ÉTUDES SUR LA PAROLE DE DIEU PREMIÈRE ÉPITRE AUX - TopicsExpress



          

ÉTUDES SUR LA PAROLE DE DIEU PREMIÈRE ÉPITRE AUX CORINTHIENS par J.-N. Darby L’épître aux Corinthiens présente des sujets bien différents de ceux qui nous ont occupés dans l’étude de l’épître aux Romains. Nous y trouvons des détails moraux et ce qui concerne l’ordre intérieur d’une assemblée. L’Esprit de Dieu déploie sa sagesse d’une manière directe à l’égard de cet ordre, sans qu’il soit fait mention d’anciens, ni d’autres fonctionnaires de l’assemblée. Par les travaux de l’apôtre Paul, une assemblée nombreuse avait été formée à Corinthe (car Dieu y avait un grand peuple), au milieu d’une population très corrompue, où les richesses et le luxe se joignaient à un désordre moral tel, que le nom de cette ville en était devenu proverbial. En même temps, là comme ailleurs, de faux docteurs, en général des Juifs, cherchaient à miner l’influence de l’apôtre ; tandis que d’un autre côté l’esprit philosophique ne manquait pas d’exercer sa funeste influence, quoique Corinthe ne fût pas, comme Athènes, son siège principal. La morale et l’autorité de l’apôtre étaient compromises tout ensemble, et tout l’état de choses était des plus critiques. L’épître fut écrite à Éphèse et envoyée de cette ville, où les nouvelles de la fâcheuse condition du troupeau de Corinthe étaient parvenues à Paul, à peu près au moment où il s’était décidé à visiter les Corinthiens en se rendant en Macédoine, au lieu de suivre, comme il l’a fait, les côtes de l’Asie Mineure, et puis de visiter les Corinthiens une seconde fois à son retour de ces contrées. Mais les nouvelles que l’apôtre reçut à Éphèse l’empêchèrent d’exécuter son projet, et au lieu d’aller chez les Corinthiens pour épancher son coeur au milieu d’eux, il leur écrit d’Éphèse la lettre qui est devant nous. La seconde épître a été écrite en Macédoine, lorsque Tite eut rapporté à Paul les bonnes nouvelles de l’heureux effet de celle-ci. Les sujets de cette première épître se divisent très facilement dans leur ordre naturel. Avant de blâmer les Corinthiens pour leurs fautes, l’apôtre reconnaît d’abord, chap. 1: 1-9, toute la grâce que Dieu leur avait accordée et qu’il leur continuerait jusqu’à la journée de Christ. Paul traite ensuite (chap. 1: 10 à 4: 21) la question des divisions, des écoles de doctrine et des prétentions de la sagesse humaine, en contraste avec la révélation et la sagesse divine. Au chap. 5, il parle de la corruption des moeurs et de la discipline, soit par puissance, ou dans la responsabilité de l’assemblée. Au chap. 6, il s’occupe des affaires temporelles et des procès, et il traite de nouveau le sujet de la fornication, question capitale pour les chrétiens de Corinthe. Au chap. 7, l’apôtre considère la question du mariage (devait-on se marier?), puis l’obligation mutuelle des mariés une fois tels, et le cas d’un mari converti, la femme ne l’étant pas, ou d’une femme convertie, le mari ne l’étant pas. Au chap. 8, Paul répond à la question de savoir si on doit manger des choses offertes aux idoles ; au chap. 9, il traite de son apostolat ; au chap. 10, de l’état des Corinthiens en général, du danger dans lequel ils se trouvaient d’être entraînés, soit par la fornication, soit par l’idolâtrie et les festins idolâtres, — en même temps il s’occupe des principes qui se rattachaient à ces questions : ce qui introduit la cène. Au chap. 11, nous trouvons les questions qui se liaient à la conduite des Corinthiens dans les exercices religieux, d’abord individuellement ou bien (v. 17 et suiv.) dans l’assemblée. Ensuite, au chap. 12, il traite de l’exercice des dons, de leur vraie valeur et du but de leur emploi, et il exalte, au chap. 13, la valeur comparative de l’amour. Jusqu’à la fin du chap. 14, il règle l’exercice des dons avec lesquels il a comparé l’amour. La doctrine de la résurrection que quelques-uns niaient, est développée dans le chap. 15, et spécialement celle des saints ; et enfin, au chap. 16, Paul parle des collectes pour les pauvres de la Judée, en ajoutant quelques salutations, et les principes de subordination envers ceux que le Seigneur aurait suscités pour le service, même là où il n’y aurait pas d’anciens. Il est très précieux de tenir ces directions immédiatement de la part du Seigneur en dehors d’une organisation formelle, de sorte que la conscience individuelle et celle de l’assemblée comme corps soient engagées. Mais il y a encore, relativement au caractère et à la structure de l’épître, quelques considérations que je ne dois pas passer sous silence. Le lecteur remarquera une différence dans la salutation adressée aux Corinthiens et celle qui commence l’épître aux Éphésiens. La première est «à l’assemblée de Dieu, etc... avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom du Seigneur Jésus». C’est l’église professante, les membres en étant supposés fidèles, en tout cas ayant ce caractère jusqu’à ce qu’ils soient mis dehors, et en même temps comprenant chacun de ceux qui reconnaissent Jésus comme Seigneur — c’est la maison. De là les exhortations du chap. 10: 1-5. Dans l’épître aux Éphésiens, l’apôtre écrit «aux saints et fidèles», et là nous avons les privilèges propres au corps. Ce caractère de l’épître aux Corinthiens qui embrasse toute l’église professante, et qui reconnaît une assemblée locale comme la représentant dans l’endroit où elle se trouve, donne à cette épître une grande importance. De plus, on voit qu’il est question de l’assemblée professante extérieure jusqu’au milieu du chap. 10 ; après cela la nature de la Cène du Seigneur introduit le sujet du seul corps de Christ, sujet traité au point de vue des dons de l’Esprit dans le chap. 12. Dans les premiers versets du chap. 11, nous avons ce qui est bienséant à la femme dans son activité. Depuis le v. 17, il est question de ce qui convient lorsqu’on se réunit en assemblée, de ce qui se rapporte à la Cène du Seigneur et au gouvernement de Dieu. Les v. 1 à 16 ne s’appliquent pas à l’assemblée. De plus, l’ordre dans l’assemblée locale est partout le sujet ; seulement, du chap. 1 au chap. 10, v. 14, ce qui est en vue, c’est l’assemblée professante, toutefois supposée sincère, mais pouvant ne pas l’être. Du chap. 10, v. 15, à la fin du chap. 12, il s’agit du corps. Mais reprenons le contenu de l’épître depuis le commencement. 1 Chapitre 1 Paul était apôtre par la volonté de Dieu : c’était là son autorité, quoi qu’il en fût quant à d’autres. En outre, le même appel, qui avait fait de ceux de Corinthe des chrétiens, avait fait de lui un apôtre. Il s’adresse à l’assemblée de Dieu à Corinthe, en ajoutant l’expression caractéristique de «sanctifiés dans le Christ Jésus», paroles dont l’application est évidente quand nous considérons le contenu de l’épître. Ensuite l’universalité de l’application de la doctrine et des enseignements de l’épître, et l’autorité de celle-ci sur tous les chrétiens, où qu’ils fussent, est mise en avant. Heureusement l’apôtre, quelle que fût la peine que lui causait l’état des Corinthiens, peut s’en remettre à la grâce de Dieu et ainsi reconnaître toutes les bénédictions que Dieu leur avait accordées. Placer ainsi les Corinthiens en rapport avec Dieu, appliquait à leur conscience toute la sainteté de Dieu, tout en donnant au coeur de l’apôtre l’encouragement de la grâce parfaite de Dieu à leur égard. Cette grâce même devenait un puissant levier dans les coeurs des Corinthiens pour que la parole produisît ses effets : en présence d’une telle grâce, on devait avoir honte du péché. Il ne saurait y avoir un témoignage plus remarquable que celui que nous trouvons ici, du fait qu’il nous faut compter sur la fidélité de Dieu envers les siens. La relation avec Lui demande la sainteté ; on n’en jouit que dans la sainteté ; mais elle repose sur la fidélité de Dieu. La marche des Corinthiens était mauvaise, nous le savons. L’apôtre ne laisse passer aucun mal, mais il déclare que Dieu est fidèle et qu’il les affermira jusqu’à la fin, afin qu’ils fussent, non pas saufs seulement, mais irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ. Et alors il commence à leur faire des reproches. Quel merveilleux témoignage! Paul, l’Esprit lui-même, liait ainsi les Corinthiens avec Dieu ; et ce que Dieu était dans cette relation avec eux, avait toute sa force sur leurs coeurs et sur leurs consciences. En même temps l’emploi d’une telle arme devait ouvrir le coeur des Corinthiens à tout ce que l’apôtre avait à dire. Il faut être bien près du Seigneur pour pouvoir, en pratique, envisager ainsi les chrétiens qui marchent mal : ce n’est pas épargner leurs péchés, l’apôtre est bien loin de le faire, mais la grâce amène les propres consciences des Corinthiens à s’occuper de leur péché, comme des personnes qui avaient des rapports trop précieux avec Dieu pour qu’elles demeurassent dans le péché ou se le permissent. L’épître aux Galates nous fournit un exemple remarquable de la confiance que la connaissance de la grâce inspire ainsi (comp. chap. 4: 20 ; 5: 10). Les Corinthiens étaient enrichis par Dieu même de ses dons, et son témoignage était ainsi confirmé au milieu d’eux, de sorte qu’ils ne manquaient d’aucun don en attendant la révélation du Seigneur et l’accomplissement de tout. Jour solennel, pour lequel Dieu qui les avait appelés, les confirmait dans sa fidélité, afin qu’ils fussent sans reproche dans ce jour-là, appelés qu’ils étaient à la communion de son Fils Jésus Christ. Ce court, mais précieux exposé de la grâce et de la fidélité de Dieu sert de base (lors même que l’état des Corinthiens ne permettait pas à l’apôtre de développer ce sujet, comme il le fait dans l’épître aux Éphésiens) à toutes les exhortations et à toutes les instructions que Paul adresse aux Corinthiens pour affermir et diriger leurs pas chancelants. L’apôtre s’adresse premièrement à la folie des Corinthiens qui faisaient des principaux ministres chrétiens et de Christ lui-même, des chefs d’école. Christ n’était pas divisé, les Corinthiens n’avaient pas été baptisés au nom de Paul ; celui-ci avait bien dans l’occasion baptisé quelques-uns d’entre eux, mais sa mission était de prêcher, non de baptiser (*) et ce sont les chap. 26: 18 et 13: 3 et suivants des Actes qui formulaient cette mission, et non Matt. 28: 19. Du reste toute cette sagesse humaine que les Corinthiens admiraient, n’était qu’une folie que Dieu réduit à néant ; la prédication de la croix est la puissance de Dieu, et Dieu a choisi les choses faibles, les choses de rien, les choses folles selon le monde, pour anéantir la sagesse et la force de celui-ci, afin qu’il soit clairement manifesté que l’Évangile est la puissance de Dieu. Les Juifs demandaient un signe, les Grecs cherchaient la sagesse, Dieu fait prêcher Christ crucifié, scandale pour le Juif, folie pour le Grec, mais pour ceux qui sont appelés, la puissance de Dieu (v. 23, 24). Par des choses qui ne sont pas, Dieu anéantit ce qui est, car sa faiblesse est plus forte que la force du monde, sa folie plus sage que la sagesse du siècle : la chair ne se glorifie pas devant Lui. Dieu a affaire avec la conscience, quoique en grâce, selon la vraie position de l’homme responsable, et il ne s’assujettit pas Lui-même au jugement et aux raisonnements de l’esprit de l’homme, complètement incompétent en cela, et qui sort de sa place comme s’il pouvait juger Dieu. (*) Cette déclaration est d’autant plus à remarquer, que Paul avait reçu une révélation spéciale relativement à la Cène du Seigneur. Mais cette ordonnance-ci avait rapport à l’unité du corps, qui était spécialement le témoignage de l’apôtre. Les douze étaient envoyée pour baptiser (Matt. 28). Mais en outre, le chrétien est plus même que l’objet des instructions de Dieu : il est lui-même «de Dieu dans le Christ Jésus» ; il tire sa vie, son être, sa position, en tant que chrétien, de Dieu ; et Christ est de la part de Dieu pour lui, sagesse, justice, sainteté et rédemption, le tout en contraste avec les prétentions de l’esprit humain, avec la fausse justice du Juif sous la loi, avec les moyens et la mesure de sainteté que celle-ci fournissait, et enfin avec la faiblesse de l’homme dont Dieu ôtera les dernières traces dans la délivrance qu’il opérera par sa puissance en Christ, au jour où il mettra la dernière main à l’oeuvre de sa grâce. Ainsi nous sommes de Dieu : Christ est tout pour nous de la part de Dieu, afin que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Court, mais puissant témoignage de ce qu’est le christianisme dans ses éléments. 2 Chapitre 2 C’est dans cet esprit que Paul était venu au commencement au milieu des Corinthiens ; il n’avait voulu connaître que Christ (*), et Christ dans son état d’humiliation et d’abaissement, objet du mépris des hommes insensés. La parole de l’apôtre n’avait pas l’attrait charnel d’une éloquence factice, mais elle était l’expression de la présence et de l’action de l’Esprit, et de la puissance qui accompagnait cette présence. La foi des Corinthiens reposait ainsi, non sur les belles paroles de l’homme qu’un autre plus éloquent ou plus subtil pouvait éclipser, mais sur la puissance de Dieu, fondement solide pour nos faibles âmes ; le nom de Dieu en soit béni ! (*) Remarquez que Paul ne dit pas dans ce passage qu’il n’a voulu connaître que la croix de Christ, comme quelques personnes — et même des chrétiens — l’appliquent à faux. Paul n’a voulu connaître que Christ, en contraste avec la philosophie qui régnait au milieu de ces païens, et Christ sous la forme d’humiliation la plus grande, pour renverser l’orgueil de l’homme. Dans ce qui suit, Paul nous informe que, parmi ceux qui étaient initiés dans le christianisme, il enseignait la sagesse, mais la sagesse de Dieu, révélée par Celui qui sonde les choses profondes de Dieu lui-même. L’emploi de ce passage, auquel je fais allusion, est un très fâcheux abus des paroles de l’apôtre, un abus qu’on en fait souvent, en citant du reste ce passage incorrectement. Cependant, une fois l’âme enseignée et établie dans la doctrine du salut en Christ, il y avait une sagesse dont l’apôtre parlait ; non la sagesse de ce présent siècle, ni des princes de ce siècle qui périssent et toute leur sagesse avec eux, mais la sagesse de Dieu en mystère, un conseil secret de Dieu (révélé maintenant par l’Esprit), établi dans son propos arrêté pour notre gloire avant que le monde fût, conseil qu’avec toute leur sagesse, aucun des princes de ce monde n’a connu. S’ils l’eussent connu, ils n’auraient pas crucifié Celui dans la personne duquel tout devait être accompli, le Seigneur de gloire (v. 8). L’apôtre ne touche pas le sujet du mystère, parce qu’il devait nourrir les Corinthiens comme des enfants ; il ne le mentionne que pour le mettre en contraste avec la fausse sagesse du monde. Mais la manière dont cette sagesse est communiquée, est importante. Ce qui n’était jamais monté au coeur de l’homme (*), Dieu l’a révélé par son Esprit, car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu (v. 9, 10). Il n’y a que l’esprit d’un homme, qui est en lui, qui sache les choses que cet homme n’aura pas communiquées : ainsi personne ne connaît les choses de Dieu, sinon l’Esprit de Dieu ; or c’est l’Esprit de Dieu que l’apôtre et les autres vases de révélation avaient reçu afin qu’ils connussent les choses gratuitement données de Dieu (v. 11, 12). Cela nous présente la connaissance des choses elles-mêmes dans les vases de révélation. Ensuite ces instruments de Dieu devaient communiquer les choses, et ils le faisaient, non en paroles que l’art de l’homme enseignait, mais en paroles que l’Esprit — que Dieu lui-même — enseignait, communiquant des choses spirituelles par un moyen (**) spirituel. La communication était par l’Esprit, aussi bien que la chose communiquée. Il manquait encore une chose pour que d’autres possédassent cette révélation, savoir la réception de ces communications. Cette réception exige aussi l’action de l’Esprit. L’homme naturel ne les reçoit pas, elles se discernent spirituellement. (*) On cite souvent ce passage, afin de prouver que les choses sont trop grandes pour qu’on puisse les connaître mais c’est une citation d’Ésaïe que fait l’apôtre, pour montrer que ce qui ne pouvait être connu alors (quand le mal était là, et que l’homme était traité selon ce qu’il était), est révélé actuellement, maintenant que l’homme est dans la gloire dans la personne de Christ, et que l’Esprit Saint est descendu pour démontrer que Christ est là. Le christianisme n’est pas le judaïsme. (**) Je n’ai aucun doute que ce ne soit le sens du passage. Le moyen était de la même nature que la chose pour laquelle on l’employait (v. 13). La source, le moyen de communication, la réception, tout était donc de l’Esprit. L’homme spirituel juge tout ; il n’est jugé de personne. La puissance de l’Esprit dans l’homme spirituel rend le jugement de celui-ci clair et juste, mais lui donne des motifs et une marche inintelligibles pour celui qui n’a pas l’Esprit. Tout simple qu’il soit, rien de plus important que cet enseignement. 3 Chapitre 3 Hélas! l’état des Corinthiens, soit quand l’apôtre était au milieu d’eux, soit au moment où il leur écrivait, n’était pas tel que le mystère pût leur être communiqué — triste humiliation pour leur orgueil philosophique, mais par conséquent, bon remède. Ils n’étaient pas des hommes naturels, mais ils étaient des hommes charnels et non spirituels, de sorte que l’apôtre devait leur donner du lait et non de la viande qui n’est propre que pour des hommes faits. Ce avec quoi ils nourrissaient leur orgueil était la preuve de cet esprit charnel, savoir, leurs divisions en écoles de doctrines. Paul, sans doute, avait planté, et Apollos arrosé ; c’était bien ; — mais Dieu seul donne l’accroissement. Au reste, l’apôtre avait posé le fondement de ce bâtiment de Dieu, l’assemblée à Corinthe ; d’autres avaient bâti dessus, avaient continué l’oeuvre de l’édification des âmes. Que chacun prit garde ! Il n’y a qu’un seul fondement et il est posé ; mais en rapport avec cela on peut enseigner des choses solides, ou d’autres qui n’ont aucune valeur, et par les unes ou par les autres former les âmes, peut-être même introduire parmi les saints des âmes gagnées par ces vaines doctrines. L’oeuvre passera tôt ou tard par quelque jour d’épreuve. Si l’on a travaillé dans l’oeuvre de Dieu avec des matériaux solides, l’oeuvre résistera, sinon, elle sera réduite à néant ; l’effet, le fruit du travail sera détruit. L’homme qui a travaillé sera sauvé puisqu’il a bâti sur le fondement, puisqu’il a eu une vraie foi en Christ ; toutefois l’ébranlement causé par la ruine de tout ce qu’il croyait vrai (*), ira jusqu’à troubler sa propre foi sans la détruire- il sera sauvé comme à travers le feu. L’ouvrier selon Dieu reçoit le fruit de son travail. Si quelqu’un corrompt le temple de Dieu, introduit ce qui détruit les vérités fondamentales, il sera lui-même détruit. (*) Remarquez l’instruction très importante donnée ici relativement à l’Assemblée considérée comme l’édifice de Dieu. En Matt. 16, nous avons ce que Christ bâtit, contre quoi la puissance de Satan ne peut prévaloir. Cet édifice continue à s’élever jusqu’à ce qu’il soit complet à la fin. C’est pourquoi, en 1 Pierre 2 et Éph. 2, il n’est pas fait mention d’ouvriers. Les pierres s’approchent et l’édifice croît. C’est l’oeuvre propre de Christ : il bâtit, et l’édifice n’est pas encore achevé. Ici (en Corinthiens), c’est l’édifice de Dieu ; mais il y a quelqu’un qui bâtit, de sorte que la responsabilité de l’homme est introduite. Il y a un sage architecte qui a posé le fondement : il peut y avoir des ouvriers qui édifient sur ce fondement de l’or, de l’argent ou des pierres précieuses, ou d’autres qui bâtissent avec du bois, du foin et du chaume ; il y en a même qui corrompent. En Éph. 2, il y a aussi un édifice qui s’élève actuellement, mais c’est le fait vu d’une manière abstraite. En Corinthiens, la responsabilité est formellement établie. La confusion faite entre l’édifice que Christ bâtit, non encore achevé, et ce que l’homme bâtit, entre les promesses faites au premier et que l’on applique au second qui repose sur la responsabilité de l’homme, et qui est un édifice actuel sur la terre, cette confusion est une des principales sources des erreurs papistes et puséytes. Rien ne peut prévaloir contre l’oeuvre de Christ. L’homme peut construire avec du bois, du foin et du chaume, et son oeuvre être détruite, comme elle le sera. Le sujet de ce passage est donc le travail qui se poursuit par certaines doctrines, soit bonnes, ou sans valeur, ou subversives de la vérité, et les fruits que ce travail portera. Et il y a trois cas : l’oeuvre est bonne ainsi que l’ouvrier ; l’oeuvre est vaine, mais l’ouvrier est sauvé ; il y a enfin le corrupteur du temple de Dieu, et ici l’ouvrier est détruit. Enfin, ajoute l’apôtre, si quelqu’un veut être sage dans ce monde, qu’il devienne inintelligent afin d’être sage ; Dieu tient la sagesse de ce monde pour de la folie, et prendra les sages dans leurs ruses. Aussi les saints, en disant qu’ils appartenaient à l’un ou l’autre de ces docteurs, étaient en cela au-dessous de leurs privilèges : toutes choses étaient à eux, puisqu’ils étaient enfants de Dieu ; «toutes choses», dit l’apôtre, «sont à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu» (v. 22). 4 Chapitre 4 Quant à l’apôtre et à ses collaborateurs, les Corinthiens devaient les considérer comme des administrateurs employés par le Seigneur, et c’était à Lui que Paul s’en rapportait pour juger de sa conduite. Le jugement que l’homme pouvait porter sur lui ne lui importait guère ; il ne se sentait coupable de rien ; cela ne le justifiait toutefois pas ; cependant celui qui le jugeait (qui l’examinait), c’était le Seigneur. Et, après tout, c’était Lui aussi qui donnait à l’un ou à l’autre ce qu’il pouvait faire valoir dans le service. Paul avait jugé bon en traitant ce sujet, de citer les noms dont les Corinthiens se servaient dans leurs divisions charnelles, et ceux (spécialement le sien et celui d’Appollos) dont on ne pouvait se servir pour prétendre qu’ils mettaient les autres de côté pour s’élever eux-mêmes ; mais quel était le réel état des choses ? Les Corinthiens méprisaient l’apôtre ; oui, dit-il, nous avons été honnis, méprisés, persécutés, en détresse ; vous, vous avez été à votre aise comme des rois. Ce reproche fondé sur leurs propres prétentions et sur les reproches qu’ils avaient faits eux-mêmes à l’apôtre, devait les toucher au vif, si quelque sensibilité leur restait. Paul avait été avec ses compagnons la balayure du monde, pour l’amour de Christ, pendant que les Corinthiens se reposaient au sein du luxe et du bien-être ; et même au moment où il leur écrivait, c’était encore sa position. Plût à Dieu, dit-il, que vous régnassiez — que le jour de Christ fût là — afin que nous régnassions avec vous ! Paul était sensible aux peines par lesquelles il passait, tout en les supportant avec joie. Lui et ses compagnons d’oeuvre étaient exposés en publie, de la part de Dieu, comme pour être le grand et dernier spectacle des jeux merveilleux dont ce monde était l’amphithéâtre, pour être, comme les témoins de Dieu, livrés à la fureur d’un monde féroce : la patience et la douceur étaient leurs seules armes. Cependant Paul ne disait pas cela aux Corinthiens pour leur faire honte ; il les avertissait comme ses chers enfants, car ils étaient ses enfants. Quoiqu’ils pussent avoir eu dix mille maîtres, il les avait tous engendrés lui-même par l’Évangile ; qu’ils fussent donc ses imitateurs ! En tout cela, on peut voir le jeu profond d’un coeur noble, blessé au plus haut degré, mais dont la blessure faisait ressortir une affection qui s’élevait au-dessus de sa douleur. C’est là ce qui distingue d’une manière si frappante l’oeuvre de l’Esprit Saint dans le Nouveau Testament, comme en Christ lui-même. L’Esprit est venu dans le sein de l’Assemblée ; il prend part à son affliction, à ses difficultés ; il remplit l’âme de celui qui s’intéresse à l’Assemblée (*), en lui faisant sentir ce qui s’y passe, en le lui faisant sentir selon Dieu, mais avec un coeur réellement humain. Qui est-ce qui pouvait produire tous ces sentiments envers des étrangers, sinon l’Esprit de Dieu? Qui aurait pu entrer dans ces choses avec toute la perfection de la sagesse de Dieu pour agir sur le coeur, pour délivrer la conscience, pour former l’intelligence et la mettre en liberté, sinon l’Esprit de Dieu? Toutefois, le lien individuel du ministère apostolique devait se former et se fortifier : c’était l’essence de l’oeuvre de l’Esprit Saint dans l’Assemblée de lier ainsi tout ensemble. On voit l’homme, sans cela on n’aurait pas eu Paul, et ses chers frères, et les tendres affections qui liaient Paul à ces derniers. On voit l’Esprit Saint, que les Corinthiens avaient contristé sans doute, agir dans l’apôtre avec une sagesse divine, pour diriger les Corinthiens dans le droit chemin avec toute l’affection de leur père en Christ. Timothée, son fils dans la foi et par un coeur qui aimait Paul comme un père, pouvait prendre part à cette affection ; Paul l’avait envoyé. Lui-même allait bientôt se rendre à Corinthe. Quelques-uns disaient que non et en prenaient occasion de se glorifier en son absence, mais l’apôtre allait venir lui-même et mettrait tout à l’épreuve, car le royaume de Dieu ne consistait pas en paroles, mais en puissance. Les Corinthiens désiraient-ils qu’il vînt avec une verge ou avec amour et douceur? (v. 17-21). (*) Il nous est en aide dans notre infirmité (Rom. 8: 26). Ici se termine cette partie de l’épître : spécimen admirable de tendresse et d’autorité, d’une autorité assez sûre d’elle-même, de la part de Dieu, pour rendre l’apôtre capable d’agir avec une parfaite tendresse envers ceux qui lui étaient si chers, dans le désir de ne pas être forcé de l’exercer d’une autre manière. Les plus puissantes vérités sont développées dans les communications qui en résultent.
Posted on: Fri, 15 Nov 2013 17:43:58 +0000

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