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tribune économique SINSPIRER DES FINANCES ISLAMIQUES... C’est bien-sûr pour des motifs politiques et pécuniaires que le gouvernement britannique vient de prendre la décision d’émettre une « sukuk », c’est-à-dire une obligation islamique. Sa volonté étant d’imposer la place financière de Londres comme « premier centre émetteur d’obligations islamiques hors du monde musulman », de l’aveu même du Ministre des Finances, George Osborne, dans un article écrit pour le Financial Times. Si la première obligation « Sharia-compatible » ne date pas d’hier, puisque c’est effectivement sous l’Empire Ottoman – en 1775 – que fut émise la toute première qui devait emprunter contre des droits de douane sur le tabac à percevoir dans le futur. C’est les allemands qui furent les premiers européens à émettre une sukuk, en l’occurrence le gouvernement de la Saxe-Anhalt (1) qui devait lancer dès 2004 une obligation ayant séduit les investisseurs du Golfe, d’Arabie Séoudite, de Malaisie, mais également des Etats-Unis du Japon et de Hong Kong. Ce contrat était spécifiquement une “ijarah”, et consistait en un véhicule dont l’objectif était de collecter des loyers et des rentes sur des actifs, principalement de nature immobilière. En effet, comme le paiement des intérêts est prohibé selon la Sharia, les détenteurs de sukuks perçoivent donc une rémunération proportionnelle aux loyers, sachant que c’est l’ensemble du contrat qui est revendu à l’échéance afin de restituer aux investisseurs leur placement initial. La grande spécificité d’une sukuk étant qu’elle doit impérativement être corrélée à un actif sous-jacent générateur de revenu, on comprend mieux dès lors pourquoi les obligations islamiques sont essentielles à la stabilité financière. En présence de telles règles, il est en effet impossible contracter des dettes qui ne sont pas liées, amorties ou au moins partiellement équilibrées par des revenus à venir. Le respect de ce seul principe n’aurait-il pas évité l’hyper endettement de nombre de nos nations occidentales ? En outre, la morale n’aurait-elle pas été sauve avec des produits comme les « musharakah » ou les « mudarabah », qui autorisent certes l’encaissement de bénéfices, mais qui contraignent également tous les participants à partager les pertes éventuelles ? Nous pensons immédiatement aux banques et à leur actionnariat ayant été secourus par l’argent du contribuable sans devoir en subir la moindre conséquence adverse. Nous pensons aussi à nos Etats d’Europe périphérique – comme l’Espagne et comme l’Irlande – qui, pour avoir dépensé sans compter afin de sauver leurs établissements financiers, font subir aujourd’hui à leurs jeunes un taux de chômage dépassant les 50% à la faveur d’une austérité imposée par ces mêmes marchés financiers… Nous pensons enfin à des pays comme la Grèce ayant dû brader ses actifs stratégiques pour avoir cédé aux sirènes de prédateurs comme Goldman Sachs ayant savamment manipulé ses comptes publics. Michel Santi La suite :
Posted on: Tue, 05 Nov 2013 12:03:59 +0000

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