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été 42...maria juive rescapée 15 mars 2010, 11:14 Ce minuscule village, suspendu à une crête d’un semblant de colline, a du voir passer bien cortèges. Des persécutés, des rescapés, des envahisseurs, des nomades, et bien d’autres couleurs n’ayant en commun que la recherche d’un refuge durable. Akouda, plusieurs fois détruite, semble renaitre. Cette localité a fini par comprendre que ni les plus grands ni les plus forts ne survivent à l’histoire. Sous le voile de l’oubli et de l’insignifiance, les descendants de Abdelhakim m’zoughi venu voici mille ans des hauteurs du rif lointain, y trouveront des couleurs à la vie. Ils couleront des temps de paix, de labeur et de quiétude. Le temps y était suspendu. Quand du haut du minaret , du haut de la colline , du haut de sa voix à peine triste et lyrique sans artifice aucun, le moueden appelle à la rupture du jeun, les enfants criaient leur joie pour le seul évènement de la journée, et faisaient écho en chœur pour ceux qui doutaient encore . La misère ? c’est difficile d’en parler il n’y avait pour ainsi dire aucune mesure du confort. Entre le moins pauvre et le très pauvre il y avait à peu près le même nombre de pains au menu. C’est ce qui comptait. Le reste était superflu. Le délice du repas chaud était plutôt dans les regards satisfaits de femmes laborieuses et des enfants nonchalants, joyeux et contents d’avoir accompli une journée sans bavure. Demain c’est un autre jour. Rien ne pouvait briser cette douce monotonie ni perturber ce millier d’âmes dans leur certitude qu’il fait bon vivre. Pas même le bruit, le seul bruit mécanique du moulin aux abords du village qui souffrait de solitude quand l’année d’avant manquait de pluie. On pouvait reconnaitre les charrettes, héritées des maltais et des italiens avec leurs roues plus hautes que leurs charges, par le crissement régulier qui répète les défauts de leur moyeux faits main. Les ruelles sont larges comme une charrette et un passant. Les mulets faisaient partie des vivants. On pouvait les abandonner en cours de route. Ils parvenaient toujours à ramener leur charge à bon port. Ils attendent même qu’on leur ouvre grande ces portes l’une dans l’autre héritées des andalous. En guise de réclamation ils hennissaient une fois longue certains d’être entendus. Comme le reste des habitants ils étaient patients. Ils communiquaient même leur patience aux autres vivants. Elle était la plus belle. Comme toutes les mères. Femme unique d’un sage qui n’avait pas besoin de loi pour rejeter la polygamie. Lui , il faisait office d’avocat à l’ancienne, huissier et instituteur dans heures vacantes. Le village en comptait une douzaine qui mélangeaient souvent le genre. Deux filles et un garçon ont grandi dans ce berceau du savoir. L’œil rivé sur ces centaines de livres plusieurs fois hérités et jalousement gardés comme des meubles. Mlouka était l’ainée. Elle avait le don d’apprendre vite, le père las de la lecture et gagné par cette fatigue des yeux a préféré lui apprendre a lire et a écrire quand la mère ne lui apprenait pas les subtilités de l’art du tapis ou bien la cuisson au four berbère. Quelques saisons plus loin elle lui lisait le journal et ce faisant, elle se faisait ses premières armes. Elle trichait avec les livres de poésie et de littérature quand le père sortait. Cette jeune fille aimait à soigner ses oies et ses biquettes dans son jardin jouxtant la maison. 1942 le bruit court que les allemands arrivent . Maria une juive belle à couper le souffle avait tout laissé à Sousse un chef-lieu plusieurs fois bombardé par les anglais pour venir se réfugier à Akouda. Mlouka la poétesse lisait dans les journaux ce que voulait bien livrer la propagande de vichy mal traduite. Elle l’avait hébergée. Commence alors une histoire à faire pleurer les enfants...... à suivre
Posted on: Tue, 17 Sep 2013 21:57:05 +0000

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