13 mois : 13 erreurs 13 mois : 13 erreurs Publié par : Guillaume Cammilleri 26 juin 2013 dans Edito Laisser un commentaire Cela fait maintenant 13 mois que François Hollande est entré en fonction. Treize mois et déjà treize erreurs. La première erreur date du début de mandat. Le gouvernement, faute de vouloir réduire suffisamment les dépenses publiques, a alors massivement augmenté la pression fiscale : réforme de la taxation des plus-values, nouvelles tranches d’impôts sur le revenu, hausse des cotisations sociales, fin de la défiscalisation des heures supplémentaires. Cela a cassé les moteurs de la croissance, arrêté l’envie d’entreprendre et empêché la confiance de revenir. La seconde erreur est l’abandon de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) mise en place par Nicolas Sarkozy. Elle a été remplacée par la MAP (Modernisation de l’Action Publique) qui instaure des ministères prioritaires (éducation, sécurité, justice) alors que les ministères non prioritaires (culture, défense,…) doivent faire encore plus d’efforts qu’avant, ce qui complique encore plus leur travail. De plus, l’ajout de 60 000 fonctionnaires dans l’Education Nationale n’a pas été jugé utile par la Cour des Comptes dans un récent rapport : il y a assez de moyens, mais mal utilisés. Autre erreur, ne pas s’être occupé des collectivités locales. En effet, quand un poste de fonctionnaire d’Etat est supprimé, il est quasiment recréé dans une collectivité locale ! Le gouvernement a supprimé le conseiller territorial créé par la précédente majorité qui regroupait conseils général et régional. Il y a là matière à faire des économies. Economies que l’on aurait pu faire en maintenant le jour de carence des fonctionnaires instauré par le précédent gouvernement et que celui de Jean-Marc Ayrault a supprimé (rappelons que les salariés du privé ne sont pas payés pendant 3 jours). Enfin, François Hollande a abandonné l’objectif de 3% de déficit public en 2013 alors que l’assainissement de nos finances publiques est une nécessité absolue (voir article La réduction des dépenses publiques : Une necessité) Six erreurs sur la gestion de l’Etat mais d’autres erreurs ont été faites, notamment sur notre compétitivité. Dans une tradition anti-sarkozyste, notre gouvernement a décidé de supprimer la TVA-Sociale: une augmentation de la TVA contre une baisse des charges qui pèsent sur les entreprises afin de diminuer notre prix du travail. Quelques mois plus tard, ce système supprimé est remplacé par le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) qui permet aux entreprises de bénéficier d’un crédit d’impôt calculé en fonction de la masse salariale de l’entreprise…. Cela financé par une hausse de la TVA, notamment du taux intermédiaire, celui qui sert aux projets innovants…. Ce crédit d’impôt est insuffisant pour les entreprises et ne correspond pas à leurs attentes. Il vaut mieux rétablir le système de TVA sociale plus efficace et juste. Dans le même temps, le gouvernement a augmenté le plafond du livret A. Pourquoi n’est-ce pas une bonne chose ? Car cette épargne n’est pas dirigée vers l’investissement productif. Ceci n’était donc pas une solution pour retrouver de la croissance. Notre épargne doit être redirigée pour être productrice de richesses alors qu’aujourd’hui elle est dirigée vers des placements sûrs qui marquent notre aversion pour le risque. Toujours dans le domaine de la compétitivité, le gouvernement a fermé la porte aux gaz de Schiste. Il serait bon aujourd’hui, non pas de les exploiter, mais simplement de savoir si nous possédons les ressources que nous croyons avoir. La question de l’exploitation est complexe et doit se poser plus tard. D’autre part, François Hollande n’a pas su préserver le budget de la Politique Agricole Commune qui permet à nos agriculteurs de vivre et de produire dans des conditions correctes. Pour quelqu’un qui voulait un grand budget européen, on est très loin de cet objectif et les conditions de nos agriculteurs vont encore se durcir. Enfin, pour conclure ce chapitre, Sylvia Pinel, ministre de l’artisanat a décidé de réformer le statut d’auto-entrepreneur et donc de casser ce qui fonctionnait (voir notre article: Réforme de l’auto-entrepreneur : la mort annoncée de l’esprit d’entreprise). Cinq erreurs sur notre compétitivité et notre croissance donc. Mais il y a encore d’autres secteurs où le gouvernement n’a pas été à la hauteur. Sur la république exemplaire notamment : contrairement à ses engagements, le Président de la République reçoit les parlementaires PS et fait confiance à des personnes condamnées par la justice. Enfin, c’est l’un des points le plus important, depuis avril 2012, les chiffres de la délinquance deviennent de plus en plus inquiétants. La politique en matière de sécurité ne porte pas ses fruits : le nombre de cambriolages a augmenté, plus 13,9% en zone gendarmerie tout comme les vols avec violence qui connaissent une hausse de 5,3% dans cette même zone (chiffres Le Figaro). Les règlements de compte s’enchaînent à Marseille : déjà plus de 10 depuis le début de l’année et la Corse n’est pas épargnée par les attentats. Treize mois, treize erreurs, certains estimeront que cela porte malheur. Espérons plutôt que les treize mois qui viennent nous portent chance…
Posted on: Thu, 27 Jun 2013 08:22:07 +0000
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