Alassane Ouattara va être emporté par la tourmente. Cette - TopicsExpress



          

Alassane Ouattara va être emporté par la tourmente. Cette tournée politique marque donc le départ de la stratégie national-régionaliste d’Alassane Ouattara, pour une alternance politique à caractère ethnico-religieux, préconisée par «la Charte du Nord». Une grande partie des chefs du Nord, poussés en cela par des Imams de la mouvance Ouattara font du Premier ministre d’Houphouët-Boigny leur leader incontesté. Alors, Alassane Ouattara va faire volte-face et se rebeller contre la loi. Si, en 1995 et se disant «attaché à la légalité» dans les colonnes de Jeune Afrique (n° 1812 du 28 septembre au 4 octobre 1995), il renonçait à faire acte de candidature à la présidentielle pour deux raisons de grande lucidité politique et républicaine: «Le nouveau Code électoral ne me permet pas d’être candidat», «je ne veux pas violer la loi» car «pour quelqu’un qui a assuré l’intérim du chef de l’Etat, pour quelqu’un qui a fait voter des lois par ce même Parlement, cela ne serait pas décent». Alassane Ouattara va être emporté par la tourmente de la «Charte», suivant ses troupes au lieu de les précéder, malgré des dispositions plus corsées concernant les conditions d’éligibilité. «Dans les faits comme dans l’imagination, nordistes et musulmans, musulmans et nordistes tendent à se confondre, la mobilisation de la majorité des Ivoiriens du Nord et de la quasi-totalité des musulmans pour la cause d’Alassane Ouattara le dote d’un instrument politique puissant et redoutable», écrit, dans son ouvrage «Le destin d’Alassane Dramane Ouattara», Professeur Yacouba Konaté, qui avait été soupçonné d’être l’idéologue de la «Charte du Nord». Aussi, le «brave-tchê» inspire-t-il la création, par Djény Kobina Kouamé, son bras séculier, du Rassemblement des républicains (R.d.r.). D’abord courant Rénovateur du P.d.c.i.-R.d.a., ce Rassemblement devient parti politique après l’échec du «coup d’Etat» au Congrès extraordinaire du P.d.c.i. d’avril 1994. Et cela, conformément aux recommandations de la «Charte du Nord»: «Battre le rappel de tout le grand Nord en vue d’une action concertée résolument tournée vers une option dont le principe directeur sera: Ni à droite, ni à gauche, mais au milieu. Ce milieu représentera la force vive qui ne manquera pas d’incarner l’avènement du renouveau nordique, de donner naissance à une troisième force à mi-chemin entre le P.d.c.i-R.d.a. et le F.p.i. à même de s’imposer comme l’arbitre des prochaines consultations électorales (…). Sans renier notre passé de la période des luttes pathétiques et héroïques du R.d.a., sans remettre en cause notre attachement aux idéaux du grand parti le R.d.a., il importe désormais de situer le grand Nord à l’écart du P.d.c.i., très loin du F.p.i. et de l’opposition parce que cette région doit emprunter sa propre voie». Le Président du R.d.r. a réussi à fédérer tout le Grand Nord. Dès sa naissance, le R.d.r. fait donc du Nord de la Côte d’Ivoire sa chasse gardée. Le P.d.c.i., qui y était en territoire conquis, est réduit, selon les mots du secrétaire général du parti, Djény, «à l’état de vestiges» et le F.p.i., qui y avait conquis une certaine influence au début de la réinstauration du multipartisme, est rapidement évincé de cette partie de la Côte d’Ivoire. Aux élections municipales et régionales de 2001 et 2002, certains ont même supposé une politique d’exclusion des non-Nordistes. «A ce jeu, le Nord se présente aujourd’hui comme une zone d’exclusion politique ou Zep. Non seulement les Ivoiriens originaires d’autres régions du pays ont été déclarés personae non gratae au lendemain de l’invalidation de la candidature d’Alassane Ouattara, mais les listes en compétition ne comportent que des noms à consonance nordique», constate «Soir info» dans son édition du 19 mars 2001. Ouattara, qui répète à l’envie son ascendance avec le roi de Kong, Sékou Ouattara, pour bien apparaître comme le leader authentique des populations du Nord, a réussi à créer une adhésion collective à sa personnalité et à fédérer tout le Grand Nord. De sorte que ses démêlés avec la justice et ses problèmes de nationalité sont ressentis par tous les ressortissants ou presque du Nord de la Côte d’Ivoire comme les leurs. «Refuser la nationalité ivoirienne à Alassane Ouattara, c’est la refuser à tous les ressortissants du Nord», défendait Amadou Soumahoro, Maire de Séguéla et baron du R.d.r. Conséquence de ce qui précède, le R.d.r., pour bien montrer qu’il se résume à son président, a boycotté les Législatives de décembre 2000 pour protester contre l’invalidation de sa candidature (comme celle de 31 autres personnes), alors qu’il présentait 214 candidats dont 94 étaient issus du Nord. Demain la suite Gbaï Tagro Robert Président du Parti républicain de Côte d’Ivoire. [email protected]
Posted on: Tue, 16 Jul 2013 17:57:46 +0000

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