage : à 6 h 05, elle apporte au La Galissonnière, cdt Moreau, l’ordre de Laborde destiné au Jean de Vienne amarré lui aussi à Missiessy. Moreau le renvoie à son destinataire, mais en profite pour téléphoner à son chef de groupe, le CV Amiel, à bord du Dunkerque qui lui-même obtient au téléphone le Mogador et le charge de prévenir les autres bâtiments qui sont avec lui à La Seyne : Valmy et Lansquenet. Toutefois, Amiel ne parvient pas à joindre trois de ses chefs de groupes : le CC Huet (le Tigre et le 1er groupe des CT), le CF Arden (1er sous-groupe des torpilleurs) et le CF Le Roch (Gladiateur). Ces ordres écrits signés par l’amiral De Laborde seront les dernières liaisons de commandement des FHM. 6h 10 : C’est à bord de la Provence, que se produit le premier contact avec la Whermacht. Le cdt Le Merdy trouve à la coupée arrière le LV Lostie de Kerhor « raccompagné » par un groupe de soldats allemands. (…) Le Merdy gagne du temps en parlementant, tandis que les destructions sans explosifs se poursuivent à bord. Les Allemands pénètrent dans le bureau de l’Amiral Jarry qui à son tour parlemente. A la même heure, un détachement de trois allemands se présente à hauteur du Srasbourg. Son commandant demande que l’on rende le bateau intact. Ce à quoi l’Amiral De Laborde répond qu’il est coulé. En effet, le Strasbourg, toutes vannes ouvertes est déjà sur le nez, l’avant enfoncé, échoué. Depuis ¼ d’heure les mèches des pétards sont allumées, aux pièces, dans les fonds et aux chaufferies. Les destructions au chalumeau sont terminées. Les Allemands n’insistent pas. 6h 12 : Dans l’arsenal principal, le cdt Hamel, du Foch, désarmé et en gardiennage, craint de ne pas avoir le temps de mener dans les règles le sabotage de son navire, acr il n’a eu connaisance de l’ordre de sabordage qu’avec un sérieux retard, par une liaison avec le Vautour, puis par un coup de téléphone avec le Dunkerque. Sur le quai des machines où il est amarré, les Allemands débouchent en force, mais ne s’arrêtent pas. Les premières destructions sont opérées sommairement. En fait, deux heures se passeront avant que les Allemands se présentent à la coupée. A 6 h 15 : deux bâtiments de la 1ère flottille de patrouille, le Josette-Claude (de la 105ème SD) et le Jean-Bart II, appareillent sur l’ordre du LV Brugerolles, pour aller remplir d’éventuelles missions de sauvetage en rade. A 6 h 15 : L’équipage de l’Algérie, à l’exception des équipes de sabotage et de sabordage, est déjà rassemblé sur le quai, encadré par les officiers. Les Allemands voulant monter à bord, le cdt CV Malgouzou, descend l’échelle de coupée et engage avec eux une conversation destinée à laisser aux opérations de destruction le temps de s’achever. Sur la Marseillaise tout se passe comme à l’exercice. Les Allemands ne sont pas encore là : les explosifs sont en place, toutes le mesures sont prises. Le bâtiment a été évacué. La plupart des hommes du Strasbourg – à l’exception des équipes de sabordage – ont été évacués vers Lagoubran. Les officiers ont été gardés près de la porte de Milhaud. A 6 h 20, tandis que les chars allemands arrivent au quai des Machines. De Laborde ordonne au commandant Seyeux de passer à l’exécution des destructions finales du Strasbourg. Pendant que l’Amiral Jarry s’explique avec les Allemands, le cdt Le Merdy donne, à 6 h 20, l’ordre d’exécution de sabordage au chef du service « machines » de la Provence. Puis il rejoint l’amiral Jarry sur la plage arrière où tous deux sentent le bâtiment s’incliner sur babord. Incapables d’arrêter le sabordage de la Provence, les Allemands arrêtent les deux officiers. Des quatre sous-marins restant au Mourillon, le Diamant s’est sabordé sur place. Les trois autres, Redoutable, Pascal et Poincaré sont amarrés au quai sud de la darse du Mourillon. Les Allemands, sur place depuis longtemps, n’essaient de s’en emparer qu’entre 6 h et 6 h 20 ; mais le sabordage se déroule malgré les rafales et les grenades. Le Redoutable et le Pascal coulent. Les Allemands ont pu monter à bord du Poincaré, et arrêter le remplissage de la coque réalisé à demi. L’amiral Lacroix descend au bas de l’échelle de coupée de l’Algérie où il trouve le CV Malgouzou en conversation avec des Allemands. L’amiral prend « la conversation à son compte » et informe ses interlocuteurs que le bateau va sauter. Le commandant de la Marseillaise, CV Montrelay, donne l’ordre d’ouvrir les prises d’eau, de manœuvrer les vannes pour le noyage et d’allumer tous les explosifs. Le sabordage est devenu irrémédiable. Les blindés s’arrêtent sur le quai, à hauteur du Dupleix, amarré dans la darse de Missiessy. Le sabotage est déjà bien avancé. Le CV Moreau voyant les Allemands se ruer à bord ordonne de raccourcir de moitié le temps des mèches pour le grenadage des 203. Tous les contre-torpilleurs et les torpilleurs de la 3ème escadre légère des FHM ont reçu au plus tard à 6 h 20 l’ordre écrit de l’amiral de Laborde et démarrent sans attendre les opérations de sabordage. Le CF Bienaymé, commandant le Vautour amarré dans l’arsenal, mais appartenant aux FHM, a donné dès 6 h 20 l’ordre final : l’eau s’engouffre dans les soutes. A 6 h 23, le commandant et les dernières équipes descendent à terre. A 6 h 25, une colonne de chars légers allemands parcourt le quai des machines et met les marins en joue. Puis les Allemands emmènenet avec eux le CF Bienaymé pour qu’il les pilote dans l’arsenal. 6h 25 : Sur la plage arrière de l’Algérie ne restent que le CF Bergot, cdt adjoint, le CV de Guibert, s/c d’EM de l’amiral Lacroix, l’OM principal Blanc, le LV canonnier Soler et gradé canonnier. Une colonne de fumée sort de l’avant provenant de l’incendie du poste avant. Le cordeau bickford de la tourelle 4 est allumé. L’incendie gagne et le bateau coule vite. L’Amiral Lacroix, et les Cdt Malgouzou et de Guibert sont emmenés par les Allemands qui envahissent le quai mais ne montent pas à bord de crainte des explosions. Malgré la présence des Allemands à bord du Dupleix, l’allumage des explosifs est effectué, des soutes aux tourelles. Mais les Allemands, refusant de parlementer, exigent de visiter le croiseur. Et font fermer les vannes malgré les protestations des marins français. Le noyage des soutes est donc arrêté. Le navire devient donc une machine infernale en plein cœur de l’arsenal. Les plus sourpris sont les Allemands lorsqu’ils voient avec quelle rapidité les dernières équipes restées à bord du croiseur exécutent l’ordre d’évacuation…. 6h 27 : Sur le Dupleix, les pièces de 90 et de 203 commencent à exploser. 6h 30 : Du bord de la Bayonnaise, de garde le long de la grande jetée, le CC Barrelon note :] « Violentes explosions dans le secteur du quai Noël. Les explosions se succèdent ensuite dans tout l’arsenal. » [id. : Le secteur du quai Noël est celui de la 3ème escadre légère de l’amiral Négadelle. Tous les contre-torpilleurs et les torpilleurs des FHM ont reçu au plus tard à 6 h 20 l’ordre écrit de l’amiral de Laborde. Sur tous les bâtiments les opérations de sabordage ont été à bien sans incident. Les Allemands ont été retardés par l’isolement même de ce secteur séparé de l’arsenal même par le canal des subsistances et de Milhaud par la passe de Missiessy. L’évacuation des équipage a pu se faire sans difficulté et les hommes sont rassemblés, sac à terre, sur le quai Noël tandis que retentissent les premières explosions. Les Allemands arrivent à Gambin, au PC du commandant de la DCA. Ils occupent les standards téléphoniques, mais laissent quelques fiches en place et le CV Orlandini, resté sur le mirador, gardera pendant une demi-heure la liaison avec certains ouvrages. Il saura ainsi que les destructions ont pu être effectuées avac l’arrivée des Allemands aux batteries de Six-Fours, Saint-Antoine, Ducuing, Cap Brun, Salins et Estérel. Les pièces de 37 et de 25 de Malbousquet sautent au même moment. Au cours de l’évacuation, un marin français est abattu dans l’une des chambrées. à Saint-Mandrier, à 6 h 30, un matelot est blessé à la cuisse. Les Allemands installés à la BAN essuient le feu d’une pièce de 25 tirant de la grosse tour du Mourillon. Le ballon captif flambe. Les Allemands furieux riposent avec leurs obusiers contre leurs camarades de la grande jetée. un groupe de combat Allemand se présente enfin à l’arrière de la Marseillaise où tout se déroule sans problème. L’amiral Bléhaut refuse que les Allemands montent à bord. Ceux-ci ayant peur de voir sauter les charges dont les mèches sont allumées se réfugient derrière la maçonnerie du quai. Puis ils reviennent. Mais le croiseur prend alors de la gîte sur babord. L’amiral descend alors sur le quai et refuse d’accompagner les Allemands tant que le CV Montrelay ne sera pas déscendu à son tour. Ce qu’il fait à 6 h 35. à 6h 30. Au quai est des Grands Bassins, près de langle Robert, le Commandant-Teste achève son évacuation. Le commandant Deglo de Besse est sur sa passerelle depuis près de deux heures : i1 a assisté à lappareillage des sous-marins du Mourillon et a même appuyé lopération de sa D.C.A. Lordre dexécuter le sabordage est donné au Teste de la Provence, au mégaphone, par le lieutenant de vaisseau dAdhemar, dont la voix est reconnue par le commandant Deglo de Besse et par le capitaine de corvette Parés. La prise des dispositions finales sétait trouvée compli¬quée par la nature même du personnel embarqué sur le Teste le transport daviation est, en effet, le bateau-école des apprentis marins. Ceux-ci ont été rassemblés dés 5 h 45. Le commandan t, estimant sans doute quà cet âge il convient daffronter les émotions lestomac plein, a fait déjeuner tout son monde avant dordonner lévacuation, qui sest faite en ordre, par compagnie, confor¬mément au plan établi. Chaque compagnie se range main¬tenant sur le terrain de sports, côté ouest. Les malades ont été évacués sur linfirmerie de la Défense Littorale, Une dernière ronde est effectuée : des soutes aux locaux disciplinaires, le bâtiment est visité par le commandant en second qui rend compte : Tout le monde a évacue. La dernière équipe de sabordage effectue alors son tra¬vail. Cest à ce moment précis quapparaissent les Alle¬mands. Ici encore, il ne sagit que dun détachement « symbolique » - un sergent et trois hommes - On parlemente juste le temps nécessaire pour permettre à léquipe de sabordage douvrir les redressements - dernière opération à effectuer. « 6 h 40. Pour le Commandant Teste, Tout est terminé, note le commandant Deglo de Besse, et léquipe dernière rallie la salle darmes, après sêtre bien assurée que leau rentrait partout. Dans la salle darmes, se trouvent quatre Allemands dont un ser¬gent léquipe dernière, de dix hommes, et quelques officiera (C£F. Py, C.C.. Parés, L.V. Lemiére, I.M.P. Bault, L.V. Masson, 1.M. Le Dantec, Abbé Foulon). Le sergent allemand ordonne à tous dévacuer en laissant cinquante chauffeurs (Thiezer). je fais celui qui ne comprend pas, pour gagner du temps, et explique que le Commandant-Teste est bateau-école et na pas de chauffeurs. A ce moment, la lumière séteint. Légère inquiétude du côté allemand, calmée par des lampes individuelles immédiatement allumées par les officiers présents.c Je préviens que le bateau coule, et ils précipitent léva¬cuation qui se fait rapidement dans lordre prévu par la tradition. ». Au lever du jour, vers 6 h 45 – 7 h, dans lensemble, les destructions ont été effectuées à peu près partout de Sanary aux îles dHyères, sauf à la Cride et à la batterie de 138 des Sablettes (1partiellement sabotée), avant loccupation des batteries et des ouvrages par les Allemands. Des centaines de salariés des FCM habitaient le long de la côte : Mouissèques et sa petite rade, Bois Sacré, Balaguier, St Mandrier. Jhabitais avec ma famille entre les Mouissèques et le Bois Sacré (Pin de Grune), un hameau d une quarantaine de familles. Le 27 Novembre, au petit matin, des explosions violentes réveillent les habitants ; tout notre quartier est vite rassemblé, inquiet, sinterrogeant. En face dans lArsenal, les incendies font rage, les explosions se succèdent. Dans le ciel, des avions lancent des fusées éclairantes surtout du côté de la passe de SAINT MANDRIER. Chacun croit à un bombardement davions venus dAfrique du Nord. 7 h, à Saint-Mandrier : Le CV Clarin, cdt de l’Océan transformé en ponton-école, a fait envoyer par le fond - pour lexemple - la Roche-Françoise, chalutier dragueur armé dune pièce de 75 et de deux mitrailleuses. Lorsque le jour. se lève sur Saint-Mandrier, la Roche-Françoise achève de couler droit, le haut de la cheminée demeurant visible. Cest alors quun Oberlieutenant de la Wehrmacht, accompagné dun interprète, se présente à la coupée tribord arrière de lOcéan et demande à parler au commandant. Devant le refus d’obtempérer de celui-ci, les Allemands se retirent. La BAN est envahie. Les hommes sont rassemblés sur le terre-^mein et embarqués dans des camions jusqu’au fort Napoléon. Au bout de deux jours, ils reviendront pour découvrir la base pillée. A 7 h, à La Seyne, les trois bâtiments amarrés au quai des chantiers : Mogador, Valmy et Lansquenet, sont sabordés. A La Seyne, vers six heures, deux baleinières accostent à un ponton de bois ; des marins français débarquent et grimpent le chemin daccès au hameau. Ils nous expliquent rapidement le sabordage, lentrée des Allemands dans lArsenal, les combats, la fuite. Ils demandent des vêtements civils. 7 h, il ne reste plus de la Vénus qu’une trace d’huile à 1500 m dans l’est du phare de la jetée de Saint-Mandrier. Le sous-marin Iris, commandant Dégé, a gagné le large, et met le cap sur Barcelone. Le Casabianca est à 40 m d’immersion route au sud, remontant périodiquement écouter les émissions radios. A bord du Marsouin, le cdt Mine note : « 7 h, rien en vue », laisse la suite à son second dans le kiosque et descend rejoindre l’équipage auquel il dit : « Les boches nous ont attaqués lâchement. Nous sommes libres de nos serments que des chefs prisonniers ont exigé de nous. Nous reprenons le combat et nous rejoignons l’Afrique du Nord. Le Marsouin est sain et sauf. Vive le Marsouin ! » ; Casabianca, Iris et Glorieux voient en même temps l’énorme colonne de fumée noire qui s’élève dans le ciel de Toulon. 7 heures 30. les ouvriers des chantiers sont rentrés. Ils se rassemblent devant la darse face à la direction, à droite de la porte principale. Ils commentent les nouvelles. Devant nous, les marins sont tous sur la plate-forme avant du contre-torpilleur ; certains dentre eux saffairent plus que dautres ; protégés par leurs camarades, ils ouvrent les dernières vannes le navire donne déjà de la bande A La Seyne, ce nest cependant que vers 8 heures que les Allemands - qui avaient foncé directement sur Saint-Mandrier en pleine nuit - occupent La Seyne en force. Aux chantiers, les bureaux et les ateliers avaient été ouverts comme chaque jour et chacun était à son travail lorsque le directeur, M. Larzillêre, était venu donner lordre dévacuer, invitant chacun à regagner son domicile à pied, cette fôis, tous les services de transports étaient arrêtés, à commencer par lAlcyon... Il était exactement 8 heures. - Au moment où je franchissais la porte principale des chantiers, relate M. Steinmetz, un lieutenant allemand descendait dune auto et criait à des soldats qui venaient de sauter dun des nombreux tanks qui arrivaient place Noêl-Verlaque : « Vite, entrez là, prenez possession des bateaux, faites évacuer les maisons et ouvrez le feu à la moindre résistance. » Tout à coup, les hurlements des premiers soldats allemands qui viennent de passer la porte nous prennent tous au dépourvu et nous glacent. Aux cris, aux ordres lancés, succèdent bientôt les rafales de mitraillettes en direction de nos marins. Trop tard, le navire est déjà enfoncé dans leau jusquà la moitié de la coque. Léquipage, officiers en tête, abandonne le bateau. Il savance vers la porte principale, groupé, discipliné, fier de son devoir accompli mais aussi un peu triste davoir eu à accomplir cette dernière mission : le sabordage, labandon du navire. Le torpilleur l’Intrépide est retrouvé ainsi à flot par les Allemands, mais seulement à 20% d’achèvement. Non loin de lui, l’Intrépide, également à flot, n’est qu’à 15% d’achèvement. [Noguères H. : IG Le Floch : « Vers 8 heures et demie, le chef du détachement allemand qui occupait lécole des apprentis me demanda la livraison des armes et munitions en me signalant que les officiers pouvaient garder leur revolver. Une perquisition très sérieuse de tous les locaux fut ensuite entreprise par des patrouilles allemandes pour vérifier quaucune arme nétait cacbée. Le même général - qui paraît relativement accommodant - recevra, quelques minutes après lingénieur gêné¬ral Le Floch, le commandant Clarin, et ce dernier lui expliquera, à peu près dans les mêmes termes, quil dirige sur lOcéan une école « civile de mousses. Nous avons été sur le point douvrir le feu sur vous, lui répond le général, qui lui notifie ses ordres : tout le personnel militaire - instructeurs, officiers et marins -doit être débarqué et conduit, avec le commandant, au fort Napoléon. Mais le commandant Clarin fait valoir que les mousses ne peuvent pas « sans dommage pour le bon ordre être abandonnés à eux-mêmes ». Largument est de ceux aux¬quels un général allemand ne saurait rester insensible... Le commandant de lOcéan est donc finalement autorisé à regagner son bord où il restera, avec tout son équipage, jusquà nouvel ordre. Cest mieux ainsi, non seulement pour le commandant Clarin et ses mousses, mais aussi pour ceux qui sont déjà rassemblés au fort Napoléon ou qui vont y arriver : en effet, tout le personnel de la base aéronavale de Saint¬Mandrier, les marins des bataillons du front de mer, les servants des batteries de côte sont dirigés, au fur et àmesure - sans bagage ni sac - sur cette vieille bâtisse qui ne comporte aucun casernement utilisable et où il ny a pas le moindre stock de nourriture. Il y aura ainsi, dès les premières heures de la matinée, au fort Napoléon, 2 800 bommes et 80 officiers de toutes provenances.] Lennemi navait pu semparer de la flotte française, mais les stocks de poudre de Milaud étaient tombés entre ses mains, ainsi que des outillages, sans nombre, des machines de précision dont la valeur ne pouvait échapper aux ingénieurs allemands. Larsenal du Mourillon était demeuré intact ainsi que la station sous-marine et larsenal des torpilles de Missiessy. Les stocks de vivre en possession de lennemi pouvaient assurer lalimentation de 50 000 hommes pendant deux ans. À Saint-Mandrier, tout avait été prévu pour faire sauter la station de pompage des bassins de radoub, mais les ordres nétaient pas venus. Aussi, les Allemands, très intéressés, pensèrent à tirer le meilleur parti de cette structure. Face à larsenal, les chantiers de construction navale de La Seyne étaient à même de travailler pour eux. Des officiers de la Kriegmarine ne tardèrent pas à contrôler de près leurs activités. Les événements, à Saint-Mandrier, sont ainsi relatés par le contre amiral Milot : Bientôt des pas précipités dans les couloirs : les Allemands sont là ! (Ils sont passés par la porte Est, venant doccuper les batteries de Cépet qui ont été dynamitées). Effectivement la base est occupée par des chars SS. En rassemblant les hommes sur le terre-plein, les officiers, séparés, sont réunis dans une pièce du bâtiment de commandement, et nous voyons pour la première fois des soldats allemands, vêtus de noir, et armés jusquaux dents. Et nous étions au revolver Mle q2 … Ici, un incident qui aurait pu être tragique : de la Mitre, les mitrailleuses françaises 13,2 nous tirent dessus, ne distinguant pas dans la nuit les amis des ennemis. Tout le monde à plat ventre pendant que l OE Beziaud combat un début dincendie dans le hangar à ballons. Les Allemands sont furieux en voyant lescadre se saborder. Ils nous insultent et on entend souvent …Darlan…Pétain… On nous embarque dans des camions et nous nous retrouvons au fort Napoléon. Le jour se lève sur une vision dapocalypse. Explosions, incendies, épaisse fumée noire qui couvre la rade et la ville, et cela durera plusieurs jours. Nous ne savons pas quel sera notre sort. Dans le fort, il ny a ni lumière, ni couchage, ni ravitaillement. Au bout de deux jours nous revenons à Saint-Mandrier pour découvrir la base pillée. Les choses peu à peu sorganisent et on met en place des équipes de gardiennage dans tous les établissements de le Marine. Nous sommes installés sur lOcéan (près du GEM) car il nétait pas possible de rentrer à la base avec tout le personnel pour effectuer la mise en congé dArmistice. LOcéan était lancien cuirassé Jean-Bart de la série Paris, Jean Bart, France, Courbet. Il était amarré devant lécole des mécaniciens et servait de caserne. Je suis nommé directeur de la BAN Désarmée de Saint-Mandrier, chargé de ladministration. le personnel ouvrier est maintenu, ainsi quun effectif réduit. Nous quittons luniforme pour la célèbre tenue Corozo qui devait son nom au remplacement des boutons duniforme par des boutons en corozo. Jai comme adjoint lOE Beziaud. Nous reprenons pied dans la base et commençons à remettre de lordre. Les Allemands partent et les Italiens les remplacent. Nous voyons arriver linfanterie alpine. Quel contraste ! Après les SS, troupes délite, officiers pleins de morgue, voici les Italiens, minables, arrivant à pied de Savone dans un état lamentable : mal vêtus, mal équipés, affamés, épuisés. Pourparlers avec le colonel à qui je fais remarquer que leurs chers alliés ont emporté vivres et couvertures et ont même jeté à la mer le ravitaillement dont ils ne voulaient plus pour ne pas le leur laisser ! Les soldats italiens volent tout ce quils peuvent trouver. On les surprend à découper un ballon pour récupérer le caoutchouc et je me plains au colonel de leur comportement. Quelques semaines se passent : changement doccupant. Larmée de lair italienne sinstalle à la base. Peu à peu arrivent des appareils à coque, semblables à nos CAMS, à faible rayon daction, et, ensuite, des bimoteurs dexploration sur flotteurs. Bien entendu, il nétait pas question deffectuer le moindre travail pour les occupants, ce qui nallait pas sans quelques difficultés. Nous ne couchions pas à la base et faisions chaque jour le trajet entre Toulon et Saint-Mandrier. La 171e section de larmée de lair italienne sest installée sur la base avec 6 CANT Z 506 B, hydravions bimoteurs remarquables, destinés initialement au bombardement et utilisés, en fait, dans un rôle plus pacifique, celui du sauvetage. Sa devise, latine bien sûr, est Amor addidit. Comme il est dusage dans larmée de lair italienne dès quelle est maritime, quelques officiers de marine font partie de lEtat-major, généralement en tant que navigateurs. Cest ainsi quil y eut à Saint-Mandrier quelques marins italiens. Les pupilles ont quitté la base un peu avant les événements de novembre. Ils se sont repliés dans les terres. A 7 h 05, quand les Allemands apparaissent sur le quai ouest et longent les épaves du Vauquelin et du Kersaint qui ont coulé quelques minutes plus tôt, tout l’équipage du Dunkerque procède à l’évacuation des sacs et des effets personnels, et se rassemble sur le quai. A bord du cuirassé, les explosions se succèdent, de plus en plus fréquentes et violentes. Puis l’équipage, encadré par la Whermacht, est emmené vers l’Arsenal. Par contre les Allemands récupèrent l’Espoir et le Vengeur à sec dans le grand bassin nord-ouest. 7 h 20, Arsenal de Toulon, les chars allemands arrivent aux grands bassins. Les Allemands reviennent à la coupée de l’Océan à 7 h 20, et ordonnent au commandant Clarin de quitter le bord et de faire évacuer le bâtiment. Nouveau refus. Ils se décident enfin à monter à bord, non sans mal. Le cdt Clarin proteste véhémentement contre la violation du camp retranché de Toulon. Lofficier allemand déclare le Cdt Clarin « prisonnier de guerre », et lui donne cinq mn pour quitter le bord. Pendant cette scène, l’IMG Le Floch partait voir le général commandant les troupes allemandes en opérations à Saint-Mandrier qui avait son PC. avancé à la sortie du Creux-Saint¬Georges. Il lui explique qu’il dirige une école civile préparant des jeunes gens de familles peu fortunées et candidats à un engagement éventuel dans la marine. « - Vous navez aucun militaire avec vous? demande le général. - ... le cadre professeurs et instructeurs se compose dofficiers et de gradés de la marine détachés pour linstruction ». Le général, finalement, se contentera de donner au directeur de lE.M.C. lordre de livrer les armes et munitions qui peuvent se trouver dans son établissement. 7h 30 : Arsenal de Toulon, les chars allemands arrivent au quai Noël. A 8 h, lingénieur général Le Floch : « Lorsque je signalai au général allemand mon intention de hisser les couleurs françaises à 8 heures, ajoute, celui-ci me répondit que jen avais le droit car il ne venait pas en ennemi. ». A La Seyne, ce nest cependant que vers 8 heures que les Allemands - qui avaient foncé directement sur Saint-Mandrier en pleine nuit - occupent La Seyne en force. ux chantiers, les bureaux et les ateliers avaient été ouverts comme chaque jour et chacun était à son travail lorsque le directeur, M. Larzillêre, était venu donner lor¬dre dévacuer, invitant chacun à regagner son domicile à pied cr, cette fôis, tous les services de transports étaient arrêtés, à commencer par lAlcyon... Il était exactement 8 heures. - Au moment où je franchissais la porte principale des chantiers, relate M. Steinmetz, un lieutenant allemand descenait dune auto et criait à des soldats qui venaient de sauter dun des nombreux tanks qui arrivaient place Noêl-Verlaque : « Vite, entrez là, prenez possession des bateaux, faites évacuer les maisons et ouvrez le feu à la moindre résistance. ». Vers 8h 30 (IG Le Floch) : « Vers 8 heures et demie, le chef du détachement allemand qui occupait lécole me demanda la livraison des armes et munitions en me signalant que les officiers pou¬vaient garder leur revolver. Une perquisition très sérieuse de tous les locaux fut ensuite entreprise par des patrouilles allemandes pour vérifier quaucune arme nétait cacbée. Le même général - qui paraît relativement accommodant - recevra, quelques minutes après lingénieur gêné¬ral Le Floch, le commandant Clarin, et ce dernier lui expliquera, à peu près dans les mêmes termes, quil dirige sur lOcéan une école « civile de mousses. Nous avons été sur le point douvrir le feu sur vous, lui répond le général, qui lui notifie ses ordres : tout le personnel militaire - instructeurs, officiers et marins -doit être débarqué et conduit, avec le commandant, au fort Napoléon. Mais le commandant Clarin fait valoir que les mousses ne peuvent pas « sans dommage pour le bon ordre être abandonnés à eux-mêmes ». Largument est de ceux auxquels un général allemand ne saurait rester insensible... Le commandant de lOcéan est donc finalement autorisé à regagner son bord où il restera, avec tout son équipage, jusquà nouvel ordre. Cest mieux ainsi, non seulement pour le commandant Clarin et ses mousses, mais aussi pour ceux qui sont déjà rassemblés au fort Napoléon ou qui vont y arriver : en effet, tout le personnel de la base aéronavale de Saint¬Mandrier, les marins des bataillons du front de mer, les servants des batteries de côte sont dirigés, au fur et àmesure - sans bagage ni sac - sur cette vieille bâtisse qui ne comporte aucun casernement utilisable et où il ny a pas le moindre stock de nourriture. Il y aura ainsi, dès les premières heures de la matinée, au fort Napoléon, 2800 bommes et 80 officiers de toutes provenances. Dans la matinéen, des marins s’échappent et errent dans les environs de Toulon : Pendant une semaine et plus, les matelots, fuyant la captivité, errent dans les environs de Toulon. Accoutrés de vêtements civils (…), ils sortent des bois entre chien et loup, (…) et frappent aux volets. Bien entendu on les réconforte (…), on complète leur sommaire garde-robe, on les loge en des lieux discrets et ne les laisse aller que pourvus d’un viatique. Tous possèdent des papiers d’état-civil camouflés (…) Pour les lieux de naissance, les commissaires de police ont montré plus d’imagination encore. Je n’ai retenu que ce détail : né le 17 janvier 1922 à Fauxpas-Tenfer, Calvados. (…) Beaucoup sont Alsaciens ou Lorrains. Ce ne sont pas les moins résolus. (…) « Je me réveille, je trotte à une fenêtre, j’entends : Achtung ! Comme je vais crier, la porte de la chambrée s’ouvre ( …), (…) Nos pétoires au ratelier daqns le corridor. En chemise contre des mitraillettes ! On était poussé dans la cour, pas doucement. Les trois-quarts, on s’est défilé par les portes qu’on savait. Vivement des connaissances où on s’est frusqué, genre carnaval… Alors nous v’là ! ». Cet autre, Alsacien, (…) il se trouve que je connais son maire (…) : « On reviendra ! Malheureusement pas pour demain. » Et voici sorti d’un boqueteau d’eucalyptus un matelot du Dunkerque … il conte son aventure : « ça n’a pas duré dix minutes (…) Contre les murs de l’arsenal, des échelles partout. Et tac-tac-tac sur les quais … V’là dix jours qu’on aurait du filer vers le large. Pas d’ordre ! on moisit à l’ancre, bêtement … Le sang nous bouillait … Les Fritz sur nos bateaux ? Hein ? Ils n’nous ont pas regardés. En cinq sec tout le monde sur l’pont. Panneaux ouverts ! La gueule des Fritz ! Ils en râlaient ! (…) Tout brûle, tout saute ! Malheureux de finir comm’ça ! L’Dunkerque, l’plus beau bateau du monde ! Un bateau, son bateau, ça s’aime comme une maison, mieux, comme une femme. Et le v’là mort sans combattre, mon Dunkerque ! Nous les gas on n’y comprend rien. Ah ! nom de Dieu ! ». Enfin, à l’aube, un dernier rescapé se faufile dans un bois de pins (…) Là-bas, de noires colonnes de mazout en feu dressent encore dans le ciel leurs arbres funèbres ; sourdes explosions (…) Une patrouille allemande secoue ma porte (…) – Si marin, vous mort (…) Le dernier est parti il y a dix minutes.] [Anonyme : Un matelot entre dans la buvette et offre au patron sa vareuse en échange dune veste bleue de travail usagée moi-même je lui donne mon peigne et Henri lui donne de largent. le trolley arrive surchargé de voyageurs donne de largent. le trolley arrive surchargé de voyageurs on comprend à les voir quil y a pas mal de matelots échappées de Toulon habillés avec de fringues civiles trop grandes ou trop petites. Des Allemands montent dans le trolley, on avait tous peur, mais ils ne demandent pas les papiers. Enfin on arrive à Aubagne, il faut attendre le tramway pour Marseille. Le matelot à qui jai donné mon peigne est toujours avec moi, à la sortie de la gare Noailles, barrage de police et de frigolins, les vaches sentendaient toujours bien ensemble. Je donne ma scie à bois au matelot, habillé avec la veste bleue de travail, il est bien déguisé en ouvrier, nous avons réussi à passer. Arrivé sur la Canebière, il était complètement paumé, il voulait se déplacer jusquà Aix où il avait de la famille. Je lui explique quil fallait encore prendre un tram, Place du change et bonne chance. Et me voici encore reparti pour prendre le mien de tram , direction Château-Gombert. Jarrive le soir vers 8h1/2,mes parents se faisaient du souci de ne pas me voir à lheure habituelle, car ils nétaient pas au courant des événements de Toulon à cette époque nous navons pas encore de poste de radio. Le 27 au soir, grâce à la complicité des pêcheurs, l’équipage du remorqueur Dardennes peut quitter son bateau après l’avoir sabordé. -1942 – 28 novembre : Armée – Communication - Guerre – International – Voici comment, le 28 septembre au matin, la population du Nord de la France est informée des événements de la veille (article de Roland Tulliez paru à la Une du journal avec de grands titres) : « Occupation du port de Toulon – Démobilisation de l’armée française – Darlan et Giraud déchus de la nationalité française – Une partie de notre flotte s’est sabordée. L’amiral commandant la flotte de Toulon a violé la parole donnée : QUARTIER GENERAL DU FUHRER, 27 NOVEMBRE. — Le haut commandement des forces armées allemandes communique : Après lagression américano-britannique contre le territoire colonial fran¬çais, les troupes allemandes et italiennes sont entrées dans la partie de la France qui navait pas encore été occupée jusqualors, afin de la protéger avec la collaboration des forces armées françaises contre dautres attaques des agresseurs américains et britanniques. Les chefs français des armées d? terre et de la flotte sétant engagés eur lhonneur à collaborer avec leurs formations dans le cadre complet de la défense de la France, le Fûhrer avait décidé non seulement de laisser les forces armées françaises intactes, maisencore de les renforcer et de les rééquiper et de laisser à leur soin la défense du secteur particulièrement important de Toulon avec la flotte de la Méditerranée qui sy trouve. Depuis ce temps, les manquements à lhonneur et les tentatives de fuite de la part dofficiers français supérieurs se sont multipliés. Il devint évident, dautre part, que la loyauté de lannée française disposée a la collaboration était minée systématiquement par des influences anglo-saxonnes toujours plus fortes et qui trouvèrent audience ces jours derniers, même dans la flotte de Toulon. Conscients que cette scission politique au sein des forces armées fran¬çaises menaçait dans une mesure croissante la sécurité des troupes doccu¬pation germano-italiennes et minait lautorité du gouvernement français, le Fuhrer et le Duce ont donné la nuit dernière lordre dOccuper la place de Toulon, dempêcher la flotte françai se 4e la ^Méditerranée de réaliser son projet de prendre la mer et de démobiliser les contingents contaminés des forces françaises. Les troupes allemandes et italiennes ont exécuté cet ordre avec la rapidité de léclair, étouffé dans lœuf la résistance opposée en quelques endroits par des éléments aveuglés par là propagande anglo-saxonne et accompli en peu dheures la mission qui leur avait été assignée. Aux premières heures du jour, la ville et le port de Toulon étalent fermement aux mains de nos troupes. Une partie de la flotte française sest sabordée malgré le contre-ordre du gouvernement français. La démobilisation des unités françaises désagrégées est en cours et sera terminée à bref délai. » « Viohy, 27 novembre.— On appremd que, sur lordre du Fûhrer, la nuit dernière, le port de Toulon a été occupé. Cette mesure a été prise afin d’éviter des actes de trahison de la part de certains éléments gaullistes qui, malgré toutes les assurances qui avaient été données, avaient préparé en secret et devaient être excéutés sous peu. On apprend encore que le Führer a signifié sa décision au Maréchal Pétain par un écrit qu’il lui a adressé. » « Malgré sa défaite, la France puisait encore, il y a un mois à peine, des motifs de fierté et despoir dans lexistence de son empire colonial à peu près intact et de sa flotte, aux traditions glorieuses. Rien de tout cela nexiste plus aujourdhui. Notre empire se trouve aux mains des Anglo-Saxons et cest folie de penser quils nous le rendront de bonne grâce; notre territoire métropolitain est entièrement couvert par les armées de lAxe et notre flotte nexiste plus. Nous récoltons les fruits amers dune politique indécise et contradictoire suivie depuis plus de deux ans. Nous avions été incapables de faire et de continuer la guerre, nous avons été tout aussi incapables daccomplir spontanément les sacrifices nécessaires pour nous relever de la défaite. Jamais dans les siècles passés notre situation navait été, à la fois, aussi tragique, auvsi lamentable, aussi humiliante. Le tribunal de lHistoire nous jugera sans indul¬gence, et lon cherche vainement les arguments que nous pourrons invoquer pour notre défense. Dans la longue lettre quil vient dadresser au Maréchal, le Fûhrer a minutieusement exposé le point de vue allemand. « Il est établi, a-t-il dit, quen donnant lassurance que la marine française défendrait Toulon contre toute attaque ennemie, on a trompé lAllemagne et lItalie une lois de plus. Nous ignorons encore la nature des documents que M. Hitler a jointes à sa missive. Il faut souhaiter que de prochaines précisionséclairent mieux lopinion sur les projets que préparaient certains officiers supérieurs des armées de terre et de mer. Il semble que, depuis plusieurs jours et en dépit de la résistance déléments demeurés fidèles à la parole donnée bon nombre déquipages de la flotte de la Méditerranée préparaient leur départ en dissidence. Sur la côte dAzur, on sattendait à tout moment à la fuite du « Strasbourg », du « Dunkerque» et des unités de leur escorte; on parlait même sérieusement dune attaque anglo-saxonne, avec la complicité de marins et de soldats français. Cest pour parer à de telles menaces qua eu lieu vendredi matin lopération brusquée des forces germano-italiennes. En ces heures de deuil et de désarroi, nous voulons conserver une lueur despoir. Malgré ses défaillances et létendue de ses malheurs, la France demeure immortelle. Le patriotisme et lhéroïsme de ses enfants lui permettront de retrouver dans lavenir la place et le prestige auxquels elle a droit. LEurope nouvelle se déclare prête à ly aider, pourvu que nous fassions preuve de loyauté et de compréhension. Lz temps nest plus avx doubles jeux et aux finasseries. Il nous faut adopter une position nette, faire connaître clairement la politique aue nous entendons suivre, et nous y conformer une fois pour toutes avec discipline. Les plus hautes formes de la diplomatie réside toujours dans la franchise »
Posted on: Sun, 01 Dec 2013 03:59:02 +0000

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