ÉDITO Le ballet des hypocrites 11 Clicanoo.republié le 23 - TopicsExpress



          

ÉDITO Le ballet des hypocrites 11 Clicanoo.republié le 23 juillet 2013 08h30 RéduireAugmenterImprimerFavoriCommenter Share on facebook Share on twitter Share on email Share on print More Sharing Services 7 Incontrôlable, infréquentable, le plus souvent considéré comme un hurluberlu… Samuel Mouen ne cumule pas les qualités d’un rassembleur. C’est le moins que l’on puisse dire. L’homme n’est pas non plus favorisé par ses origines, sources de méfiance pour ne pas dire autre chose. Et le plus souvent, le chef de file du collectif des Indignés 974 se retrouve bien isolé dans son prêche, à défendre des causes pourtant a priori justes. Comme ce 30 juin dernier où il invitait l’ensemble des bénéficiaires à manifester pour le maintien du RSTA (Revenu supplémentaire temporaire d’activité). À peine une centaine de Réunionnais sur les 40 000 allocataires s’était déplacée. Un bide retentissant pour une cause perdue d’avance, mais que Samuel Mouen a dû assumer seul. Bien seul. Si l’on excepte Paulet Payet, le maire du Tampon, et son homologue de Sainte-Suzanne Maurice Gironcel, ou encore Jean-Hugues Ratenon, Mouen n’a pu compter sur aucun autre soutien. Pas un seul autre maire, un seul autre conseiller régional ou général, un seul parlementaire ou tout simplement un élu n’a osé montrer le bout de son nez. Samuel Mouen l’extraverti ne méritait pas qu’on s’attarde sur sa personne, qu’on s’affiche à ses côtés. Mais depuis qu’il campe sous les fenêtres du préfet, refuse de s’alimenter pour la même raison qu’hier, à savoir le maintien du RSTA pour les salariés les plus pauvres, Samuel Mouen ne compte plus ses amis. En un week-end, il symbolise la lutte contre la politique gouvernementale. Il est devenu subitement fréquentable. On se relaie pour se faire tirer le portrait à ses côtés. Didier Robert est dit-on passé à deux reprises au cours de la semaine dernière. On a vu défiler Gino Ponin-Ballom. Dimanche, jour du Seigneur et sûrement du pardon, c’est le banc et l’arrière-ban de l’UDI qui foulaient le gazon du Barachois pour soutenir Samuel Mouen. Hier, c’était au tour de tout le staff de l’UMP, le sénateur-maire de Saint-Pierre et président du mouvement, flanqué dans le désordre de Davilla Verdun, de Cyrille Melchior, de Yoland Velleyen, de Dominique Fournel, de Daniel Gonthier, de Jean-Bernard Hoarau, de Serge Camatchy… René-Paul Victoria était excusé, retenu à Cilaos, mais a envoyé une bafouille dans laquelle il accuse le gouvernement "de mépriser les Réunionnais, de s’attaquer aux plus faibles, aux plus démunis". Au passage, l’ancien député-maire précise qu’il était aux côtés de Samuel Mouen pour "combattre les injustices". Ben voyons. Dommage pour le chef de file du collectif des indignés 974 qu’il en soit aujourd’hui à son huitième jour de grève de la faim. D’aussi bonnes nouvelles en même temps, il aurait pu fêter ça avec ses nouveaux amis dans le meilleur restaurant du chef-lieu autour d’une coupe de champagne… S’il a toujours l’estomac vide, il a aujourd’hui chaud au cœur. À défaut de festoyer donc, Nassimah Dindar a prié l’ex-diablotin "de ne pas jouer avec sa santé, d’arrêter sa grève de la faim". Les ex-salariés de l’Arast auraient sûrement apprécié la même prévenance de la part de la présidente du Département. Soit. Comme l’a dit avec insistance Thierry Robert, "il ne faut pas regarder dans le rétroviseur mais aller de l’avant". Sûrement. Mais avec des mots crus, Patrick Savatier a dénoncé hier un bal des hypocrites et sèchement rappelé que pas un seul parlementaire n’était intervenu, en temps voulu, contre la suppression du RSTA. En clair, si ce n’est pas de la récupération ça y ressemble fortement. Personne n’est dupe. Samuel Mouen le premier. Si l’engouement soudain des représentants de l’UDI et de l’UMP pour la cause de Samuel Mouen est sujet à caution, l’attitude des élus socialistes est encore plus critiquable. Comment Gilbert Annette, maire de la plus grande commune de l’outre-mer, les députés Ericka Bareigts, Monique Orphé, Patrick Lebreton, Jean-Jacques Vlody, Jean-Claude Fruteau ou encore le sénateur Michel Vergoz peuvent-ils laisser un homme faire une grève de la faim pendant une semaine sans même réagir ? Eux qui se targuent d’avoir l’oreille du gouvernement ou à défaut celle du ministre Lurel. Sans doute le combat est-il perdu d’avance. Sûrement la décision a-t-elle été prise avant l’arrivée des socialistes au pouvoir. Il n’en demeure pas moins vrai qu’ils ont été élus avant tout pour défendre les intérêts de la population. Et on ne les aura pas beaucoup vus sur ce terrain. Que dire enfin des 40 000 bénéficiaires du RSTA ? Que s’ils étaient un peu plus nombreux à se mobiliser, le gouvernement verrait sans doute d’un autre œil la grève entamée par un seul homme. Tout simplement. Jacky Ferrere
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 12:37:25 +0000

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