à gagner. Alors, il cherche à exploiter les autres, une - TopicsExpress



          

à gagner. Alors, il cherche à exploiter les autres, une attitude qui le confine à une existence amère et isolée. En accumulant les biens et l’argent, en refusant de les faire circuler, en s’y attachant de façon inconsidérée, l’avare refuse à la Nature et à Dieu leurs justes compensations. Il détient ces richesses égoïstement, se refusant de payer en retour. Il ne lèse ni Dieu ni la Nature, il se lèse lui-même. Patients, Dieu et la Nature reprendront toujours leurs droits au moment de sa transition. C’est l’avare lui-même qui se condamne à vivre dans la crainte du vol, dans la sécheresse du cœur, dans l’amertume de l’esprit, menant une vie sans joie. S’il acceptait seulement de dépenser son argent pour lui-même et de mieux rétribuer ceux qui lui rendent service, en respectant strictement les lois de la Nature et les principes spirituels, même sans libéralité, pour autant il ne maugréerait pas et n’éprouverait aucun de perte, parce qu’il se dit qu’il investit dans son bonheur et dans celui des autres, il se servirait déjà bien lui-même. Et, ce faisant, il servirait bien les autres, respectant la loi de la compensation, s’il ne respecte pas celle de l’échange et du partage. Car nul n’est tenu de partager ses biens et son argent avec ceux qui ont moins ou qui n’ont pas. Le devoir de l’échange et du partage se situe au niveau de la conscience, non à celui des formes. En se servant soi-même, en se procurant ce qui est nécessaire à bien vivre, on augmente déjà sa prospérité, son bien-être et sa joie personnelle. Et on contribue à l’avancement d’autrui parce qu’on fait passer ce qu’on acquiert dans d’autres mains. L’amour désordonné des biens matériels s’accompagne souvent de leur étalage. La cupidité est le vice des marchands, non d’un roi. L’esprit de possession enfle l’ego. Plus un individu possède de biens, plus il a tendance à étendre un aspect de son petit moi. Autrement dit, ce qu’un être possède constitue une expansion de son rapport physique avec son moi, car ce qu’il est et ce qu’il détient sont étroitement liés à son sentiment personnel du moi. Or le moi est complètement égocentrique et individualiste : il ne s’assimile quelque chose que s’il considère ce qu’il acquiert comme pouvant le renforcer. Ainsi, même la générosité peut être suspecte, car ce que l’on fait pour les autres est fort satisfaisant pour le moi. Si les pulsions primitives du moi ne sont pas pondérées par des réflexions raisonnables ou par une aspiration spirituelle, elles peuvent devenir très dangereuses. La société contemporaine cherche davantage l’avoir et le paraître que l’être. Pour avoir trop rapidement rejeté ses anciennes valeurs, lassé de la domination abusive des religions et des gouvernements, l’homme contemporain s’est tout donné à sa science. Il pousse de plus en plus loin son savoir, mais sans conscience de son essence et de sa destinée. Ayant foulé aux pieds jusqu’aux véritables valeurs, il a inventé ses valeurs propres fondées sur l’avoir, le faire et le paraître. Ainsi a-t-il placé l’argent et la renommée sur un piédestal, les élevant au rang de valeurs suprêmes. Il a bâti un monde sans âme, coupé de l’être, don il subit à chaque instant les conséquences nombreuses. Il ne retient plus comme but que la concurrence matérielle et la satisfaction de ses appétits charnels sous toutes leurs formes. En observant le moindrement autour de soi, on constate que la course éperdue vers l’avoir a engendré des effets tels qu’ils sont devenus à leur tour des causes nuisibles. Davantage soucieux de son image de marque que de la joie de son âme, il accorde aux racontars sur son compte une valeur excessive, ce qui amplifie son stress. Dans sa course effrénée du confort, il a fait éclater la famille et, avec elle, la société. On assiste à la concurrence des voisins gonflables qui envient ou convoitent les biens d’autrui. Dans un monde de consommation, tout est conçu comme des objets jetables et tout est considéré comme une nécessité à se procurer tout de suite. On veut profiter du meilleur de tous les mondes sans effort. On accorde sa confiance aux gens riches plutôt qu’aux gens honnêtes. La pauvreté est devenue un vice, car malheur à qui ne possède pas. On n’a plus rien à partager, même pas ses services, tous monnayés lourdement. Partout une réclame tapageuse ou criarde incite les masses à la consommation dont le seul but est l’écoulement de la production, toujours plus diversifiée et importante, plus sophistiquée aussi, pour séduire. Et pour faire produire, il faut faire travailler, comme pour consommer, il faut travailler, cercle vicieux épuisant de l’activisme. Et en produisant à l’excès, on pollue ad nauseam, mais sans résoudre les problèmes d’ordre économique ou social. On préfère provoquer son voisin et l’amener à déclarer la guerre pour écouler les excédents ou pour relancer l’économie. Ainsi, des peuples meurent d’embonpoint pendant que d’autres meurent de famine. Dans notre monde d’individualistes et d’indifférents, chaque être se croit complètement dissocié de la masse humaine, errant à la recherche de lui-même dans un monde qui ne le reconnaît pas. C’est le drame de la solitude par incommunicabilité des êtres. On vit dans des sociétés anonymes. En refusant une morale qu’on trouvait dépassée, mais sans pouvoir la remplacer, on a fait de l’argent le nouveau dieu ou la panacée universelle. Ce choix a placé l’Humanité dans une impasse dont il lui sera difficile de sortir, à moins qu’elle tire rapidement des leçons salutaires de ses maux.
Posted on: Sun, 08 Sep 2013 13:50:06 +0000

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