urkina Faso : avec ou sans Compaoré, le temps - TopicsExpress



          

urkina Faso : avec ou sans Compaoré, le temps des incertitudes mardi 23 juillet 2013 Le Burkina Faso se porte très mal. Les manifestations de la rue se sont multipliées ces derniers temps, soit pour dire non au Sénat, soit pour apporter une réplique ou encore pour dénoncer la Vie chère. RÉAGISSEZ (22) Ces marches-meetings à répétition ont obligé les évêques du Burkina à sortir de leur silence pour tirer la sonnette d’alarme. A la suite de ces derniers, c’est au tour de International Crisis Group d’attirer l’attention des uns et des autres sur les risques d’embrasement du pays. Nous reprenons pour vous la synthèse du document mais vous avez aussi en pièce jointe à cet article, tout le contenu du rapport de International Crisis Group. Synthèse Pour la première fois depuis 1987, la question de la succession du président burkinabè est ouvertement posée. La Constitution interdit en effet à Blaise Compaoré, au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle, de briguer un nouveau mandat en 2015. Sa marge de manœuvre est très étroite. S’il respecte la loi fondamentale, sa succession risque d’être difficile tant il a dominé la vie politique et fermé les possibilités d’alternance. S’il modifie la Constitution et se porte candidat à un cinquième mandat consécutif, il prend le risque de déclencher un soulèvement populaire comme celui qui a fait vaciller son régime au premier semestre de l’année 2011. Les partenaires internationaux doivent l’inciter à respecter la loi fondamentale et permettre une transition démocratique en douceur. Préserver la stabilité du Burkina Faso est d’autant plus important que la région ouest- africaine, où le pays occupe une position géographique centrale, vit une période difficile. Le Mali voisin traverse un conflit politico- militaire qui a déjà eu des conséquences graves sur le Niger, autre pays frontalier du Faso. Le Burkina a pour le moment été épargné par cette onde de choc parce que sa situation intérieure reste stable et son appareil de sécurité suffisamment solide, mais une détérioration de son climat politique à l’horizon 2015 le rendrait beaucoup plus vulnérable. Une élection présidentielle doit aussi être organisée cette même année en Côte d’Ivoire, un pays avec lequel le Burkina Faso est intimement lié. Une crise politique à Ouagadougou aurait des répercussions négatives sur une Côte d’Ivoire toujours fragile. Cette position géographique centrale se double d’une influence diplomatique majeure. En deux décennies, Blaise Compaoré a fait de son pays un point de passage obligé pour le règlement de la quasi-totalité des crises de la région. Avec une grande habileté, Compaoré et ses hommes ont su se rendre indispensables comme médiateurs ou comme « vigies » permettant à plusieurs puissances occidentales la surveillance sécuritaire de l’espace sahélo-saharien. Une crise au Burkina Faso signifierait d’abord la perte d’un allié important et d’une base stratégique pour la France et les Etats-Unis ainsi qu’une possibilité réduite de déléguer à un pays africain le règlement des conflits régionaux. Pour l’Afrique de l’Ouest, la désorganisation de l’appareil diplomatique burkinabè impliquerait la perte d’un point de référence, d’une sorte d’autorité de régulation qui reste utile malgré de nombreuses limites. Le risque qu’une crise politique et sociale survienne au Burkina Faso est réel. Depuis 1987, Blaise Compaoré a construit un régime semi- autoritaire, dans lequel ouverture démocratique et répression cohabitent, qui lui a permis de gagner le pari de la stabilité perdu par tous ses prédécesseurs. Ce système perfectionné comporte néanmoins plusieurs failles et ne survivra probablement pas à l’épreuve du temps. Il s’articule autour d’un seul homme qui a exercé une emprise totale sur le jeu politique pendant plus de deux décennies, laissant peu d’espace pour une transition souple. Les possibilités pour son remplacement démocratique sont en effet peu nombreuses. L’opposition est divisée, sans ressources humaines et financières suffisantes ou trop jeune pour prendre à court terme la relève et aucun des cadres du parti présidentiel ne s’impose comme potentiel successeur incontesté.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 23:58:16 +0000

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